Bob Dylan : The Rolling Thunder Revue

Tiens, ça fait des plombes que Dupdup ne nous a pas bassiné avec Dylan … Serait-il malade ?

Non, simplement, j’ai moins écouté depuis quelques temps. Et puis, c’est assez cyclique chez moi, les musiques que j’aime me reviennent toujours régulièrement, elles n’avaient disparu de ma vie que pour mieux revenir ultérieurement avec force.

Toujours est-il que jeudi soir, j’ai réécouté un double CD live extraordinaire, l’un de ceux que je préfère. Il s’agit du disque The Rolling Thunder Revue. Les enregistrements datent de 1975 mais le disque n’est paru, en tant qu’inédit, qu’en 2002 (« the bootleg serie, n°5 »).

Ce disque audio retrace une folle tournée, devenue mythique, à l’automne 1975 à travers 22 villes des Etats-Unis. Dylan venait de sortir Desire, l’un de ses meilleurs albums. Joan Baez, Joni Mitchell, Allen Ginsberg et bien d’autres accompagnent Dylan sur scène. Les concerts sont déjantés. C’était « une fête ininterrompue ». La côte Est, très conservatrice découvre cette « troupe de cirque gitan itinérant » avec stupeur.

Sam Shepard devait faire une film de cette tournée. Le film n’est jamais paru mais des images ont été faites et on peut retrouver aujourd’hui un certain nombre d’entre elles sur Youtube. En voici cinq extraits. Successivement  A hard rain’s a-gonna fall, One more cup of coffee, Tangled up in blue, Romance in Durango et Sara.

Django Reinhardt

Un article proposé par Francisca.
Django Reinhardt, dont on vient de fêter le centenaire, est né le 23 janvier 1910 en Belgique, à Liberchies, au sein d’une famille manouche gadjkénés nomade. Il est décédé en 1953.

A  10 ans, il se passionne pour la musique et se met à jouer du banjo, puis se met au violon et finalement à la guitare. Il fréquente le milieu du musette et du music hall, puis accompagne au banjo des accordéonistes des années 20.

A 18 ans, déjà marié, il est victime de l’incendie de sa roulotte et perd l’usage de trois doigts de la main gauche. A force de persévérance et sa technique d’exception, il transcende son handicap.

En 1931, Emile Savitry, peintre et photographe (1903 – 1967) lui fait découvrir une musique quasi-confidentielle en France : le jazz et amène Django et son frère Joseph à Paris et les introduisit dans le milieu du jazz.

Il aimait à dire :
« Je ne connais pas la musique, mais elle, elle me connaît »

Django a imposé un style unique, mêlant le lyrisme tzigane aux harmonies du jazz.

Sa carrière n’aurait sans doute pas pris une telle ampleur sans le Hot Club de France créé par Delaunay et Panassié en 1933. Pour diriger le Quintette composé uniquement d’instruments à cordes, leur choix se porte sur un violoniste virtuose : Stéphane Grappelli et sur cet audacieux rêveur qu’est Django Reinhardt. C’est la consécration.

Ses classiques :
Anouman
Nuages
Minor swing
The sheik of Araby
Nuits de St Germain-des-Prés
Manoir de mes Rêves,
etc…..

Enregistrements :
Intégrale de Django Reinhardt : 1 à XX (1934-1953) 2 CD, Paris : Fremeaux et associés FA302-FA315, 1997
Rétrospective Django Reinhardt : 1934/1953 – 3 CD Saga, Distribution Universal, 038 161-2
Djangoogie : 20 CD remasterisés (1928-1950) EMI France, 2009

Autour du Canon de Pachelbel (1)

En 1680, Pachelbel, un musicien Allemand composait un très beau morceau de musique de chambre pour trois violons et basse continue, oeuvre au ton solennel et majestueux. Le célèbre « canon de Pachelbel » allait traverser les siècles et être adapté sous des formes diverses par des tas de musiciens. Ainsi cette version avec voix :

Dans les années 60 et jusqu’à nos jours, les grilles d’accord de cette oeuvre ont  été réutilisées dans la musique de variété. Vous retrouverez aisément le thème de ce canon dans chacune des quatre chansons qui vous sont proposées aujourd’hui : Rain and Tears des Aphrodites’s Child, La maladie d’amour de Michel Sardou (je dois dire que je n’aime pas Sardou, c’est juste pour illustrer mon propos), Can’t stop loving you de Phil Collins et Le temps de vivre de Georges Moustaki.

