les concerts-fleuves du Dead

Aïe, aïe, aïe, Vincent et plusieurs autres bloggeurs sont partis en congés. Il ne devrait donc pas y avoir beaucoup de commentaires à mes articles dans les semaines qui viennent. Tant pis, j’en profite pour écrire deux ou trois trucs qui, de toute façon, n’auraient pas susciter beaucoup de commentaires.

Par exemple, si je vous parle de la sortie des disques Live du Grateful Dead, ça ne va pas vous dire grand’ chose.

Pour ceux qui ne le savent pas, le Grateful Dead, alias « le Dead » pour les habitués, fut l’un des plus grands groupes rock du monde, de par l’ampleur de ses concerts et du phénomène aux Etats-Unis. Son influence et sa notoriété furent pourtant faibles de ce côté-ci de l’Atlantique, excepté auprès d’un certain public « soixante-huitard » (attardé ?) dont je fais peut-être partie.

Né dans le contexte hippie californien des années 60, en même temps qu’un autre groupe mythique le Jefferson Airplane, il fut de toutes les expériences de l’époque : psychédélisme, mysticisme oriental, activisme politique d’extrême gauche, expériences communautaires, consommation de drogues, …

La musique de Grateful Dead, qui se voulait au départ une sorte de laboratoire musical, est influencée par de nombreux genres : blues, rock, country, bluegrass, sans oublier le free jazz et les musiques électroniques. Le groupe était réuni autour de la personnalité exceptionnelle du chanteur-guitariste Jerry Garcia, accompagné de musiciens hors-pairs dont un autre chanteur-guitariste : Bob Weir.

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Le Grateful Dead était avant tout un groupe de scène où les concerts étaient marqués par une symbiose exceptionnelle entre les musiciens et le public. Le groupe avait son propre public qui le suivait pendant toutes ses tournées. Celles-ci étaient gigantesques et ressemblaient à une foire ambulante, les concerts de plusieurs centaines de milliers de personnes n’étaient pas rares, commençaient parfois à la tombée de la nuit pour ne finir qu’au petit matin… pour mieux reprendre le soir suivant (de nouveaux baffles s’ajoutaient jour après jour et leur assemblage finissait par ressembler à une montagne de dix mètres de haut). Ces concerts prenaient un peu l’allure de grand’ messes, duraient au moins trois heures, devant un public qui semble-t-il n’était jamais lassé et qui restait aussi nombreux au fil des années. Et celà a duré … près de trente ans. Ce type de concert est resté unique dans toute l’histoire de la musique. Un site internet propose aujourd’hui en ligne les enregistrements mp3 de … 2 500 concerts.

Jerry Garcia, adepte de la consommation de cocaïne, fut retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel en 1995 et le groupe cessa alors ses activités (les musiciens survivants du groupe ont alors « repris du service » sous le nom de The Other Ones et ont continué à faire vivre la musique du Dead. Je ne sais pas si ce groupe existe encore aujourd’hui).

L’ingénieur du son Dick Latvala, qui officia sur la plupart des disques du Dead et qui était responsable de leur son spécial, entreprit d’archiver avec minutie les enregistrements qu’il avait réalisés. Latvala est mort en 98 mais ses enregistrements sont actuellement publiés en CD à un rythme assez rapide et s’appellent Dick’s Picks (« les prises de sons de Dick »). 35 volumes ont déjà été publiés, la plupart des concerts de cette collection font trois CD, parfois 4. Ce sont, comme je l’ai dit plus haut, des concerts-fleuves dont les morceaux font parfois 23 minutes. La fluidité de la guitare de Jerry Garcia et la sérénité qui se dégage de cette musique font que la plupart de ces disques sont envoûtants (ils me laissent parfois la même impression que des ragas indiens). Nul besoin de fumer la moquette pour apprécier cette musique à sa juste valeur, les notes se suffisent à elles-mêmes. Parmi les 35 volumes de la collection, peu sont commercialisés en France, on consultera donc avantageusement un site américain comme allmusic.com.

On peut aussi découvrir la musique du Grateful Dead par le disque culte American Beauty (dont on peut écouter des extraits sur Amazon.fr), bien que ce disque « studio » extraordinaire soit nettement plus country que le reste de la production. S’il fallait que j’emmène 10 CD sur une île déserte (dans la mesure évidemment où il y aurait l’électricité pour les écouter, ce qu’on oublie toujours de préciser), j’emmènerais assurément American Beauty. Il y trônerait en bonne place à côté de Hendrix, de Léo Ferré, de Jean-Sébastien Bach … sans oublier bien sûr Dylan sans qui le Grateful Dead, bien entendu, n’aurait jamais existé. On y revient toujours … ! Chassez le Bob, il revient au galop !

accro au tabac d’Espagne !

PAPILLONS DE NOS JARDINS (2)

J’ai une amie qui est accro au tabac. Toutes les heures, elle va butiner un peu de tabac dans son paquet et se roule une clope qui va aussitôt s’envoler en fumée.

Moi, je suis accro au « tabac d’Espagne ». C’est le nom d’un joli papillon qui vient toutes les heures butiner un peu de nectar dans mon paquet de fleurs de buddléïas et puis qui va, lui aussi, s’envoler vers le ciel. On a tous le tabac qu’on peut !

