Le macareux moine

L’archipel des Sept-iles, en Bretagne, n’abrite pas que des Fous de Bassan.


Parmi les autres espèces : le macareux moine, dont il ne reste que le millième de la population du début du 20ème siècle. On est loin, très très loin des 20 000 couples des années 1900. Pour trouver cet oiseau, il faut scruter les eaux et y rechercher des petites formes sombres. Avec un peu de chance, quelques macareux apparaîtront entre deux vagues.

Les macareux des Sept-Iles reviennent sur leur lieu de nidification en mars-avril. Les couples sont déjà unis bien avant leur retour, ce qui n’empêche que les couples se livrent pendant tout le printemps à de nombreux jeux amoureux (notamment des révérences à n’en plus finir).

Je n’ai pas d’images relatives à la nidification, mais en voici les grandes lignes : nidification en colonie ; nid installé dans un terrier que le macareux creuse lui-même (jusqu’à 2,5 m de profondeur), parfois volé à un lapin qu’il n’hésite pas à déloger ; fidélité au nid, année après année ; un seul oeuf ; jeune nourri 6 à 8 fois par jour (en moyenne 20 petits poissons par nourrissage, capturés à proximité immédiate de la colonie) ; jeune abandonné par les parent à l’âge de 6 semaines, ce qui l’oblige, affamé, à gagner au bout de quelques jours la mer, toujours à la nuit tombante ; abandon de la colonie en août : les macareux vivront toute la mauvaise saison en mer, à quelque distance du littoral.

L’observation du macareux moine (surnomme aussi « perroquet de mer ») a été pour moi l’un des plus grands moments de mon petit séjour en Bretagne.

Goélands en vol (1)

Contrairement à la plupart des ornithos, ce sont les espèces d’oiseaux communes qui ont le plus ma faveur. J’aime les hirondelles, les moineaux et les mésanges. Et quand je vais au bord de la mer, comme la semaine dernière en Bretagne, c’est aux goélands que je consacre le plus de temps. Et en plus j’aime l’air de pirate qu’ont la plupart des espèces. D’ailleurs sternes et autres espèces fragiles vous le diront : les goélands sont de véritables pirates ! Même les inspecteurs des impôts font pâle figure à côté d’eux, c’est vous dire !


Je pense avoir fait jusqu’à présent des milliers d’images de goélands en vol. C’est devenu une habitude pour moi, une espèce de rendez-vous régulier. Dès que je suis au bord de la mer, je passe une partie de mon temps à les observer et à les photographier. Le vol du goéland m’attire particulièrement. Voici une petite sélection de photos réalisées la semaine dernière. Il y en aura d’autres plus tard.


Désolé si je consacre tous mes articles actuels aux oiseaux de Bretagne (mes amis jardiniers de ce blog doivent patienter). Mais je repars dans une semaine pour une autre destination et je sais que si je ne mets pas en ligne mes photos d’oiseaux marins prises la semaine dernière, elles ne seront jamais utilisées sur ce blog (c’est ainsi que j’ai une cinquantaine d’articles en retard sur les oiseaux de Camargue, de Corse, de Lozère, du Finistère, de Texel, sur les papillons de la Brenne … qui ne seront jamais publiés, faute de l’avoir été en temps voulu).

Le Fou de Bassan (2)

Petites précisions à propos de l’histoire de l’île Rouzic qui accueille aujourd’hui plus de 21 000 couples de Fous de Bassan.

En 1912, la Société des Chemins de Fer de l’Ouest offre à ses clients des « safaris » : on va sur l’île Rouzic pour y tirer les macareux moines. Triste exploit ! En 2 ans, la population de macareux tombe de 20 000 … à 2 000 seulement ! Des personnes amies des oiseaux s’en émeuvent et mènent une action. La chasse est alors interdite sur tout l’archipel. La LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) naît dans ces circonstances. L’île Rouzic deviendra alors en 1912 la première réserve naturelle … à titre privé, car la reconnaissance nationale ne viendra qu’en 1976.