Bon dimanche à tous ! En buvant un canon (de Pachelbel), naturellement !

Ces chansons qui me rappellent … !!

Un article proposé par Yves.
J’avais une petite idée pour un  dimanche musical. Parler d’une de ces périodes de ma vie. Je voulais parler pour cet article de ma période collège fin 70 début 80. Cette période pleine de changements en nous et autour de nous où la puberté fait son travail. Pour moi c’était une période magnifique faite de voyages grâce à la musique de rencontres de liberté …. Des débuts de cette amour pour la nature, l’eau, la terre, la vie.
Des chansons accompagnent cette période de ma vie. Pourquoi ne pas les partager pour un dimanche. Elles réveilleront peut-être en vous d’autres souvenirs, d’autres situations suivant les âges.

Voici ces chansons :

Supertramp : Goodbye Stranger

XTC : Making plans for Nigel

Dexys midnight runners : Come on eileen

The Cure : Three imaginary boys

Beth Gibbons

Un article proposé par Luc de Belgique.
Lorsque j’ai dit oui à Bernard pour un petit dimanche musical Beth Gibbons, pour moi c’était du tout cuit. J’avais en mémoire une musique multi-influence, libre, créative, sortant des canevas de la pop-rock : le Trip Hop. J’étais donc bien heureux de revisiter après quelques années une musique qui m’avais bien fait Hop Triper. Il y avait même des belges avec le groupe hooverphonic ; Morcheeba que j’adorais et bien d’autre encore. Les voix féminines du Trip Hop des années ’90: super pour un article!

Quelle déception! Les goûts peuvent-t-ils changer à ce point ? Est-ce mon nouvel amour pour le Jazz qui me rend la voix humaine si convenue, les musiques « à la mode » si formatées ? Ou simplement faut-il quelques années pour voir ce qui reste quand on a tout oublié…

En tout cas, Beth Gibbons reste.

Trois albums avec le groupe Portishead (plus un live), et un retour en 2002 en duo avec Rustin Man, le bassiste de Talk Talk, c’est très peu mais il n’y a rien à jeter. Sa voix est unique, presque palpable et c’est surtout sa façon de chanter qui est particulière. Une véritable interprète. Chacune de ses chansons est une plongée dans l’humain, contrastant de manière remarquable avec l’artificielle froideur de la musique synthétique du groupe Portishead. Pour moi, Beth gibbons, c’est celle qui sauve le monde.

J’hésite pour l’extrait suivant entre deux vidéos. Une en direct pour la justesse de l’art de Beth…

L’autre en clip, très beau, reflétant magnifiquement l’onirisme inquiétant du groupe Portishead.

Lorsqu’en 2002, Beth Gibbons réapparait dans les médias avec Rustine Man, elle est au sommet de son art. Sa voix a muri sans rien perdre de son originalité. L’album « Out of Season » est un pur chef d’oeuvre.

Après avoir encensé Beth Gibbons et exprimé mon dépit face aux musiques qui passent, je m’en voudrais d’en rester là, sans avoir rendu hommage à une autre immortelle. Elle fait également partie de ces voix improbables, de ces personnalités musicales qui sauvent le monde, c’est la Mozart de la musique populaire. Elle a conquit la critique comme le grand public, elle est sublime et reprise entre autre comme artiste Trip Hop, alors, pourquoi bouder mon plaisir…

Bjork.

Lhasa, une étoile qui disparaît …

C’est un coup dur pour la musique que la mort de Lhasa. Atteinte d’un cancer au sein, elle avait dû annuler au printemps dernier sa dernière tournée à peine commencée. Les deux concerts donnés en Islande en mai auront donc été ses derniers.

Passionnée, sensuelle, indomptable, douce, profonde, troublante, incantatoire, hypnotisante, feutrée, puissante, intense, millénaire, âme bouillonnante, femme d’instinct et tête chercheuse. Il s’agit là des adjectifs qui ont le plus souvent affublé, dans la presse, cette chanteuse hors norme.

