La webcam aux ours

Ma webcam préférée de l’année 2021 !
Il s’agit d’un très beau lieu en Roumanie où sont attirés avec de la nourriture bon nombre d’animaux sauvages et notamment des ours. C’est le soir qu’ils arrivent, parfois même dès la fin de l’après-midi. J’adore observer leur comportement. La webcam n’est pas fixe, elle suit les mouvements des animaux, alternant plans larges et zooms. Elle offre aussi l’avantage pour le spectateur, de pouvoir revenir en arrière sur les douze dernières heures (en bougeant simplement le curseur). Au programme également : renards, chevreuils, cerfs, sangliers, huppes, …

J’espère que vous aurez autant de plaisir que moi à regarder de très belles scènes.

Météo: « c’est tout ou rien ! »

Dans la vallée de l’Ognon où j’habite, la pluviométrie annuelle n’est pas très importante : un peu plus de 1000 mm (1036 mm exactement, d’après Didier qui a fait la moyenne précise des années 2008 à 2020). C’est moins que ce qu’il tombe dans le reste de la Franche-Comté (plus montagneuse, donc plus arrosée) et sans doute dans la moyenne de ce qu’il tombe en France (à noter, pour ceux qui ne le savaient pas, que globalement il pleut significativement plus dans la moitié sud de la France que dans la moitié nord, voir la carte).

Ici, dans mon secteur, la pluviométrie a l’avantage d’être régulière et c’est une bénédiction : globalement, à 10% près, il tombe la même quantité d’eau chaque mois. Mais ce schéma de régularité, idyllique pour moi qui suis jardinier (encore que ! il ne pleut jamais assez à mon gré), n’a plus cours.  Cette régularité, c’est de l’histoire ancienne ! Tout est devenu très capricieux et cette année encore plus. Excès et pénuries se suivent et c’est devenu la règle.

Le mois de mai est terminé et on peut déjà analyser ce qu’il s’est passé pour les cinq premiers mois de l’année. C’était très cahotique, en dents de scie. Voici les chiffres, relevés quotidiennement à mon pluviomètre et totalisés par mois :

  • janvier : 154,5mm (+ 78% par rapport à la moyenne mensuelle)
  • février : 99 mm (+ 14%)
  • mars : 70mm (- 19%)
  • avril : 40mm (- 54%)
  • mai : 168,5 mm (+ 95%)

Certaines périodes ont été très excessives, dans les deux sens. Deux exemples : moins de 20 mm entre le 20 mars et le 20 avril, 149 mm en 18 jours entre le 6 et le 23 mai.

Quand j’écoute les gens parler de météo, j’entends souvent cette expression : « maintenant, c’est tout ou rien ! ». Effectivement … !

Et chez vous ? En Bretagne ? Dans la Drôme ? En Suisse ? En Belgique ? … ?

La cabane aux oiseaux, 2021 (1)

Je vais mettre en ligne prochainement une série d’articles sur les oiseaux que j’observe depuis ma « cabane », un lieu où je nourris des rapaces régulièrement depuis plus de 40 ans (j’ai déjà écrit pas mal d’articles sur cette cabane, on peut les retrouver sur ce lien).

J’ai vécu ce printemps quelque chose d’extraordinaire, je n’avais jamais vu autant de milans sur le site. Disons même qu’en trois semaines j’ai vu autant de rapaces sur mon lieu de nourrissage qu’en plusieurs décennies. Entre le 25 mars et le 15 avril, c’était de la folie !

Les photos que j’ai faites à cette occasion et que je vous montrerai dans mes prochains articles ne peuvent pas traduire ce que j’ai vécu, elles ne sont qu’un pâle reflet de ce que j’aimerais montrer. Par contre, Philippe Parolini (Fifitoucourt pour les habitués de ce blog) est venu, l’espace d’une matinée, dans la cabane. Voici un petit bout de film qu’il a fait ce matin-là et qui vous donnera une idée de la chose.

Et voici la même scène, au ralenti !

Et bientôt, un article sur le milan noir.

Happy birthday Bob !

80 piges aujourd’hui, c’est quand même kèk’chose !!!

Je n’ai pas pris le temps d’écrire quelque chose, tout a déjà tellement été dit et redit sur Dylan …

Au départ, je voulais proposer 6 vidéos, une par décennie. Mais finalement, je suis resté « accroché » aux vidéos de la tournée Rolling Thunder Revue, tournée assez délirante comprenant près de 50 concerts entre l’automne 75 et le printemps 76 à travers les Etats-Unis et le Canada. Le Dylan de ces années-là n’était pas le même que le Dylan des années 60, ni le même que les nombreux Dylan qui suivront, année après année, disque après disque, jusqu’à ce moment extraordinaire du confinement 2020 où un nouveau Dylan nous a abreuvé d’un disque crépusculaire, intemporel. Sans doute que depuis, il est reparti dans son univers intérieur, pour de nouveaux chemins de traverse, et que dans quelques années il nous amènera encore, comme à chaque fois, dans son nouveau monde, toujours là où personne ne l’attend.