Le tabac d’Espagne est ce gros papillon, couleur « tabac blond » ponctué de noir, qui fréquente nos jardins de juin à septembre. La chenille est une habituée des pieds de violettes sauvages qu’elle dévore au printemps avec toute la voracité dont peut faire preuve une chenille. Comme j’ai beaucoup de violettes dans ma pelouse naturelle, les « tabacs d’Espagne » viennent pondre leurs oeufs sur les écorces des arbres qui sont autour, tout près des violettes qui vont donc servir de garde-manger aux chenilles au printemps suivant.

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Petite précision : ne cherchez pas à récolter et à faire sécher le « tabac d’Espagne » qui fréquente votre jardin, il ne se fume pas ! J’ai oublié de le préciser à mon amie, mais comme elle est une fidèle lectrice de mon blog, la voilà donc prévenue !

J’ai été très impressionné par la qualité des textes et des poésies qui ont été publiés à la suite de mon article consacré au « flambé », autre papillon de nos jardins. Des tas de textes que je ne connaissais pas, écrits par des auteurs parfois célèbres (Hugo, Gainsbourg, Nougaro, Claudel) mais aussi d’autres beaux textes inconnus, dont un poème original de Butterfly.

Je ne m’attendais qu’à quelques commentaires. Les 44 commentaires publiés (du jamais vu dans l’histoire de mon blog !) ont pulvérisé le record ! Si vous découvrez seulement ce blog ou si vous avez loupé l’article, allez vite y faire un tour, les commentaires vous donneront certainement l’envie d’aller admirer de plus près ce monde extraordinaire qu’est le monde des papillons. Et, vous deviendrez peut-être vous aussi, accro au tabac !

La pire des saisons ?

Je me demande si l’été n’est pas en train de devenir la pire des saisons !

Et dire que tout ça n’est peut-être qu’un avant-goût de ce qui nous attend demain !

Quelques degrés encore de plus et on imagine bien que cette chaleur pourrait vite devenir apocalyptique. Vous n’avez pas cette impression ?

Membre de la tribu des adeptes de la faux

Quand il s’agit de faucher les grandes herbes, l’usage d’une simple faux me semble infiniment préférable à celui d’une débroussailleuse à fil : agréable à pratiquer, moins fatigant, moins polluant et moins bruyant !

Ce matin, j’ai de nouveau pris cet outil pour faucher un petit coin d’herbes folles.

Mais aïe, aïe, aïe ! Joëlle est venue faire une photo.

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Ce cliché, qui prouve de manière indubitable que je me livre à cette drôle de pratique d’un autre âge, ne va-t-elle pas me faire condamner devant les tribunaux pour faux et usage de faux ?

Petite énigme

La petite énigme du jour (ou de la semaine, ou de l’été, ça dépend combien de temps vous mettrez pour la résoudre !) :

« – Monsieur, vous travaillez mal !
– Je suis un novice pardi ! »

Les articles sur mon blog ne reprendront que lorsque l’énigme sera résolue. A vos neurones toutes !

Quand l’eau devient dangereuse pour la santé

Boire de l’eau minérale peut être dangereux. Une étude réalisée par l’Institut de géochimie environnementale à l’Université d’Heidelberg en Allemagne s’alarme de la présence d’antimoine dans l’eau embouteillée. La toxicité de cette substance est comparable à celle de l’arsenic. Or, de nombreuses eaux minérales, dont 9 françaises, dépassent allègrement les normes et contiennent 95 à 165 fois plus d’antimoine que l’eau du robinet. Par ailleurs, de nombreux composés chimiques des bouteilles en polyéthylène passent dans l’eau et certaines eaux minérales contiennent jusqu’à … 200 composés chimiques différents.

Les principaux groupes vendeurs d’eau minérale, notamment Danone et Nestlé, ont été saisis de cette affaire dès le mois de janvier mais n’ont toujours pas réagi (en matière de réactivité, il semblerait que tous deux pédalent dans le yaourt et le chocolat !).

Personnellement, je me fous de cette information, j’ai toujours pensé que la bière était meilleure à la santé que l’eau. C’est juste pour votre gouverne personnelle … !

Justement, à propos de bière, les chercheurs de l’université de l’Oregon viennent de découvrir que le xanthohumol, l’un des composés du houblon qui sert à fabriquer de la bière, protége contre le cancer de la prostate. Simplement, pour que le xanthohumol soit efficace et puisse bloquer la protéine qui est impliquée dans ce cancer, il faudrait s’enfiler pas moins de … 17 bières par jour ! Et le canard enchaîné d’hier de conclure son article par la phrase « de quoi hâter sa mise en bière ? ».

Le paillage au jardin

LE COIN DU JARDINIER (8)

Nous sommes donc en pleine canicule et certaines plantes du jardin commencent de souffrir. Le jardinier est alors confronté à un dilemne un peu délicat : faut-il arroser ou non ?

La plupart des gens commencent à arroser très tôt, dès le printemps. Les légumes adoptent alors la loi du moindre effort : plutôt que d’aller chercher l’humidité en profondeur, ils ne développent qu’un système racinaire faible car ils trouvent en surface toute l’humidité dont ils ont besoin. Petit problème, une fois qu’on a commencé d’arroser : il va falloir arroser sans cesse, faute de quoi les légumes vont s’étioler (d’autant plus qu’ils vont avoir des besoins en eau de plus en plus importants au fur et à mesure qu’ils grossissent et que la saison avance).