D’origine americano-mexicaine, Lhasa a eu une enfance étonnante : elle a passé ses jeunes années à sillonner l’Amérique et le Mexique dans un bus avec ses parents hippies et ses neuf frères et soeurs. A 13 ans, elle chantait du jazz dans un café de San Francisco.

C’est au Québec qu’elle s’est trouvée une véritable terre d’adoption et c’est à Montréal qu’elle vivait désormais (à part une courte période de deux ans et demi passée à Marseille).

Son premier disque, la Llorona (1999) est considéré d’emblée comme un grand disque, Lhasa y chante en espagnol (c’est l’un des disques que j’ai le plus écouté). Il est le reflet d’une « Amérique latine à la fois réelle et imaginaire, née de la mémoire d’une enfance itinérante ». Dans le deuxième disque The living road (2003), plus personnel, Lhasa chante en espagnol, en français et en anglais. C’est le disque de la consécration. « Elle est reconnue comme une enfant du pays, un peu partout dans le monde ». Son dernier disque Lhasa, plus intimiste, « crépusculaire » si j’ose dire, est sorti en 2009. La chanteuse n’y chante que dans sa langue maternelle, l’anglais. Chacun des ces trois disques s’est vendu à plus d’1 million d’exemplaires.

Quatre vidéos pour illustrer cet article, successivement Los Peces (1999), La Celestina, De Cara a la pared (2006) et Rising. Le dernière vidéo a été tournée en avril 2009 en acoustique chez Lhasa elle-même (dans son « loft » de Montréal), c’était juste avant l’annulation de sa tournée.

A sa mort, le soir du nouvel an, la neige s’est mise à tomber pendant 40 heures d’affilée sur Montréal.

Bye bye bird

Mon idée première, pour ce premier dimanche musical de l’année, était de faire un « best of » des meilleures vidéos que j’avais publiées l’an passé. Et puis, en classant mes anciens articles dans de nouvelles rubriques (vous avez-vu que maintenant tous les « petits dimanches musicaux » sont rangés dans une seule et unique rubrique ?), je suis tombé sur un ancien article que j’avais écrit il y a plus de trois ans et qui concernait un morceau que j’adore : « bye bye bird » de Sonny Boy Williamson. A l’époque, j’avais écrit l’article sans mettre de vidéo, uniquement en essayant de décrire au mieux la prestation de ce bluesman, car  je ne connaissais pas encore Youtube. Plus tard, au cours d’un autre article, je crois avoir mis un lien sur cette vidéo et certains d’entre vous s’en souviennent peut-être.

Finalement, je crois que ce morceau de Sonny Boy Williamson correspond bien à ce que j’ai envie de dire pour un premier dimanche musical de l’année. D’où mon choix de ce jour avec cette vidéo unique.

Et qu’ai-je envie de dire avec cette vidéo ? Que quelque soient les artistes que nous lisons, écoutons ou regardons les oeuvres, il ne faut attacher de l’importance qu’à ceux qui vivent leur art sans artifice, loin du monde du show-bizz, et qui ne trichent pas avec leur public. Sachons reconnaître ceux qui se donnent avec simplicité, même dans la complexité de leur art. Sonny Boy Williamson, inconnu de la plupart de ses contemporains (il est mort il y a 45 ans) était de ces artistes-là, d’une grande sincérité et d’une sacrée trempe.

Ce n’est pas dans mon habitude de recycler un ancien article. Promis, je ne le referai plus. Mais place d’abord à la vidéo.

Image en noir et blanc. Pièce austère au décor très sobre. Au milieu, un grand bonhomme à l’allure déguingandée. Et qui semble un peu étranger à notre monde.

Le son de l’harmonica retentit. Première notes longues et plaintives. Puis un rythme lancinant qui s’installe. Caméra hésitante qui zoome lentement pour s’arrêter sur un visage étonnant. La voix retentit. Un peu lasse mais si émouvante. Les trois mots répétés ressemblent à un hymne incantatoire Bye bye Bird, Bye bye Bird, … Devant le visage, les mains évoluent de manière incroyable. A-t-on déjà vu des mains pareilles ? Les doigts se lient, se délient et jouent une danse reptilienne autour de l’harmonica. Ils semblent presque faire l’amour à l’instrument. Le corps est animé de mouvements chaloupés. L’homme fait corps avec sa musique. Le deuxième couplet est aussi dénudé. Pendant que résonnent les trois mots Bird I’m gone, la caméra refait le chemin inverse. Zoom arrière donc. L’harmonica est alors planté dans le bouche et les mains continuent ailleurs leur travail : les doigt claquent puis les mains se frappent.