Mais pour l’instant, retour sur cette fin d’année 1975.

Bonne écoute à tous.

Pics : territoire et domaine vital

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux oiseaux (1976/1977), les premières espèces que j’ai vues sont les pics. Dans ma première semaine d’observation j’ai vu les cinq principales espèces de mon village, l’année suivante je voyais le pic cendré. Il m’est resté de cette époque-là une sorte de fascination pour ces oiseaux qui donnent l’impression d’être montés sur ressorts et semblent jouer à cache-cache avec vous.


Au niveau des observations ornithos, cette année 2021 est particulièrement riche pour moi, elle l’est encore plus au niveau photographique, le démon de la photo (et de l’affût surtout) m’ayant repris après quasiment trois années d’interruption (mis à part quelques photos d’oiseaux faites en vacances).

Conséquences de cela, je me prépare à écrire une série d’articles sur les trois espèces de pics que j’ai suivies cette année, lors de l’élevage de leurs jeunes.

Mais avant de mettre en ligne le premier article, un petit préambule sur les notions de « territoire » et de « domaine vital » qui sont deux notions différentes.

On pense que les oiseaux sont très territoriaux et défendent leur « pré-carré » becs et ongles, à coup de vocalises surtout. En fait la réalité est à nuancer. Il y a un espace proche du nid qui est effectivement défendu avec ardeur mais souvent les domaines de vie des oiseaux au sein d’une même espèce se recoupent (mêmes lieux de recherche de nourriture, même zones pour s’abreuver …) plus ou moins largement selon les espèces (je vois quatre mâle de fauvettes à tête noire qui viennent actuellement s’abreuver en même temps, alors que nous sommes en pleine période de nidification de cette espèce).

Chez les pics, ceci est encore plus vrai.

En effet, chez les pics, il faut distinguer le domaine vital et le territoire lié à la nidification. Explication : d’une part les pics sont des oiseaux sédentaires et doivent affronter des périodes difficiles, notamment en hiver (nourriture moins abondante, deux fois moins de temps la journée pour se nourrir, besoins en nourriture accrus à cause de la baisse des températures). Ils ont donc besoin d’un vaste espace, qui leur procure la nourriture suffisante pour affronter cette période difficile. Au contraire, au printemps lorsqu’il faut nourrir des jeunes oisillons tous les quarts d’heure, les adultes doivent trouver leur nourriture à faible distance du nid et ne peuvent se permettre d’aller la chercher à l’autre bout de leur espace de vie habituel. Au printemps, qui est par ailleurs une « saison d’abondance », l’espace utilisé est donc beaucoup plus restreint.

Il faut donc distinguer le territoire proprement dit, lié à la nidification, que l’oiseau défend contre l’intrusion de ses congénères, et le domaine vital, beaucoup plus vaste, qui va permettre aux oiseaux de subvenir à leurs besoins en nourriture pendant la période internuptiale (c’est à dire en dehors de la période de reproduction). Ceci est la règle générale pour tous les pics. A noter aussi que chez toutes les espèces de pics, mâle et femelle mènent une vie indépendante en dehors de la reproduction.

Deux exemples chez les pics (mais différents l’un de l’autre) pour illustrer cela :

– Chez le pic noir « le domaine vital d’un couple couvre généralement de 350 à 800 hectares, selon la qualité du milieu ambiant et notamment l’abondance de nourriture. Le territoire proprement dit, c’est à dire la zone défendue contre les congénères étrangers au couple, occupe seulement de 20 à 40 hectares autour du nid » (Michel Cuisin, 1998). Quand on voit la quantité de pics noirs présents dans certaines forêts franc-comtoises, on devine aisément que les domaines vitaux de ces oiseaux se recoupent donc assez largement.

– C’est sans doute chez le pic épeichette que la différence de surface entre domaine vital et territoire est la plus grande : « Le premier occuperait une surface moyenne de 200 à 500 hectares, le second ne ferait que quelques hectares, les parents ne s’éloignant pas à plus de 150-200 m du nid, la plupart du temps dans un rayon de 70 m ». (Pynnöyen, 1939). Par contre, dans le cas du pic épeichette, les domaines vitaux se recoupent peu et les nids sont souvent distants de plusieurs kilomètres (et effectivement, sur le terrain, on constate toujours une très faible densité de cet oiseau, qui n’est jamais abondant et dont les territoires semblent assez clairsemés).

