Hirondelles mélomanes

Les jeunes hirondelles qui sont dans la grange de mes parents passent leurs journées complètes à chanter les cantates de Jean-Sébastien Bach. Vous ne me croyez pas ? La preuve :

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Des salades toute l’année !

LE COIN DU JARDINIER (11)
Nous voici au 15 août, le moment pour le jardinier de semer cette délicieuse salade qu’est la mâche (communément appelée doucette en Franche-Comté), l’une des salades les plus délicates, au goût subtil de noisette.

S’il n’y avait qu’un seul légume à garder dans mon jardin, ce serait assurément la salade (ou plutôt les salades, il en existe tellement de sortes !). Car en se débrouillant bien, le jardinier amateur peut en consommer tous les jours de l’année (ce que je fais) et les récolter en toutes saisons.

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Voici comment on peut échelonner les semis pour récolter ses propres salades à longueur d’année :

– juillet : semer des chicorées scaroles pour la consommation d’automne (à la fin juillet/début août on peut semer en plus la variété de scarole cornet de Bordeaux, un peu plus dure, mais qui possède une certaine résistance au gel et qui pourra donc être consommée en début d’hiver et même plus tard si l’hiver est assez doux). A la même époque, semer un mélange de chicorées amères (trévise, rouge de Véronne, pain de sucre…) qui seront mangées en fin d’hiver.

– du 15 août au 15 septembre : semer de la mâche qui sera consommée de novembre à avril. Choisir de préférence la variété mâche à grosse graine (la plupart des autres variétés sont trop petites et sont très longues à nettoyer sous le robinet… et comme c’est moi qui fais ce boulot à la maison !).

– début septembre : semer une laitue d’hiver (par exemple la variété Merveille d’hiver) qui sera repiquée en octobre puis consommée en avril-mai du printemps suivant.

– de mars à juillet, faire des semis de salades diverses (il y a toute une gamme de salades possibles : laitues, batavias, romaines, laitues à couper…). Faire des semis tous les mois pour échelonner les récoltes car les salades ont tendance à monter en graines avec la chaleur.

– en avril/mai : semer en pleine terre des endives (que l’on appelle aussi chicorées de Bruxelles) qui seront récoltées en octobre pour être ensuite à nouveau cultivées au noir en cave et consommées ensuite pendant tout l’hiver (je consacrerai prochainement un article sur la culture de l’endive).

Vous vous y retrouvez ? Quelle salade !

Auprès de son arbre

Parmi les nombreux DVD musicaux sortis récemment, signalons la sortie d’un très beau document consacré à Georges Brassens. Ce DVD intitulé Auprès de son arbre est composé de deux parties, la première consacrée exclusivement à Brassens, la deuxième aux chansons qu’il n’a pas eu le temps de chanter avant sa mort.

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Les 27 chansons de la PREMIERE PARTIE sont essentiellement des extraits d’émissions télé réalisées par André Frédérick. Aucune surprise dans cette première partie, Brassens reste Brassens, toujours égal à lui-même. Même si les chansons de Brassens m’accompagnent presque quotidiennement, c’est toujours un grand plaisir de revoir son visage chaleureux et d’y surprendre quelques sourires. Sourires d’autant plus généreux que Brassens est souvent entouré sur le plateau télé de ses amis, notamment Raymond Devos (qui joue même de la clarinette), Lino Ventura, Fred Mella (des Compagnons de la Chanson)…

Les chansons de ce disque sortent un peu des sentiers battus (Marquise, Stances à un cambrioleur, Les amours d’antan, …) et c’est très bien ainsi ! On notera un très beau passage, Brassens interprétant La plus ceci la plus cela en présence de Mireille, qui est l’auteur de la chanson. Juste un petit bémol à cette première partie : quelques arrangements un peu douteux ont été plaqués sur certaines chansons (notamment Les amoureux des bancs publics, La femme adultère et Le Petit cheval). Dommage car la contrebasse de Pierre Nicolas et la guitare de Joël Favreau suffisent largement à mettre en valeur les textes du Maître.

La SECONDE PARTIE de ce DVD est une vraie surprise. Il s’agit du Grand échiquer de Jacques Chancel enregistré en novembre 82, un an après la mort de Brassens. Jean Bertola vient y chanter 9 chansons que Brassens n’a pas eu le temps de chanter. J’ai été surpris d’apprendre que Brassens, un an avant sa mort, avait déjà anticipé sa disparition et souhaité par écrit que d’autres se penchent sur ses chansons, citant d’ailleurs Jean Bertola comme interprète possible.

J’aime beaucoup la modestie dont fait preuve Jean Bertola tout au long de l’émission et son effacement derrière l’oeuvre de Brassens. La qualité d’enregistrement de l’émission est très bonne, les arrangements ingénieux des chansons en font, à mon avis, des modèles d’équilibre (on pourrait regretter que l’esprit Brassens ne soit pas complétement respecté avec l’ajout d’un piano – remarquablement tenu par Maurice Vander – mais c’est un parti-pris qui peut être défendu).