La danse hypnotique se termine en douceur. Dos voûté, saluant timidement le public, Sonny Boy Williamson quitte le champ de la caméra sur la pointe des pieds. Le coeur du spectacteur bat alors très fort.

Scène filmée en 1963, avec une seule caméra. Sobriété de moyens typique de l’époque. Et qui sied à merveille à cette musique dépouillée. Toute la magie du blues condensée dans trois minutes d’émotion.

Petit dimanche musical avec Kent

Un article proposé par Claudine.
Kent Cockenstock (de son vrai nom Hervé Despesse) est un « gone » né en 57.
Fonde le groupe Starshooter en 77, le quitte en 82.
Publie en 84 un premier album de BD, en 89 un premier roman. Puis, entre autres, un recueil de « sonnets érotiques » : Zone sensible.  Ainsi que plusieurs livres pour la jeunesse…
Renoue avec le succès après « j’aime un pays » : alternative avantageuse à la Marseillaise….

Un méli-mélo de son répertoire :

Son dernier album paru en novembre 09 est un « greatest trip » de ses plus belles chansons : Panorama, nom masculin, du grec « pan », tout, et « horama », spectacle : « Vaste étendue de pays que l’on découvre d’une hauteur. Vue d’ensemble d’une question, d’une époque, d’une activité » (Larousse)  Il revisite ses titres dans un panoramique électro-acoustique accompagné de « pointures » comme Suzanne Vega, Athur H, Agnés Jaoui, Dominique A, Barbara Carlotti…

Kent sera au Kursaal de Besançon le 31 mars…

Merci à François pour cette rencontre.

Avec tonton Georges

Hier soir, Jean-Pierre Bolard donnait un très beau concert consacré aux chansons de Pierre Louki. Il était accompagné de Pascal Michel et de Philippe Henckel, ses deux talentueux musiciens.

Lors de la première partie de ce concert, les deux accompagnateurs de Jean-Pierre ont d’abord chanté chacun quelques chansons, Pascal dans le répertoire de Brassens et Philippe chantant ses propres compositions.

Et j’ai eu l’honneur de faire également partie de cette première partie. J’ai interprété quatre chansons de Georges Brassens : « La ballade des gens qui sont nés quelque part », « le vieux Léon », « Les amours d’antan » et « Les trompettes de la renommée ».

Et je me réveille ce matin sans avoir la moindre idée de ce que je vais proposer au programme de ce petit dimanche musical qui est maintenant bien ancré dans les habitudes de ce blog.

Et comme l’inspiration ne vient pas (dur dur parfois, les dimanches matins !), je me suis dit que ces quatre chansons, interprétées par Brassens lui-même, pourquoi pas … (attention la qualité technique de ces documents d’archive n’est pas forcément au rendez-vous).

Bon dimanche à tous !

Song around the world

Nous avions déjà parlé sur ce blog de la démarche originale de Playing For Change qui consiste à regrouper sur une même vidéo des musiciens qui jouent ensemble le même morceau depuis des endroits différents de la planète. En fait, les musiciens ne sont pas tous enregistrés en même temps comme on aimerait le croire mais il n’empêche que le résultat est étonnant et de très bonne qualité. La vidéo qui avait été présentée ici (et que les « petits nouveaux » de ce blog pourraient utilement regarder avant de passer à la suite) était peut-être la meilleure de toutes celles réalisées (notamment grâce à la participation de Grandpa Elliott et de Clarence Bekker), il s’agissait de Stand by me que l’on peut revoir en cliquant ici.

Revoici quatre autres vidéos réalisées sur le même principe. Successivement War/No More Trouble, Don’t Worry, One Love et Chanda Mama.

Bon dimanche à tous.

