LE COIN DU JARDINIER (39)
Les fenêtres bien ensoleillées sont précieuses pour le jardinier, elles permettent de cultiver certaines plantes potagères en plein hiver. Ainsi cette petite jardinière dans laquelle j’ai semé du basilic en septembre et qui me donnera de quoi agrémenter des salades jusqu’au printemps.
Mais c’est surtout pour les semis que les intérieurs des maisons sont précieux. Car les graines ont besoin de chaleur pour germer. De chaleur et d’humidité. Un rebord de fenêtre est un bon endroit pour la germination et les graines s’y développent vite.
Le principe de semis des tomates est simple : on recouvre les graines d’une très faible épaisseur (pas plus de 2-3 mm) de terreau très fin (que l’on appelle « terreau de semis », disponible dans n’importe quelle jardinerie). On maintient ensuite la terre légèrement humide. Ne semez que très peu de graines (gardez le reste pour les autres années), le taux de germination des graines de tomates atteint parfois les 100%. La germination se fait parfois en trois ou quatre jours (c’est par contre un peu plus long, de l’ordre de la semaine, pour les tomates cerises). Cette année, j’ai semé quelques pieds de tomates très tôt, dès le 20 janvier. Oui, je sais, c’est beaucoup trop tôt, mais comme j’aime faire des essais … !
Mes petites tomates ont bien débuté leur carrière de tomate, et poussent plutôt bien jusqu’à présent. C’est un stade un peu fragile et un excès d’humidité peut les faire disparaître. Ne laissez surtout jamais les godets baigner dans l’eau de la coupelle, l’excès d’humidité peut provoquer le phénomène appelé « fonte des semis » et les petites plantules risquent de se flétrir et de disparaître en quelques jours.
Dès que les tomates ont atteint le stade de quelques feuilles (comme sur la photo ci-dessus), je les repique une par une dans des petits godets. Le premier repiquage est un acte douloureux pour moi, il y a toujours trop de plants par rapport à ce que je peux garder et de nombreuses petites plantules finissent sur le tas de compost (si je n’ai pas trouvé de preneur à ce moment-là).
La conduite des petits pieds de tomates s’avère très difficile en appartement, l’excès de chaleur (et le fait que la température baisse peu la nuit) entraîne une croissance trop rapide des plants, ils ont tendance à « filer » (c’est à dire à devenir trop grêle, trop haut). Il faut alors avoir recours à une serre ou à une véranda un peu froide. Il faut donc transplanter les petits godets de tomates dans ces lieux le plus vite possible. Voila pourquoi les semis de tomates en février ne sont réservés qu’à ceux qui peuvent bénéficier d’une serre ou d’une véranda.
Pour ceux qui ne disposent ni de l’une ni de l’autre, ce n’est pas grave du tout, il suffit d’attendre la deuxième quinzaine de mars pour faire ses semis.
Quel est le secret pour avoir des pieds de tomates qui soient beaux au moment où on les repique ? C’est très simple à mon avis : il faut auparavant les avoir repiqués deux ou trois fois au moins dans des pots de plus en plus large (avec un mélange de terreau et de terre de jardin). Il ne faut jamais que les racines soient en manque d’espace. Un pied de tomate dont les racines s’enroulent en faisant le tour du pot ne sera jamais un beau pied de tomate.
A noter un problème que rencontrent ceux qui ont une serre : les plantes peuvent griller au soleil dans la serre, celle-ci doit donc être plus ou moins ouverte la journée, selon la présence ou non de soleil. Dans une serre, l’excès de chaleur est bien plus difficile à gérer que le froid. Gare à celui qui est parti le matin au boulot en avril en ayant oublié d’ouvrir la serre avant de partir !
Je parlerai un peu plus tard dans la saison de la plantation en pleine terre et de la manière de les cultiver.