Et puis il y a sur ce plateau du Grand échiquier les proches de Brassens qui apportent tous leur caution au choix de Jean Bertola comme interprète des dernières chansons. Tous les amis présents amènent un éclariage particulier, très émouvant, sur Georges Brassens (ses musiques, ses derniers mois de sa vie,…) : Bertola d’abord, qui était aussi un ami de Georges, mais aussi Pierre Nicolas (le contrebassiste, irrésistible lorsqu’il parle des techniques musicales de Brassens), Eric Battista (l’ami sportif, à qui Brassens avait confié certaines de ses dernières mélodies), Pierre Onteniente (dit Gibraltar, secrétaire particulier et détenteur des derniers manuscrits de Brassens) et le Docteur Bousquet (chez qui Brassens mourra).

9 chansons donc, entrecoupées de paroles et de témoignages aussi émouvants les uns que les autres ! Avec évidemment en plus « l’esprit Brassens » qui plane en permanence sur cette émission.

Le prix du DVD varie de 19 à 22 euros selon l’endroit où on l’achète. Un argument de plus : la durée qui est très généreuse : 2H15 de musique qui sont aussi 2H15 de vrai bonheur (et même beaucoup plus, car longtemps après, les chansons de Brassens vous habitent encore !)

Le machaon ou Grand porte-queue

PAPILLONS DE NOS JARDINS (4)
Par les temps qui courent, avec un mois d’août exceptionnellement pluvieux et froid, on ne peut pas dire que les papillons soient de la fête. C’est pourtant un vrai miracle que de les voir réapparaître dès le premier rayon de soleil qui succède à la pluie. Raison de plus pour continuer cette rubrique consacrée aux papillons qui vivent autour de nos maisons car la belle saison n’est finie et elle nous réserve encore de belles observations.

J’éprouve toujours un grand plaisir à voir apparaître chaque mois d’avril le machaon, que l’on appelle aussi grand porte-queue. Les fleurs de buddléïas l’attirent immanquablement. C’est l’un de nos plus beaux papillons et il est assez facile de l’observer dans son jardin, même en milieu très urbanisé. En effet, les adultes sont assez vagabonds et vont eux-aussi, en bons campagnards qu’ils sont, se dévergonder jusqu’en ville. L’observateur attentif pourra même assister, comme sur la photo suivante, aux ébats de Monsieur et Madame Machaon.

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En mai-juin, je vais souvent fouiller du regard mes pieds de fenouils et le feuillage des carottes où il n’est pas rare que je tombe sur les superbes chenilles du machaon. L’an passé, j’ai même trouvé 5-6 chenilles dans ma jardinière à persil. Dans la nature, les chenilles se trouvent sur un grand nombre de plantes sauvages : angélique, peucédan des marais, pimprenelle saxifrage, cumin des prés, égopode… Lorsqu’elles sont inquiétées, les chenilles font saillir une glande odorante orangée qui éloigne les prédateurs.

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Dans nos régions, deux générations de machaons se succèdent d’avril à septembre. Dans le midi de la France, le climat plus favorable permet trois générations successives alors qu’en altitude (jusqu’à 2 200 mètres et même 2 700 m dans les Pyrénées espagnoles) le climat plus rigoureux ne permet qu’une seule génération.

Chaque automne, j’observe les derniers machaons lors des derniers beaux soleils de septembre, exceptionnellement juqu’en octobre, généralement sur des asters, puis ils disparaissent aux premiers froids. Il ne me reste plus alors qu’à attendre leur retour en rêvant de temps en temps devant le superbe livre de Tristan Lafranchis consacré aux papillons de jours (collection parthénope, éditions Biotope).

Récolter ses graines de tomates

LE COIN DU JARDINIER (10)

Le summum pour un jardinier, c’est de participer au cycle complet de la plante : non seulement semer des graines plutôt que d’acheter des plants, mais aussi produire ses propres graines. La production de graines est peu facile pour la plupart des légumes (en raison d’hybridations possibles entre différentes variétés) mais c’est relativement aisé de le faire avec ses tomates. D’abord, la fleur de la tomate est autoféconde mais elle a aussi une configuration particulière qui empêche généralement toute fécondation croisée lors des visites d’insectes pollinisateurs. Mais attention : quand on veut produire soi-même sa propre graine (enfin, la graine de ses tomates … !), on ne peut le faire qu’avec des variétés anciennes, car les hybrides modernes F1 sont conçus pour ne pas pouvoir être reproduits par le jardinier.

Ce matin, j’ai entrepris de récolter les graines d’une superbe variété de tomate orange qu’on vient juste de me donner (et qui est probablement la variété de tomate yougoslave dont j’avais perdu la graine il y a quinze ans).

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Il faut savoir que dans la tomate au jardin, toutes les conditions sont réunies pour que la graine germe dans le fruit car il y a de l’humidité, de la chaleur et de l’obscurité … sauf que la nature fait bien les choses et que les graines ont une enveloppe protectrice qui contient des composés chimiques qui empêchent la germination. Le jardinier qui veut conserver ses graines doit donc au préalable se débarrasser de cette enveloppe protectrice. La première méthode est un peu longue : après avoir ouvert la tomate, on fait fermenter quelques jours les graines dans très peu d’eau jusqu’à l’apparition d’une moisissure en surface indiquant que l’enveloppe a été détruite. Il ne reste ensuite qu’à faire sécher les graines.

La deuxième méthode que j’expérimente depuis quinze ans avec succès, que j’ai trouvée tout seul comme un grand, est beaucoup plus rapide, c’est une méthode de fainéant et elle a donc, de ce fait, ma préférence. Je frotte vigoureusement les graines dans une petite passoire à mailles fines sous le robinet, ceci pendant une période de cinq bonnes minutes.