Un peu de « blues blanc »

Après avoir commencé une série sur quelques grands bluesmen noirs (Sonny Boy Williamson, Willie Dixon, Skip James, Memphis Slim et Son House) et commencé très timidement une autre sur les grandes chanteuses de blues (Sippie Wallace), voici une petite incursion aujourd’hui du côté de ceux qui ont amené eux-aussi leur petite pierre à l’édifice de la maison « blues », je veux parler des bluesmen blancs qui ont pu marquer certains d’entre nous (… enfin pour les vieux comme moi qui ont passé la cinquantaine). Certains ont transfiguré cette musique et l’ont amenée sur des chemins nouveaux (Jimi Hendrix, Led Zeppelin, …) mais d’autres sont restés très près de ses racines. Et c’est de ces derniers que je veux commencer de parler aujourd’hui.

Sans doute que je débuterai dans les mois qui viennent une petite série sur ces artistes, la plupart du temps guitaristes, qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la musique, en dressant des ponts entre le blues et le rock. Aujourd’hui, juste quelques vidéos consacrées à certains d’entre eux (attention, les trois premières vidéos sont de qualité techniques très moyennes).

Rory Gallagher d’abord (que j’ai eu la chance de voir sur scène, c’était quelques mois seulement avant sa mort).

Vient ensuite notre albinos préféré : Johnny Winter.

Puis le « pape du blues blanc », John Mayall, dont j’ai déjà parlé sur ce blog (à l’occasion de sa venue à Besançon).

Et enfin sans doute le plus célèbre de tous les guitaristes de blues : Eric Clapton.

Bon dimanche à tous.

Variations autour de « Suzanne »

Décidément, je reviens souvent à mes amours musicaux. Leonard Cohen est à nouveau à l’honneur sur un dimanche musical du blogadupdup.

Leonard Cohen occupe une place bien à part dans la musique de la fin des années 60 et du début des années 70. Sa musique sombre et romantique a irrigué toutes ces années-là et je me suis longtemps abreuvé à cette musique, qui demeure encore aujourd’hui importante pour moi. Nul doute que la musique de Dylan avait préparé le terrain et permis l’arrivée sur la scène pop de cet étrange Canadien à la voix à nulle autre pareille.

Suzanne restera certainement la chanson phare de cet artiste. Près de quarante ans séparent la première vidéo disponible sur le net (enregistrée au célèbre festival de l’Ile de Wight et disponible en cliquant ici) de la version suivante enregistrée l’an dernier à Londres. Le visage a changé, est devenu buriné, mais la force intérieure est la même.

Deux autres versions ensuite, celle de Nick Cave d’abord puis celle de Joan Baez enregistrée en 2000 au festival des Vieilles Charrues en Bretagne.

J’avais déjà présenté l’enregistrement récent de Graeme Allwright et de Maurane. Je ne résiste pas à l’envie de le remettre une deuxième fois.

Peu d’artistes ont finalement enregistré ce morceau et je n’ai pas trouvé grand chose d’autre à vous mettre sous la dent. Citons tout de même James Taylor, Nina Simone, Beck, Bashung et Herman Van Veen.

Il existe par ailleurs sur la toile de nombreuses versions réalisées par des amateurs. Je citerai juste Lori Baxter & George Blakwell ainsi évidemment que Malvasio (musicien amateur dont j’ai souvent parlé sur ce blog).

Bon dimanche à tous.

Alfred Deller

En ce moment, j’écoute énormément la voix d’Alfred Deller. Bon, je sais qu’il y a peu d’adeptes sur ce blog de musique classique mais tant pis, je distille ces petits dimanches musicaux au gré de mes envies et de mes coups de coeur du moment. Et s’il y a peu d’amateurs de classique parmi vous, il y en a encore moins qui apprécient la voix de haute-contre (contre-ténor), cette voix particulière qui a connu son apogée à l’époque des castrats (surtout italiens je crois), c’est à dire à l’époque de la musique baroque.

Alfred Deller avait une voix incroyable qu’il s’est forgée lui-même. L’une des plus grandes voix du siècle dernier. Au début du 20ème siècle (car il est né en 1912), le jeune Alfred s’est aperçu, au sortir de l’enfance, qu’en perdant sa voix de soprano lors de se mue, celle-ci gardait quand même un niveau très aigü et une grande élasticité. Alors, il s’est forgé seul une technique qui lui permettait de garder cette voix particulière (car l’enseignement de la voix de contreténor ne se pratiquait plus depuis longtemps et personne ne pouvait donc le former). Les plus grands contreténors du siècle figureront parmi ses élèves : James Bowman, René Jacobs ou Gérard Lesne.

