LE COIN DU JARDINIER (15)
J’ai toujours aimé cultiver des légumes aux formes et aux couleurs variées. Impossible pour moi de me cantonner aux tomates rouges, aux potirons orange ou aux carottes oranges. C’est plus fort que moi, ce n’est pas dans ma nature, j’aime trop la diversité. Et comme il fut un temps, il y a quelques années, où l’on me volait (me « carottait ») mes légumes les plus classiques mais qu’on dédaignait mes belles tomates jaunes et mes beaux potirons bleus, ce fut une raison de plus pour continuer à planter des trucs bizarres.
Ainsi, cette année, presque toutes les variétés de carottes que j’ai cultivées étaient claires, pour la plupart blanches ou jaunes. En cultivant de telles variétés, je ne fais que renouer avec la tradition car pendant très longtemps les gens n’ont mangé que des carottes blanches. La carotte rouge existait cependant déjà en Syrie au 4ème siècle, elle a été introduite beaucoup plus tard par les arabes en Andalousie mais elle n’était pas assez charnue pour concurrencer nos grosses carottes blanches.
Au cours des derniers siècles, une variété orange apparue en Hollande a été à l’origine de l’obtention de nombreuses variétés très colorées. Les carottes oranges se sont alors progressivement imposées, reléguant les variétés traditionnelles dans l’oubli le plus complet. Dommage, car les variétés jaunes et blanches, par leur qualité gustative et leur rendement, peuvent largement rivaliser avec leurs modernes cousines !
Comme je laisse mes carottes en terre au champ la plus grande partie de l’hiver, je vais les récolter au fur et à mesure des besoins. Ainsi, quelques variétés récoltées ce matin, dont « la jaune du Doubs » (à gauche) et « la blanche de Küttingen » (à droite) :
Aussitôt récoltées, aussitôt servies à table, pour le plus grand plaisir des yeux et des papilles !
Si ce type de variétés originales vous intéresse, vous pouvez vous renseigner auprès de l’association Kokopelli ou auprès des Graines Baumaux.