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Je fais sécher ensuite les graines sur du papier journal (par exemple le Canard Enchaîné qui permettra ensuite aux tomates de bien commencer dans la vie, riches d’un certain bagage intellectuel et d’un certain esprit critique, ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent).

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Attention de bien déplacer souvent les graines sur le papier journal, pour éviter qu’elles ne collent entre elles. Lorsque les graines sont très sèches (j’insiste sur le « très sèches »), les conserver dans une enveloppe, dans un local sec, après avoir indiqué sur l’enveloppe le nom de la variété et l’année de récolte.

Les graines ayant une durée germinative minimale de 5 ans mais pouvant aller bien au-delà (jusqu’à 10 ans, voire plus), j’ai l’habitude de récolter environ 150 graines de chaque variété et de n’en semer qu’une partie chaque année, ce qui me permet de ne renouveler la graine que tous les cinq ans et de minimiser ainsi les faibles risques de dégénérescence génétique des tomates ou les rares cas d’hybridation au jardin entre variétés différentes.

Survol rapide de l’actualité (2)

Finalement, je continue ma petite rubrique « survol rapide de l’actualité ». Vous aurez donc droit régulièrement à mes petites réflexions, généralement plutôt connes (« plus con que ça, tu meurs ») sur l’actualité.

Nouvelle règle du jeu qui a été proposée par Vincent : permettre à celles et ceux qui le souhaitent de faire part de leurs propres réflexions (moins bêtes, j’espère, celles-là) sur des sujets qui font l’actualité du moment. Tout est évidemment permis, il n’y a aucun sujet tabou, l’important étant que les opinions d’autrui soient respectées.

Allez, on y va pour une nouvelle salve (tous les titres, sans exception, proviennent du Monde) :

« Bobby Charlton veut vaincre la dépression chez les jeunes par le football ». En la déballonnant ?

« Le gouvernement se sépare en rêvant d’une rentrée pacifiée ». Un tel rêve, faut pas s’y fier !

« Le marché automobile français en recul ». Disons qu’il a simplement passé la marche arrière !

« Floyd Landis, le vainqueur du Tour de France, était dopé ». Le vainqueur du Tour de France rit jaune.

« La testostérone trouvée dans les urines de Floyd Landis serait synthétique ». Ah bon, il a des couilles en plastique ?

« Jeunes moussaillons, larguez les amarres ». Jeunes mous, saillons ? Pas facile, en restant mou … !

« Echec des négociations entre Xavier Bertrand et les chirurgiens ». Ils ont voulu savoir ce qu’il avait dans le ventre ?

« Ehoud Olmert : Il n’y a pas de limite » à l’offensive israélienne ». Il n’y a pas de limite non plus à la connerie !

« De nombreux groupes français ont connu un excellent premier semestre ». Les chômeurs en sont, une fois de plus, ravis !

« A Cuba, les dissidents anticastristes, terrés chez eux, s’inquiètent de l’avenir ». Par peur de la castration ?

« Le parti socialiste verrouille par écrit les parrainages de ses élus ». Quelle honte !

« Les accros à Internet consacrent moins de temps aux activités sociales et à la réflexion« . Content d’apprendre par leMonde.fr que je suis con et associal !

Miles in Paris

J’achète très rarement un film, les DVD me semblant être condamnés à n’être regardés que peu de fois (un film qu’on aime bien, même génial, est-ce qu’on le regarde plus de quelques fois dans sa vie ?). Par contre, les DVD musicaux me semblent plus intéressants, j’y reviens en tous les cas beaucoup plus souvent, ils présentent aussi l’avantage de pouvoir être regardés « par petites touches ». J’adore en particulier les concerts : souvent l’image renforce tellement la musique !

Il semble que contrairement au CD audio, il n’y ait pas vraiment de règle en matière de prix, le même DVD pouvant être trouvé à des prix qui varient du simple au double, selon l’endroit où on l’achète, ce qui est assez inexplicable (peut-être que les marges sur ce type de produit sont énormes). En ce moment, il semble que les producteurs se soient enfin décidés à baisser leurs prix et certains DVD sont tombés à 12, voire 10 euros. Presque deux fois moins chers qu’un CD audio, l’image en plus, et parfois deux fois plus longs !

Récemment, je suis tombé sur un DVD live de Miles Davis, l’un des derniers enregistrements du trompettiste, enregistré à Paris en novembre 1989, un peu moins de trois ans avant sa mort. Une aubaine : ce DVD était vendu à Carrefour à 9,99 euros alors qu’il est à … 29,71 euros sur Amazon !

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J’ai toujours aimé la musique de Miles Davis qui a profondément marqué l’histoire du jazz. Tous les trompettistes du monde entier se réclament de lui, mais seul le son de Miles Davis est reconnaissable entre tous. Il suffit de quelques notes … ! Peut-on rester insensible à cette musique ?

