Des laitues tout l’hiver, oui, mais en serre !

J’ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog de la manière de consommer des salades de son jardin tous les jours de l’année.

L’hiver n’est pas la saison la plus facile pour les cultiver.

Nos Anciens savaient qu’entre les dernières laitues de l’automne …


… et les premières laitues du printemps …

… la seule solution consistait à cultiver des chicorées, beaucoup plus résistantes au froid et au gel.


On semait des scaroles pour la consommation de fin d’automne, des cornets (de Bordeaux ou d’Anjou) pour celle de début d’hiver et des chicorées sauvages (Pain de sucre) ou italiennes (trévise, rouge de Véronne …) pour le plein hiver (qui s’ajoutent aux endives cultivées en cave).


Mais la plupart des jardiniers d’aujourd’hui ignorent ce que sont les chicorées et quels avantages elles apportent en assurant une production même en hiver.

J’ai déjà parlé plusieurs fois des chicorées sur ce blog.

Cet article a pour but de dire que la culture des laitues (plus tendres et plus neutres au goût que les chicorées, ce qui explique sans doute que ces dernières ont disparu de la circulation) est tout de même possible, pour peu qu’on possède une serre. Les hivers sont devenus tellement doux que la culture des laitues sous serre, qui était difficile autrefois en Franche-Comté, est désormais possible. Je me livre depuis quelques années à de nombreux essais et j’ai remarqué que toutes les variétés de laitues se prêtent à la culture hivernale en situation abritée. En les repiquant en octobre et novembre, on est assuré d’une production pour janvier, février, mars, avril et mai.


Et en plus, les laitues sous serre peuvent se cultiver en hiver en association avec des herbes pouvant servir d’assaisonnement, notamment la roquette et les moutardes asiatiques.


Oui, je sais, quand on est jardinier on n’a pas forcément une serre. Et je m’étais dit que je ne ferais des articles que pour les jardiniers les plus nombreux, c’est à dire ceux qui cultivent en pleine terre. Mais avoir une serre, c’est aussi le rêve de la plupart des jardiniers, alors qui sait si vous aussi un jour … !

Courges et potirons : et s’il n’en restait qu’un seul … ?

Ce soir, j’ai cuisiné une courge cueillie il y a tout juste un an. Et c’est la première fois que je consomme un fruit aussi vieux !


J’ai été scotché par le fait que cette variété garde intactes toutes ses qualités gustatives après un temps si long.

Il s’agit – vous l’avez sans doute reconnue – de la musquée de Provence.

J’ai cultivé dans ma vie de jardinier environ 80 variétés appartenant à cette grande famille de cucurbitacées que sont les courges et les potirons. Mais en vieillissant, je commence à réduire la voilure : mon train de vie jardinier est donc en train de baisser. C’est un véritable choix : je choisis d’entrer en décroissance volontaire avant de subir plus tard la décroissance forcée (qui, de toute façon, arrivera elle aussi, mais chaque chose en son temps !). Par exemple, je ne cultive plus que 3 ou 4 variétés de courges/potirons.
Et quand il n’en restera qu’une, ce sera donc forcément celle-là : la Musquée de Provence (dont je produis d’ailleurs les graines, sélectionnées au fil des années).

Et vous, c’est quoi votre variété préférée ?

Pommes de terre en expérimentation

Comme je l’ai déjà dit dans plusieurs articles, il ne faut plus tenir compte des dates habituelles de semis et de plantations, les changements climatiques sont venus bouleverser tout ça.

Exemple des pommes de terre : fin mai, on peut être sur le point de consommer ses premières « patates nouvelles » (ce qui est le cas de mon frère) …


… mais on peut aussi ne pas les avoir encore plantées (ce qui est mon cas).


Si le sujet de l’expérimentation au jardin intéresse certains d’entre vous, vous pouvez acheter une petite clayette de tubercules à planter (on en trouve encore en magasin), les garder chez vous (dans un endroit frais et un peu éclairé), en planter un tiers en juin, un tiers en juillet et le dernier tiers en août (voire même au début septembre).

Jusqu’à présent, toute plantation aussi tardive était vouée à l’échec mais je peux vous certifier (après cinq années d’expérimentation, à l’initiative notamment de mon frère) que beaucoup de choses impossibles à réaliser jusqu’à présent deviennent désormais possibles.

Certains d’entre vous ont envie d’essayer (ne serait-ce que quelques plants) ?

Variétés anciennes de fruits à floraison tardive

Cette année, beaucoup de gens se plaignent du peu de fruits sur les arbres, en raison d’un gel qui a eu lieu le 23 avril.

Quand j’étais gamin, les pommiers, pour la plupart, ne fleurissaient pas avant la fin avril. Et certaines variétés anciennes, ne fleurissaient qu’en mai. Cela leur permettait d’échapper au gel.

Aujourd’hui, les changements climatiques se caractérisent notamment par des hivers doux et une quasi absence de gel en fin d’hiver (une seule journée de gel cette année en février, en mars et en avril). Alors, les arbres fruitiers démarrent tôt, beaucoup trop tôt. Et lorsque survient un gel dans la deuxième quinzaine d’avril (ce qui était, il y a peu de temps encore, habituel en Franche-Comté), ça fait des dégâts.