Comme je parlerai souvent, dans les articles à venir, de domaine vital et de territoire, il me semblait utile d’amener ces précisions.

 

Jardinage et ornithologie

Lorsqu’on a plusieurs passions, celles-ci s’enrichissent mutuellement, même lorsqu’elles n’ont rien en commun. C’est difficile à croire, mais c’est ainsi. Ainsi la pratique du jardinage et l’observation des oiseaux. La pratique du jardinage peut conduire à découvrir une nouvelle espèce et, en retour, la découverte d’une nouvelle espèce peut permettre d’enrichir sa pratique du jardinage. Je vois que vous avez du mal à me suivre, mais je vais vous donner un exemple tout récent.

Mercredi dernier, c’est parce que la terre était beaucoup trop humide pour la travailler que je suis allé en forêt observer le pic noir devant le trou où il nichait. Et quelle n’a pas été ma surprise de découvrir une espèce qui chantait au-dessus de l’arbre et qui a ensuite chercher à s’installer dans le trou du pic noir : le pigeon colombin, dont j’ignorais l’existence même dans mon village (en tant que nicheur, car il m’arrive tout de même de voir de temps en temps quelques migrateurs). C’est donc ma décision de renoncer ce jour-là au jardinage qui m’a conduit à découvrir cette espèce.


« Et, en retour ? » vous allez me dire ! Eh bien, c’est parce que j’ai découvert une nouvelle espèce de pigeon qu’il va me falloir maintenant trouver une nouvelle variété de petit pois à cultiver ! :biggrin:

une bière, deux bières …

Caché par ma haie, j’ai entendu depuis mon jardin une voix féminine qui venait de la rue : « Oui nous on s’aime, hein mon amour »  :wub:
C’était dit avec tellement de passion que je me suis dit qu’en cette époque compliquée et incertaine, l’amour n’est pas encore mort et je m’en suis réjoui. :angel:
Alors j’ai ouvert une bière pour fêter l’évènement ! :wink:
En fait, le doute s’est installé, à peine la bière ouverte, et quand j’ai jeté un oeil par-delà la haie : elle parlait à son chien !!! :whistle:
Et j’ai ouvert une deuxième bière pour digérer la chose !  :smile:  :smile:
Ainsi va le monde …

Le Pic noir (2)

Ici, en Franche-Comté, une région où le pic noir est très abondant (présent dans toutes les grandes forêts), cet oiseau creuse presque toujours son trou dans un hêtre (qu’on appelle « foyard » dans notre région). Le pic noir n’est pas compliqué, il ne se pose pas de questions existentielles du genre « hêtre ou ne pas hêtre ». C’est « hêtre », un point c’est tout ! Et le hêtre, c’est bon pour la santé, donc pas non plus de questions philosophiques du genre « toubib or not toubib ». On pourrait se demander « pourquoi pas un chêne ? Mais le pic à dû se référer à l’adage populaire « quand y’a du chêne y’a pas de plaisir ! » (cela dit, une vieille femme du village, Odile, décédée depuis quelques années, avait épousé un certain Eugène et elle disait volontiers : « contrairement à ce qu’on dit, là où y’a d’l’Eugène, y’a du plaisir ! » comme quoi, tout est relatif !).

On est en plein dans la période de nidification des pics et les jeunes sont déjà nés dans des cavités que les adultes ont creusées, en tapant et piquant fortement dans un hêtre pendant quasiment un mois (le pic noir gagne d’ailleurs tous les « concours y pique » du secteur !). Tout ça pour dire que l’an passé, grâce à Christophe qui a trouvé le nid (pas facile, vu que le domaine vital du pic noir peut faire 800 hectares), j’ai pu faire quelques images de cet oiseau. En voici juste une (faite in extremis le jour même de l’envol du dernier jeune).

Quand les jeunes naissent, les adultes leur amènent des fourmis (c’est la nourriture habituelle du pic noir, voir ci-dessous une photo faite par Christophe, diffusée ici avec son aimable autorisation, le plumage du mâle est plein de fourmis), ils leurs en collent des grammes et des grammes en leur apprenant la rengaine suivante bien connue « et pic et pic et colle les grammes ». Oui, je sais, jeu de mots facile et un peu tiré par les plumes… alors je laisse le mot de la fin à la maman pic s’adressant à son chéri : « Quelle époque hé pic ! ». N’est-ce pas !?!


La suite quand même dans un prochain article qui paraîtra avant l’été !