Dans les années 20 et 30, après une longue traversée du désert qui a duré tout le 19ème siècle, les Fous de Bassan qui avaient jusque-là subi de nombreuses destructions sur toute la zone Atlantique Nord, reprennent de la plume de la bête. Les populations des îles anglo-saxonnes sont si dynamiques qu’elles débordent de leur aire de répartition habituelle. C’est donc naturellement qu’une trentaine de couples de Fous de Bassan, favorisés par le calme qui règne désormais sur l’île Rouzic, viennent s’y installer en 1939.


Pendant les premières années, l’augmentation du nombre d’oiseaux nicheurs a été plutôt lente (chez les espèces sociables, il faut souvent un nombre minimum d’oiseaux pour que s’enclenche une véritable stimulation de reproduction). Huit ans plus tard, en 1947, ils ne sont encore que 47 couples. Mais la croissance de la colonie est ensuite fulgurante :
1 600 en 1960,
3 000 en 1970,
4 100 en 1975,
8 200 en 1991,
9 250 en 1992,
11 444 en 1994
15 122 en 2000
16 745 en 2003
21 393 en 2009.

Potentiellement, l’île Rouzic pourrait accueillir trois fois plus d’oiseaux. Mais d’ici là, peut-être aura-t-elle essaimé ailleurs !

Le Fou de Bassan (1)

C’est en 1986 que je suis allé pour la seule et unique fois de ma vie observer les fous de bassan de l’île Rouzic, dans l’archipel des sept-îles au large de Perros-Guirec. J’en garde un souvenir magique et encore très vivace.

J’ai eu l’occasion d’y retourner pour la deuxième fois la semaine dernière, sachant par avance que le spectacle allait être encore plus grandiose. Car le nombre de couples de fous ne cesse d’augmenter au fil des années. L’an passé, ils étaient plus de 21 000 couples à se reproduire sur l’île, soit quatre fois plus que lors de ma première visite (je parlerai de l’évolution des effectifs dans un prochain article).

Une telle quantité d’oiseaux se remarque de très loin et la colonie est visible depuis le continent par temps clair (l’île est située à 8 km environ de Perros-Guirec). Une immense tache blanche couronne l’île Rouzic.

Le voyage en direction de l’île Rouzic se fait plusieurs fois par jour, lors de circuits organisés par les Vedettes de Perros-Guirec. Je m’attendais au pire, à un truc très touristique. Mais non, les deux personnes qui animent le voyage de leurs commentaires sont des gens très compétents et passionnants.

L’île se rapproche. Les premiers oiseaux apparaissent dans le ciel et c’est l’étonnement général, tant la quantité d’oiseaux est immense.

La plupart des fous sont sur l’île mais quelques groupes stationnent sur les amas rocheux qui dépassent de l’eau.


Les Fous survolent sans cesse le bateau, certains passant à moins d’une dizaine de mètres. Impressionnant, quand on sait la taille de l’oiseau (l’un des plus grands oiseaux de mer : 85 cm de long, 1,80 m d’envergure) ! Magique !

Hirondelles en souffrance

Un article proposé par Daniel.
Tout a commencé le 18 avril, un dimanche, quand j’ai trouvé sur le répondeur téléphonique le message de Jean-Marie.
Le message disait à peu près ceci :
“ Depuis quelque temps,  des hirondelles tournent autour de l’ancienne ferme de Jean, mon voisin, cherchant visiblement à regagner les nids qui se trouvent à l’intérieur et qui sont cette année inaccessibles parce que la porte doit demeurer fermée. Que peut-on faire pour remédier à cette situation ? ”