Un jour, au cours de sa carrière, quelqu’un lui avait demandé « Vous êtes eunuque ? ». Et Alfred Deller avait répondu, non sans humour : « Vous voulez sans doute dire que je suis unique ? »

S’il a travaillé les oeuvres contemporaines (Benjamin Britten notamment), Alfred Deller fut surtout un défricheur de musique ancienne. C’est dans les oeuvres de Henry Purcell que je le connais surtout (le magnifique Music for a while étant l’un des sommets de son art) et j’écoute en boucle en ce moment certains disques de l’intégrale que lui a consacré les éditions Brilliant Classics.

Alfred Deller est mort en 1979 et bon nombre des enregistrements de l’intégrale Brilliant Classics concernent les années 50 et 60 (avec une qualité d’enregistrement que seules les éditions Vanguard étaient capables de faire à l’époque, Brilliant Classics ayant racheté les droits de diffusion à Vanguard … mais je reparlerai de ces disques dans les temps qui viennent). Sur Youtube, il existe peu de témoignages visuels d’Alfred Deller. En voici quatre qui semblent tous être enregistrés lors de la même séance.

Dans les deux dernières vidéos, Alfred Deller est accompagné de son fils Mark, lui aussi contreténor.

Bon dimanche à tous.

« House of the rising sun »

Quelques variations cette semaine autour d’un morceau archi-connu « House of the rising sun ». Il existe de nombreuses thèses sur l’origine de cette chanson. La plus communément admise est que la mélodie est empruntée à une ballade irlandaise et que les paroles auraient été écrites au début du XXème siècle par Georgia Turner et Bert Martin, un couple du Kentucky. A cette époque, « rising Sun » était synonyme de « bordel » (lieu de prostitution).

Bob Dylan l’enregistra sans succès sur son premier disque en 1961. Ce sont les Animals et leur extraordinaire chanteur, Eric Burdon, qui firent de cette chanson un succès planétaire. Cela se passait en 1964 et probablement que les vieux de mon âge se rappelleront avoir dansé sur cette version là.

En cliquant ici, on retrouvera le même Eric Burdon 44 ans plus tard, dans une version de 2008.

Ce titre a été enregistré des tonnes de fois. Je citerai par exemple Fridji Pink (dont la version se vendit à plus d’un million d’exemplaires), Jimi Hendrix (version instrumentale), Tracy Chapman, Joan Baez, Gregory Isaacs, Sinead O’Connor et même les Beatles.

J’aime beaucoup la version qu’en a fait récemment Odetta en 2005. Elle avait 75 ans, c’était peu de temps avant sa mort.

J’ai découvert en préparant cet article que Nina Simone avait également enregistré ce titre :

J’ai une amie que ferait sans doute la gueule si je ne mettais pas la version qu’en a faite Johnny Halliday (« les portes du pénitencier »). Alors, rien que pour Mag ….

Dimanche musical avec Michel Portal

Petite info d’abord : deux concerts dans le cadre du festival Jacques Brel à Vesoul : Arno le mardi 13 octobre et Brigitte Fontaine le jeudi 15 octobre. De belles émotion musicales en perspective !

Mais ce n’est pas de chanson française qu’il s’agit aujourd’hui, mais de jazz.

Au programme de ce petit dimanche musical, un grand improvisateur du jazz français, Michel Portal, que j’ai eu l’occasion de voir à plusieurs reprises sur les scènes franc-comtoises. Le seul musicien français sans doute qui échappe à toute tentative de classification.

4 vidéos pour ce week-end. Attention, c’est du râpeux !

D’abord en accompagnement de danses indiennes.

Ensuite en compagnie de Vincent Courtois, Manu Codjia, Bojan Z et Cyril Atef au Duc des Lombards. Quand le vieux musicien se frotte à la jeune garde de la scène du jazz !

Toujours le vieux bonhomme (74 ans ! la musique ça conserve !) entouré des jeunes talents de notre scène nationale : Brunon Chevillon, Eric Echampard, Bojan Z, Airelle Besson et Sylvain Rifflet. C’était en juin dernier.

