Connaître et dire le nom des choses et des êtres

J’ai toujours aimé cette phrase de Linné, ce grand naturaliste Suédois qui a donné un nom latin, universel, à un grand nombre d’espèces animales et végétales : « Nomina si nescis, perit et cognito rerum ». En d’autres termes : « Si tu ne sais pas les noms, c’est la connaissance des choses elle-même qui disparaît ».

Une phrase à rapprocher peut-être de celle qu’écrivait Marcel Trillat, il y a quelques semaines, dans Libération : « Ce n’est pas que la classe ouvrière n’existe plus, c’est qu’on ne la nomme plus. »

Un beau sujet de réflexion.

Artistes illustres inconnus (1)

On trouve tout sur Youtube : les pires et les meilleures vidéos. Parmi les pires, il y a toutes ces images insignifiantes qui relèvent de l’exposition de la vie privée : le petit frère qui souffle ses huit bougies d’anniversaire, la copine qui vient exhiber son physique, et j’en passe et des moins meilleures. Des vidéos de ce genre, il en arrive une toutes les minutes.

Mais il y a aussi plein de vidéos de musiciens amateurs. Parmi elles, en fouillant un peu, on va trouver des images mettant en scène des amateurs bourrés de talent : un ado qui joue les morceaux d’Hendrix avec rage dans sa chambre d’un immeuble minable, une étudiante qui joue au violoncelle une sonate de Bach, un vieux monsieur qui récite un texte de Prévert … Le son est parfois très approximatif, il n’y a toujours qu’un seul camescope installé dans la chambre de “l’artiste”. Il y a là un côté amateur qui finalement me plait bien (d’autant plus que je commence à en avoir ma claque de toutes ces mises en scène de concerts avec un plan différent toutes les secondes et des lumières qui, à trop vouloir souligner la musique, finissent par l’occulter totalement).

Avec cette nouvelle série que j’ouvre aujourd’hui (et qui va durer des années je pense), j’aimerais rendre hommage à ces personnes anonymes, souvent très jeunes (mais parfois moins comme sur la vidéo que je présente aujourd’hui).

Pour faire la transition avec mon article précédent, voici Bye bye Bird, cette chanson de Sonny Boy Williamson devenue célèbre sur mon blog, jouée par un illustre inconnu. Car ces vidéos sont souvent anonymes.

Grands bluesmen (1)

Sonny Boy Williamson II
Il y a déjà pas mal de temps que l’idée d’ouvrir une rubrique sur les grands bluesmen du 20ème siècle me trotte dans la tête. J’ai longtemps hésité car il m’est carrément impossible d’ouvrir une série vidéo sans consacrer la première à Sonny Boy Williamson. Or j’ai déjà présenté sur ce blog Bye bye Bird, mon morceau de blues fétiche qui, à lui seul, représente tout l’esprit du blues. Et puis finalement, je n’avais mis à l’époque que le lien alors qu’aujourd’hui j’ai appris à mettre ces vidéos directement en ligne. Alors tant pis, une fois n’est pas coutume, revoila ce célèbre morceau. Il exerce toujours sur moi la même fascination. Et tant pis si on a déjà dit beaucoup de choses sur ce blog à propos de cette prestation (rechercher éventuellement dans la colonne de droite mon article du 16 décembre 2006).

Drôle de bonhomme quand même que ce Rice Miller qui semble être né en 1912 alors qu’il a toujours affirmé l’être en 1999. Ce n’était probablement qu’une ruse de sa part pour convaincre le public qu’il avait été le premier artiste du nom de Sonny Boy Williamson. En fait, Rice Miller a utilisé le nom de quelqu’un qui était déjà connu (John Lee Williamson dit « Sonny Boy Williamson »). Rice Miller, le Sonny Boy Williamson dont je vous parle aujourd’hui est donc souvent appelé dans la littérature, par souci de vérité historique, Sonny Boy Williamson II.