Ce matin, je me rends compte que certaines de mes variétés, toutes anciennes, se mettent seulement à fleurir. Elles devraient donc avoir une belle quantité de fruits à l’automne.


Et si on en revenait aux variétés anciennes ?

Ma serre au fil des saisons (1)

Il y a longtemps que j’ai envie de parler de la culture sous serre. Et je profite de l’installation de ma nouvelle bâche (qui avait été détruite par la tempête) pour commencer une nouvelle série d’articles.


C’est en hiver que la serre est la plus précieuse car elle permet de consommer facilement des légumes frais pendant toute la mauvaise saison.

Tous les ans, j’ai l’habitude de remplir la serre en fin d’automne de plants de salades, pour une consommation qui aura lieu en janvier, février et mars. Cette année, comme la serre est restée pendant deux mois sans bâche, la croissance des salades s’est arrêtée et la production a été décalée sur mars, avril et sans doute mai.

Avec 200 plants de salades mis ainsi chaque hiver, j’ai de quoi alimenter les proches (actuellement 4 personnes qui viennent se servir à volonté).


Cinq variétés de laitues y sont principalement cultivées :

– la laitue Roxy


– la laitue Kamikaze


– la laitue Sierra (très proche de la Kamikaze)


– la cressonnette du Maroc


– la merveille brune d’hiver.


La serre est utilisée en hiver presque exclusivement pour la culture des laitues mais il y a aussi de la roquette et de la moutarde asiatique (pour agrémenter les salades) …

… un peu de persil et des radis semés en fin d’hiver …

… et bien entendu quelques jeunes semis de laitues qui seront vite transplantés en pleine terre (certains des semis sont protégés par des cagettes en plastique pour éviter qu’ils ne soient détruits par les chats du quartier, qui adorent venir dans la serre).


La prochaine fois je vous parlerai des différents types de serre.

Artichauts au chaud !

Le temps a été beaucoup trop doux pour un début d’hiver.

La grive draine chante depuis début décembre, le pic épeiche tambourine depuis une dizaine de jours, la mésange bleue visite déjà les nichoirs, les bourgeons des cassissiers sont déjà gonflés et au jardin les plantes ne connaissent pas le repos hivernal habituel. Exemple de l’artichaut dont les feuilles ont grossi les dernières semaines.


Mais ici, dans l’Est de la France, on n’est pas en Bretagne et l’artichaut peut difficilement passer l’hiver en pleine terre sans protection (même s’il supporte facilement les petites gelées). Alors, comme le froid (léger tout de même, de l’ordre de -5°C)  s’annonce pour au moins les 10 jours qui viennent, j’ai utilisé aujourd’hui une technique que j’ai déjà pratiquée et qui est celle de mon frère Claude.

Etape 1 – Rabattre la plante avec un sécateur à 15-20 cm au-dessus du sol.


Etape 2 – Utiliser de vieux pneus pour mettre autour de l’artichaut (deux pneus suffisent, un seul même si le plan est petit).


Etape 3 – Garnir l’intérieur avec de la paille.


C’est une bonne méthode, mais qui demande de la vigilance : on enlève la paille dès que la période de froid est finie (sinon risque de pourriture) et on regarnit de paille dès qu’une nouvelle période froide arrive. Et attention aux campagnols terrestres qui peuvent trouver sous votre protection de paille un excellent abri ! (mais je n’en ai pas dans mon jardin).

Cet article était une illustration du proverbe franc-comtois (d’autant plus véridique que je l’invente à l’instant) : « Archi froid au froid ? artichauts au chaud ! » (phrase à la sonorité musicale qui aurait pu inspirer le clarinettiste Artie Shaw si celui-ci n’avait pas eu la mauvaise idée de mourir il y a vingt ans !).

Comme je me suis lancé depuis quelques années dans l’expérimentation de cultures hivernales auxquelles on ne pense pas forcément, mon prochain article sur le jardin sera consacré à la culture hivernale des petits pois et des choux … enfin, si ceux-ci sont toujours vivants à la fin de l’hiver !

L’exotisme au jardin

Le jardin de Christiane et Didier est l’un des plus beaux jardins que je connaisse. C’est l’un des rares lieux où la terre regorge encore de légumes en plein mois de janvier et de février, ce qui est devenu très rare (auparavant, c’était la règle car il fallait bien se nourrir de ses propres produits toute l’année). Nul besoin donc de vous préciser qu’on pratique là un mode de jardinage « à l’ancienne », loin des modes permacoles modernes.

J’ai le projet de faire une série d’articles sur leur jardin (quatre articles, un par saison). Mais en attendant, pour vous donner un peu l’eau à la bouche, voici quelques images que j’ai faites chez eux cet après-midi (entre quelques verres de bières, de blanc et de rouge, j’ai réussi quand même à faire quelques photos) et qui sont consacrées à des plantes exotiques qu’on n’imagine pas forcément cultiver ici en Franche-Comté :

Une petite production de coton faite en pleine terre …


… des feuilles de tabac dont certaines ont déjà été confectionnées en cigares …


Et surtout, une plante d’intérieur (enfin, sous nos latitudes) dont je vous laisse deviner le nom.