Il y a par contre des jardiniers qui n’utilisent pas d’eau. Ainsi, la plupart de ceux qui ont la chance de pouvoir cultiver leurs légumes en plein champ n’arrosent jamais, d’abord parce qu’ils n’ont pas la possibilité de le faire mais aussi parce que les plantes s’en sortent généralement très bien (je l’ai constaté même pendant la canicule de 2003). Les tomates, par exemple, vont développer un système racinaire très important, de petites radicelles pouvant même aller chercher l’humidité à plusieurs mètres de profondeur.

Depuis ce printemps, je n’ai pas arrosé une seule fois mes tomates, mais aucune n’a encore souffert du manque d’eau (j’ai même déjà deux pieds qui dépassent ma taille et je mange des tomates depuis le 22 juin). Mais comme la canicule sévit en ce moment, qu’elle risque à priori de durer encore quinze jours au moins, j’ai décidé ce matin de mettre en oeuvre une technique que j’utilise régulièrement l’été, le plus tard possible, il s’agit de la pratique du paillage qui permet aux plantes d’avoir à leur disposition de l’humidité en surface tout en arrosant très peu.

Je suis donc allé ce matin récupérer de la paille dans les champs (on peu le faire facilement lorsque les moissons sont terminées et que la paille a été pressée, il en reste toujours un peu sur le terrain). J’ai ensuite mis une couche de paille autour de mes pieds de tomates et je les ai ensuite arrosés. Dans quinze jours, malgré la canicule, la terre sous la paille sera encore humide et je n’aurai plus besoin d’arroser de nouveau.

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Un peu plus tard dans la matinée, je suis aller repiquer des petits choux que j’avais semés, en utilisant la même technique de paillage. En temps normal, il serait impossible de repiquer des choux avec de telles chaleurs. Le paillage par contre le permet, je l’ai souvent constaté. Et avec cette technique, les choux vont grossir très vite.

La technique est donc simple, gratuite, économe en eau. Elle n’a que des avantages, d’autant plus qu’il se développe sous la paille toute une vie organique intéressante à observer, avec des tas de petites bestioles qui sont de précieux auxiliaires pour le jardinier. Mais j’aurai l’occasion d’en parler plus tard.

Quand on sera devenu vieux, ce serait sympa si on pouvait aussi nous pailler, afin d’éviter qu’on se dessèche trop. Mais bon, je n’y crois pas vraiment. Alors, avec cette chaleur torride, quand je me dessèche un peu trop, j’aime encore bien appliquer la vieille méthode classique, éprouvée par des générations de jardiniers : je file chercher une bière ! Ce que je fais d’ailleurs sur le champ !

Fortiche le Nostradamus !

Il y a un mois, plusieurs journaux, dont le Monde, ont cru bon de citer Nostradamus qui aurait soit-disant prédit une victoire de l’équipe d’Espagne lors du Mondial 2006. Le bonhomme avait écrit : « Quand le sixième mois de 2006 sera terminé, le roi d’Espagne passera les Pyrénées avec son armée. Les légions de Belzébuth les attendront pour la bataille dans les plaines d’Europe centrale. La destruction et la défaite s’abattront sur les malins. Le Saint-Graal reviendra en Espagne, avec le Roi Triomphant. »

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Incroyable et très fortiche ce Nostradamus qui, non seulement avait prévu la fin du monde pour l’an 2000, mais aussi une victoire de l’Espagne six ans plus tard !

Histoire de pigeons

Beaucoup de monde ce vendredi 30 juin pour le concert de Michel Portal à Besançon. Une fois de plus, j’étais là, accompagné de Joëlle qui est devenue, depuis quelques semaines, ma « photographe attitrée », auteur des clichés de cet article. Les musiciens sont en retard, le soleil ayant retardé la mise en place des instruments et les « balances ». Mais la chaleur torride ne gêne pas tout le monde, au contraire : en attendant que les portes s’ouvrent, en tête de la longue file dattente (il y a 600 personnes environ), j’observe avec un oeil de naturaliste, deux pigeons qui s’accouplent sur le toit voisin, la chaleur favorisant sans doute leurs amours torrides.

La première partie du concert est étonnante, assurée par deux musiciens d’avant-garde : le contrebassiste Barre Philips (légende vivante qui jouait dans les années 50 avec Coleman Hawkins) et le compositeur/percussionniste Alain Joule. La musique est très free. Je n’ai pas aimé plus que ça mais à un moment donné j’ai fermé les yeux et j’ai alors ressenti la musique avec beaucoup plus d’acuité. J’ai eu l’impression à ce moment d’avoir affaire à une musique cosmique, m’emmenant loin dans l’espace. Probablement qu’il faut écouter Barre Philips et Alain Joule dans des circonstances particulières, par exemple dans le noir, couché dans l’herbe en regardant les étoiles. J’aimerais un jour réécouter cette musique que je n’ai pas forcément apprécié sur l’instant.

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Pendant l’entracte, j’ai retrouvé Denis que je n’avais pas revu depuis huit ans. Il n’a pas aimé du tout la musique et était sorti dès le premier morceau boire une bière dans le café d’à-côté, refusant ainsi d’être pris pour un pigeon !Viennent ensuite Michel Portal, accompagnés par Bruno Chevillon (le meilleur des contrebassistes français ?) et de Daniel Ciampolini aux percussions. Je n’écrirai que peu de choses sur Michel Portal dont la prestation musicale est toujours à la hauteur des attentes, lui ayant déjà consacré un article il y a quelques semaines. Voici juste quelques photos.