Drôle de bonhomme aussi que ce grand dégingandé qui arrivait sur scène avec un parapluie, un chapeau melon, un sac précieux dans lequel il rangeait son harmonica, des fringues de luxe hors de la portée de sa pauvre bourse de bluesman et un langage paraît-il plutôt cru.

Dans le début des années 60, Sonny Boy profitera de la vague du British Blues pour se faire une solide réputation en Europe, à l’occasion des tournées de l’Américan Folk Blues Festival (dont j’ai déjà parlé sur ce blog) et à l’occasion d’enregistrements avec des goupes blancs tels que les Yardbirds ou les Animals. Mais la discographie essentielle de Sonny Boy Williamson que je vous conseille est l’ensemble des 70 chansons enregristrées pour le label Chess entre 1955 et 1964. Sonny Boy est mort en 1965.

Quand les étourneaux carburent au macvin

La semaine dernière, je suis allé dégusté les vins du château d’Arlay dans le Jura. Cette partie du Jura n’est pas réputée pour ses rouges mais plutôt pour ses vins blancs. J’en suis revenu avec quelques bouteilles de chardonnay et d’un très bon mélange savagnin-chardonnay, après avoir évidemment dégusté vin jaune, vin de paille et macvin.

Mais là n’est pas mon propos. Au pied du château, il y avait un étourneau qui venait, insectes au bec, nourrir ses jeunes dans un vieux mur en pierre. Je n’ai jamais vu de nidification aussi tardive chez un passereau (et je vous jure que le macvin n’y était pour rien, c’était avant la dégustation !).

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(étourneau en plumage d’été, photo réalisée en juin 1998)

Il y a quelques années, j’avais remarqué un couple de verdiers qui avait élevé ses jeunes en septembre et cela m’avait déjà beaucoup étonné.

J’ai fait le constat cet automne que certaines espèces d’oiseaux se comportaient comme au printemps. Ainsi, les pouillots véloces ont chanté à tue-tête pendant tout septembre et le début octobre, comportement que je n’avais encore jamais observé. Les rouges-queues noirs m’ont semblé plus chanteurs et beaucoup plus belliqueux que les autres années. Et vous, avez vous observé des comportements inhabituels chez les oiseaux ?

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(étourneau en plumage d’hiver, photo réalisée en octobre 1983)

Allons vite au Grenelle !

Comme beaucoup de personnes oeuvrant dans le domaine environnemental, j’étais invité à la restitution des travaux liés au Grenelle de l’environnement avant hier soir à Besançon, cérémonie placée sous l’égide du Préfet de Région. Je n’y suis pas allé, étant par nature plutôt réfractaire aux grand’ messes dont on nous abreuve en permanence (la messe, je suis tombé dedans quand j’étais petit alors comprenez bien que j’en sois vacciné à vie !). Et puis je dois avouer que, en dehors de mes horaires professionnels, je privilégie avant tout ma vie familiale et que ma vie privée, y compris la gestion de ce blog, est sacrée.

Je me suis laissé dire aujourd’hui qu’il y avait près de 800 personnes à cette réunion et qu’un petit questionnaire avait permis d’estimer à plus de 30 000 km la distance cumulée effectuée pour venir à cette soirée … soit les 3/4 exactement d’un tour complet de la terre. Oui je sais : c’était pour « la bonne cause », mais quand même …. !

Et puis d’ailleurs, ça commence où la bonne cause ?

Réchauffement climatique : encore plus inquiétant ?

Dans son histoire, la terre a connu successivement des périodes de glaciation et des périodes chaudes. On en connaît l’explication principale : en tournant autour de la galaxie, notre système solaire traverse régulièrement des zones de poussières qui filtrent un peu les rayons du soleil. Ces poussières font en quelque sorte écran, l’intensité des rayons lumineux s’en trouve réduite et il s’ensuit une période plus froide.