Légumes de la mi-novembre

L’automne n’a sans doute jamais été aussi doux (pas encore un seul matin de gel, ce qui est étonnant pour ma région). A la mi-novembre, les gens sortent encore leur tondeuse, les prés sont d’un vert pétant comme pour au mois d’avril, et les jardins ont encore des légumes qui habituellement dépassent rarement le 15 octobre.
Ma cueillette d’avant-hier, 16 novembre.

Tout ça est, bien évidemment, bon à prendre. Mais que c’est inquiétant !

Le paillage au jardin : oui mais …

Malgré un début d’année très sec, la saison au jardin s’annonce plutôt bien (« exceptionnelle » disent même les jardiniers de mon entourage, mais il faut rester prudent dans les prévisions, la sécheresse et la canicule peuvent ruiner bien des espoirs, tout est très fragile et provisoire dans la situation actuelle).

Année après année, les jardiniers de notre jardin partagé (on est une dizaine à faire du jardin dans le même lieu, 29 lignes de 65 m de long) sont tous devenus adeptes du travail de la terre. Les autres, ceux qui pensaient qu’il suffisait de semer puis de regarder pousser les légumes ont tous déserté les lieux. De fait, le jardin cette année, malgré les aléas météo excessifs, a de la gueule ! Voir les photos des deux bouts du jardin, faites ce soir.

Dans ce nouvel article consacré au jardin, je voudrais reparler du paillage permanent de la terre, même si je connais de moins en moins de personnes qui pratiquent cette méthode (je vois surtout des gens qui arrêtent cette pratique). On en parle souvent comme étant quelque chose de nouveau, or le fait de pailler est une méthode utilisée par les jardiniers depuis des siècles (mais évidemment moins qu’aujourd’hui, on ne l’utilisait qu’en cas de fortes chaleurs et sans doute que nos Anciens, s’ils vivaient aujourd’hui, l’utiliseraient un peu plus). Quand je dis « paillage », ce n’est pas nécessairement avec de la paille (cela peut-être toutes sortes de végétaux verts ou secs  : tonte de gazon, BRF, foin, épluchures …) mais « paillage » est le mot consacré, je l’utiliserai donc souvent dans cet article.

Je pense que le principe n° 1 du jardinage n’est pas la couverture du sol mais le fait d’avoir absolument un sol meuble et aéré (pour que les racines progressent vite et pour que la circulation de l’humidité soit rapide). Peu importe comment on y arrive. Si on peut avoir un sol meuble par le simple travail de la terre, bravo ! Et si on peut l’obtenir par le paillage (ce que je ne sais pas faire), bravo aussi, mais c’est plus compliqué tout de même et peu de personnes y arrivent vraiment (je me souviens que lors d’une visite d’un jardin permacole dans lequel il y avait une production très faible de légumes, j’étais allé discrètement regarder sous le paillis, c’était dur comme du béton). Pailler ne signifie pas forcément avoir un sol meuble, loin de là !

Je l’ai déjà dit à plusieurs reprises sur ce blog : alors que les changements climatiques nous obligent à nous adapter en permanence (une année trop chaude et sèche, une autre trop pluvieuse …), on cherche à nous enfermer dans une méthode de jardinage unique, celle en dehors de laquelle il n’y aurait point de salut. Et le paillage serait la solution à tous les maux du jardinier.

Oui mais …

1 – Première remarque : L’argument « biodiversité des adeptes du paillage » ne tient pas. Ceux qui pratiquent cette méthode utilisent leur gazon pour couvrir le sol de leur potager alors qu’ils pourraient laisser leur pelouse aux sauterelles et aux grillons. Ils broient les végétaux de leur haie au lieu de laisser celle-ci aux oiseaux. Combien d’orvets, de couleuvres, d’escargots de Bourgogne, de carabes, …  reste-t-il dans ce type de jardin ? J’ai un ami qui est arboriculteur en Belgique (Cédrock, et qui intervient de temps en temps sur ce blog) et qui plante chaque hiver des milliers d’arbres fruitiers. Il tient un discours que j’aime bien et dit facilement aux gens un truc du genre « si votre objectif principal est la biodiversité, ne faites pas un verger, plantez plutôt des buissons, laissez votre terrain en friche. Plantez un verger avant tout pour la production de fruits et évidemment ça servira aussi un peu à quelques espèces … ». Pour le jardin c’est un peu la même chose, la biodiversité, à l’échelle d’un terrain dont on dispose, ça se gère de plein de manières différentes et, dans tous les cas de figure, la partie potagère ne sera jamais la partie de votre espace la plus riche en biodiversité, gèrez plutôt les à-côtés du jardin (friche, grandes herbes, tas de branchages …) et faites du mieux que possible malgré tout pour la partie potagère.

2 – Dans certaines régions comme la Franche-Comté, les terres sont froides au printemps et se réchauffent lentement. Le paillage retarde encore le réchauffement du sol et la production de légumes n’en sera que plus tardive. Dans ces régions-là (et sans doute toute la moitié nord de la France + toutes les zones montagneuses de la moitié sud), le paillage ne peut-être qu’occasionnel et surtout pas permanent.

3 – Il est impossible de pailler un sol de type « terre battante », la terre devient très vite dure comme du ciment et les légumes vont s’étioler, faute de pouvoir se développer harmonieusement (exemple du sol limono-sablo-agileux que j’ai dans mon jardin et qui doit être travaillé constamment).