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La musique n’empêche pas le va-et-vient des pigeons qui, à plusieurs moments du concert, passent au-dessus de la cour du Palais Granvelle, volant d’un rebord de toit à l’autre.

Comme Louis Sclavis (voir le compte-rendu du concert qui a eu lieu deux jours plus tôt), Michel Portal passe du saxo à la clarinette mais utilise à plusieurs reprises le bandonéon, notamment lors d’un morceau très beau et très humoristique ayant pour thème les oiseaux (le bandonéon imitant le chant du coucou et de quelques autres volatiles). Nul doute que les pigeons du quartier étaient toute ouïe !
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Lors du rappel, consacré à un thème très festif, le contrebassiste de la première partie est venu rejoindre nos trois compères pour un dernier grand hommage à la musique.

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Le concert est fini. Joëlle et moi retournons à notre voiture. Il fait nuit et il n’y a plus de pigeons sur les trottoirs de Besançon. Juste quelques amoureux qui roucoulent !

Mon patriotisme me perdra !

Sachant qu’il y a beaucoup de blacks dans l’équipe française de football, je me suis enfin décidé quant à ma préférence pour la finale France-Italie : je suis pour la France … histoire que ce soit un peu nos amis africains qui gagnent !

Le flambé

PAPILLONS DE NOS JARDINS (1)

Je m’inquiétais un peu depuis ce printemps pour la santé des populations d’insectes de nos jardins : peu de bourdons terrestres sont venus polliniser nos arbres fruitiers, peu de papillons sur les fleurs de la pelouse, … Où était passé ce beau monde ?

Et puis voilà que depuis quelques jours les lavandes et les buddleias se mettent à fleurir (plus tardivement que les autres années).

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Avec cette nouvelle floraison, voici qu’en quelques jours apparaissent soudainement, comme par magie, de nombreuses espèces de papillons : « belle dame » (voir photo ci-dessous faite il y a quelques instants par Joëlle), »tabac d’espagne », « petit Sylvain », « machaon », « petite tortue », … tous plus beaux les uns que les autres (voir la petite série d’images que j’avais consacrée il y a quelques mois à ces insectes).

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En allant au jardin ce matin, Joëlle a eu la chance de photographier l’un des plus beaux papillons que l’on puisse voir autour de la maison : « le flambé ». Jusqu’à présent, nous n’avions eu que rarement la chance de l’observer. Mais la plantation de quelques pruniers autour de la maison semble lui plaire (ce papillon est très lié aux arbres et arbustes du genre prunus). Il y a deux ans, nous avons même vu une femelle pondre ses oeufs en vol contre les feuilles d’un mirabellier.

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Le flambé de ce matin, le premier de l’année, était dans les grandes herbes, il était encore assez tôt et n’avait pas encore capté suffisamment d’énergie lumineuse pour s’envoler (c’est un peu comme Joëlle pour qui sortir du lit n’est pas une mince affaire !).

Lafranchis écrit dans son ouvrage consacré aux papillons de jour « Le flambé se reproduit parfois dans les jardins et les vergers non traités ». Ce papillon n’est donc pas très commun, il est même en régression. En Belgique, il ne subsiste que sur quelques côteaux calcaires. Au Luxembourg, il vient de disparaître. Il commence de se faire rare en région parisienne. Il est encore dans le jardin des Dupdup, mais jusqu’à quand ? Sachons donc l’admirer les rares fois où il se présente encore à nous !

Je me suis souvent demandé, si les dieux avaient existé, s’ils auraient choisi comme messagers ailés des oiseaux ou des papillons. Mais je sais que moi, j’aurais hésité !

The Times They Are A-Changin’ (2)

TRADUCTION LIBRE DE LA CHANSON “ONE TOO MANY MORNINGS”

Mon ami Jean-Louis m’accompagne donc dans ce projet ambitieux consacré à la discographie de Dylan. Le mois dernier, la traduction libre qu’il avait faite de « A Hard rain’s-a-gonna fall » avait suscité beaucoup de commentaires.

La chanson de ce mois, extraite donc du disque « The Times They Are A-Changin » s’appelle « One Too Many Mornings ». Elle est d’une veine complétement différente, Jean-Louis ayant délibérément choisi de nous faire découvrir les différentes facettes de l’écriture de Dylan.

Voir le texte original en anglais et écouter 30 secondes de la chanson.

Une matinée de trop

Là bas, dans la rue les chiens aboient
Et le jour tire à sa fin.
Lorsque la nuit sera vraiment tombée,

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The Times They Are A-Changin’

DISCOGRAPHIE DE BOB DYLAN (3)

Nous sommes donc en mai 1963 et Dylan vient donc de frapper très fort avec son deuxième album The Freewheelin’ Bob Dylan.

C’est à l’époque de l’enregistrement de ce disque devenu mythique qu’il fait la connaissance de Joan Baez qui, en quelques années, est devenue l’étoile montante de la chanson folk. Dylan monte régulièrement sur scène pendant les concerts de Joan Baez. C’est pendant cet été 63 que leur relation va culminer. Les rumeurs courent sur Dylan et Joan Baez et les relations entre Dylan et Suze, sa petite amie, s’effilochent et se termineront d’ailleurs par une séparation.