Pour bien comprendre, quelques précisions s’imposent. Jean est un ancien agriculteur, à la retraite depuis longtemps. Mais il avait  gardé jusqu’à l’an passé un joli troupeau d’une soixantaine de moutons. Une partie de l’étable avait été transformée en bergerie et la porte du bâtiment restait ouverte toute la journée. C’est que Jean, très attaché à la nature et à ses moutons, l’était tout autant à « ses » hirondelles ! Aujourd’hui, à 87 ans révolus,  il a dû se résigner à quitter ses moutons et  la bergerie s’est vidée de ses pensionnaires. Jean, ce qui le chagrine, c’est de ne pas savoir quoi faire pour cette petite colonie d’hirondelles alors qu’il ne peut plus à présent garder sa porte ouverte !

Dès le lendemain matin me voici donc avec Jean-Marie devant la ferme. Tout autour, les hirondelles sont présentes, difficiles à dénombrer tant elles sont nombreuses, vives, volant au raz des rues adjacentes et toujours revenant vers la façade qu’elles frôlent à toute allure.


Construit à la fin des années soixante, le bâtiment est tout en longueur. Au centre, la grange, avec un étage pour le stockage et, de part et d’autre, deux ailes latérales pour accueillir le bétail. En notre entrée, nous découvrons des murs et le sol maculés de fientes, visiblement laissés là par des oiseaux en vol. Sans doute que ces dernières années, la porte n’était pas ouverte à temps le matin et les oiseaux ont dû passer de longs moments avant de pouvoir sortir. Des nids sont accrochés aux poutres du plafond. Nous en comptons vingt-quatre en parfait état.

Une évidence s’impose immédiatement ; il suffirait de pratiquer une ouverture dans une des fenêtres existantes pour remédier au problème ; les dites fenêtres ne sont en réalité que de simples panneaux en résine translucide. Je propose à Jean de remplacer le panneau voisin de la porte par une planche en laissant un espace suffisant en partie supérieure. Les détails de construction sont rapidement évalués. Conscient que cette affaire ne va pas me prendre beaucoup de temps, je suggère que l’on ouvre (enfin !) la porte du bâtiment, en attendant que le panneau soit remplacé …

La porte est ouverte, nous nous écartons et là, spectacle étonnant, dans les quelques  secondes qui suivent (je crois rêver) toute la colonie, à la queue leu leu, se précipite à l’intérieur, remplissant tout l’espace dans un concert assourdissant; c’est un ballet continu d’ allées et venues d’un bout à l’autre de la grange ; les oiseaux se posent un temps sur les nids puis repartent de plus belle. Témoins incrédules, figés sur place, nous découvrons les reflets magnifiques des plumages ; leur beauté, la vivacité des vols, l’impossibilité de suivre leurs mouvements tant il y a d’oiseaux qui virevoltent dans si peu d’espace nous laissent émerveillés. Nous sommes le 19 avril ; arrivées avec le printemps, cela fait donc trois bonnes semaines que ces hirondelles attendent de pouvoir entrer là, après leur long parcours migratoire de milliers de kilomètres !

Deux heures plus tard, je suis de retour sur les lieux, la planche découpée et la visseuse en poche. Le ballet continue, les hirondelles entrent et sortent par la porte, les décibels n’ont pas faibli, mais dans la plupart des nids se trouvent des couples qui y demeurent de plus longs moments. Quelques minutes nous suffisent pour procéder au remplacement du panneau. Quand c’est fait, après un léger instant d’hésitation, nous décidons de refermer la porte.  Les quelques oiseaux qui étaient sur le point de sortir rebroussent chemin, reviennent aussitôt, volent sur place un instant, hésitent puis repartent. Une ou deux minutes se passent ainsi, le temps nous paraît long. Finalement, une hirondelle trouve l’ouverture pratiquée dans la fenêtre, suivie aussitôt par une autre, puis une troisième, les autres continuant à tourner dans la grange, et puis, le soulagement, un oiseau rentre par le même chemin, puis un second, puis s’ensuit un va-et-vient dans les deux sens ; la partie semble gagnée, du moins pour cet été.