4 – Les végétaux (verts ou secs) que l’on met sur le sol pour effectuer le paillage consomment de l’azote en se décomposant (avant de le restituer plus tard). Les sols qui ont ce type de couverture sont donc bien souvent carencés en azote et les légumes auront bien souvent des feuilles qui tirent sur le jaune. Il faut souvent plusieurs années (le temps que le roulement entre matière organique fraîche et éléments nutritifs disponibles se fasse) pour arriver à un équilibre. Tous ceux qui se mettent à pailler ne savent pas qu’ils devront passer par des années difficiles (sol carencé en azote) avant de voir le résultat de leur action.

5 – Lorsqu’il ne pleut que quelques mm d’eau (ce qui est souvent le cas) le paillage empêche la pluie d’atteindre le sol, alors que dans un sol nu, bien travaillé, la moindre goutte d’eau sert à humidifier le sol. Et si, malgré le paillage, la pluie pénètre jusqu’au sol, celui-ci est effectivement maintenu humide grâce au paillage, c’est un avantage certain mais c’est aussi un très gros inconvénient : les racines vont alors rester en surface alors qu’au contraire la plante doit souffrir, aller chercher l’humidité en profondeur et développer un système racinaire qui lui permettra ensuite de résister à la sécheresse. Les jardiniers qui utilisent le paillage en sont réduits au final à utiliser bien plus d’eau qu’un autre jardinier (c’est pourtant l’inverse de l’objectif à atteindre) car les plantes qui n’ont pas de système racinaire bien développé ont besoin qu’on leur apporte de l’eau.

6 – Le paillage limite considérablement l’accès de la plante aux éléments nutritifs du sol. Je m’explique. Le volume des racines, c’est grosso modo une sphère. Le volume d’une sphère évolue au cube, c’est à dire que si l’on double le diamètre de la sphère, le volume est multiplié par 8. Un système racinaire qui a seulement 30 cm de diamètre (parce qu’on maintient l’humidité en surface grâce au paillage) bénéficie d’un certain volume de terre. Celui qui a 60 cm de diamètre (parce qu’il doit aller chercher l’humidité en profondeur) bénéficie d’un volume de terre 8 fois supérieur, c’est à dire qu’il puise dans le sol 8 fois plus d’éléments indispensables à sa croissance (azote, acide phosphorique, potasse … les fameux NPK) mais aussi 8 fois plus d’éléments lui permettant d’être en bonne santé et de lutter contre les maladies (minéraux, oligoéléments …). Personne ne parle de cela, aucun écrit sur le sujet, c’est pourtant évident, non !?!

7 – Le paillage favorise le développement inconsidéré des limaces. Un excès de limaces est inconstestablement un signe de déséquilibre du jardin.

8 – Le paillage, en maintenant une certaine humidité en surface, favorise toutes les maladies cryptogamiques, les deux principales étant le mildiou et l’oïdium.

9 – Contrairement à tout ce qui peut être dit, la technique du paillage et de son entretien prend beaucoup plus de temps que le simple travail de la terre à la serfouette. D’ailleurs, tous ceux qui pratiquent le paillage permanent du jardin, dépensent tellement d’énergie à cela qu’ils n’arrivent jamais à faire un jardin de taille normale, c’est toujours riquiqui, d’une taille insuffisante pour subvenir aux besoins d’une famille. Et le paillage n’empêche pas vraiment les « mauvaises herbes » de pousser (d’ailleurs dans les vidéos sur le paillage, on nous explique qu’on garde les herbes adventices … sauf que sur les images on voit toujours ces plantes adventices au stade « jeune », jamais au stade « graines », ce qui veut dire qu’en fait on a arraché les plantes au fur et à mesure de leur croissance, on n’a gardé les jeunes « mauvaises herbes » que pour le decorum de la vidéo).

10 – Les végétaux qui servent à pailler, on les prend où ? Evidemment si c’est pour avoir un jardin de 10m2, oui on peut, mais si on a un jardin de taille moyenne (ne serait-ce qu’1 ou 2 ares) on fait comment ?

11 – Le paillage empêcherait le travail fastidieux de la terre, c’est ce qui est écrit partout. Je ne comprends pas cet argument. Tous les jardiniers que je connais travaillent leur terre par plaisir et aucun ne considère le jardinage comme un travail. Les jardiniers qui trouvent que désherbage et travail de la terre sont fastidieux ont intérêt à vite changer de métier et à retourner devant leur écran (en mettant en fond d’écran une belle photo de jardin d’autrefois).

Je ne voudrais pas que mon texte sur le paillage soit considéré comme un plaidoyer anti-permaculture. Je suis à fond « anti-permaculture » mais si je suis contre cette « escroquerie des temps modernes », c’est pour bien d’autres raisons (des raisons de fond) bien plus importantes que le simple problème du paillage et sans doute que j’en parlerai un jour. Et surtout il faut bien comprendre que je fais le distinguo entre le paillage occasionnel du sol (que l’on pratique en été en période extrême – à partir d’août surtout – et qui a beaucoup d’avantages) et la couverture permanente du sol qui possède tellement d’inconvénients qu’elle ne peut être considérée comme la panacée universelle qu’on essaie de nous vendre à tous prix dans les livres d’aujourd’hui.