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Deux concerts donnés pendant l’été en compagnie de Joan Baez marquent la consécration de Dylan dans le monde du folk. Le premier a lieu en juillet au festival de Newport. Dylan y est partout, il est sur toutes les scènes et son prestige grandit d’heure en heure auprès de la communauté folk. Un mois plus tard, c’est la célèbre marche sur Washington, qui fut la plus importante manifestation de lutte pour les droits civiques et au cours de laquelle Martin Luther King prononça son célèbre discours I had a dream … Dylan est à ses côtés et c’est devant un public énorme qu’il se produit en compagnie de Joan Baez, Mahalia Jackson, Peter, Paul & Mary.

Dans ce contexte, la firme Columbia qui voit la popularité de Dylan croître, lui propose de retourner en studio. L’album est enregistré à l’automne 2003 et sortira quelques mois plus tard en janvier.

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Cet album s’intitule The Times They Are A-Changin’ (on peut écouter, en cliquant ici, des extraits des chansons de ce disque). Le disque est dans la même veine que l’album précédent, « elles remuent profondément le couteau dans les plaies de l’Amérique » (R. Santelli). La chanson qui donne le titre à l’album devient instantanément l’hymne de toute la jeunesse américaine, le journaliste Andy Gill y voit « le chant de guerre de la jeunesse nouvelle, brûlant de métaphores sur la révolution en marche ».

Les chansons du disque sont plutôt noires, elles parlent de drame familial sur fond de misère (The ballad of Hollis Brown), de l’assassinat d’une serveuse noire par un blanc (The lonesome death of Hattie Carroll), de la mort d’un militant noir pour les droits civiques (Only a pawn in their game), tourne en dérision les partisans de la guerre (With God on their side) … Cinq chansons de ce disque furent popularisées en France par Hugues Aufray (Les temps changents, La ballade de Hollis Brown, La mort solitaire de Hattie Caroll, Dieu est à nos côtés, Le jour où le bateau viendra).

Malgré une chanson assez optimiste (When the ship comes in) et deux chansons d’amour, la tonalité d’ensemble du disque est plutôt très sombre. Un journaliste écrira à propos de ce disque : « Dylan ne vous distraira pas. Ce n’est pas son propos. Mais il vous endurcira l’âme ».

Ce disque qui raconte avant tout des histoires s’appuyant sur des faits sociaux renforce le malentendu entre Dylan et son public. Car la vieille gauche américaine puis toute la jeunesse du pays veulent alors faire de lui un nouveau prophète, un messie des temps modernes, d’autant plus que certains vers de Dylan ont des allures quasi-bibliques (« Car les temps sont proches… », « Car le perdant d’aujourd’hui sera gagnant plus tard », « O le temps viendra / Où les vents d’arrêteront / Où la brise cessera de respirer »).

Dylan n’est qu’un faiseur de chansons et ne veut évidemment pas endosser le rôle qu’on veut lui donner. Beaucoup plus tard, en 2004, il s’exprimera sur cette époque dans son livre Chroniques : « Les ténors de la presse continuaient à faire de moi l’interprète, le porte-parole, voire la conscience d’une génération. Elle est bien bonne. Je n’avais fait que chanter des chansons nettes et sans détour, exprimant avec force des réalités nouvelles. Cette génération, je partageais fort peu de choses avec elle et je la connaissais encore moins. Mon destin et la vie me réservaient sans doute encore des surprises, mais incarner une civilisation, non. La vraie question était d’être fidèle à moi-même. J’étais plus un conducteur de bestiaux qu’un petit joueur de flûte. »

Dylan cherche vite à quitter ce rôle de porte-parole qu’on veut absolument lui faire porter. Mais c’est probablement trop tard, le mythe est là, bien installé au bout de deux disques seulement.

La dernière chanson de l’album, « Restless Farewell », est un tournant, une chanson d’adieux. Dylan y laisse entendre qu’il est sur le départ. Mais pour où ? La suite de cette saga Dylan dans un mois.

Louis Sclavis et sa bande

Il y a quinze jours, dans un article consacré à Michel Portal, j’ai écrit que le jazz français me semblait aujourd’hui moins inovateur et que, Portal mis à part, j’étais de moins en moins surpris, même si la musique restait toujours excellente.

Mais, même si je trouve que le jazz tourne un peu un rond, je me rends toujours avec délices aux concerts de Texier, Humair et Romano lorsqu’ils passent dans le coin. Hier soir, je n’ai pas failli à la règle et je suis donc aller écouter Louis Sclavis entouré de son septet. Et là encore, j’ai une nouvelle fois beaucoup aimé.

Première surprise : un quart d’heure avant le concert, un spectateur du premier rang se lève, se tourne vers le public, sort de sa poche une petite flûte et se met à jouer. Silence dans le public. Applaudissements chaleureux et nourris à la fin de la prestation qui n’aura duré que le temps de deux petits morceaux enchanteurs et très enjoués. Inattendu et spontané. J’aime ce genre d’imprévus.

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(toutes les photos sont de Joëlle)

Sclavis et sa bande arrivent enfin sur scène avec une formation très au point. Il y a évidemment Sclavis lui-même, aussi volubile que d’habitude, passant tour à tour de la douceur la plus émouvante à l’explosion de notes, jouant tour à tour de saxos et de clarinettes.

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Il y avait aussi Médéric Collignon, musicien accompli et délirant jouant aussi bien de la voix, de la trompette que des effets spéciaux. J’avais déjà eu l’occasion de l’écouter l’an passé lors d’un concert étonnant donné dans le cadre du festival des musiques improvisées, également en compagnie de Louis Sclavis.