Alors naissent les questions. Qu’ont-ils fait, ces oiseaux, pendant tout le temps qui a précédé, tous ces jours qui ont séparé leur arrivée sous nos climats de cette matinée mémorable ? Que ce serait-il passé si rien n’eût été entrepris ? Pourquoi sont-ils restés autour de cette ferme ? Est-ce simplement parce que, dans un très grand voisinage, il n’existe plus un seul abri (le bâtiment a été construit il y quarante ans à la place d’une très ancienne ferme, quand il restait encore dans le village une bonne dizaine d’exploitants en activité ; aujourd’hui, il n’en reste plus qu’un seul, installé en périphérie) ? Ou bien, les vraies raisons sont-elles ailleurs ? Ami ornithologue, qui d’aventure lit ceci, aurais tu par hasard tout ou partie de la réponse ?

Enfin, plus inquiétante, une question qui n’est plus de simple curiosité : dans quelques années, il est probable que ce bâtiment n’existera plus. Alors que faire pour que les lieux de nidifications ne disparaissent pas à tout jamais ? Preuve d’imagination ? Oui, mais avez-vous une idée ?

Le moineau friquet

Il semblerait que les effectifs de moineaux friquets diminuent un peu partout. Il est vrai que j’en vois un peu moins à chaque hiver. Les derniers mois, seuls quelques-uns ont fréquenté mon poste de nourrissage.


Par contre, ils semblent réapparaître comme par magie au printemps. Avec l’installation de nichoirs, j’ai réussi à fixer une petite colonie autour de la maison. Ce printemps semble bien démarrer pour eux, trois couples sont en train de visiter les nichoirs. Il faut dire que cette espèce est sociable et les moineaux friquets peuvent nicher en colonie, très près les uns des autres.

L’un des couples vient de s’installer dans un nichoir qui est juste devant la fenêtre de la cuisine. Voici quelques photos faites hier à travers la vitre.

La buse et le mulot

Il y a quinze jours, alors que j’étais camouflé dans mon affût dans l’attente d’un hypothétique milan noir qui n’a pas daigné montré le bout de son aile, une buse variable, au plumage clair très original, est venue se poser devant moi. Je pensais qu’elle était intéressée par les déchets de viande que j’avais mis pour le milan, mais visiblement non.

Et puis je me suis rendu compte qu’elle venait de capturer un mulot que je n’avais pas remarqué sur le moment. Elle ne l’a pas mangé sur place et l’a emporté. Sans doute ne se sentait-elle pas en sécurité en étant aussi près de mon affût.

En direct de la nature estonienne (2)

Nos amis Estoniens continuent de nous offrir en direct sur leur site des images extraordinaires de leurs sangliers, élans, phoques et rapaces. De plus, ils se livrent à de belles expériences. L’autre jour, le type qui est venu apporter de la nourriture en forêt est resté assis sur le site et a attendu que les sangliers s’approchent de lui. C’était un beau moment.


Mais le document le plus exceptionnel est sans doute l’accouplement sur le nid de cet immense rapace qu’est le pygargue à queue blanche. EN CLIQUANT ICI puis en allant cliquer, une fois la page affichée, sur See video – March 11, vous prendrez sans doute beaucoup de plaisir au spectacle (mais sans doute moins que les pygargues eux-mêmes !).


De belles images en perspective pour ce printemps avec la naissance puis l’élevage des jeunes en direct !

L’urubu à tête rouge

Un article proposé par Etincelle
Vous est-il déjà arrivé de voir une poule perchée sur un arbre ?
Si, si, ça arrive, et dans ces cas là, on se pose des questions …
Ai-je besoin de changer de lunettes ?
Ai-je trop bu ? (Quand même pas le sirop d’érable sur les pancakes du petit déjeuner !)
Suis-je dans un monde parallèle ?
Rien de tout ça, la preuve …

Pourtant, quand la poule prend son envol, il n’est plus question de gallinacé.
Comme par miracle, elle se transforme en un bel oiseau, considéré comme le plus grand baroudeur d’Amérique du nord, qui voyage « guidé par son nez ».