Alors, revenons à nos Anciens, paillons notre sol lorsque les conditions météos deviennent trop dures mais jamais avant le plein été, il faut toujours attendre d’avoir des plantes aux racines fortement développées. Cette méthode de paillage, uniquement lorsque cela devient nécessaire, est quelque chose d’efficace (on paille, on arrose abondamment et on ne touche plus à rien pendant plusieurs semaines).

Le problème avec le paillage permanent, c’est que l’on donne cette méthode en pâture à de jeunes jardiniers en herbe qui ne connaissent rien au cycle du carbone, aux types de terre, à la physiologie des plantes, aux maladies cryptogamiques … et qui se cassent le nez assez vite sur cette méthode (parce qu’ils ne savent rien des inconvénients cités ci-dessus). Alors, plutôt que de se pencher sur d’autres méthodes possibles, un jour ils arrêtent le jardinage (le concept de permaculture date de 1978, impossible de trouver quelqu’un qui ait pratiqué la méthode avant 2000 et qui la continue encore). Quel gâchis !

Je réfléchis à l’idée d’écrire un livre qui pourrait s’intituler « permarnaqu’culture ». A voir, si, vu mon âge avancé, j’arriverai au bout de ce projet … !

En tous les cas, la crise alimentaire majeure qui se profile au niveau de la planète (on a plein de signes avant-coureurs) va sans doute remettre en valeur nos techniques de jardinage ancestrales, basées sur un principe qui finalement a toujours bien fonctionné : l’huile de coude !

 

Quand semer ses légumes ?

En vue d’une intervention prochaine (sur le thème des « graines et semis ») auprès des membres d’une association de jardinage, je viens de réaliser un tableau illustrant un exemple de planning possible (je dis bien « un exemple » car en matière de jardinage rien n’est jamais figé comme je l’ai souvent dit sur ce blog).

Je me suis dit que ce tableau, réalisé principalement en fonction de mon expérience de jardinier, pouvait intéresser certains d’entre vous. Il est valable sur le secteur de la moyenne vallée de l’Ognon proche de Besançon, mais il est facile de l’adapter à d’autres secteurs.

Quelques explications extrêmement simples sont tout de même nécessaires pour comprendre le tableau :

• la couleur orange indique la période de semis possible, la couleur orange foncé indique la période la plus favorable (de mon point de vue).
• Les semis sont à réaliser en pleine terre, sauf pour les périodes marquées G (en Godets, en situation chaude). Exemple pour la poirée : semis en godets en février/mars puis en pleine terre en avril/mai. Tous comme les jardiniers d’autrefois, j’ai plutôt privilégié les semis en pleine terre, c’est évidemment un parti-pris de ma part.
• Les périodes de repiquage de plants (achetés ou produits soi-même) ne sont pas abordées dans ce tableau, la culture sous serre non plus.

Bien évidemment, les personnes qui souhaiteraient s’adapter aux changements climatiques pourront expérimenter d’autres périodes de semis que celles indiquées dans ce tableau (et avec parfois de bien belles surprises, contre toute attente).

Bons semis pour celles et ceux qui vont bientôt s’y mettre (ou qui, comme certains fêlés de ma connaissance s’y sont déjà mis) !

Le radis Blue Moon

J’ai déjà parlé à quelques reprises sur ce blog des radis d’automne et d’hiver. C’est pour moi l’un des légumes les plus importants du jardin et bien plus intéressants que les petits radis roses de printemps habituels. Les petits radis roses de printemps n’ont qu’un intérêt très limité, car les radis, pour être bons et pas trop piquants, doivent pousser vite dans une terre chaude et humide. Et ces conditions ne sont pas remplies au printemps, ce qui fait que les rares personnes qui ont de bonnes récoltes au printemps sont celles qui ont une serre. A l’automne par contre, la terre est chaude. Elle n’est pas forcément très humide mais comme les radis d’arrière-saison sont des grosses variétés, plus volumineuses, leur racine-pivot est suffisamment longue pour aller en profondeur et s’affranchir des conditions d’humidité que l’on trouve en surface. Et, autre avantage, les radis d’automne et d’hiver me semblent plus doux d’un point de vue gustatif.


Et, en se débrouillant bien, on peut en avoir sur sa table de septembre à mars (voire avril si on se débrouille bien), c’est à dire à une période où les légumes frais ne sont pas légion.

Cette année, comme je l’ai déjà dit dans un article tout récent, 2021 aura été une bonne année pour tous les légumes à racines, à bulbes et à tubercules, pour peu qu’on ait bien travaillé la terre. Les radis que j’ai semés en août se sont développés très harmonieusement car la terre a toujours été très meuble (c’est mon principe de jardinage n°1) et ils ont poussé très vite. A noter toutefois que j’ai contré les attaques d’altise – ce foutu coléoptère qui attaque toutes les plantes de la famille des crucifères (dénommées aujourd’hui brassicacées, mais je préfère l’ancien mot) – par des pulvérisations d’un mélange estampillé « Dupdup » (décoction de tanaisie et de piments).

Hier, je suis allé cueillir un radis d’une variété nouvelle pour moi (Blue Moon). Je n’en suis pas revenu de la taille : 1,443 kg !