Et enfin un dernier morceau collectif avec Richard Galliano, Enrico Rava et tout un orchestre. Etonnant !

Variations autour de « Caravan »

Je n’ai pas trop l’âme d’un collectionneur. Mais il y a un morceau de musique de jazz dont je m’amuse à rechercher les versions existantes (j’en ai à peu près 120 pour l’instant). Il s’agit de Caravan, un thème que tout le monde connaît et qui a été créé en 1937. On a tendance à attribuer ce titre au seul Duke Ellington, alors que la paternité de ce morceau célèbre revient également à Juan Tizol et Irving Mills qui en furent les co-compositeurs aux côtés du Duke.

Voici une première vidéo qui date de 1952. Ellington est au piano, Juan Tizol au trombone.

Viennent ensuite deux versions où le piano domine. La première est du grand Oscar Peterson et date de 1986. La deuxième du très regretté Michel Petrucciani.

Et pour terminer une version à la guitare par le Brian Setzer Orchestra.

Bon dimanche à tous.

L’Ensemble Clément Janequin

Bon, je sais, la plupart de celles et ceux qui viennent sur ce blog n’aiment pas (ou peu) la musique classique. Dommage !
Si je ne consacre quasiment aucun « petit dimanche musical » à cette musique, c’est que le classique, contrairement au rock, au blues, à la chanson française, au jazz ou à la world music, se prête très peu à l’image.
Mercredi matin, j’ai entendu sur France-Musique qu’on célébrait actuellement les 30 ans de l’ensemble Clément Janequin. Cet ensemble est un groupe vocal dont le répertoire est essentiellement celui de la Renaissance, notamment française. Je n’ai trouvé que deux vidéos sur cette formation musicale. Les deux vidéos sont consacrées à des oeuvres de Claude Le Jeune, musicien français du 16ème siècle (1528-1600). Successivement deux courtes oeuvres : « Quelle eau, quel air, quel feu ! » et « Qu’est devenu ce bel oeil ».

Cet ensemble vocal a donc pris le nom du compositeur Clément Janequin qui, tout comme Le Jeune, était lui aussi un musicien Français de la Renaissance. Je n’ai pas trouvé sur Youtube d’oeuvres de Clément Janequin interprétées par l’ensemble Clément Janequin lui-même. Par contre, voici « la guerre » interprétée par l’ensemble vocal King’s Singers.

Bon dimanche à tous !

Chavela Vargas

Je ne sais pas trop où en est aujourd’hui Chavela Vargas mais je sais qu’elle vit encore et qu’elle donnait encore des concerts il y a quelques années seulement. Elle vient d’avoir 90 ans ! J’avais été impressionné lorsque j’avais vu apparaître un jour sur le petit écran (sur la chaîne Mezzo, la seule chaîne que je regarde de temps à autre) le visage buriné de cette chanteuse mythique du Mexique. Un pays dans lequel Chavela Vargas a défrayé la chronique en s’attaquant à la chanson ranchera, un style très sensuel habituellement réservé aux hommes, mais aussi en brûlant sa vie par les deux bouts (tabac, alcool) et en portant un pistolet sur elle.

Dans cette émission, Chavela Vargas y livrait des parts intimes d’elle-même, elle y racontait comment après une période de gloire dans les années 60 et 70, elle avait sombré dans l’alcoolisme pour ne s’en sortir que bien plus tard. Elle parlait également de sa vie amoureuse et revendiquait avec force son homosexualité. Il y avait une rage de vivre derrière ses propos, ce qui fait que dix ans plus tard je ne suis pas surpris de la voir avancer avec force et sérénité loin dans l’âge. Les personnes âgées de cette trempe m’émerveillent.

Voici donc quelques vidéos trouvées sur le net. Ceux qui aiment habituellement la nostalgie du fado trouveront certainement une parenté entre la musique portugaise et ce style ranchera qui nous vient du Mexique.

La première vidéo est un extrait du film Frida dans lequel Chavela Vargas fait une courte apparition. Elle a alors 84 ans.

Viennent ensuite trois autres extraits : « Si no te vas », « un mundo raro », « volver volver ». Chavela Vargas y est vêtue d’un éternel poncho où le rouge domine. Y cache-t-elle son pistolet dessous ?

Bon dimanche à tous.