Blog en congés

Habituellement, je fais régulièrement une pause sur ce blog. En général ces pauses coïncident avec les vacances scolaires franc-comtoises. Mais là, aucune pause à Noël, aucune en février ! Alors, comme j’ai besoin de souffler un peu plus que d’habitude (et vous aussi peut-être), je m’octroie une pause d’un mois. Alors ce blog reprendra le samedi 1er mai. D’ici là, bien évidemment, les discussions peuvent continuer.

Pour ce dernier article, quelque chose d’original.

Jeannot, un des chasseurs du village m’a dit en janvier dernier qu’il y avait aux alentours de Bussières, tout près de la route qui mène à Voray-sur-l’Ognon, une buse sans ailes (« peut-être même un busard ») , qui se laisse approcher facilement et qui vit au sol en mangeant des vers de terre et autres petites bêtes. En temps normal, j’aurais dit au mec « T’as bu combien de bières ce matin ? ». Mais bon, le Jeannot en question ne boit pas et il a de très bons yeux, malgré son âge déjà avancé (88 ans). Je ne croyais pas à son histoire mais je l’ai quand même écouté poliment. Et puis les mois ont passé, je n’y pensais plus vraiment, sauf de temps en temps avec un petit sourire au coin des lèvres. Et j’ai aussi répété l’histoire à quelques amis.

Et puis, voilà t-y pas que la semaine dernière (le 26 mars exactement, vers 14H30) , le long de la route qui mène à Voray, j’ai vu l’oiseau en question. Je n’en croyais pas mes yeux. Je n’avais pas mon appareil sur moi, je suis allé le chercher à la maison (5 mn aller-retour). Quand je suis revenu, la buse (c’était une buse, comme l’avait supposé Jeannot, sans en être certain toutefois) s’était encore approchée un peu plus de la route et j’ai pu faire ce cliché après avoir baissé la vitre de la voiture.

Je n’ai aucune explication concernant cette atrophie des ailes. Malformation congénitale ? Accident (mais deux ailes, c’est quand même peu probable) ? Pas d’excès de z’ailes en tous cas ! Alors !?! En tous les cas, je suis scotché par le fait que cette buse atypique n’ait pas, au bout de plusieurs mois (au moins), terminé sa vie sous le bec (ou les crocs) d’un prédateur.

Quand je suis allé montrer la photo au Jeannot (hier midi), il m’a dit d’un air un peu rieur (peut-être même moqueur) : « il m’avait pourtant semblé que tu ne croyais pas trop à mon histoire ». « Euh oui, effectivement » ais-je bredouillé d’un air un peu penaud. Tout ça ne nous a pas empêché de boire une bière ensemble, bien au contraire !

Bonnes vacances (du blog) à vous tous !

Vers la résilience alimentaire (1)

Peut-être qu’un jour un virus fera des dégâts sérieux sur la population de la planète. Mais, visiblement, ce n’est pas le virus actuel qui le fera.
Par contre, bien plus que la crise sanitaire actuelle (qui est bien plus une crise de notre système de santé, de notre système de prise de décision, … qu’une véritable crise sanitaire), je vois arriver un danger bien plus grave : celui de notre système d’alimentation en lien avec le mode de production agricole.

J’ai déjà lu beaucoup d’alertes sur le sujet. Voici un ouvrage important qui est paru en 2020 sur cette problématique et qui synthétise bien les choses.

L’ouvrage « Vers la résilence alimentaire » qui a été produit par « Les Greniers d’Abondance » (collectif d’agronomes, chercheurs, anthropologues, économistes …) et publié aux éditions Yves Michel fait, dans la première partie de l’ouvrage, le point sur les menaces qui pèsent sur notre système de production de notre alimentation :
changement climatique (modification de la croissance des végétaux, impact sur les ravageurs de cultures, problème de gestion de l’eau),
érosion de la biodiversité sauvage et cultivée (problèmes de pollinisation, vulnérabilité et manque d’adaptation des plantes, …),
dégradation et artificialisation des sols (sols érodés de moins en moins fertiles, pollution des sols, urbanisation),
épuisement des ressources énergétiques et minières (dépendance de l’agriculture vis à vis du pétrole et des engrais, dont on sait qu’ils sont « non renouvelables »),
instabilité énonomique et politique (niveau d’endettement global = 320% du PIB mondial, pauvreté des agriculteurs qui vendent leurs produits à perte, absence de repreneurs des fermes familiales, concentration de la distribution dans quelques mains …).

Et il faut rajouter à tout ça des tas d’autres choses toutes aussi importantes : le gaspillage généralisé de la nourriture, la spéculation alimentaire au niveau mondial (il y a parfois des bateaux entiers de céréales qui sont bloqués dans les ports, provoquant des pénuries, qui vont faire grimper le cours mondial des produits, c’est d’ailleurs le but recherché) et bien entendu le fait qu’il n’y a plus de lien entre agriculture et territoires (à ce sujet, la revue Zadig, dans son numéro spécial sur l’alimentation d’il y a quelques mois, a montré que dans le Morvan il n’y a que 4% de la nourriture consommée qui vient du Morvan).

