Non, non, Vincent, si tu as cru qu’avec un titre pareil j’allais parler de toi, c’est raté. Ce sera pour une autre fois. Je veux simplement parler d’un petit volatile que peu de personnes connaissent. Sans être fréquent, il n’est pourtant pas rare : il s’agit du torcol fourmilier.
Ce petit oiseau a sensiblement la taille du moineau. Il est étonnant mais il faut avoir la chance de l’observer de près. Etonnant d’abord par son plumage finement chamarré qui est une extraordinaire tenue de camouflage. Etonnant aussi par les mouvements de la tête, l’oiseau ayant la possibilité de tourner la tête à 180°, tel un jouet articulé, d’où son nom de torcol. Vous aurez compris aussi que c’est un mangeur de fourmis, son nom complet le précise.
Le chant du torcol est très particulier, on ne peut le confondre avec aucun autre, ça ressemble à une série de cris de pics mais en très nasillard, on peut le traduire par kin kin kin kin kin kin … (on dirait un pic épeichette qui aurait trop écouté Bob Dylan ! Mais peut-on trop écouter Dylan ?).
Samedi matin, au lever du jour, j’ai crû entendre un cri de torcol depuis mon jardin. La veille encore, il n’était pas encore revenu d’Afrique, j’en suis quasiment sûr, je l’aurais sans doute remarqué, étant très habitué à entendre son chant et j’avais passé la journée entière dans le jardin. Une heure plus tard, un torcol se met à chanter à tue-tête à une dizaine de mètres. C’est bien lui, il est enfin là. Plus tard dans la matinée, je passe à côté d’un nichoir à oiseaux et me dis que je ferais bien de le nettoyer, avant que les oiseaux ne s’y installent. A peine ais-je touché le nichoir qu’une tête affolée de torcol passe par le trou d’ouverture du nichoir puis y retourne précipitamment.
Je suis stupéfait de voir qu’un oiseau qui était encore absent la veille puisse aussitôt reprendre possession de ses anciens quartiers aussi rapidement. Car il s’agit bien entendu du même torcol que l’an passé et qui aura fait un petit séjour en Afrique entre temps ! Cette facilité à revenir sur les mêmes lieux, année après année, est étonnante, elle m’impressionne à chaque printemps. On pourrait écrire des pages et des pages sur les mystères de la migration.
Cette petite anecdote m’a donné envie de mettre en ligne aujourd’hui, sur ma galerie photos, une petite série d’images consacrée à ce drôle d’oiseau.