Seasick Steve

Il y a quelques semaines, Yves avait mis dans l’un de ses commentaires un lien vers une vidéo de Seasick Steve. Je dois avouer que je ne connaissais pas ce grand musicien de blues, alors que j’écoute énormément ce type de musique. J’ai aussitôt été séduit par le côté festif de ce bluesman. Ceux qui aiment le boogie aimeront sans aucun doute la prestation de Seasick Steve sur un morceau au rythme endiablé comme Cut my wings (que l’on peut retrouver également en cliquant ici dans une version un peu différente).

Comment avoir ignoré un artiste de ce niveau qui joue depuis plus de cinquante ans (le bonhomme a déjà 68 ans) ? Simplement parce que la reconnaissance a été extrêmement tardive. Il a passé une bonne partie de sa vie, jusqu’à une période récente, dans les couloirs du métro avant d’être enfin reconnu. Par contre, il semble aujourd’hui assez familier des plateaux télé, ayant ramassé pas mal de prix et de récompenses les dernières années. Le voici dans Started out with nothin‘ :

Seasick Steve donne aussi dans le registre des ballades. Voici Walking man qui me rappelle beaucoup les compositions de Jorma Kaukonen et de son Hot Tuna (dont je parlerai certainement un jour) :

Allez, un dernier petit boogie chargé d’électricité pour finir :

Hommage à Bashung (3)

Le lundi, c’est pas le jour que les gens préfèrent en général. Et en plus, le premier lundi, sans Bashung, alors je vous dis pas …
Pour continuer notre petite exploration de ses oeuvres, trois vidéos ce soir : la première est consacrée à une rencontre entre Bashung et Bertrand Cantat.

Viennent ensuite deux facettes différentes du même morceau « Résidents de la république » extrait de son dernier disque. D’abord le clip de la chanson puis une version acoustique.

Hommage à Bashung (2)

Après une génération de Brassens, Brel, Ferré et Barbara, fallait oser se mesurer aux plus grands de la chanson française. Gainsbourg l’a fait. Bashung aussi !

Ce soir, deux vidéos pour un même morceau : « Ma petite entreprise »

Hommage à Bashung (1)

Mon coeur saigne. Je l’ai appris il y a tout juste dix minutes. Oui, bien sûr, je m’y attendais – un cancer des poumons ça pardonne rarement – mais quand même … !

Quand j’ai vraiment découvert Bashung, c’était sur le tard, il y a une dizaine d’années seulement. Mais depuis je me suis rattrapé et je dois dire que j’ai été subjugué par l’oeuvre entière de ce grand bonhomme.

Mon blog devait s’arrêter l’espace d’une semaine. Finalement, j’ai choisi de mettre en ligne chaque jour de la semaine une vidéo de ce grand artiste. Et pour commencer La nuit je mens, extrait d’un superbe DVD « la tournée des grands espaces » que Steph m’a fait connaître. Le titre était prémonitoire : Bashung vient d’entamer sa dernière tournée dans les grands espaces.

Cette série d’articles est dédiée à Claudine.

Rencontres musicales au sommet (4)

Il y a très longtemps que j’ai mis en stand-by cette rubrique consacrée aux rencontres entre les grands de la musique. Trois anciens articles ont montré des duos assez étonnants : Leonard Cohen jouant avec Sonny Rollins, Brassens avec Trenet et Pavarotti chantant avec James Brown.

Il n’est pas très fréquent finalement que de grands musiciens jouent ensemble sur scène. Bien sûr, cela arrive dans le domaine du rock ou de la chanson mais le résultat n’est pas toujours à la hauteur. Lorsque deux égos se retrouvent sur scène, la fusion entre les deux n’est pas fréquente, même l’espace de quelques minutes.

S’il y a un type de musique par contre où les musiciens de haut niveau ont l’habitude de jouer ensemble, c’est bien le domaine du jazz.

Pour ce petit dimanche musical, je vous propose quatre vidéos illustrant quelques rencontres jazz au sommet. Attention, il s’agit de documents qui datent tous de plus de quarante ans, alors soyez indulgents avec la qualité technique de ces vidéos.