Le constat global de ce livre est édifiant.

Ce livre m’a fait prendre conscience que la masse des menaces est telle que le moindre grain de sable qui viendrait perturber la fragile machine (ne serait-ce qu’une augmentation significative du prix du pétrole, une baisse de la croissance ou une crise financière) viendrait paralyser le système.

Je n’aime pas jouer les oiseaux de mauvaises augures, mais la probabilité d’une crise alimentaire majeure me semble importante. Ce sera peut-être dans quelques mois, quelques années, voire une ou deux décennies, mais tous les ingrédients sont là pour dire que cette hypothèse est largement crédible.

Bien sûr, le livre propose des mesures importantes pour sortir de la situation, notamment en lien avec les territoires. C’est la deuxième partie de l’ouvrage. J’en parlerai dans un autre article. Mais pour l’instant, j’avais juste envie qu’on discute du constat de départ.

Petit rappel : à un moment donné (en  décembre 2019), j’avais annoncé que je parlerais sur ce blog du livre de Fabrice Nicolino « lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture » mais au final je n’en ai pas parlé (explication : c’était au moment où j’avais annoncé que j’arrêtais le blog). Je sais que certains d’entre vous l’ont lu tout de même. En tous les cas, c’est un très bon complément au livre dont je viens de parler, car il peut aider à comprendre comment notre monde en est arrivé là.

L’ail des ours

Cela fait grosso modo 10 000 ans que l’Homme s’est sédentarisé et est passé du statut de chasseur-cueilleur à celui de paysan (cultivateur-éleveur). Il ne reste pas grand chose de cette période très ancienne où l’on prélevait dans la nature des herbes, des baies, des petites bestioles, … Mais certaines activités d’aujourd’hui, telles que la cueillette de mûres, le ramassage des escargots, la récolte des pissenlits, … sont assurément des survivances de ces époques-là. Et j’aime bien tout ça, parce que ça me relie à quelque chose qui me semble fondamental, je ne saurais dire quoi d’ailleurs, mais je sais que c’est important d’être encore un peu dans la continuité des choses qui nous ont précédé.

La cueillette de l’ail des ours est l’une de ces choses ancestrales. Sans doute qu’elle a commencé avant la sédentarisation de l’Homme mais on ne trouve trace de son utilisation qu’il y a 6 000 ans .

Comme l’ail des ours affectionne les forêts plutôt fraîches, c’est dans une forêt de la vallée de l’Ognon, exposée nord-ouest, que nous sommes allés. Il s’agit des forêts qui sont sous le fort de la Dame Blanche. C’est à 5 km de chez moi seulement, c’est aussi le domaine du pic noir, du chamois et du lynx ! Nous y sommes allés avec des amis. On était quatre, c’est plus prudent, à cause des ours … ! Mais finalement, pas de crainte à avoir, j’étais le seul ours de tout le secteur et je suis plutôt du genre « nounours gentil » (en tous les cas, les gens qu’on a croisés n’ont pas eu l’air trop effarouché …). Car, comme nous sommes assez près de Besançon (moins de 10 km) c’est un peu fréquenté et il y a quand même quelques promeneurs sur ce secteur (enfin, faut pas exagérer, on croise un promeneur toutes les heures peut-être).

De l’ail des ours, il y en a un peu partout.


On pourrait en cueillir autant qu’on veut, il y a parfois des taches qui font plusieurs dizaines d’ares (parfois même plusieurs hectares), c’est assez impressionnant.

En moins d’un quart d’heure on en ramasse un panier.

Ici, on transforme souvent l’ail des ours en pesto. Soit on le fait « nature »‘, c’est à dire tout simplement avec de l’huile et un peu de sel, soit on ajoute de l’amande et du parmesan (c’est pas très « local », mais bon … ce n’est pas une raison non plus pour me mettre à l’amende … et pour le parmesan, c’est une amie qui a des ascendants italiens qui nous a donné la recette, on a des excuses !). On peut congeler dans des bacs à glaçons et les ressortir  à diverses occasions (sur des pâtes, en accompagnement d’un steak …). Personnellement, j’adore sur des toasts.

La meilleure manière de faire et peut-être la plus goûteuse, c’est de faire sécher les plantes et de les réduire en poudre. Les utilisations sont ensuite multiples, au gré de l’inspiration de chacun.

Pour les vertus de cette plante, on peut avantageusement cliquer sur ce lien.

On est en plein dans la période où ça se récolte, alors si le coeur vous en dit … !