Je rêvais depuis longtemps d’entendre sur scène Vincent Courtois et son violoncelle. Courtois passe d’un genre à l’autre, on y entend des réminiscences de musique classique pour se retrouver quelques secondes plus tard dans une ambiance très free. J’ai surtout été surpris de constater que le violoncelle pouvait devenir un instrument rythmique à part entière. Le violoncelle de Courtois, associé à la batterie de François Merville, ont parfois donné un rythme très hypnotique et très scandé que n’auraient pas renié les musiciens d’un groupe comme Magma.

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En Jazz, je ne suis pas très porté sur la guitare électrique et j’ai pensé au début du concert que Sclavis aurait pu se passer d’un guitariste. Mais au fil de la soirée, Hasse Poulsen a imposé son style avec des solos de moins en moins jazzy et de plus en plus rock (à un certain moment, on n’était pas très loin de Purple Haze d’Hendrix).

L’une des surprises de la soirée est venues du chanteur de rap Dgiz. J’ai beaucoup apprécié le rythme des mots et la présence sur scène mais je dois dire que je n’ai pas trop compris les paroles, sa voix me semblant moins bien sonorisée que les intruments des musiciens.

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Le concert portait le nom très évocateur de « éloge de la colère ». Le texte présentant le concert résume très bien ce qu’on a entendu : « Jazz, musiques italiennes, bouffées délirantes, fulgurances vocales et cuivrées, le septet atteint quasiment la vitesse et l’énergie d’un groupe de hard-rock avant de redescendre en piqué dans des tarentalles épatantes. Accrochez-vous, délire musical garanti ».

La machine était bien rodée. Bien sûr, le jazz est l’art de l’improvisation, mais on a trop souvent l’habitude aujourd’hui d’entendre des musiciens qui jouent les uns à côté des autres, de manière plutôt individuelle avec parfois l’impression désagréable qu’ils ne s’écoutent pas les uns les autres. Là, ce soir là, à Besançon, il se dégageait de la scène une espèce d’intelligence collective.

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Mais déjà le concert se termine-t-il qu’une autre soirée se profile en vue. Ce soir, toujours à Besac, il y a Michel Portal ! Que je ne louperai à aucun prix !

Ces arbres qui nous enterreront

J’habite un petit village (Bussières en Haute-Saône) où il n’y a pas vraiment de patrimoine, tout du moins au sens où on l’entend habituellement. Les maisons n’ont pas une architecture remarquable et le château y est d’un style très moyen. Seule l’église sort un peu du lot (comme toutes les églises de Franche-Comté d’ailleurs qui sont toutes plutôt belles). Il y avait bien un superbe lavoir mais il a été transformé en petite salle des fêtes. Il y a aussi une fontaine mais sa réfection indispensable et son entretien courant sont sans cesse remis aux calendes grecques.

Alors, en matière de patrimoine, vu la pauvreté ambiante, on s’accroche à ce qu’on peut. Par exemple aux arbres qui font aussi, d’une certaine manière, partie de notre patrimoine. Il y a ainsi un arbre qui m’a toujours semblé donner un peu de cachet au centre du village. Il s’agit d’un marronnier. Oh, c’est loin d’être un arbre remarquable, au contraire, sa taille n’est pas très grande mais il est là depuis quand même pas mal du temps, on ne sait pas trop depuis quand au juste … ! Il a même une petite histoire, faite de petits riens : c’est là que les gamins installaient chaque année la crêche de Noël (j’étais de ceux-là il y a 45 ans), c’est aussi sous ses branches que quelques générations de jeunes garçons ont embrassé leur première fille (je ne dirai pas si j’étais aussi de ceux-la), car cet arbre a été aussi un lieu de rencontre.

Il y a cinq ans, la commune a pris un arrêté municipal pour le couper, sans vraiment de raisons apparentes. Il est possible que quelques vieux grincheux du coin (ceux que Brassens appelaient les « vieux cons ») aient été gênés par les feuilles mortes à l’automne. J’ai ouï dire qu’un expert avait trouvé l’arbre en mauvaise santé mais aussi qu’un contre-expert l’avait trouvé plutôt sain. Alors, allez savoir … ! Il aurait pu y avoir débat au sein du village mais la municipalité a pris une décision unilatérale et arbitraire, selon l’adage bien connu « qui veut couper son arbre l’accuse de la hache ! ».

En ville, les vieux arbres dépérissants, même dangereux, font l’objet d’attentions particulières, ce qui est la moindre des choses. Ainsi les arbres des parcs publics de Besançon. En milieu rural, au contraire, on s’en tape !

La décision était prise, mais l’arbre n’était pas encore coupé ! Quand je me suis étonné de la décision des élus, le maire de l’époque a reconnu que le conseil municipal était peut-être allé un peu vite en besogne et que l’abattage de l’arbre n’était pas forcément une bonne décision. Souhaitant même visiblement faire marche arrière, il m’a conseillé de donner mon avis dans le bulletin municipal. Ce que j’ai évidemment fait.

Les arguments de mon article étaient faciles : l’arbre avait une allure saine, il n’avait aucune branche morte, aucun signe extérieur de maladie, il avait surtout essuyé sans dommages les deux tempêtes de juin et décembre 99… Beaucoup d’habitants ont été de cet avis, d’autant que j’ai joué aussi sur la corde sentimentale en rappelant la petite histoire de l’arbre (voir ci-dessus). A la suite de l’article, ça a discuté un peu dans le village et les élus n’ont pas osé appliquer l’arrêté.