D’abord, Miles Davis jouant So What avec John Coltrane

Coltrane toujours mais avec un autre grand du saxo : Stan Getz, et l’un des plus grands pianistes de l’histoire du jazz : Oscar Peterson.

Charlie Parker et Dizzy Gillespie ensuite :

Et pour finir, le trompettiste Don Cherry avec Sonny Rollins au saxophone :

Didier Malherbe et son Hadouk Trio

Il sera question un jour sur ce blog de la musique underground des années 70 dont je me suis longtemps nourri. Soft machine, Caravan, Gong, Matching Mole, Magma … auront un jour leur petit dimanche musical sur le blogadupdup. Mais ne soyons pas pressé, j’ai des dizaines de projets d’ici là.

Qui se souvient de Gong aujourd’hui ? Pourtant le groupe se produit encore et les deux principaux musiciens-fondateurs du groupe, Daevid Allen et Didier Malherbe, se retrouvent régulièrement.

Des années 70 aux années 90, je n’ai pas suivi le parcours de ces musiciens. Et puis, ce devait être au cours de l’hiver 96-97, je suis allé avec Steph écouter Didier Malherbe qui se produisait à D’Jazz au bistrot à Saint-Claude dans le Jura. Je l’ai retrouvé dans un autre répertoire, fait de mélange de musiques du monde et de jazz. Le lieu était très sympa. Quoi de mieux comme conditions d’écoute que de boire une bonne bière (du Jura), attablé devant la scène. Ce soir-là, j’avais pu admirer la facilité avec laquelle Malherbe pouvait passer du saxophone soprano au sopranino, à la clarinette, alto à la flûte, à l’ocarina ou au doudouk. Il était accompagné ce soir-là par Loy Ehrlich aux claviers.

Depuis, Didier malherbe s’est entouré d’un autre grand musicien (Steve Shehan aux percussions s’est ajouté à Loy Ehrlich) pour former le Hadouk Trio.  Je vous propose trois petites vidéos de ce trio qui est en train de conquérir la scène internationale (nomination aux victoires de la musiques jazz en 2007, disque d’or avec Utopies sorti en 2006).

Il y aura dans quelques semaines (ou quelques mois, ou quelques années) un deuxième dimanche musical consacré à ce trio.

Semaine vénitienne (8)

Dernier article consacré à Venise.
Venise est construite sur une centaine d’îlots marécageux. Il a fallu beaucoup d’ingéniosité à ses habitants pour réussir à construire une véritable ville sur l’eau. Le défi était énorme : comment bâtir sur des pieux sans que la cité finisse tôt ou tard par s’enfoncer. Le travail réalisé est titanesque.

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Tous les pieux installés avant le 20ème siècle ont été posés à la main selon une technique qui a peu varié au cours des siècles. On entourait d’abord la zone à construire de gros caissons afin d’assécher la zone et l’on enfonçait ensuite des pieux de chêne, de chêne rouvre ou de mélèze dans le sol. Le travail était fait entièrement à la main, il fallait de nombreux hommes pour enfoncer chaque pieu et ce travail se faisait au rythme d’un chant monotone. Quand les pieux ne pouvaient être enfoncés plus profondément, on les mettait à niveau, on les reliait par d’énormes madriers transversaux. On recouvrait ensuite ces madriers de planches qui étaient agglomérées entre elles par un mortier fait de chutes de pierres, de marbre et de brique. Il a ainsi fallu un million de pieux pour supporter la basilique Saint-Marc.basilique

La solidité des pieux est éprouvée par le temps et, mis à part la chute du campanile de Saint-Marc en 1902 (le plus haut campanile de Venise), il n’y a pas eu beaucoup d’effondrements.

Mais la question de la survie de Venise demeure. Même si les pieux s’avèrent intacts pour la plupart, protégés par une gangue de boue, jusqu’à quand tiendront-ils ?

La montée des eaux met en danger cet équilibre fragile. Le phénomène d’acqua alta est de plus en plus fréquent, la plupart des rez-de-chaussées de maisons ne sont plus habités.