Vous n’avez pas l’impression, vous, que … ?

Le livre « Ni cru ni cuit » de Marie-Claire Frédéric, que j’ai commencé d’évoquer dans le précédent article est fabuleux. Je vous en parlerai dans un article ultérieur. Mais je peux d’ores et déjà vous dire que ce livre, qui raconte l’histoire de la fermentation et qui fait aussi l’apologie des aliments (et boissons) fermentés, donc extrêmement bons à la santé, devrait être intégralement remboursé par la Sécurité Sociale. Mais comme ce ne sera jamais le cas, bien évidemment, inutile d’attendre, procurez-le vous dès maintenant … !

Pour l’instant, je voudrais juste vous parler d’un passage très drôle (pages 47/48), qui m’a bien fait rire. Voici ledit extrait :

« Le roi qui boit est aussi le roi qui règne, qui décide. Au 5ème siècle avant J.-C, Hérodote raconte que les généraux perses délibèrent des affaires importantes quand ils sont ivres. Le lendemain matin, à nouveau sobres, ils demandent au maître de la maison qui les héberge de leur rapporter le détail des décisions qu’ils ont prises. Alors, un nouveau débat a lieu pour décider de les entériner ou non. Ailleurs, Hérodote rapporte le procédé inverse : d’abord ils délibèrent dans un état de sobriété, puis ils boivent tout en poursuivant la discussion. A la fin ils débattent pour savoir quelle est la meilleure décision prise, celle produite par la sobriété ou celle résultant de la boisson. Tacite raconte la même chose au sujet des Germains au 1er siècle de notre ère. L’alcool désinhibe, atténue la méfiance et engendre la bonne humeur : les hommes de pouvoir arrivent ainsi à trouver des solutions innovantes aux problèmes. Mais comme parfois le procédé allait trop loin, réexaminer les résolutions le lendemain dans un état plus lucide n’était pas inutile ».

Vous n’avez pas l’impression, vous, que Macron et sa bande ont appliqué à la lettre ces méthodes et s’en sont largement inspirés pour gérer la crise du Covid ?

Aliments fermentés (1)

Une partie importante de notre nourriture et de nos boissons est constituée d’aliments fermentés. Mais, ce n’est pas parce que l’Homme s’est sédentarisé il y a dix mille ans qu’il a mis ensuite en place ces types d’aliments. Non, c’est exactement l’inverse : c’est parce qu’il avait découvert la fermentation que l’Homme s’est ensuite sédentarisé. Dit en d’autres termes : c’est la fermentation qui a créé la civilisation et non l’inverse. Etonnant, non ?

Le sujet de la fermentation est très vaste, il touche à des tas de domaines, et j’aimerais entamer une série d’articles sur ce sujet. Je vous parlerai notamment, dans un article à venir, du livre passionnant de Marie-Claire Frédéric : « Ni cru ni cuit – Histoire et civilisation de l’aliment fermenté » (Alma Editeur, 2014, 360 pages). J’avais lu ce livre il y a trois ou quatre ans, je suis en train de le relire.

Voici ce que dit la 4ème de couverture de ce livre : « Nous sommes les descendants de ces hommes et femmes qui ont survécu à tous les aléas, depuis des millénaires, grâce à leurs fromages, leurs poissons saumurés et leurs saloirs remplis de viandes et de chou fermenté. Nous sommes humains parce que nous cuisons nos aliments, certes, mais aussi, et surtout, parce que, depuis encore plus longtemps, nous les faisons fermenter. L’aliment fermenté n’est pas un aliment comme les autres : la fermentation apporte à l’alimentation une sorte de verticalité qui nous conduit dans un autre domaine : la nourriture ne sert plus seulement à sustenter le corps, mais elle acquiert un sens, elle entre dans la dimension des relations humaines, de la mémoire individuelle et collective, de l’histoire, de l’identité des groupes sociaux, voire du sacré. Entre le cru et le cuit, le fermenté a accompagné les humains depuis le début de leur existence, et il est probable qu’il ne s’éteindra pas tant que l’humanité habitera cette terre ».

Mais pour aborder ce sujet très dense de la fermentation, j’avais envie de commencer par quelque chose d’assez léger, plus facile à digérer qu’un pavé de 360 pages, aussi passionnant soit-il. Et la vidéo que je vous propose, qui annonce haut et fort que la bière est à l’origine de notre civilisation (rien que ça !), est une très bonne et très agréable introduction à la série d’articles que j’espère vous proposer prochainement.

 

La fenêtre, c’est notre télé à nous ! (2)

La journée de dimanche avait bien commencé. Petite visite rapide de la mésange huppée, c’est assez rare, elle ne vient peut-être qu’un hiver sur cinq. En tout début de matinée, la lumière n’était pas terrible et c’était à travers la vitre, mais bon …


Un  peu plus tard, le soleil s’est levé et quelques tarins des aulnes sont venus.