C’est un peu le même phénomène qui se passe aujourd’hui avec les poussières émises dans l’atmosphère par l’activité humaine : les rayons du soleil baissent d’intensité en traversant notre ciel. C’est du moins ce qu’a constaté un climatologue américain de l’université du Wisconsin. Tout a commencé le lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Ce chercheur qui travaillait depuis quinze ans sur les conséquences des poussières émises par l’homme avait fait le constat que l’arrêt total des avions pendant trois jours avait éclairci le ciel et provoqué une hausse des températures de 1°C sur l’ensemble des Etats-Unis.

Ces travaux confirment les résultats d’un autre chercheur, Gerald Stanhill, qui avait mesuré qu’en Israël, l’ensoleillement avait baissé de 22% entre 1960 et 1990 (mais ces travaux n’avaient pas eu vraiment d’écho car on n’avait pas constaté de refroidissement au niveau de la planète). D’autres travaux récents dans diverses régions du monde vont dans le même sens et montrent une baisse générale de l’intensité lumineuse (qui est de l’ordre de 30% en Russie entre 1950 et 1990).

Ce phénomène que l’on appelle « obscurcissement » est dû aux minuscules particules de suie et de cendre rejetés par l’Homme et qui réfléchissent les rayons du soleil. C’est un phénomène inquiétant dans le contexte actuel car il montre clairement que nous avons peut-être largement sous-estimé la vitesse à laquelle notre climat se modifie. Le réchauffement climatique aurait donc été en quelque sorte masqué, depuis des années, par un autre phénomène tout aussi inquiétant, mais agissant dans le sens contraire : l’obscurcissement du ciel.

La capture de l’autour

Les ornithogues de Franche-Comté, regroupés au sein du Groupe Naturaliste de Franche-Comté (appelé maintenant LPO de Franche-Comté) participent depuis les années 70 à des programmes scientifiques de baguage d’oiseaux. Cette pratique, placée sous l’égide du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, consiste à capturer différentes espèces d’oiseaux et à les relacher après les avoir munis d’une petite bague numérotée. Elle permet d’affiner nos connaissances sur le monde des oiseaux : migrations, sédentarité, grandeur du territoire, fidélité au site …

L’association où je travaille accueille depuis vingt ans le petit groupe de bagueurs sur son site (en moyenne six ou sept fois par an). Au fil des années j’ai ainsi pu voir, à portée de main, un grand nombre d’espèces dont certaines sont difficiles à observer dans la nature. Et pendant toutes ces années, j’ai pu apprécier la patience, la passion et la constance du petit groupe de fidèles regroupés autour de Pierre : Maurice, Jean-Marie, Dominique et bien d’autres.

Le site de Brussey est très riche et il arrive régulièrement que des espèces inhabituelles se fassent capturer dans les filets : martin-pêcheur, pic épeiche, pic vert, gros-bec, hypolaïs … C’est toujours un moment d’émotion lorsqu’on tient l’un de ces oiseaux en main. Chaque séance apporte sa petite surprise. Mercredi dernier, ce fut la plus grande surprise de toute l’histoire du baguage à Brussey : un autour des palombes a été capturé pour la première fois.

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Je sais que ce rapace n’est pas forcément rare en Haute-Saône et qu’il est vraisemblablement présent dans la plupart des grands massifs forestiers mais son observation n’est pas aisée, cet oiseau étant plustôt très discret. L’autour est incontestablement le plus puissant de nos rapaces de plaine : Paul Géroudet dit que ce prédateur de pigeons ramiers et de geais est capable de capturer un canard colvert en plein vol mais aussi des rapaces tels que la buse, la hulotte ou le moyen-duc.

Chose étonnante : ce puissant rapace, une fois capturé, se laisse faire sans résistance. Une fois la bague mise à la patte, l’oiseau posé sur le dos au sol « fait le mort » sur l’herbe (tel le All-black moyen sur la pelouse après un match de rugby contre la France). Beaucoup d’autres espèces d’oiseaux ont d’ailleurs ce comportement étonnant. Ce n’est qu’en faisant pivoter l’oiseau d’un bon quart de tour sur le côté qu’il prendra appui sur le sol et s’envolera de quelques coups d’ailes.