Ce midi on l’a goûté (de manière très classique : à la croque, avec du beurre et du sel). Super bon, super doux ! Pas du tout creux malgré la taille. On n’a mangé qu’un tiers du radis alors que nous étions trois …

A noter que cette variété asiatique vient du catalogue Baumaux qui, quoi qu’en disent certains (mais la polémique n’est plus d’actualité), reste le meilleur catalogue français en matière de biodiversité cultivée.

Une très belle année 2021 au jardin

L’année au jardin n’est jamais vraiment finie. Une saison de récolte se prolonge par une autre saison de récolte, même en hiver, et ainsi de suite.

Pour l’instant, si de nouvelles productions se profilent pour l’hiver (choux, poireaux, carottes, chicorées, …), on en est encore à la récolte des légumes qui craignent le froid et qui doivent être arrachés avant le gel ou les grands gels. Ainsi les patates douces récoltées le week-end dernier.

De l’avis presque unanime, les récoltes 2021 sont à marquer dans les annales (à quelques exceptions de légumes près, comme les tomates).

Comment expliquer la belle année 2021 année au jardin ?

J’y vois deux explications principales.

La première, c’est que pour la plupart des plantes potagères, l’optimum de fonctionnement (la photosynthèse) se situe entre 15 et 25°C. C’est exactement ce que nous avons eu cette année, vu qu’il n’y a pas eu d’excès de température (il faut savoir que la plupart des plantes s’arrêtent de fonctionner à 35°C, température vite atteinte en plein soleil les années précédentes).

Deuxième explication : la disponibilité de l’eau. Car, outre le facteur « température », le facteur limitant reste, bien entendu, l’eau. Or, de l’eau nous en avons eu bien plus que d’habitude (25% en plus chaque trimestre, par rapport aux moyennes habituelles) et cette abondance d’eau a favorisé la plupart des plantes. Les légumes n’en ont jamais manqué (sauf en avril, ce qui explique d’ailleurs que les semis précoces n’ont pas forcément été de grandes réussites).

Mais cette situation, idéale à bien des égards, n’est pas sans contreparties. Qui dit « pluie et humidité », dit aussi « maladies cryptogamiques ». Et, si pour la plupart des légumes l’année a été très bonne, voire exceptionnelle, les quelques légumes sensibles au mildiou ou à l’oïdium en ont fait les frais. Et les quelques rares légumes (ou plutôt fruits-légumes) à avoir besoin de chaleur n’ont pas bien, eux aussi, profité de l’année.

Donc, très bonne année en général pour au moins une vingtaine de sortes de légumes, mais bien moins bonne pour trois ou quatre autres. Donc bilan largement positif quand même.

Cette année, j’ai énormément discuté avec des jardiniers (il se passe rarement une journée sans que je discute « jardin » avec quelqu’un) et tout le monde (ou presque) a été enthousiasmé par cette saison … sauf pour les tomates !

Voici dans le détail, le bilan que je peux tirer de l’année. Ce bilan est le fruit de mes observations mais, chaque fois que j’ai pu, j’ai croisé mes informations avec celles qui m’ont été données par mes copains jardiniers.

Voici ce bilan, en utilisant l’ordre alphabétique qui, finalement, est le plus pratique.

  • ail : bonne récolte, dans la moyenne des autres années.
  • aromatiques : que du bonheur (les roquettes, basilics, moutardes … qui, les étés précédents, montaient en graine à la vitesse grand V, ont pris le temps de pousser harmonieusement).
  • aubergines : tout s’annonçait très décevant (manque de chaleur) mais étonnemment il y a eu une production d’automne plus que correcte (on a cueilli les dernières le 25 octobre).
  • betteraves rouges : exceptionnel ! Des tailles rarement atteintes !
  • carottes : dans la moyenne des autres années (à nuancer cependant : semis précoces avec rendements faibles, par contre semis tardifs avec très bons rendements).
  • chou : une année comme on n’en avait pas vu depuis plusieurs années, il était devenu impossible d’en récolter en plein été, alors que cette année … !!! Les jardins en regorgent encore.
  • concombres : exceptionnel ! Récolte jusqu’au 15 octobre.
  • côtes de bettes : très bonne année (comme pour tous les légumes-feuilles).
  • courgettes : production continue de juin à l’automne (j’en ai encore quelques-une à cueillir).
  • échalote : j’ai oublié d’en planter, je n’ai pas de retour de mes amis jardiniers.
  • fruits du verger : mauvaise année, mais après une année 2020 incroyablement excédentaire, on s’y attendait !
  • haricots : année exceptionnelle avec une production d’arrière-saison étonnante (avec un petit bémol cependant : ceux qui ont voulu tenter des semis précoces fin avril ont constaté l’échec de ces premiers semis, mais pour la suite de l’année, que du bonheur !!!).
  • melons et pastèques : quasiment néant.
  • oignon : exceptionnel, c’est même du jamais vu à ma connaissance !
  • patate douce : récolte très abondante, ce qui est assez étonnant pour des plantes réputées pour aimer la chaleur.
  • petits fruits rouges : très bonne année, mais énormément de fruits consommés par les oiseaux (merle et fauvette principalement, également rouge-queue et pic épeiche).
  • petits pois : rien à dire sur le sujet vu que j’ai oublié d’en semer, mais mes amis ont eu de super résultats au printemps, plus mitigés à l’automne.
  • physalis : moins de fruits mais plus gros et plus goûteux.
  • poireaux : jamais eu des poireaux aussi gros à l’automne, leur croissance s’est faite très vite.
  • poivron et piments : année de bonne production, mais difficulté pour certaines variétés à ariver au stade de pleine maturité.
  • pommes de terre : année exceptionnelle, sans doute la meilleure des 20 dernières années.
  • potirons et courges : tout le monde au eu de bons résultats cette année, mais pas moi (et je n’en comprends pas la raison).
  • salades : une situation redevenue normale : les laitues n’ont pas monté en graines aussi vite que les étés passés et la production a été régulière toute la saison, du printemps à l’automne. Production d’arrière-saison plus qu’exceptionnelle (on a rarement eu des conditions aussi bonnes).
  • tomates : pour ma part, nettement en retrait par rapport aux années précédentes  (3 mois de production au lieu de 5 mois) mais un ami est passé à la maison hier et m’a dit qu’il en avait encore quelques-unes à consommer (plantées à bonne exposition contre sa maison).