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Aujourd’hui, l’arbre est toujours debout, en très bonne santé apparente. Et même en très bonne santé tout court, comme semble le confirmer le fait qu’il ait passé sans encombres la canicule de 2003 et n’en ait même pas subi les contrecoups. Par contre son sort n’est toujours pas complétement réglé car si la commune n’a pas osé le tronçonner (par conviction ou par peur de la réaction des habitants ?), elle n’a pas non plus annulé sa décision, de peur peut-être de se désavouer.

Quand je regarde aujourd’hui les protagonistes de cette histoire qui date d’il y a cinq ans déjà, je m’aperçois que les moustaches du Dédé ont blanchi, que le René, depuis son opération, n’a plus la démarche aussi sûre, que moi-même ai pris pas mal de rides et même quelques kilos superflus (mon « tronc » s’est épaissi mais de manière moins harmonieuse que celui d’un arbre) … mais que le marronnier se porte … comme un charme !

Dans un contexte haut-saônois où bon nombre de vieux arbres du département sont systématiquement éliminés, notamment le long des routes, je me dis que tous ces arbres, que l’on accuse d’être malades, si on les laissait vivre jusqu’à leur belle mort, enterreraient tous ces élus éphémères qui prennent à la hâte les décisions d’abattage… et peut-être enterreraient même aussi leurs descendants les plus proches !

C’est peut-être aussi ma petite fierté à moi, de penser que cet arbre, sauvé (pour l’instant) à la suite d’un tout petit article de rien du tout, va probablement me (nous) survivre !

Spermatozoïdes en souffrance ! Ah bon ?

L’espèce humaine ne se porte pas bien. Les dernières études montrent même que le nombre de spermatozoïdes de l’homme a baissé de moitié, en cinquante ans seulement !

Diminué de moitié en cinquante ans ! A la réflexion, ces chiffres me réconfortent. Car si j’ai deux fois moins de spermatozoïdes à 90 ans qu’à 40 (c’est à dire que 50 ans plus tôt), ça me permet d’espérer quand même une vieillesse beaucoup plus « guillerette » que je ne n’aurais pu l’imaginer !

A mes admiratrices : patience : dans 38 ans, ça ira encore !

Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (5)

Suite de notre rubrique destinée aux naïfs qui croient encore que la baisse du niveau de vie, c’est pour tout le monde. Deux infos très récentes :

1 – Zacharias, patron de Vinci, n° 1 du BTP, se fait éjecter de son siège avec la coquette somme de 200 à 300 millions d’euros, plus peut-être 8 millions supplémentaires qu’il réclame à corps et à cris pour avoir réussi le rachat des autoroutes du sud de la France. Les journaux ont calculé qu’il avait mis de côté une somme représentant l’équivalent de 5 766 années de la rémunération moyenne d’un salarié de Vinci (source : Le Canard Enchaîné du 21 juin). Je viens de faire un petit calcul rapide : en se basant sur 40 annuités de travail par salarié et 2 enfants par couple, les petits Zacharias à venir vont pouvoir se rouler les pouces pendant toute leur vie, et ceci pendant 6 générations complètes. Les 64 Zacharias de la dernière génération à en profiter pourront donc remercier ce lointain aïeul qui avait travaillé si dur. Et à mon avis, comme je n’ai pas pas pris en compte les intérêts de la somme (trop dur à calculer !), les 128 pauvres petits Zacharias de la 7ème génération devraient aussi en profiter (je dis bien « les pauvres petits » car il n’est pas certain que « chez ces gens-là, Monsieur », on puisse vivre avec le salaire moyen d’un employé de chez Vinci).

2 – Le numéro Un européen de l’assurance Allianz a annoncé aujourd’hui la suppression de 7 500 emplois. Ceci dans un contexte où l’entreprise vient de faire, non pas un déficit, mais un bénéfice record de 4,9 milliards d’euros. Le responsable d’Alliantz, Gerhard Rupprecht, a déclaré sans rire que la suppression des emplois est « un pas douloureux mais nécessaire pour sécuriser la compétitivité durable d’Allianz » (source : LeMonde.fr d’aujourd’hui). Il fallait oser le dire !

L’Europe en marche. Pour le meilleur ou pour le pire ?

L’Europe continue d’avancer. Malgré les pieds de nez des Français et des Néerlandais. Malgré aussi l’arrêt du processus démocratique de consultation de la base (la plupart des Etats, qui craignent la contagion, ont arrêté de demander l’avis du bas-peuple sur la question de la constitution). L’Europe continue donc, comme si de rien n’était. Pour le meilleur et pour le pire.

Deux infos glanées dans leMonde.fr des dernières semaines :

1 – L’Agence Européenne des Médicaments (EMEA) s’est déclarée favorable, mardi 6 juin, à l’utilisation de l’antidépresseur Prozac chez les enfants âgés de 8 ans et plus en cas d’épisodes dépressifs majeurs. Le comité scientifique de l’EMEA a considéré que « le bénéfice de l’utilisation de Prozac dans cette indication l’emporte sur les risques potentiels ». La décision d’étendre la consommation du Prozac aux enfants s’appliquera à tous les pays de l’Union et devrait entrer en vigueur en France à la fin de l’année.