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Je n’ai malheureusement pas assisté à la scène. J’étais en réunion à l’extérieur lorsque la capture de l’autour a été faite. Je n’ai pu voir que les photos après coup. Merci donc à Jean-Marie Michelat pour m’avoir autorisé à mettre en ligne ses clichés.

Pionniers du jazz (1)

En revenant de Texel, j’ai écouté un disque laissé dans le véhicule par Marc, l’un de mes collègues. Il s’agissait de Manu Dibango jouant Sidney Bechet. J’ai bien aimé mais je dois dire que je préfère Bechet par lui-même. Et puis dans ce disque, Manu Dibango s’est plutôt penché sur l’oeuvre connue du Maître (« Les oignons », « Dans les rues d’Antibes », « Petite fleur »…) et j’ai plutôt un faible pour la période précoce et moins connue de Sidney Bechet, celle des années trente (1932-1943 plus précisément). L’écoute de Manu Dibango m’aura au moins mis l’eau à la bouche et je suis revenu de Texel avec l’envie folle de réécouter, en arrivant, l’oeuvre originale de Bechet et aussi celle de retrouver ma radio de jazz préférée radiojazz.ch dont j’ai déjà parlé sur ce blog le 6 avril dernier.

Drôle de coïncidence, l’un des commentaires mis sur ce blog en mon absence (sur mon premier article consacré à Atahualpa Yupanqui) émanait de Philippe Zumbrunn. J’ai très vite fait le rapprochement entre ce nom qui m’a semblé tout de suite familier et ma radio de jazz habituelle. En effet, Philippe Zumbrunn n’est autre que le fondateur de cette radio internationale. On notera, autre coïncidence, que cette radio est parrainée par Dee Dee Bridgewater et par … Manu Dibango lui-même !

Comme j’ai pris l’habitude, depuis quelques temps, de mettre en ligne des vidéos musicales que je trouve sur Youtube ou sur Dailymotion et d’ouvrir régulièrement de nouvelles rubriques (« Monterey Pop Festival », « Tribute to Dylan »…), mon regain de passion pour les Grands qui ont fait l’histoire du jazz me pousse à ouvrir une nouvelle rubrique.

Evidemment, les vidéos des années 40 ou 50 sont très rares et souvent de piètre qualité. Je vous demande donc un peu d’indulgence.

Et pour commencer, une vidéo de Sidney Bechet. J’aime cette musique enjouée. La musique de cette époque là me semble être une musique d’adolescents. Il y règne une joie de vivre et une certaine insouciance qui font rêver aujourd’hui.

Le cancer de la démocratie

Je vous livre une petite phrase de l’acteur italien Beppe Grillo que je viens de découvrir au hasard de mes lectures : « Il faut détruire les partis qui sont le cancer de la démocratie ». Ces propos assassins méritent qu’on s’y attarde, non ?

De grands enfants

Hier, sur France Musiques, une prof de conservatoire a dit à l’antenne qu’elle n’avait aucun adulte comme élève mais uniquement des « enfants de 7 à 22 ans ! ». Il fallait oser le dire.

Swinging Bach (3)

Un troisième extrait du DVD « Swinging Bach » : le Turtle Island String Quartet interprétant une série de variations sur la musique de Bach. Début très classique avant que ça ne dérive très vite vers du jazz manouche. La parenté entre la musique de Bach et le jazz devient alors évidente. C’est étonnant ce côté universel de la musique de Bach qui permet de pouvoir l’adapter à toutes les sauces. A quand Bach en rap ?

Couleuvre à domicile

Outre leur aspect décoratif, les massifs de fleurs qui poussent au milieu des pelouses sont un abri précieux pour toutes sortes de bestioles. Leur masse importante de feuillage entretient une bonne humidité au sol, recherchée par certains petits animaux. Avec les années qui passent, les massifs de notre pelouse deviennent de plus en plus gros et j’ai l’impression qu’ils sont de plus en plus habités.

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Les escargots de Bourgogne s’y régfugient, les orvets s’y reposent la journée et les couleuvres vienent y trouver un peu d’ombrage et d’humidité.