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L’idée de mort est déjà fortement ancrée dans la ville de Venise elle-même car la ville vit de la splendeur de son histoire. Venise est presque entièrement tournée vers son glorieux passé. A cette idée de mort vient s’ajouter l’idée d’une mort programmée : Comment faire face à l’usure inévitable des pieux qui supportent la ville ? Comment faire face à la montée inéluctable des eaux ? Comment éviter le tourisme envahissant .) Il est évident que le tourisme de masse tue Venise. Mais sans tourisme à Venise, que serait aujourd’hui cette cité ?

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Tout voyage à Venise est forcément empreint de nostalgie, nostalgie d’un certain âge d’or, nostalgie d’un idéal artistique, nostalgie d’un monde qui n’est plus. Mais ainsi en est-il de toutes choses : naissance, vie et mort. Venise n’échappe pas à la règle.

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Venise la mort, Venise la nuit, le jardin de Venise, Venise couleur, Venise l’eau, Venise la pierre … et pour finir de nouveau Venise la mort. Ainsi la boucle est bouclée. Ainsi s’achève ce petit voyage.

Semaine vénitienne (7)

Ce petit dimanche musical qui termine une semaine complète d’articles consacrés à Venise, se devait de faire l’honneur aux musiciens de cette ville.

Monteverdi d’abord qui fut le plus grand musicien de son temps et qui écrivit l’Orfeo, le premier chef d’oeuvre de l’opéra. Monterverdi fut la charnière entre la musique de la Renaissance et la musique baroque. L’extrait que je vous propose, Ohimé ch’io cado, est interprété par Philippe Jarroussky, l’une des grandes voix de contre-ténor de notre époque.

Mais le grand musicien de Venise, celui est est joué dans toutes les églises de la ville, c’est bien entendu Antonio Vivaldi. Vivaldi est surtout connu pour ses centaines de concertos, le concerto Les quatre saisons étant devenu universellement connu. Pourtant, Vivaldi excella dans la musique vocale, sacrée ou profane. Nous retrouvons de nouveau Philippe Jarrousky qui interprète Se in ogni guardo (extrait de l’opéra Orlando).

Vivaldi toujours, mais sous une autre forme, en jazz par Jacques Loussier Trio :

Et pour finir, Que c’est triste Venise, par Charles Aznavour :

Semaine vénitienne (6)

On ne peut qu’être séduit par l’architecture de Venise. Chaque maison a son propre caractère. Il suffit de regarder de part et d’autre du Grand Canal (la « grand’ rue » de Venise) pour se rendre compte de la richesse architecturale de la ville.

gondoles

Il y a des « passages obligés » à Venise. Difficile de ne pas être tenté d’aller visiter, malgré la foule, la basilique Saint-Marc ou le palais de Doges.

doge

Le dernier jour de notre petite semaine, nous sommes allés à l’église des Frari (« Santa Maria Gloriosa dei Frari » plus exactement), sans doute la plus riche de toutes les églises.

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C’est un véritable musée à lui tout seul. C’est là que se trouve face à face le tombeau du Titien et le Monument à Canova. La moindre petite chapelle latérale réserve des trésors artistiques.

chapelle

Joëlle avait pris un audioguide. Moi non. Je déambulais un peu au hasard dans l’église sans parcours précis. Joëlle faisait la visite de manière systématique. A un moment donné, elle est venue vers moi et m’a dit « va vite prendre un audioguide et reviens à la station n° 4. Tu n’as rien vu ? ». J’ai bien senti qu’il y avait quelque chose d’important. Je suis donc retourné à la caisse prendre un audioguide, j’ai fait les stations dans l’ordre, l’une après l’autre. Et j’ai tout de suite vu en arrivant devant la 4ème station de quoi il s’agissait : le tombeau de Claudio Monteverdi. J’avais écrit un jour sur ce blog que Monteverdi représentait, plus que Bach encore, mon idéal musical. C’est dire l’émotion que j’ai eue en me trouvant devant le tombeau du maître.

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Tiens, Monteverdi est une bonne transition pour notre petit dimanche musical de demain…

Graeme Allwright et Leonard Cohen

La dernière fois que je suis allé écouter Pierre Louki sur scène, c’était deux ans avant sa mort. Le concert se déroulait à Beaucourt, le 30 novembre 2004, et  j’avais été, une fois de plus, conquis par l’énergie que pouvait donner sur scène cet homme de 84 ans.