Bilan donc très positif mais curieusement, quelques personnes, qui ici avaient pris comme principe de ne pas travailler la terre, ont connu plein de déboires et n’ont pas eu ces résultats. Explication : la pluie a « dammé » le sol, celui a été tassé bien plus qu’à l’accoutumée et la terre (qui, chez beaucoup d’autres jardiniers, est travaillée après chaque pluie) a été bien moins aérée que d’habitude. Deux personnes, qui avait cru bon pailler leurs pommes de terres, ont même vu tous leurs tubercules pourir dès le printemps.

Mais bon, voilà, ce sont les aléas du jardin, chaque année est différente de la précédente et ça permet à chacun d’affiner ses méthodes.

Je persiste cependant à penser que le binage régulier de la terre compense les excès dans un sens ou dans un autre. En période de sécheresse, il permet d’améliorer la disponibilité en eau pour les plantes et favorise le développement des racines (d’où la fameuse expression « un binage vaut deux arrosages » qui est certainement l’expression la plus connue des jardiniers). A l’opposé, en période de fortes pluies, il permet d’aérer la terre asphyxiée par le surplus d’eau et favorise, là aussi, le développement du système racinaire. Avec le binage, on est donc gagnant dans tous les cas.

Une terre meuble, qui favorise donc la migration de l’eau dans le sol (par capillarité) et le développement des racines, voilà bien le principe le plus important du jardin.

Haricots d’arrière-saison

Les changements climatiques, pour terribles qu’ils soient, peuvent tout de même être mis à profit par la jardinier observateur. Ainsi, les années passées, on a pu prolonger de plusieurs semaines les récoltes de toutes sortes de légumes grâce à des automnes globalement beaux (d’autant plus que l’augmentation des vents au fil des années s’accompagne sur mon secteur de la vallée de l’Ognon d’une baisse importante des brouillards, ceux-ci étant vite dispersés par les mouvements de l’air). Mais ce qui semble être la tendance observée (par exemple des automnes de plus en plus beaux) n’est pas forcément quelque chose d’acquis. Exemple : alors que je m’étais habitué à récolter des haricots frais tout l’automne (parfois même jusqu’au début novembre), l’an passé avait failli à ce que je croyais être devenu la règle et plusieurs de mes plantations n’ont pas eu le temps de produire quoi que ce soit.

Cet été, après les premières récoltes de toutes sortes de légumes (pommes de terre, courgettes, concombres, tomates …) j’ai eu soudainement beaucoup de place au jardin. Alors j’ai semé des tonnes de haricots (jen ai semé jusqu’à la fin août) me disant que cette année je serais très vigilant. L’automne est arrivé apportant son lot de soleil mais avec des nuits tout de même plus fraîches que d’habitude (déjà trois matinées de gel).

J’avais semé tellement de haricots en août (environ 150 poquets de 9 haricots chacun) que j’ai décidé de les protéger à tout prix. Et je me suis dirigé vers un truc que je connaissais mais qui est peu utilisé ici : les voiles de croissance.

C’est très léger (17 g seulement par m2) mais c’est terriblement efficace. Et ce n’est pas cher du tout (autour de 4 € et des bananes la bande de 5 mètres de long … pour savoir le prix précis vous pouvez consulter sur internet le cours de la banane !).

Sans doute que la nuit on y gagne quelques degrés seulement (ce qui est suffisant pour protéger du gel) mais en journée, quand le soleil est là, la différence est bien plus grande, une petite atmosphère chaude règne en permanence sous le voile. Et ces voiles protègent des vents. Résultat des courses : alors que les haricots de mon frère (semés tardivement comme les miens) se sont bruquement arrêtés de produire en raison des nuits froides, les miens donnent à tire-l’haricot (ha ha !).

A noter toutefois que le fait d’enlever les voiles (pour cueillir les haricots) et de les remettre ensuite est assez chiant.


Tous les deux jours, je cueille de quoi faire trois ou quatre plats et certains semis de haricots ne vont commencer à produire que d’ici une semaine.