2 – La commission européenne travaille sur un nouveau réglement de l’agriculture bio. Si ce projet était accepté, l’Union Européenne tolèrera que les produits étiquetés « bio » puissent contenir des OGM et puissent être cultivés avec des produits chimiques comme les pesticides. En outre, selon le projet de la Commission, il sera interdit de mentionner sur les étiquettes qu’un produit a été soumis à des exigences supérieures au règlement européen. En gros, si le produit est réellement bio, il sera interdit de le dire ! Ce réglement pourrait sonner le glas de l’agriculture bio. Une première mouture du projet a été rejetée mais le dossier va être repris à partir du 1er juillet prochain.

Jusqu’à présent, j’étais persuadé que s’il y avait au moins un domaine où l’Europe allait dans le bon sens, c’était bien le domaine de l’environnement (directive habitats, oiseaux migrateurs…). J’ai subitement un doute.

On nous dit que l’Europe stagne à cause de la France. Mais les lobbies, qu’ils soient agricoles ou pharmaceutiques ne stagnent pas, ils continuent d’avancer.

Braves gens, vous pouvez une fois de plus dormir sur vos deux oreilles, nos élus européens veillent sur vous et votre santé !

Ma chanson du jour

J’ai souvent une chanson qui me trotte dans la tête. Il n’est pas rare qu’on attrape au vol un air et qu’il ne vous quitte plus de la journée. Pour le meilleur ou pour le pire. Car si une mélodie de Trenet peut vous accompagner tout le jour durant, il arrive aussi qu’on récupère au passage l’air de « la danse des canards », l’air probablement le plus bétifiant que l’on puisse rencontrer sur la planète et alors … impossible de s’en débarasser, impossible de le refiler à quelqu’un d’autre !

Aujourd’hui j’ai plus de chance, la chanson du jour est plutôt pas mal, elle m’est venue en tête en revenant de piocher mes patates.

Ma visite aux champs a commencé par une très mauvaise surprise : mes pommes de terres sont envahies de doryphores. Aucun pied n’est épargné, ils sont partout, et en plus ça baise sur toutes les feuilles, la chaleur ayant probablement donné des tas d’idées torrides à ces petites bestioles.

En me penchant et en observant de très près (mon oeil de naturaliste cherchant toujours la petite bête), je me suis rendu compte que pendant l’accouplement, les femelles continuent de grignoter leurs feuilles de pommes de terre, comme si de rien n’était. Le mâle est sur leur dos, mais tant pis, elles continuent de becqueter, becqueter … Cela dit, les mâles n’ont pas l’air d’y mettre beaucoup d’ardeur, on ne peut pas dire que ça gigote beaucoup sur les feuilles de patates, ceci explique donc peut-être celà … !

En revenant des champs, tout en souriant de mes observations entomologiques dont on ne trouve aucun mot dans les manuels, un air de Brassens m’est venu, allez savoir pourquoi, tout naturellement en tête. Il s’agit de la chanson « Quatre-vingt quinze fois sur cent, la femme s’emmerde en baisant, qu’elle le taise ou le confesse, c’est pas tous les jours qu’on lui déride les fesses… ».

Voilà, je l’ai ma chanson du jour !

Retour inespéré du castor

Le retour du lynx a fait coulé beaucoup d’encre il y a une dizaine d’années. Celui du loup, aujourd’hui aux portes de la Franche-Comté, fait aussi l’objet d’attention de la part des médias.

Par contre, le retour du castor est passé un peu plus inaperçu, malgré un article dans l’Est Républicain il y a quelques mois.

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La Haute-Saône peut s’enorgueillir du retour de cet animal, disparu depuis problablement trois siècles (on considère qu’avant cette époque, cette espèce vivait sur toutes nos rivières) . La réapparition de ce rongeur énorme (jusqu’à trente kilos, 1,20 m de longueur) s’est faite sur la rivière « la Coney », petit affluent de la Saône, dans le secteur de Corre/Vauvillers. La découverte du castor sur le territoire de la Haute-Saône est due, il faut le souligner car une fois n’est pas coutume, à deux agents passionnés de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (Olivier Roch et Nicolas Petit).

Mais d’où vient cet animal, alors qu’il n’en subsistait que quelques colonies dans la basse vallée du Rhône ? C’est dans les années 80 que quinze castors de la vallée du Rhône ont été capturés et relâchés en Lorraine où la réintroduction a été un véritable succès. En 1992, il occupait tous les sites de la Moselle et de ses affluents. Alors, comment passer du bassin rhénan à la petite rivière « le Coney » qui est dans la bassin rhôdanien ? C’est en suivant le canal de l’Est que ce sympathique animal a fini par découvrir le département de la Haute-Saône. Cette observation est d’autant plus intéressante qu’elle peut préluder à une colonisation de toute la vallée de la Saône et de ses affluents (ce qui était impossible en remontant le Rhône car Lyon et son urbanisation constituent un verrou infranchissable).

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L’Est Républicain qui avait, en son temps, salué la réapparition du castor, avait alors publié ces lignes : « Sur la planète, 30 à 60 espèces animales et végétales disparaissent chaque jour. A contre-courant, la Haute-Saône enrichit son patrimoine naturel ». Faut pas exagérer, la Haute-Saône ne va pas quand même pas sauver la planète ! Enfin, si ça pouvait être vrai … !