Mardi soir, j’étais encore à Beaucourt pour y écouter une nouvelle fois Graeme Allwright. J’avais assisté à un concert magnifique de lui il y a trois ans, dans le même lieu, il avait alors 79 ans. Mais cette fois-ci, j’appréhendais un peu. Trois ans de plus à cet âge, ça compte ! Mes doutes on été balayés dès la première seconde. J’ai vu arrivé sur cette scène un jeune homme fringuant avec une pêche pas possible. Même sourire, même regard, une voix de 82 ans … inchangée. La jeunesse de Graeme Allwright, tout comme l’avait été celle de Louki, est un véritable mystère pour moi. Mardi en fin de soirée, lorsque Graeme Allwright a quitté la scène, aucune fatigue ne se lisait sur son visage, le concert avait pourtant duré  … deux heures trois quart ! Une grande leçon ! Le lendemain matin, Joëlle et moi avons réservé des places pour son concert du 25 mars à Besançon au Petit Kursaal.

J’avais déjà mis la vidéo Suzanne sur ce blog, l’an passé. Mais comme il s’agit de la seule vidéo de bonne qualité que l’on trouve sur Graeme Allwright (et qu’il y a par ailleurs de nouveaux lecteurs sur ce blog), la revoici :

La chanson Suzanne que Graëme Allwright a traduite est de Leonard Cohen. La voici dans sa version originale. Cela se passait il y a presque 40 ans, Leonard Cohen avait été l’un des invités les plus prestigieux du festival de l’île de Wight en 1970.

Et puisque nous sommes dans les chansons de Leonard Cohen, voici deux autres extraits de ses chansons. Une première vidéo d’abord, qui date de 1986, Cohen y est accompagné par Sonny Rollins.

Et pour finir une autre vidéo qui date de 1988, je ne sais pas qui sont les musiciens qui accompagnent Cohen dans cette belle version de The partisan. Cette vidéo ne bénéficie pas d’autorisation pour être intégrée à un article sur un blog. Se rendre donc sur le site de Youtube (cliquer ici).

Jean-Roger Caussimon

La discussion sur la vieillesse qui a commencé suite à mon article Mignonne, allons voir si l’arthrose … m’a fait penser à un beau texte, l’aïeul, que Jean-Roger Caussimon avait écrit dans les années 70. Je me rappelle avoir entendu Caussimon réciter sur scène ce texte, ce devait être en 1975 (10 ans avant sa mort) et le concert se déroulait dans une toute petite salle, « la boutique-théâtre » à Besançon, qui a disparu depuis et qui était installée entre le Doubs et le canal.

Jean-Roger Caussimon a écrit une vingtaine de chansons pour Léo Ferré. Il en a chanté lui-même certaines. En voici deux : Nous deux et Comme à Ostende (qui sera reprise beaucoup plus tard par Arno).

Ceux qui aiment Jean-Roger Caussimon seront ravis d’apprendre que l’INA et les éditions Saravah viennent de sortir un double DVD qui regroupe une centaines de chansons de Caussimon, chantées par lui-même en public et en studio mais aussi par d’autres interprètes (Catherine Sauvage, Serge Gainsbourg, Philippe Clay, Arno, les Frères Jacques, Bernard Lavilliers). Les amis qui souhaiteraient me l’emprunter savent où j’habite … Voici la bande-annonce de ce DVD :

Music for Obama

Avec un petit peu de retard, voici quelques extraits du concert de l’investiture de Barack Obama.

Bruce Springsteen d’abord, qui s’est beaucoup investi dans toute la campagne d’Obama.

Beyoncé ensuite. Je dois avouer que je ne connaissais pas cette grande dame de la chanson Rythm’ n Blues.

U2, grand groupe de la fin des années 70 et qui sévit toujours dans le monde de la pop était également de la fête.

Et enfin le grand Pete Seeger, 90 ans en mai prochain (eh oui, la musique, ça aide !), entouré ici de ses amis. Pour une ultime prestation  ?