Lorsque le temps devient trop sec, les couleuvres à collier recherchent encore plus la fraîcheur et peuvent alors entrer dans des caves ou des garages. C’est ce qui nous est arrivé les semaines dernières alors que la forte bise avait désséché le sol. A trois reprises, j’ai capturé une petite couleuvre à collier dans le sous-sol, puis l’ai relâchée près des massifs de fleurs.

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Mais chaque fois, quelques jours plus tard, elle était de nouveau dans la maison. Elles lui plaisent pas mes fleurs ?

« Ils l’ont dit à la télé ! »

A chaque cure de raisin, tous les ans, c’est la même chose, la même ritournelle quand je vais chez mes parents : « t’as pas encore fini avec ces conneries ? », « t’as encore maigri ! », « Les médecins disent qu’il faut manger », « Ah la la la la la la la la »... Et moi d’en rajouter : à la question « tu vas remanger quand ? » la réponse fuse : « le mois prochain, maman ! Dès que j’aurai perdu un os  ! » Quinze ans que ça dure, quinze ans qu’ils me les gonflent.

Sauf que quelque chose a changé aujourd’hui, dès que je suis entré au domicile parental : « tu sais ce qu’ils ont dit à la télé aujourd’hui ? Que la cure de raisin c’est très bon ! il disent même qu’on peut la faire longtemps car le raisin, c’est plein de bonne choses … » J’ai même l’impression qu’ils m’ont trouvé plutôt en bonne santé. Et moi de sourire en douce : « Me voilà tranquille pour le reste de ma vie, ils m’ont enfin lâché la grappe ! ».

Grâces soient rendues au nouveau Dieu cathodique !

Faucon pélerin à Texel

OISEAUX DE TEXEL (4)
Ma plus belle observation de mon dernier séjour à Texel restera incontestablement celle d’un faucon pélerin.

Nous étions quatre à discuter dans la voiture qui nous menait à Den Burg, « capitale » de l’île. A un moment donné, Joëlle nous a fait remarquer que nous venions de dépasser des promeneurs attroupés au bord de la route et que ceux-ci regardaient un oiseau. Nous avions effectivement vu un oiseau dans un pré mais, étant pris par la discussion, n’y avions pas vraiment fait attention. Et puis, à Texel, les oiseaux sont partout (enfin, un peu moins que d’habitude, nous a-t-il semblé). Au rond-point suivant, nous avons fait demi-tour et avons reconnu l’oiseau avant même de nous arrêter près de l’attroupement : un faucon pélerin venait de capturer une mouette à une vingtaine de mètres seulement de la route. Les promeneurs à vélo avaient eu la chance inouïe de voir la capture en direct.

Pendant un quart d’heure, nous avons observé la scène avec la longue vue Leica apotelevid 77 (la meilleure des longues-vues … avec la Zwarovski ATS80HD, j’ai juste rajouté le nom de Zwarovski pour ne pas que Mag nous fasse une crise !). Nous pouvions voir le moindre détail du plumage du faucon (et ce qu’il restait de la mouette), c’était extraordinaire, le pélerin tenait à lui seul tout le champ de la longue-vue. Les vélos passaient près de nous (aux Pays-Bas, il y a parfois des flots ininterrompus de cyclistes) et les promeneurs s’arrêtaient volontiers pour observer la scène avec notre optique. Je suis vite reparti dans le bungalow chercher mon camescope mais quand j’ai rejoint mes collègues, le pélerin avait disparu !

Je ne suis pas certain que l’on puisse voir ce genre de scène ailleurs qu’à Texel, la distance de fuite des oiseaux y étant parfois extrêmement réduite, peut-être quatre ou cinq fois inférieure à ce qu’elle est en France pour certaines espèces.