Le personnage de Miles Davis me semble complexe. Parfois arrogant (ou simplement provocateur ?). Je me rappelle d’une interview dans lequel il disait « quand une chemise me plait, j’achète l’usine ». Sur le concert de Paris, l’attitude de Miles Davis est conforme à ce qu’elle a toujours été sur scène : Miles semble indifférent à la présence du public, lui tournant parfois le dos ; lorsqu’il ne joue pas, il évolue en marchant entre les musiciens en mâchant un éternel chewin-gum, tout sourire semblant être proscrit de son visage. La solitude et l’autisme de l’artiste tout entier à l’accomplissement de son oeuvre ?

Mais il reste la musique ! De la grande musique ! N’y cherchez pas du travail de grand virtuose, il y n’y a que des notes essentielles, aucune fioriture ou avalanche de notes pour meubler le discours. Chaque note est épurée. Une grande sobriété et une grande économie de moyens au service de la musique avec un grand « M ». Miles Davis est entouré de musiciens hors pairs, notamment Kenny Garrett au saxophone (époustouflant dans Human Nature) et Benjamin Rietveld à la basse.

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Vincent a très bien décrit la musique de Miles Davis. En effet, lorsque j’ai mis en ligne un article sur un autre grand trompettiste, Louis Armstrong, il y a quelques mois, il avait écrit dans un commentaire : « Armstrong me semble en effet autant extraverti, solaire, ouvert, souriant, foisonnant (il pointe sa trompette vers le haut, ou vers nous, lorsqu’il joue)… que Davis est introverti, lunaire, refermé, souffrant, parcimonieux (et pointe sa trompette vers le bas ou vers… lui). D’un côté la joie, la santé, de l’autre la beauté qui est toujours un peu maladive. »

Les puristes du jazz, ceux qui en sont restés au « kind of Blue » de Miles Davis, n’aimeront peut-être pas cette dernière période du trompettiste, avec claviers électroniques et percussions électriques. Dommage ! Qu’ils visionnent ce DVD qui pourrait les faire changer d’avis !

La triste condition des gastéropodes

Les inégalités sont de règle chez l’homme, aussi bien sur l’ensemble de la planète que dans notre propre société. Notre enquêteur spécial est allé vérifié dans le règne animal s’il en était de même, en prenant comme exemple la famille des gastéropodes.

Eh bien, finalement, c’est comme chez l’homme, les escargots en bavent aussi !

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Dans l’intimité de la forêt

Mes plus belles émotions naturalistes, je les ai connues devant les terriers de blaireaux à la tombée de la nuit. J’ai toujours aimé ces moments d’immobilité où l’on a l’impression de se fondre dans la nature et de ne faire plus qu’un avec le monde environnant. La pénombre s’installe, la perception que l’on avait de la forêt devient alors très différente, les sens sont aiguisés, c’est le moment où l’on n’est plus qu’un corps, libéré de tout intellect, percuté par des dizaines de sons et d’odeurs. C’est un pur moment de grâce que je souhaite à chacun de vivre au moins une fois dans sa vie.

Et puis vient le moment magique où le premier blaireau sort de son terrier, à une petite dizaine de mètres devant soi… J’aurai l’occasion de reparler dans d’autres articles de cet animal que je crois parfois bien connaître mais qui garde entier sa part de mystère.

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J’aime aussi les « affûts » au blaireau parce qu’il se passe souvent quelque chose d’inattendu : la chouette hulotte qui vient chanter au-dessus de votre tête, le mulot que vous regardez flaner entre vos pieds, le chevreuil qui passe à trois mètres, les sangliers qui arrivent contre vous, votre coeur se met à battre mais ils changent heureusement de direction au moment où l’odeur de l’homme leur parvient, …

Il y a un mois, je suis allé avec Anne observer les blaireaux en forêt de Brussey. A un moment donné, un petit mouvement à une cinquantaine de mètres nous indique la présence d’un animal. Un lièvre se dirige dans notre direction, s’arrête, repart, hésite, finit par venir à moins de trois mètres de nous puis disparaît à notre droite. La scène aura duré peu de temps, peut-être une minute. Ce type d’observation est exceptionnel, assurément ma plus belle observation de lièvre jusqu’à présent.

Je ne pensais pas revivre une nouvelle fois une telle observation de lièvre. Mais quinze jours plus tard, alors que nous étions assis sur le même banc, attendant les mêmes blaireaux, la même scène s’est reproduite, à la même heure … ce qui n’a d’ailleurs rien de surprenant, beaucoup d’animaux sauvages ayant leurs habitudes précises, empruntant les mêmes sentiers, quittant leur tanière à heures fixes,…

Le lièvre est arrivé exactement du même endroit, a eu le même comportement mais s’est approché encore plus près. J’étais là sur mon banc, le corps rigide, n’osant plus respirer, en train de regarder du coin de l’oeil cet animal qui était juste devant Anne (je crois qu’il en était à 1 mètre, un mètre cinquante, pas plus !). Le lièvre est reparti tranquillement, aussi tranquillement qu’il était venu. A-t-il perçu notre présence ? Il m’a semblé à peine inquiet, mais les animaux sauvages ne sont-ils pas continuellement stressés et en permanence sur leurs gardes ?

Nous sommes repartis de la forêt, sans avoir vu un seul blaireau, mais riches d’une observation inoubliable.

« Another side of Bob Dylan » (2)

TRADUCTION LIBRE DE LA CHANSON “IT AIN’T ME BABE”

Nouvelle traduction d’une chanson de Dylan par notre ami Jean-Louis.