J’ai cité l’Urubu à tête rouge (Cathartes aura), en anglais turkey vulture, qui se traduit littéralement par « vautour dinde ».
Ce vautour de près de deux mètres d’envergure se rencontre dans tout le continent américain, du Canada à la Terre de feu.

Noir ou très foncé, avec le dessous des ailes clair, sa petite tête recouverte d’une peau rouge et fripée ne laisse aucun doute sur son identité.
En effet, comme beaucoup d’autres charognards, ces vautours n’ont pas de plumes sur la tête pour éviter la prolifération de bactéries où de parasites qui pourraient les contaminer alors qu’ils se nourrissent.
Par contre, contrairement à d’autres charognards, cet oiseau vole bas, à la recherche de cadavres, pour la simple et bonne raison qu’il possède le sens de l’odorat, ce qui est très rare dans le monde des oiseaux.
Qu’est-ce qui a bien pu attirer ce vautour, ici, près de cette route de l’extrême nord-ouest des Etats-Unis ?
Eh bien, une charogne bien sûr …

Le porc-épic fera un délicieux repas pour l’Urubu mais attention, le cadavre ne doit pas avoir traîné pendant trop longtemps car ce vautour ne peut pas consommer des charognes en état de décomposition avancée. Sa résistance aux toxines a ses limites.
Après un pareil festin, ce vautour est capable de rester 15 jours sans manger ni boire.
Laborieux à l’envol, l’Urubu à tête rouge est un planeur qui peut voler des heures sans battre une seule fois des ailes, en utilisant les thermiques. D’une bulle chaude à une autre, l’oiseau se déplace avec une dépense d’énergie minimale.

Même s’il n’a pas le joli col de fourrure blanche du vautour fauve de chez nous, l’urubu à tête rouge méritait bien un petit passage dans le blogadupdup, pour compléter la série d’articles du printemps dernier sur le vautour fauve et le vautour percnoptère.

Toujours aussi calme à la mangeoire

C’est en cliquant ici que l’on pourra consulter le dernier album photo que j’ai réalisé sur Picasa (mettre en position « diaporama », c’est bien plus agréable). Il est consacré aux oiseaux que j’ai photographiés au cours des derniers week-ends derrière la maison (dont la buse variable qui a récemment été à l’honneur de ce blog). C’est depuis un abri soigneusement camouflé dans un vieux thuya que toutes les photos de cet album ont été réalisées.


Habituellement, en fin d’hiver, les oiseaux se bousculent par centaines au poste de nourrissage. Mais cette année, c’est un peu la dèche ! Bien sûr, il y a eu un peu plus d’oiseaux pendant les épisodes neigeux et froids des dernières semaines. Mais sans plus !

Le poste de nourrissage est aussi peu animé en cette fin d’hiver qu’au mois de décembre. Quelques dizaines d’oiseaux seulement ! S’il n’y avait pas le tarin des aulnes (ici photographié juste au moment où la graine de tournesol explose sous la force du bec) dont les effectifs ont bien augmenté les dernières semaines, les mangeoires seraient bien mornes.

Et chez vous, qu’en est-il ?

En direct de la nature estonienne

Comme je l’ai annoncé dans mon dernier article, ce blog ne reprendra que le lundi 22 février.

En attendant, pour celles et ceux qui ne sont pas familiers de ce blog et qui le prendraient en cours de route, je rappelle qu’en cliquant ici on accède à un fabuleux site estonien (dont il est souvent question ici sur ce blog), qui permet d’observer en direct des animaux dans leur milieu. Pour accéder aux webcams, il faut aller dans la colonne de gauche et cliquer sur direct stream.