Petit dimanche musical avec Coco Rosie

Je vous propose aujourd’hui de passer quelques moments avec Coco Rosie, un duo américain composé de deux soeurs : Bianca (« Coco ») et Sierra (« Rosie ») Casady. Leur musique est surprenante, leur univers sonore particulier fait souvent appel à des bruits d’eau, de casseroles ou même de jouets pour enfants. Anne m’avait fait connaître ce groupe il y a quelques années. L’évolution de ce duo, qui en est à son troisième disque, est très rapide.

Le premier disque de Coco Rosie (la Maison de mon rêve, publié en 2004) est plutôt inclassable et a été enregistré dans une salle de bains. La chanson Terrible Angels est extraite de ce premier disque, la vidéo que je vous propose n’est pas de très bonne qualité mais donne une bonne idée de l’univers musical de Coco Rosie.

La parenté musicale de Coco Rosie avec Antony (de Antony & the Johnsons) ou avec Devandra Banhart est évidente et ces deux derniers chanteurs participeront d’ailleurs au deuxième album  » Noah’s Ark. Voici l’une des chansons de ce deuxième album : Beautiful Boyz (la version originale de cette chanson a été réalisée avec la participation vocale d’Antony).

Après deux albums de « folk intimiste et rêveur », les deux soeurs sortent en 2007 un troisième opus (The adventures of Ghosthorses and stillborn) bien différent des deux premiers, traversé d’influences hip-hop.

Les deux soeurs sont donc parties sur de nouveaux chemins musicaux. Nul doute qu’elles feront encore parler d’elles. Allez, une dernière vidéo, vous y sentirez sans doute l’influence de Bjork.

Grands bluesmen (5)

Voici l’un des pionniers du blues du Mississippi : Son House. On ne sait même pas quand est né ce bonhomme dont le vrai nom est Eddie James House : en 1886 comme il l’a toujours déclaré ou plutôt en 1902 comme l’attestent les documents officiels ?

Adolescent, Son House a commencé une formation pour devenir prêcheur baptiste. Bien que cette Eglise s’oppose fermement au blues qui évoque le monde du péché, il a malgré tout été attiré par cette musique et a appris la guitare en autodidacte. Après le meurtre d’un homme, prétendument en situation de légitime défense, Son House a purgé sa peine dans une prison du Mississippi en 1928-1929. Les années 30 le virent jouer aux côtés des Bluesmen de l’époque (Charley Patton, Willie Brown, Robert Johnson, Leroy Williams, …) d’abord dans le Mississippi puis à Memphis (Tennessee).

Comme beaucoup de bluesmen de l’époque, Son House a été oublié pendant les années 40 et 50 avant d’être redécouvert lors du « country blues revival » du début des années 60. Il joue en 1964 au festival de Newport puis les années suivantes lors des tournées européennes de l’American Blues Folk Festival.

En 1970, il joue encore au Festival de jazz de Montreux mais sa santé décline et il se retire définitivement de la scène en 1974. Son House finira ses jours à Detroit et décède en 1988 d’un cancer du larynx.

A la différence de certains guitaristes de blues des années 1920 et 1930, Son House n’était pas un virtuose, et sa technique n’est pas particulièrement impressionnante. Son manque de technicité est toutefois largement compensé par un style puissant et novateur, très rythmé, répétitif, souvent joué au bottleneck, accompagnant un chant qui doit beaucoup à celui des forçats des « chain gangs« .

La musique de Son House était une musique de danse, faite pour être entendue dans l’atmosphère bruyante des « barrelhouse » et autres salles mal famées. Son House a eu une grande influence sur Muddy Waters et sur le grand Robert Johnson. C’est d’ailleurs Son House qui a répandu la plus grande légende ayant jamais couru dans le monde du blues, à savoir que Robert Johnson aurait vendu son âme au diable en échange de sa virtuosité musicale.

Petit dimanche musical avec Arno

Je dois dire à ma grande honte que je suis resté très longtemps sans connaître les chansons d’Arno. Je ne le connaissais pas, ni lorsqu’il sévissait avec ses groupes TC Matic et Charles et les Lulus, ni lorsqu’il a entamé sa carrière solo en 1986. Ce n’est que dans les années 2000 que j’ai découvert ce grand chanteur, sacré cinq fois « meilleur chanteur Belge ».