La chanson de ce mois, extraite donc du disque Another side of Bob Dylan s’appelle It ain’t me Babe. Elle est l’une des plus connues de Dylan.

Voir le texte original en anglais et écouter 30 secondes de la chanson.

Je n’ fais pas l’affaire, ma chérie

Ote-toi de mon soleil,
Va-t-en à l’allure qui te plaira
Je ne suis pas celui que tu veux, chérie
Je ne suis pas celui dont tu as besoin.
Tu prétends que tu cherches quelqu’un

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« Another side of Bob Dylan »

DISCOGRAPHIE DE BOB DYLAN (4)
Alors que le dernier disque The times they are a-changin’ sort tout juste dans les bacs des disquaires, Dylan entreprend en février 1964 une série de concerts aux Etats-Unis.

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Pendant la tournée, la route est longue, la radio tourne à plein et Dylan découvre ce nouveau groupe qui inonde d’un seul coup tous les Etats-Unis : les Beatles. Le Rock ‘n roll était né dix ans plus tôt, transformant profondément la vie de jeunes adolescents comme Dylan, mais ce nouveau genre musical avait disparu au bout de quelques années seulement, laissant la place à une sorte de musique de variétés sirupeuse, mièvre et aseptique. L’arrivée des Beatles fut une bouffée d’air frais et l’influence de ce groupe anglais aux Etats-Unis fut considérable.

Lorsque Dylan revient de tournée, il entre aussitôt en studio et enregistre son nouvel album « Another side of Bob Dylan », disque que certains trouveront un peu baclé. Evidemment, Dylan ne l’avait enregistré qu’en une seule journée ! On peut écouter ici quelques extraits de 30 secondes de chacune des chansons du disque.

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Concernant les paroles, ce disque n’a pas grand chose de commun avec les précédents. Comme il l’avait sous-entendu à la fin de son dernier disque, Dylan s’est éloigné à grand pas de ses préoccupations politiques pour se lancer tête baissée dans la poésie d’avant garde, et l’on peut noter dans certaines chansons comme Motorpsycho nitemare ou I shall be free n° 10 « d’étranges constructions linguistiques remplies de métaphores surréalistes et de considérations impulsives » (Robert Santelli). Les mouvements folks de l’époque, qui souhaitaient faire de Dylan leur porte-parole, sont quelques peu déboussolés, d’autant plus que l’une des phrases du disque « But I was so much older then, I’m younger than that now » (« J’étais tellement plus vieux alors, j’ai rajeuni maintenant ») laisse entendre que Dylan a dit adieu à la chanson engagée. Mais le véritable divorce avec les milieux folks ne sera consommé que plus tard. Pour l’instant, les folkeux deviennent méfiants et sont seulement dans l’expectative.

Beaucoup de chansons de l’album traitent du sexe féminin, de manières très différentes d’une chanson à l’autre : satirique (All I really want to do, au vocabulaire bizarre, qui raconte l’histoire d’un homme simple qui tente de se lier avec une femme complexe aux penchants freudiens), de type complainte (I don’t believe you, dans laquelle Dylan décrit l’ivresse d’une nuit d’amour suivie d’un mal de crâne dû au détachement de sa partenaire), pleine de regrets (Ballad in plain D, placée sous le désespoir et la désolation, chanson autobiographique suscitée par une malheureuse scène violente entre Dylan et Suze) et métaphoriques (le célèbre It ain’t me Babe, qui est un catalogue des fardeaux de l’amour et que Dylan transpose aux relations humaines en général).

La chanson Chimes of freedom, assurément la plus belle de l’album, a fait couler beaucoup d’encre. On a comparé Dylan à Edgar Poe, à Blake et surtout à Rimbaud (avec notamment la parution d’un essai : « Bob Dylan et la poésie symboliste française »). Robert Shelton écrit à propos de cette chanson « un triomphe de la couleur des mots et des métaphores pour englober l’humanité ». Juste quelques vers de cette chanson qui prend place dans un décor dramatique d’orage (« une soirée sauvage de cathédrale ») : « A travers le martèlement fou et mystique / de la grêle sauvage qui s’abat / Le ciel balançait ses poèmes dans un émerveillement à nu… »). Cette chanson deviendra l’un des hymnes-phares des années 60.

J’aime beaucoup les musiques de cet album, les mélodies sont très belles et certaines deviendront d’ailleurs de véritables succès : My back pages, It ain’t me babe et surtout Chimes of freedom dont j’ai parlé ci-dessus. J’ai un petit faible pour la mélodie de To Ramona, sorte de petite valse un peu atypique dans l’oeuvre de Dylan.

Comme je l’ai dit plus haut, les Beatles étaient en train de redonner vie au rock ‘n roll américain. Dans ce quatrième disque de Dylan, deux chansons présentent des signes avant-coureurs de son passage à l’electricité et de la naissance du folk-rock : il s’agit d’abord de la chanson Black crow blues (dans laquelle Dylan tape sur son piano – instrument inhabituel chez lui – comme à l’époque où, adolescent, il singeait les joueurs de rock ‘n roll) et surtout Motorpsycho nitemare (« cauchemar psychomoteur » dans laquelle on peut facilement imaginer, d’après le staccato des paroles, la section rythmique que Dylan avait probablement dans la tête).