Vous avez ainsi accès à deux sites forestiers qui sont intéressants surtout la nuit et parfois dès la fin de l’après-midi (des projecteurs éclairent les deux sites en nocturne), en raison d’importantes bandes de sangliers. Voici par exemple deux images que j’ai « capturées » sur mon écran (c’est très facile avec la touche « Imp écr. Syst », il suffit ensuite d’aller coller l’image dans n’importe quel logiciel genre photoshop) :

Il arrive régulièrement que d’autres animaux passent devant la caméra en pleine journée ou à la tombée de la nuit. Ainsi ces chevreuils et ces élans :

Comme chaque hiver, un poste de nourrissage permet à des rapaces de venir se nourrir. Depuis quelques jours, la nourriture a été placée très près de la caméra (« Winter White-Tailed Eagle Camera ») et de superbes observations peuvent être faites en cours de journée, mettant en scène le grand corbeau, la pie bavarde, la corneille mantelée et cet énorme rapace qu’est le pygargue à queue blanche. Hier matin, trois pygargues étaient sur le site.


Bonnes observations !

Le retour de la buse

J’ai passé pas mal de temps pendant les vacances de Noël à me cailler les miches dans un petit affût en lisière de forêt, dans l’espoir de photographier la buse variable. Mais en vain. Il faut dire que si j’ai réalisé sans doute plus d’un millier de photos de buse à l’ère de l’argentique, les buses semblent me fuir depuis que je suis passé au numérique.

Samedi après-midi, j’ai tué deux lapins (ben oui, quoi, Dupdup est un méchant sanguinaire qui tue les deux ou trois lapins qu’il mange chaque année !). Le lendemain matin, j’ai mis les peaux et les ventrailles des deux lapins sur la pelouse derrière la maison, juste devant un petit abri camouflé sous un arbre (un affreux thuya, mais plutôt fonctionnel en tant qu’affût photographique). Quatre buses sont venues successivement dans l’après-midi. Voici quelques photos parmi la centaine réalisée ce jour-là.

Butor étoilé

Le butor étoilé on en rêve mais il ne reste bien souvent qu’un oiseau mythique. Je connais bon nombre d’ornithos qui n’ont pas encore eu la chance de l’apercevoir. Je ne l’ai vu qu’à quelques reprises dans ma vie. La dernière fois, c’était il y a plus de dix ans en Camargue. Il faut dire que cet oiseau mène une vie d’une discrétion extrême au milieu des grands massifs de roseaux.

Je m’étais fait à l’idée de ne jamais apercevoir l’ombre de son bec dans la vallée de l’Ognon. Mais c’était sans compter sur l’oeil aiguisé de Céline, l’une de mes collègues (les femmes, on le sait, rien ne leur échappe, elles voient tout !). Il était environ 16H15 cet après-midi quand elle a vu un butor étoilé arriver au vol et se poser en bordure de la rivière. Appelé aussitôt par Céline,  je suis arrivé juste au moment où l’oiseau s’est mis à marcher et est venu tranquillement dans notre direction à moins d’une dizaine de mètres des fenêtres du bureau. Il est resté immobile derrière un petit talus, invisible pendant quelques minutes. Puis il a repris sa marche, a traversé une petite zone d’herbe en s’éloignant de nous et s’est installé dans les roseaux en bordure d’un petit ruisseau. Il y a eu ensuite quelques observations furtives, on voyait de temps en temps l’oiseau bouger et se déplacer dans les roseaux. Dix minutes plus tard, il partait au vol …

Céline, Joëlle, Christiane, Régis et moi avons assisté (en totalité ou en partie) à cette scène. Un grand moment d’émotion ! L’une de mes plus belles observations de ma vie d’ornitho !

La photo réalisée, sans téléobjectif, est extrêmement mauvaise. Aussi, une fois n’est pas coutume, j’utiliserai pour illustrer cet article une photo de cet oiseau prise sur le net, sur ce site.

