LE COIN DU JARDINIER (37)
Il m’arrive rarement de reprendre l’un de mes anciens articles. Mais comme je ne maîtrisais pas encore complètement la culture des endives à l’époque du premier article et que celles-ci sont de plus en plus belles au fil des années (dis, Dupdup, ça va du côté des chevilles ?), voici quelques éléments nouveaux à apporter au sujet de cet étonnant légume.
J’ai d’abord remarqué que l’on pouvait repiquer les endives en terre en fin de printemps. Lorsqu’on éclaircit les endives (qui sont toujours semées trop serrées), on peut repiquer dans une autre partie du jardin les petits pieds qu’on a enlevés plutôt que de les jeter sur le tas de compost. Elles reprendront facilement si on a pris soin de les repiquer par temps pluvieux (c’est un point très important car sinon elles s’étiolent facilement en plein soleil).
Deuxième point : il est vraiment dommage que les gens repiquent toutes leurs endives en même temps. On peut aisément les garder en tas en cave bien froide et ne les repiquer en terre dans des récipients à l’obscurité que de manière échelonnée, ce qui permet d’avoir en permanence des endives à plusieurs stades de développement.
Je mets en terre mes endives tous les dix jours environ, ce qui m’assure une production très régulière de la fin de l’automne jusqu’au printemps et je n’en repique que très peu à la fois, généralement six ou sept racines seulement installées dans des petits seaux. Les petits seaux sont recouverts d’autres petits sceaux pour que les endives soient encore plus à l’obscurité. Petit avantage supplémentaire : quand on est invité à déjeuner chez des amis, quoi de plus original que d’amener avec soi un petit seau d’endives (en plus de la bouteille réglementaire, cela va de soi …).
Troisième point : les variétés dites « sans terre de couverture » (c’est en général écrit sur le paquet de graines) sont plus avantageuses, on peut se contenter de faire affleurer la terre juste au niveau du collet de la plante, ce qui donne des endives plus saines, plus propres aussi, et qui s’abîment moins (l’erreur qui est faite le plus souvent est l’utilisation d’une terre trop humide qui fait pourrir les plantes, cela a été un très gros problème pour moi- enfin, pour mes endives – l’an passé).
Quatrième élément nouveau pour moi : les racines gèlent difficilement en pleine terre. J’ai arraché un premier tiers de ma production fin octobre avant les premières gelées et j’ai pris le risque de laisser les autres en plein champ. Surprise : le 20 décembre, alors qu’il avait fait moins 8°C sur le secteur, le deuxième tiers que j’ai arraché était intact. J’ai arraché le dernier tiers ce samedi 2 janvier, les plants n’avaient pas souffert alors que nous avions traversé une nouvelle période froide avec une bise glaciale. Le fait de les arracher tardivement évite ainsi le dessèchement qui se produit inévitablement en cave lorsqu’on les met en tas dans l’attente du repiquage (j’ai encore des progrès à faire quant au mode de conservation en cave avant repiquage, il faudra que je me livre les années prochaines à de petites expériences à ce sujet).
Cinquième élément : on peut utiliser de la simple terre de jardin, de préférence assez légère, et se passer de terreau. Les conseils d’utilisation de terreau sont bien évidemment proférés pas les vendeurs de terreau. Mais je suis plus terre à terre…
Enfin, le plus important pour moi : la culture hivernale des endives permet de faire du jardin chez soi en plein hiver et c’est un vrai plaisir que de garder ce contact avec la terre.