Dylan dira plus tard « Pour moi, cet album était un disque de transition. Je n’allais pas en rester là. Je l’ai fait très vite, et seul, même si je savais que ces chansons auraient été mieux servies avec un groupe pour m’accompagner ».

Au moment où sort le disque, en août 1964, Dylan rencontre les Beatles …

Un scandale de plus, me direz-vous ! (2)

Il y a une semaine, tous les journaux nous ont gavé (nous prend-on pour des oies ?) avec le mariage de l’acteur Jean Reno auquel participaient Nicolas Sarkozy et Johnny Halliday en tant que témoins du marié. Il ne me semble pas que ce genre d’information méritait plus de deux lignes et on peut se demander pourquoi des journaux plutôt habituellement sérieux se mettent d’un seul coup à dériver vers un genre d’articles habituellement réservés à la presse pipole à sensations. Enfin, le manque de sujets en été explique peut-être celà !

Le Canard Enchaîné de cette semaine nous éclaire un peu sur ce mariage qui a eu lieu aux Baux-de-Provence. Voici une partie du texte du Canard : « Scène remarquable : une bonne partie de la vieille ville, placée sous le contrôle pointilleux des flics et des gendarmes, a été fermée aux touristes de 11 heures du matin à la fin de l’après-midi. Tout au long du parcours emprunté par les mariés et les invités, des panneaux de tulle et de carton de 2 mètres de haut ont été installés, afin de cacher le cortège aux yeux impies. Et sans doute aussi pour protéger l’exclusivité du reportage photo promise au magazine « Gala » qui aurait déboursé 150 000 euros. En outre, les bars et les commerces situés sur le parcours ont été priés d’évacuer leurs clients et de fermer leurs portes. Une perte sèche de chiffre d’affaires qui a provoqué les protestations de certains commerçants ».

L’Etat met donc ses flics au service d’un événement d’ordre privé. Il s’agit là de l’une des nombreuses dérives de notre république qui évolue, de mois en mois, vers un système de plus en plus monarchique (et encore, Sarko n’est pas encore monarque, qu’est-ce que ce sera s’il arrive à ses fins !).

Evidemment, il ne s’agit que d’un scandale de plus. Progressivement, nous nous habituons à ce genre de pratique. Mais doit-on l’accepter pour autant ?

Tomates : variétés anciennes ou modernes ?

LE COIN DU JARDINIER (9)

La tomate me passionne et il se peut que d’autres articles lui soient consacrés dans les prochaines semaines.

Les légumes que nous consommons sont tous issus d’espèces botaniques sauvages que l’Homme a su, au fil des millénaires, « domestiquer », améliorer et diversifier. Témoins de cette diversification due à l’Homme : des milliers de variétés de tomates qui existent aujourd’hui et qui sont toutes issues de la même espèce sauvage de départ.

Le 19ème sièce a été l’âge d’or de la sélection des variétés de légumes, grâce à des jardiniers passionnés qui ont su mettre tout leur talent, leur savoir et leur capacité d’observation au service de l’amélioration des variétés cultivées (exemple du jardinier Vilmorin). Il existe quelques domaines où le 20ème siècle a, lui aussi, apporté sa contribution à l’amélioration des variétés de légumes (exemples des salades, des haricots, potirons…).

Mais s’il est un domaine où les sélectionneurs de variétés ont régressé, c’est bien celui des tomates. En effet, la tomate d’aujourd’hui est insipide et sans attrait.

Comment a-t-on pu en arriver là ?

Jusqu’au début du 20ème siècles, les tomates avaient un type de croissance normal, elles étaient dites « à croissance indéterminée », c’est à dire qu’elles grandissaient tant que les conditions météo étaient bonnes et que le mildiou les laissait vivre. La production de tomates s’étalait ainsi sur plusieurs mois.

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En 1914 est apparu spontanément sur un plant de tomate un nouveau type de croissance. La sève s’épuise en montant dans la plante et celle-ci s’arrête de grandir. C’est ce que l’on appelle la « croissance déterminée ». Autre caractéristique : les boutons de fleurs se forment en même temps et la production de tomates est très groupée : quelques semaines seulement, ce qui est un avantage énorme pour le professionnel (mais évidemment pas pour l’amateur). Les sélectionneurs de l’époque ont mis à profit cette découverte et se sont mis à ne sélectionner que des tomates issues de ce nouveau pied à croissance déterminée, délaissant des dizaines de variétés qui avaient fait leurs preuves. Au fil des décennies, seuls les critères d’ordre économique ont été pris en compte : production groupée, résistance au transport, calibrage des fruits, aspect rouge brillant qui doit plaire au consommateur de base… Jamais l’aspect gustatif n’a été pris en compte. De toute façon, il n’est pas certain que rendement et qualité gustative aillent de pair, il n’est pas certain non plus qu’une tomate qui résiste au transport puisse être, par principe, très bonne.

Les tomates anciennes ont par contre tous les avantages : qualité gustative, diversité de goût, diversité de formes et de couleurs (voir la galerie d’images que j’ai consacrée à la tomate), longue période de production de fruits… De plus, elles peuvent être facilement reproduites d’année en année si l’on prend soin de conserver les graines (ce qui est impossible avec les variétés modernes hybrides). La résistance au mildiou est un argument souvent avancé par les sélectionneurs de variétés modernes mais c’est de la publicité quasi-mensongère (j’ai déjà testé une centaine de variétés modernes et anciennes et ne constate aucune différence significative entre des deux groupes quant à la résistance au mildiou (j’y consacrerai peut-être un article prochainement, tellement le phénomène du mildiou me semble complexe).