Le tétras sombre

Un article proposé par Etincelle
Quelle bonne idée que d’avoir cheminé, en ce mois de mai 2008, sur le « 4th of July » Trail, le seul sentier non enneigé de toute la Chaîne des Cascades.
Il faut dire que la quantité de neige tombée ici cet hiver, est à faire pâlir de jalousie les adeptes du ski dans les Alpes.
Les cols routiers ouverts (deux seulement) ont encore des murs de neige de 6 ou 7 mètres de haut de chaque côté de la route.
Nous sommes au nord-ouest des Etats-Unis (Etat de Washington), dans une région montagneuse sauvage où la faune est nombreuse et facilement observable.
Mais revenons à notre sentier sans neige, qui se révèlera être lui aussi recouvert d’une épaisse couche de neige, après seulement deux heures de montée.
Deux heures malgré tout suffisantes pour faire une rencontre inoubliable.
Pas trop rassurée à l’idée d’un nez à nez surprise avec un ours, qui pourrait être attiré par l’odeur du pique-nique que je transporte dans mon sac à dos, je tends l’oreille.
Un bruit bizarre se fait entendre. Un peu comme un bruit de ventriloque.
C’est alors qu’un bout de queue en éventail apparait derrière un rocher.


Oh ! Quel bel oiseau !
Il s’agit d’un tétras sombre mâle (Dendragapus obscurus), blue grouse en anglais.
En pleine parade nuptiale, perché sur un rocher, il dresse sa queue en éventail et hérisse des plumes d’un blanc pur, situées sur le côté de son cou, qui laissent apparaître un sac dilaté, de couleur jaune-orangé… Une marguerite en guise de collier.
Tout ça pour attirer le regard d’une dame !
Messieurs, prenez-en de la graine !


Et ça marche …
La femelle, beaucoup plus discrète que le mâle, n’est pas dénuée de charme pour autant.


Avec son sourcil maquillé d’orange, sa délicate bavette sous le cou et l’arrangement harmonieux des couleurs de ses plumes, pas de doute, elle doit être tout à fait séduisante pour l’original oiseau à la marguerite.


Nous aussi, en France, nous avons nos tétras, mais celui-ci, nous ne le verrons ni dans le Jura, ni dans les Alpes ou les Pyrénées car il ne vit que dans les montagnes de l’ouest du continent nord-américain.
Dès que la neige commence à fondre dans les hautes forêts de conifères, le mâle entame ses appels pour attirer les femelles. Ce son résonnant comme un fredonnement dans la tête pour qui se tient à faible distance de l’oiseau, est si grave que seule une partie est audible pour l’oreille humaine. Ce cri est un des signes les plus précoces du printemps.
Le Tétras sombre mâle est à peu près de la taille d’une poule (environ 50 cm de longueur). La femelle est légèrement plus petite.
Ils se nourrissent de baies, de feuilles, de bourgeons, de graines, de fleurs …
Des végétariens ?
Que nenni, il leur arrive de croquer une sauterelle ou deux au passage, notamment la femelle pendant la saison de reproduction.
Durant la saison hivernale, cette alimentation se réduit aux seules aiguilles de conifères, ce qui conduit l’oiseau à passer une bonne partie de son temps sur les branches des arbres. Cette habitude a inspiré le choix de son nom, Dendragapus, qui veut dire « ami des arbres » en grec.
Comme tous les autres tétras, le tétras sombre est recherché par les chasseurs.
Comment peut-on appuyer sur la gâchette et tuer un animal aussi fabuleux ?

L’aigrette garzette (1)

Un peu la flemme d’écrire aujourd’hui !

Alors, juste quelques photos d’une scène rapide qui s’est déroulée devant mes yeux en octobre dernier en Camargue : deux aigrettes garzettes ont quitté leur petit groupe pour venir pêcher juste devant moi avant de retourner à leur toilette.