A propos de Texel, j’ai découvert le nouveau service maps proposé par Google et je suis allé me balader sur la carte de Texel : impressionnant ! Si vous voulez savoir à quoi ressemble cette île, allez sur Google, tapez Texel puis cliquer en haut dans maps. Le plan de Texel s’affiche. En cliquant en haut à droite sur satellite, l’image satellite de l’île apparaît et vous pouvez zoomer avec le bouton de la souris. Il y a beaucoup de détails et l’on peut s’amuser à compter les moutons de l’île (je suis même sûr que Anne est capable, en cherchant bien, de nous trouver un banc de phoques vautrés sur un banc de sable). Si vous cliquez sur mixte, le nom des villages et des rues s’affiche.

Petit inconvénient de ce nouveau service : la visualisation de l’image satellite de Texel me redonne déjà une envie terrible d’y retourner et il va falloir que j’attende ! J’envie Mag qui y retourne bientôt !

Problème de serveur

Aïe, aïe, aïe, il y avait une bonne conversation qui avait commencé à propos de mon article sur Beethoven et voilà que patatras, le serveur du blog a lâché. Résultat des courses : il a fallu rétablir aujourd’hui les documents de la dernière sauvegarde (effectuée automatiquement dans la nuit de samedi à dimanche) et tous les commentaires mis en ligne hier dimanche ont disparu. Je prie Isidore et Humeur Badine de bien vouloir m’excuser, leurs propos forts intéressants sur l’art ont disparu à tout jamais. Je ne sais pas s’ils auront le courage de réécrire leurs textes et s’ils les ont gardé en mémoire dans le disque dur de leur cerveau. Je suis vraiment désolé !

Hommage à Atahualpa Yupanqui (2)

Suite de notre hommage à ce grand poète argentin qui se présentait ainsi à l’Homme blanc :
«Je suis la cordillère, le fleuve et le huanaco. Je suis la terre et la savane d’or, le maïs prodigieux, l’orge couleur d’azur. As-tu vu plus puissant que ma grande espérance? Et connais-tu plus grand que mon silence? Moi, qui n’ai sauvé des ombres qu’une poignée d’enfants, couleur d’éternité, de bronze et de pierre, à toi je les confie, frère blanc. Aide-les! Relève-les! La terre est vaste comme une peine indienne…»

Pour ce deuxième hommage, une chanson célèbre d’Atahualpa Yupanqui interprétée par Mercédès Sosa : Duerme Negrito.

Bonne chance !

Il existe de nombreux sujets tabous en France. L’augmentation alarmante du nombre de cancers en est un. Le sujet des pesticides et de l’ensemble des produits phytosanitaires en est un autre. Notre société sait qu’il y a corrélation entre les deux, mais l’ensemble des pouvoirs publics et des médias préfère fermer les yeux.

Pourtant, les légumes qui sont à l’étalage ont l’air bien honnêtes, bien mignons et bien proprets. Bien rassurants en tous cas. Peut-être un peu trop justement.

Qu’elle est belle cette scarole au coeur jaune-blanc que l’on trouve au rayon des légumes ! Pourtant, les jardiniers savent que ce n’est pas facile d’obtenir ce coeur clair, même en retournant un pot de fleur sur la salade une semaine avant la cueillette pour que l’absence de lumière la blanchisse. Un ami a son beau-frère qui travaille chez un maraîcher. La solution de ce maraîcher pour blanchir la scarole est simple : un léger coup de désherbant sur la salade juste au moment de la commercialisation. Oui, vous avez bien lu : un désherbant !

Et si cette pratique était courante ? En en parlant autour de moi, je me suis rendu que les producteurs de pommes de terre de mon secteur faisaient une opération similaire : au lieu de s’emmerder à faucher les grandes herbes qui poussent dans les pommes de terre, ils traitent le champ avec un « défanant » (qui n’est autre qu’un désherbant) une semaine avant la récolte. Et tous les résidus se retrouvent dans notre assiette.

Jean-Luc est atteint d’un cancer. Les cancérologues de Besançon lui ont conseillé de ne manger que des légumes de son jardin ou des légumes dont il est sûr de la provenance. La profession médicale doit certainement savoir des choses …

Nul doute que l’utilisation de produits phytosanitaires est une bombe à retardement et que tout ça est en train de nous pèter en pleine gueule, comme le montre l’exemple des bananes de la Martinique.

