Il y a quelques semaines, j’ai raconté la capture étonnante d’un chardonneret par un épervier. Il ne m’est pas donné souvent d’observer ce genre de spectacle.
Mardi dernier, j’étais dans mon bureau (eh oui, je bosse de temps en temps, y’a pas que le blog dans le vie, faut bien becqueter et je n’ai pas les moyens physiques d’attraper des chardonnerets) lorsqu’une hirondelle de fenêtre est arrivée dans la cour, « à fond les gamelles », suivie par un faucon hobereau qui la talonnait à moins d’un mètre. Tous deux ont disparu de mon champ de vision mais je n’aurais pas donné cher de la peau de l’hirondelle, son sort semblait scellé d’avance.
Vingt minutes plus tard, un faucon hobereau (le même ?) traverse la cour au ras du sol, alourdi par une grosse proie qu’il tenait entre les serres. Les deux scènes ont été très fugitives, ce qui est souvent le cas pour ce genre d’observation.
Le soir même, lors d’une petite balade sur la gravière de Geneuille, peu de temps après avoir aperçu une femelle de busard des roseaux en migration, un faucon hobereau débouche dans le paysage et attaque les hirondelles qui tournoyaient au-dessus du plan d’eau (il y avait là des hirondelles rustiques, des hirondelles de fenêtre ainsi que des hirondelles de rivage, la totale quoi !). Il loupe une première hirondelle, plonge entre les arbres, une hirondelle en sort, poursuivie rapidement par le faucon hobereau qui remonte dans les airs « en chandelle », la loupe et replonge au milieu des arbres avant de quitter le site. La scène a duré un certain temps, le faucon hobereau me semble être un chasseur beaucoup plus endurant que l’épervier (qui s’arrête vite de chasser s’il a raté sa proie, le temps au moins de reprendre des forces).
Jusqu’à présent, j’avais observé trois fois ce genre de scènes en vingt sept années d’observation ornitho. Et là, trois fois dans la même journée ! Les dieux seraient-ils avec moi ?
Voilà, c’était ma rubrique « Le saviez-vous ? » car si certaines personnes ignorantes du monde des oiseaux, pensaient que nos petits hommes politiques locaux étaient les seuls petits hobereaux connus à ce jour (leur nombre étant en augmentation rapide, conséquence de la décentralisation), mon article aura au moins le mérite de leur faire savoir qu’il existe d’autres hobereaux, les vrais, un peu moins rapaces mêmes, ceux qui ont un peu plus de panache et qui, du haut du ciel, ont un peu plus de hauteur de vue ! (c’était mon petit coup de griffes de la journée ! Mais n’en disons pas plus pour l’instant, c’est un sujet que je garde en réserve pour plus tard).