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J’ai lu il n’y a pas longtemps que les producteurs, constatant une baisse de la consommation, se désespèrent de la qualité gustative de leurs tomates et qu’ils engloutissent de grosses sommes d’argent dans la recherche pour retrouver le goût de la « tomate d’autrefois ». Or, pourquoi se fatiguer ? Ces tomates d’autrefois existent bel et bien encore aujourd’hui, conservées par des jardiniers amateurs qui se les transmettent de main à la main ou par des associations qui militent pour leur sauvegarde (exemple de Kokopelli). Simplement, on l’aura compris, les professionnels se doivent d’obtenir des variétés nouvelles afin de les breveter et de se remplir les poches au détriment du consommateur acheteur de graines ou de fruits. L’enjeu n’est donc qu’économique, une fois de plus !

Survol rapide de l’actualité (1)

Tous les jours, je vais lire 3-4 articles dans la presse (je n’ai pas le temps d’en lire plus), la plupart du temps sur leMonde.fr.

Les autres articles, je ne vois que leur titre. Evidemment, un titre en moins de dix mots, ça ne dit pas grand chose sur l’info en question mais ça provoque souvent en moi une petite réaction très immédiate, non réfléchie, qui n’a souvent pas grand chose à voir avec l’article lui-même. Réaction parfois amusée, quelquefois grinçante, souvent décalée. C’est ce que j’appelle mes « réflexions non réfléchies ».

Ainsi, dans les dernières semaines, j’ai relevé quelques titres dont voici quelques réflexions immédiates faites « à chaud » :

« Le jeune entartreur de Ségolène Royal condamné à 150 euros d’amende avec sursis ». Ah bon, c’était donc une tarte aux amendes ?

« Le vieux Bucarest voudrait se refaire une beauté ». Oui, c’est à la mode, ma belle-mère aussi !

« Un rapport parlementaire préconise la légalisation du clonage thérapeutique ». Vous imaginez, vous, Sarkozy cloné en vingt-trois exemplaires ?

« la crise de la presse alarme le gouvernement ». Et réciproquement !

« Mise au point d’un premier diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer ». Avec comme premier cobaye Chirac qui a oublié toutes ses promesses ?

« Russie : parer à la pénurie d’hôtels 2-3 étoiles ». Fastoche : y’a qu’à rajouter une étoile à chacun des hôtels 1-2 étoiles !

« Au Tchad, les élections remettent Idriss Déby en selle ». Quelle santé de cheval !

« Les Français partent en vacances ». Et les Françaises ? Elles restent à la maison pour faire des conserves et des confitures ?

« Une nouvelle maison Mozart à Salzbourg ». Avec comme sponsors les producteurs de fromages italiens qui pourraient ensuite afficher le slogan : « Mozart est là ! » ?

« Treize émigrants clandestins sont morts au large des côtes italiennes ». Comment ils font en Italie pour se débarasser du « clan d’Estaing » ?

« Chômage : Villepin et Borloo se disputent le bon chiffre de juin ». Ah bon, Villepin et Borloo se disent putes. C’est quoi la nouveauté ? Qu’ils le disent ?

Voilà, si ça vous dit de rajouter quelques-unes de vos réactions aux titres de l’actualité … !

Amoureux des belles dames

PAPILLONS DE NOS JARDINS (3)

L’été, il m’arrive souvent de courir après les belles dames. Parfois plusieurs à la fois. Quelle santé ! Mais elles s’enfuient dès que j’approche un peu trop, pour mieux s’arrêter un peu plus loin (comportement typiquement féminin). Alors je les poursuis de mes assiduités, jusqu’au milieu des grandes herbes. Elles me narguent souvent en venant roder dans le jardin, autour de la maison. Elles disparaissent à l’automne et me laissent esseulé tout l’hiver. Mais quel miracle à leur retour au printemps ! Mon coeur bat de nouveau pour elles !

Vous ne l’avez peut-être pas immédiatement compris, mais la « belle-dame » dont je parle est un élégant papillon. Plutôt répandu chez nous, ce papillon l’est aussi ailleurs car on le rencontre sur presque toute la planète, sauf en Amérique du sud et dans les régions polaires. Son abondance varie beaucoup d’une année à l’autre.

Ce papillon fréquente nos jardins d’avril à octobre, en deux ou trois générations qui se succèdent et viennent butiner de nombreuses fleurs tels que buddléïas, sedums, chardons bleus, asters …

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Les oeufs sont pondus séparément sous des feuilles de chardon, mauve, vipérine, bourrache, plantain… Les chenilles de la dernière génération passeront l’hiver à l’état de chrysalide avant de se métamorphoser aux premiers beaux soleils du mois d’avril (parfois dès mars).

Le plus étonnant dans cette espèce est son aptitude à migrer. Chaque année, une vague de migration, venant d’Afrique du Nord, traverse la France d’avril à juin, passant même par le jardin à Dupdup. A l’automne, les belles-dames de la deuxième génération redescendent vers le sud. Elles migrent également de nuit et viennent parfois sous les éclairages des bâteaux, en pleine mer. Car c’est bien connu : les belles dames rêvent en secret de beaux marins !