Cela me fait penser à un propos de Pierre Rabhi lors de sa conférence à Besançon : « Et si, avant un repas, au lieu de se dire Bon appétit, on se disait plutôt Bonne chance » ?

L’intégrale Beethoven

Les éditions Brilliant continuent leur politique de petits prix pour le plus grand bonheur des consommateurs. Après le succès de l’intégrale Mozart (170 CD, bradée actuellement à 70 euros), de l’intégrale Bach (155 CD, 85 euros) et celle de Chopin (30 CD, 39 euros), une nouvelle parution est annoncée pour le 23 septembre. Et le compositeur, là aussi, est l’un des plus grands : Beethoven. Les prix sont très faibles mais un peu en augmentation par rapport aux autres intégrales : 99 euros pour le coffret de 100 CD (mais, cerise sur le gâteau, le coffret contient cette fois-ci un livret de 200 pages).

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Ce qu’on sait moins, c’est que cette maison d’édition commercialise une autre collection appelée Masterworks (chefs d’oeuvres) pour un prix guère plus élevé (chaque CD revenant à environ 1 euro). Il existe dans cette collection plusieurs coffrets de 40 CD dont les prix sont actuellement bradés sur Abeille Musique (le plus grand diffuseur des éditions Brilliant) au prix de 40 euros chaque coffret : Schubert, Haydn, Haendel, Mendelssohn, Dvorak, Brahms, Vivaldi … D’autres coffrets sont disponibles en dehors de cette collection : par exemple Shostakovitch (64 euros les 27 CD) et Grieg (28 euros les 21 CD).

Si j’en juge par la plupart des critiques, chaque coffret peut être acheté les yeux fermés, il ne s’agit pas d’interprétations « au rabais » mais bel et bien d’enregistrements de haute qualité artistique et technique. Le faible prix s’explique par le fait que ces disques sont déjà sortis sous d’autres labels (et que les coûts ont donc déjà été amortis) et par le grand nombre d’exemplaires vendus dans le monde entier (300 000 exemplaires je crois pour les précédentes intégrales) qui permet de réduire les coûts de fabrication et de diffusion.

Evidemment, la question qui subsiste est « la musique doit-elle se vendre au kilomètre » ? C’est à mon avis une question importante. Mais il n’en demeure pas moins qu’en pleine crise du disque, un éditeur courageux nous a montré qu’une maison d’édition pouvait vivre en pratiquant des prix infiniment inférieurs à ceux des autres maisons. On est loin du ton larmoyant des majors de l’industrie du disque.

En pleine cure de raisin ! (2)

J’attaque ce matin ma quinzième cure de raisin et j’attendais ça avec impatience. Une bonne occasion d’éliminer les toxines emmagasinées au cours de la dernière année ! J’avais déjà écrit un article sur ce sujet l’an passé. Les personnes intéressées par cette pratique salutaire peuvent se référer à mon article du jeudi 5 octobre 2006 (à rechercher dans la colonne ci-contre).

Fraternité bafouée (2)

Dans la prison de Fleury-Merogis, il faut mieux filer tout doux. Car les punis sont installés dans un espace de déambulation … de 4,15 m2. Oui, vous avez bien lu ! C’est ce que vient de constater L’Observatoire International des Prisons (OIP) : « La personne se retrouve donc maintenue, 23 heures sur 24, pour une durée pouvant atteindre un mois et demi, dans une situation qui s’apparente à celle d’une bête en cage. » Et l’OIP de rappeler que « la surface minimale fixée par la règlementation pour la détention des chiens de chenil est de 5 m2 par animal », soit 0,85 m2 de plus pour un chien que pour un prisonnier, comme le constate le Canard Enchaîné de la semaine dernière.

Le journal Marianne a tort d’affirmer qu’avec Sarko, c’est le retour au IIIème Empire. L’époque de Louis XI et de ses oubliettes serait plus appropriée comme référence !