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En direct du monde des oiseaux (2)

Au printemps dernier, beaucoup d’entre vous ont suivi en direct, grâce au site internet estonien looduskalender la nidification du pygargue à queue blanche, de l’aigle pomarin et la tentative de nidification de la cigogne noire (en cliquant sur les mots en couleur, on peut revoir les meilleures scènes et suivre, en différé, l’élevage des jeunes). Il y eut de grands moments ! Et j’ai pris un vif plaisir à suivre le cycle de reproduction de ces oiseaux en direct.

isaslind-ootab_0.preview(image extraite du site de looduskalender)

En retournant sur le site internet, je me suis rendu compte que l’hiver dernier, les webcams avaient été branchées sur deux sites de nourrissage pour pygargue et pour sangliers. En cliquant sur les mots, vous accéderez aux meilleures scènes de cet hiver-là et vous y découvrirez aussi de beaux moments avec le renard ou le chevreuil.

Cet hiver, les webcams sont également placées sur deux sites différents mais les images du site internet sont accolées l’une à l’autre et leur taille s’en trouve donc réduite (cliquer ici). J’aime moins cette présentation. Une fois que vous êtes sur la page qui donne en différé les meilleures scènes, vous pouvez cliquer dans la colonne de droite sur « direct stream » dans la rubrique « winter white-tailed eagle camera », ce qui vous permet d’accéder au direct. Pour l’instant, ce n’est pas très intéressant. Mais l’hiver commence seulement.

Il me tarde de savoir quelles seront les espèces dont nous pourrons suivre la reproduction en direct au printemps prochain.

Flamants : la vie en rose ? (2)

Deuxième petite incursion dans la vie du flamant rose en Camargue (voir ici le premier article).

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J’ai passé beaucoup de temps à les observer cet automne et, tout comme pour les canards dont j’avais déjà noté la tendance à passer un temps fou à faire leur toilette (voir l’article), le flamant rose passe lui aussi une bonne partie de son temps au repos à se gratter ou à se lisser les plumes.

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Il arrive parfois, mais plus rarement, que le flamant se couche dans l’eau, s’ébroue tel un canard puis se relève avec force éclaboussures avant d’évacuer l’eau de son plumage en battant des ailes.

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La marche n’arrête pas la toilette.

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Le vol non plus !

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Oiseaux de Bretagne (4)

Petite ballade cet été dans la région sur la plage de Landéda, à l’embouchure de l’aber Wrac’h, un secteur que j’aime beaucoup. La mer était en train de se retirer.

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Des cris de sternes caugek (« kirriuk, kirriuk… ») ont vite attiré mon attention (pas étonnant, elle n’arrêtent pas de cauger !).

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La mer qui se retirait laissait place à des petites zones d’eau peu profondes où les poissons commençaient à être bien visibles depuis le ciel. Situation que les sternes caugeks mettaient à profit pour en capturer quelques-uns.

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Je connaissais bien cet oiseau pour l’avoir vu en plumage nuptial par centaines en Camargue et surtout dans mon havre nordique de l’île Texel.  Mais là, nous n’étions plus au printemps et le front s’éclaircissait, laissant place à une belle tâche blanche.

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La période de nidification était finie. Pourtant, l’une des sternes, est repartie en emportant une algue. Pour en faire quoi ?

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Je ne ramène que quelques photos de cette petite séance, car beaucoup d’entre elles se sont avérées floues (avec mon cerveau déjà lent de quinquagénaire, il me faut du temps pour découvrir toutes les possibilités techniques de l’appareil photo). Parmi les mauvaises photos, un document : la sterne caugek juste au moment de la plongée.

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Oui, je sais, c’est mauvais (et encore, j’avais pas bu de Britt) mais au moins ça va me faire une bonne occasion de retourner en Bretagne pour y réaliser quelques photos un peu plus correctes. Yves, tu peux déjà préparer les  bières !