Et puis, en fin de matinée, Joëlle m’appelle : le mâle d’épervier était devant la fenêtre ! Lui, qui d’habitude attaque les petits passereaux à la vitesse éclair (ça ne dure que quelques secondes) s’est obnubilé sur un moineau qu’il n’arrivait pas à déloger et qui s’était réfugié dans un arbuste (un pyracantha). Et ça a duré, duré, … on était scotché. Au bout de quelques minutes, Joëlle me dit : « Tu devrais quand même faire une photo ». Je n’y pensais même pas. Et voilà … (toutes les images ont été faites à travers la vitre) :


Pour du spectacle, c’est du spectacle !!!

Emotion rarissime pour moi …

Elle est pas belle notre télé gratuite !?!

Petite image (que je viens de retrouver) ajoutée un mois après la parution de cet article (désolé, ça ne se fait pas de modifier un article ultérieurement, mais je n’aurai pas d’autre occasion de publier cette photo) :

La fenêtre, c’est notre télé à nous !

Jacqueline vient de m’envoyer une belle photo, très originale, faite à travers sa vitre.


Merci à Jacqueline qui m’a fait penser que j’avais des tas d’images d’écureuil que je n’avais jamais mises sur le blog. Et comme ce soir j’étais un peu à court d’idées pour écrire un nouvel article …

Chez nous aussi, notre télé, c’est notre fenêtre (j’ai écrit plusieurs fois sur ce blog que je ne regardais jamais la télé, mais ce n’est pas tout à fait vrai). Et il s’y passe des tas de belles choses ! Encore mieux que sur National Geographic ! Et toujours en direct ! Et Macron ne passe jamais sur notre écran !


J’aime beaucoup ce contact quotidien avec cet animal (je parle de l’écureuil, bien évidemment) qui est le mammifère sauvage que j’aurai le plus vu dans ma vie. Et si facile à observer, pour peu qu’on lui dépose de la nourriture toujours au même endroit !


La vision de l’écureuil est pour moi un mystère (celle de Macron aussi d’ailleurs !) : il ne perçoit aucun mouvement derrière une vitre. Et c’est aussi pour cela qu’il est si facile à observer depuis sa maison !

L’écureuil est un animal du matin, son heure préférée c’est 8H  (il est donc l’exact opposé de notre bien-aimé président qui passe à la télé à 8H du soir). Je ne le vois jamais l’après-midi. Et lorsqu’il vient en fin de journée (ça n’arrive même pas une fois par an) et que c’est le seul moment où la fenêtre (exposée plein nord) est éclairée par le soleil couchant, c’est magique !

L’écureuil vient partout autour de la maison : il grimpe aux murs, va sur les mangeoires pour oiseaux, va grignoter des graines au sol …

… et, lorsqu’il a décidé de nous chaparder notre bien (son seul point commun avec Macron) et qu’il envisage de cacher sa nourriture (au sol, pas à la banque !) en prévision des mauvais jours (notamment quand il entend le premier ministre parler du prochain confinement), ses allées et venues sont permanentes …

Et il fait preuve surtout d’une très grande agilité, pouvant prendre des chemins de traverse en jouant l’équilibriste sur un fil, tout ça pour éviter les cammionnettes de flics susceptibles de contrôler ses horaires ! Il faut dire, et c’est son seul point faible : il ne sait pas remplir une attestation de déplacement dérogatoire !


Et je vous dis pas ce que ça donnerait s’il fallait qu’en plus il passe devant les radars au triple galop !


Et pour finir cet article : un petit marque-page, qui vous sera précieux lorsque vous vous pencherez sur les 40 pages du protocole à lire avant de faire vacciner vos aînés dans les Ehpad !

Météo déjantée (3)

Dernier jour de février en Franche-Comté : des oiseaux qui construisent déjà leurs nids, qui ne viennent plus au poste de nourrissage, des gens qui sortent les parasols, qui font des barbecues, qui se déshabillent (j’ai même vu quelqu’un torse nu hier), c’est sans doute du « jamais vu » ici …

C’est pareil chez vous ?

Et comme les plantes fleurissent très tôt, une petite devinette botanique : c’est quoi ça ?

Si vous étiez Président … ?