Avis de recherche

Je suis en train de réaliser, dans le cadre de mon activité professionnelle (préparation d’un panneau pour une petite expo), une liste d’expressions qui utilisent des noms de légumes ou de fruits .

Exemples : faire chou blanc (échouer), avoir la pêche (être en forme) …

Mais j’imagine que vous en connaissez des tonnes. Alors, si vous pouviez m’aider (en précisant si possible la signification de l’expression), ce serait super !

A vos méninges toutes !

Rêves de neige et de glace

Au début de la canicule, j’avais écrit dans un commentaire « mes plus beaux rêves sont des rêves de pluie ».

La canicule s’aggrave. Mes rêves évoluent en conséquence, ils deviennent de neige et de glace. Alors, comme ça en passant, j’offre aux lecteurs qui viendront faire un petit tour sur ce blog, une photo faite depuis la maison en mars dernier.

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Si l’été est appelé à devenir durablement la pire des saisons, viendra un temps, peut-être pas si lointain, où l’on dira le 21 mars de chaque année : « Finis les beaux jours ! ».

Les insectes pollinisateurs dépriment

Parmi les insectes qui butinent les fleurs, j’ai un petit faible pour les bourdons. D’abord et surtout pour leur facilité d’observation : on les voit toute l’année, dès les premiers beaux jours, du lever du jour à la tombée de la nuit, et ils se laissent observer de très près. Mais aussi parce qu’ils jouent un rôle énorme dans la pollinisation des fleurs et participent ainsi à la survie d’autres espèces.

Lorsqu’on parle de la pollinisation des arbres fruitiers, qui est indispensable pour qu’il y ait des fruits, on a tendance à ne parler que des abeilles et on cite rarement les bourdons. Quelle injustice ! Pourtant les bourdons sont bien plus actifs que les abeilles et visitent, dans le même espace de temps, deux ou trois fois plus de fleurs. Alors que les abeilles ne viennent visiter les fleurs qu’au-dessus d’une température de 15°C, les bourdons se contentent de 10°C (ce qui a son importance car les printemps franc-comtois sont plutôt froids et les fleurs des fruitiers n’ont parfois comme seule visite que le bourdon terrestre). Et puis, notons l’efficacité extraordinaire des bourdons dont les ouvrières déposent une phéromone (hormone volatile odorante) sur les fleurs butinées, indiquant à leurs suivantes que ces fleurs ont déjà été visitées et leur évitant ainsi une prospection infructueuse (vous imaginez un voleur mettant sur la porte d’une maison qu’il a visitée, une petite pancarte « déjà cambriolée » !). Comportement fascinant !

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Pour la première fois, je me suis fait du souci ce printemps pour les bourdons, n’ayant guère vu ces beaux insectes velus dans mon jardin. Plus tard dans la saison, j’ai remarqué que bon nombre de courgettes se formaient mais tombaient presque aussitôt (donnant l’impression qu’elles pourrissaient), signe que les fleurs n’avaient pas été visitées par les insectes.

Hier, je suis tombé sur un article paru dans leMonde.fr qui confirme mes observations. Ce journal fait état d’une enquête menée simultanément par une équipe de chercheurs britanniques, allemands et néerlandais. Leur étude montre que dans bon nombre d’endroits, les abeilles ont déjà subi une baisse de 67 % des effectifs et que les mouches pollinisatrices ont parfois décliné de 33 %. Cette baisse a déjà des répercussions sur les plantes : « 75 plantes sauvages qui nécessitent d’être pollinisées par des insectes ont vu leur distribution diminuer, tandis que 30 autres, pollinisées par le vent ou l’eau se sont, au contraire, répandues davantage ». Les chercheurs sont inquiets car, « quelle que soit la cause retenue, l’étude suggère fortement que le déclin de quelques espèces peut déclencher une cascade d’extinctions locales parmi d’autres espèces associées ».

Le service gratuit que nous offrait les insectes butineurs depuis 140 millions d’années est donc en train d’être détruit en quelques décennies seulement.

Soyons honnête : si les journaux font état des résultats de cette étude, c’est bien parce que la baisse des populations d’insectes pollinisateurs a une incidence sur le plan économique (pour produire leurs céréales, les Etats-Unis songent déjà à élever des insectes pour pallier la disparition des espèces sauvages mais se désolent par avance du coût engendré et du manque à gagner).

Mais là où certains ne voient aujourd’hui qu’un problème financier, se cache aussi une vraie tragédie dont peu de journaux parlent. Car nul doute que la baisse des insectes pollinisateurs s’inscrit dans un phénomène plus ample qui touche l’ensemble des espèces animales et végétales de la planète.

Une espèce disparaît toutes les vingt minutes, à un rythme cent fois plus rapide que la normale. Affolant ! Personne ne sait encore quand viendra le tour de l’Homme. Mais on pourrait commencer d’avoir une petite idée, non ?

Cette affaire commence à sentir le roussi et va finir par me foutre le bourdon !

Oeufs cuits dur

Ce matin, j’ai vu un oiseau qui couvait ses oeufs. Malgré la canicule !

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Ah, s’il savait qu’il est en train de couver des oeufs cuits dur ! Je n’ai pas osé le lui dire !