Alors, si vous aimez les voix brisées « à la Tom Waits », les chansons d’Arno sont faites pour vous.

Arno a enregistré un super CD live en 2005. Pour ceux qui ne le savent pas, ce concert « live in Brussels » existe aussi en DVD (Je viens d’ailleurs de me rendre compte que le prix de ce DVD est descendu récemment à 7 euros sur Amazon).

Voici deux extraits de ce DVD : Lola et Mother’s Little Helper. Dans le deuxième extrait, on admirera la manière dont Arno a transfiguré la chanson des Rolling Stones qui ne ressemble en rien à l’original.

Consommer « local »

Ce matin, il y avait comme chaque année la foire aux saveurs de Pouilley-Français. Les gens viennent y acheter les productions du coin : potirons, oignons, pommes, choucroute, fromages, charcuteries …

Il y vient habituellement 15 000 personnes mais le temps mitigé n’a sans doute pas permis d’atteindre ce chiffre cette année. Il règne dans cette foire, comme bien souvent dans ce genre de manifestation, une atmosphère bon enfant … aujourd’hui au son du cor des Alpes (oui, je sais, c’est pas très local).

Toutes les productions vendues à cette foire viennent du secteur.

Je crois que l’avenir de notre planète passe forcément par un recentrage de nombreuses activités au niveau local, surtout en ce qui concerne le secteur de l’alimentation. De toute façon, ce recentrage aura lieu dès que nous n’aurons plus les moyens énergétiques de faire venir nos légumes et nos fruits de l’autre bout de la planète. Et ce temps n’est peut-être pas si lointain. Alors, autant soutenir dès maintenant les petits producteurs afin qu’ils puissent créer, dans les années qui viennent, de véritables filières locales, notamment autour des centres urbains avec de véritables relations ville-campagne. Et notre société entière s’y retrouvera, que ce soit au niveau économique, social ou environnement.

Alors achetons local. Bio évidemment si c’est possible mais local !

Grands bluesmen (4)

Quand le blues a débarqué en Europe, en 1961, je n’avais que sept ans. C’est donc bien plus tard, en 1970, que cette musique est arrivée dans ma vie et n’en est plus sortie. Lorsque mon ami Jean m’a fait connaître cette musique, c’est avec deux disques, l’un de Memphis Slim, l’autre de Big Bill Broonzy. Je parlerai un autre jour de ce dernier.

Né en 1915, John Len Chapman (qui ne prendra le nom de Memphis Slim que dans les années 40) a commencé à jouer très tôt du piano. Dès 1930, il se produit dans les bars et autres lieux de plaisir de Memphis, sous le pseudonyme de Peter Chapman (en fait, le nom de son père). A la fin des années 30, il décide de migrer à Chicago où il va rencontrer Big Bill Broonzy (le fondateur du Chicago Blues) et Washboard Sam qui le prendront tous deux sous leur aile. Il enregistre son premier disque en 1940 et joue avec divers artistes, dont Willie Dixon et Matt Murphy (futur pilier des Blues Brothers). Il joue dans de nombreux orchestres (le blues de Chicago est un blues très électrique) mais, tout comme Big Bill Broonzy, il perçoit vite l’intérêt d’un nouveau public, jeune et blanc, pour le blues des origines et le folk traditionnel. Il revient donc à une forme de blues plus authentique et connaîtra son premier véritable triomphe, accompagné de Willie Dixon à la contrebasse, au festival de Newport, aux côtés de Joan Baez et de Pete Seeger.

En 1961, Memphis Slim participe aux tournées européennes de l’American Blues Folk Festival.

Memphis Slim est séduit par Paris et y demeurera dès 1962. De là, il écume les scènes européennes, très souvent en compagnie de Willie Dixon, et reçoit partout un accueil triomphal.

Il meurt en pleine activité en 1988, deux ans après avoir reçu le titre de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, décerné par le Ministre de la Culture.

On peut retrouver Memphis Slim sur d’autres vidéos, par exemple en 1962, avec son quartet ou accompagnant d’autres musiciens.