Lorsqu’on vient d’être élu, il y a « un moment de grâce », un moment où les gens « attendent pour voir ». Alors les nouveaux élus prennent parfois des mesures symboliques, pas forcément de grandes mesures, mais juste des décisions qui leur permettent de jalonner le début de leur mandat, de poser leurs marques.
Parfois je me pose la question « Tu ferais quoi, toi, si tu étais à leur place ? ». Et j’ai des tas d’idées qui me viennent par la tête.
Parmi ces idées, je vous en livre une toute petite (j’en ai des tas d’autres, mais c’est pour plus tard) : Je déclarerais illégal le démarchage téléphonique et je punirais sévèrement cette intrusion violente dans la vie des gens (ceux qui suivent assidûment les discussions de ce blog savent que c’est Jacqueline qui, du haut de ses 88 printemps, m’a soufflé cette idée).
Et vous, vous prendriez quoi comme « petites mesures » ?

Une série déjà ancienne : « Treme »

Les amateurs de séries sont peut-être passés à côté de la série « Treme » (prononcez : Trémé) parue il y a une dizaine d’années. J’en parle seulement aujourd’hui car on vient juste de finir de la visionner (4 saisons, soit 36 épisodes de presque 1 heure chacun). Cette série est considérée comme une très bonne série, malgré le fait qu’elle n’ait pas eu beaucoup d’audience (elle a tout de même été diffusée en France sur France Ô). Mais la chaîne qui l’a produite (HBO) est réputée pour son engagement militant à faire des séries qui collent à la vie sociale américaine, en tournant de nouvelles saisons, même lorsque l’audience n’est pas au rendez-vous (cette chaîne a produit notamment The Wire, Les Soprano, Six feet under …). L’auteur de cette série, qui avait déjà réalisé The Wire (« Sur écoute ») est David Simon.

Le thème de cette série : la vie à la Nouvelle-Orléans après le passage de l’ouragan Katrina en 2005. La série raconte la vie d’une dizaine de personnes, venues de tous horizons, dans le quartier de Treme. La plupart de ces personnes sont amenées à se rencontrer pendant la série. La vie à la Nouvelle-Orleans est difficile pour presque tout le monde : barmans, cuisiniers, musiciens, enseignants, personnes en recherche de disparus, avocats … La vie est d’autant plus difficile que les croques-morts vieillent. Quand je dis « croques-morts », je veux bien entendu parler de tous ceux qui profitent de la situation chaque fois qu’un malheur s’abat sur le monde, et vous avez donc peut-être deviné qu’on croise aussi dans cette série des politiciens véreux (ouh le beau pléonasme !), des promotteurs, des financiers, des flics corrompus, des compagnies d’assurance, des meutriers, …

Le quartier de Treme est riche de la diversité des gens qui le peuple : noirs, blancs, asiatiques et même des indiens (22 tribus sont recensées à la Nouvelle-Orleans). C’est donc un quartier multiculturel dans lequelle les différentes communautés semblent plutôt bien s’entendre.

Je vous ai cité la plupart des ingrédients qui font de cette série une série très intéressante. Mais le véritable plus de cette série, c’est la musique. Car, bien évidemment, la musique est partout à la Nouvelle-Orléans. C’est quand même la ville de Louis Armstrong, de Sidney Bechet , de Fats Domino, … ! La musique est dans la rue, dans les bars, dans les circonstances difficiles (enterrements) ou heureuses (le carnaval), elle est partout et plusieurs personnages que l’on suit pendant la série sont d’ailleurs musiciens. Il y a du jazz, bien évidemment, du rythm and blues, de la country et plein d’autres musiques. Beaucoup de musiciens jouant dans la série sont de la Nouvelle-Orleans et jouent leur propre rôle (on y rencontre notamment Fats Domino et Dr John qui étaient encore vivants à l’époque du tournage). La série laisse donc une large part à la musique et c’est notamment à travers la vie des musiciens qu’on découvre la vie de la ville (et ses problèmes).

En temps normal je n’aurais sans doute pas parler de cette série ancienne sur le blog. Mais voilà, les séries consacrées à la musique, ce n’est pas si fréquent que ça !

On trouve quelques extraits de Treme sur Youtube, en voici cinq :

Pour amateurs de jazz (qui ne peuvent pas passer à côté de cette série) mais aussi, bien évidemment, pour tous les autres !

Pour celles et ceux d’entre vous qui n’habitent pas trop loin de chez moi, je peux prêter l’intégrale en DVD.

Ah la mascarade !

Au Parlement, on vient d’étudier une loi sur la souffrance animale.
Une loi vidée de sa substance dès le début des discussions, vu qu’il était hors de question d’aborder la première cause de souffrance : l’élevage industriel … Ni, bien évidemment, la chasse à courre et la corrida !
Et on fait ça sous la pression de qui … ? : des amis des animaux … qui n’hésitent pas, entre deux tranches de foie gras, à castrer leurs chats et leurs chiens.

Ah la bien belle époque que voilà !!!