Ce matin, la nature était entièrement gelée au début du jour mais mes plantes protégées du voile ont continué à produire comme jamais, voir la photo (toutes les images de cet article ont été faites ce matin).

Cette technique du voile de croissance m’ouvre énormément de perspectives. Et vous, vous l’utilisez ?

Jardinage et ornithologie

Lorsqu’on a plusieurs passions, celles-ci s’enrichissent mutuellement, même lorsqu’elles n’ont rien en commun. C’est difficile à croire, mais c’est ainsi. Ainsi la pratique du jardinage et l’observation des oiseaux. La pratique du jardinage peut conduire à découvrir une nouvelle espèce et, en retour, la découverte d’une nouvelle espèce peut permettre d’enrichir sa pratique du jardinage. Je vois que vous avez du mal à me suivre, mais je vais vous donner un exemple tout récent.

Mercredi dernier, c’est parce que la terre était beaucoup trop humide pour la travailler que je suis allé en forêt observer le pic noir devant le trou où il nichait. Et quelle n’a pas été ma surprise de découvrir une espèce qui chantait au-dessus de l’arbre et qui a ensuite chercher à s’installer dans le trou du pic noir : le pigeon colombin, dont j’ignorais l’existence même dans mon village (en tant que nicheur, car il m’arrive tout de même de voir de temps en temps quelques migrateurs). C’est donc ma décision de renoncer ce jour-là au jardinage qui m’a conduit à découvrir cette espèce.


« Et, en retour ? » vous allez me dire ! Eh bien, c’est parce que j’ai découvert une nouvelle espèce de pigeon qu’il va me falloir maintenant trouver une nouvelle variété de petit pois à cultiver ! :biggrin:

« Les fêlés de la graine » (2)

Dans un précédent article, je vous ai parlé de la constitution d’un groupe local de jardiniers dont le but est de parvenir collectivement à l’autonomie du groupe au niveau des graines potagères.
Comme nous travaillons tous ensemble ce sujet très compliqué (car chaque légume pose un problème particulier), nous mettons en place des outils destinés à aider chacun d’entre nous.
A noter que j’avais également mis en ligne un autre article qui parlait des grands principes de la sélection des graines. Les personnes qui seraient de nouveaux lecteurs sur ce blog auraient intérêt à lire cet article « Graines, Tour de France et Shadoks » avant d’aller plus loin.

Lorsqu’on aborde la production de graines de tel ou tel légume, se posent trois questions essentielles auxquelles on est obligé de répondre :

– La plante est-elle annuelle ou bisannuelle ? La question est importante. Prenons l’exemple de la carotte qui a son cycle de développement sur deux années (et qui est donc bisannuelle). Comment procéder pour faire passer l’hiver aux carottes (plantes gélives) que l’on a sélectionnées pour la production de graines ?  Quelles plantes sélectionner (sachant qu’il ne faut surtout pas sélectionner les plantes inadaptées qui auraient tendance à fleurir dès la première année) ? Le jardinier s’attaque rarement à la production des plantes bisannuelles (les poireaux parfois) car il sait, d’instinct, que c’est beaucoup plus complexe que pour les autres plantes.

– La plante est-elle autogame (c’est à dire en autofécondation) ou allogame (c’est à dire à fécondation croisée) ? C’est là sans doute la plus grande difficulté du sélectionneur car seules les plantes autogames sont faciles à reproduire pour le jardinier. Non seulement toutes les variétés des plantes allogames s’hybrident entre elles (par exemple plusieurs variétés de radis ensemble) mais en plus elles s’hybrident avec leurs homologues sauvages (par exemple le radis avec la ravenelle, la carotte avec la carotte sauvage, la chicorée avec la chicorée sauvage …). Et par ailleurs, il faut savoir que plusieurs légumes, qui semblent d’apparence différente, peuvent appartenir à la même espèce botanique et donc forcément s’hybrider entre eux (exemple des bettes, des poirées à couper, des betteraves rouges et des betteraves fourragères qui ne constituent qu’une seule et même espèce). Vous l’avez compris : si vous vous lancez dans la production de graines, vous ne pourrez cultiver qu’une seule variété (de courge, de chicorée …) et à la condition expresse qu’il n’y ait pas d’autres jardins dans votre secteur. Cela donne l’ampleur du défi que notre groupe de « fêlés de la graine » s’est fixé.

– Enfin, il est important de connaître la durée de vie germinative des graines et d’établir un planning de récoltes des graines. Car nous sommes toujours placés devant plusieurs options. Exemple : les graines de courges musquées ont une durée de vie de cinq ans. Vais-je produire ces graines dans mon jardin tous les ans ou tous les cinq ans ? Dans le premier cas, j’adapte plus vite les graines au changement climatique mais j’augmente de cinq fois les risques d’hybridation fortuites avec d’autres variétés. A chacun d’avoir sa stratégie !

Quand on regarde la complexité du problème, on comprend pourquoi les jardiniers qui produisent leurs propres semences ne le font que pour certains types de légumes très faciles : tomates, poivrons, piments, aubergines, laitues … en général moins d’une dizaine de légumes alors que nos jardins en possèdent parfois une cinquantaine.

Nous avons établi un tableau synthétique qui donne pour chaque légume les trois caractéristiques dont je viens de parler : annuelle ou bisanuelle ? Autofécondation ou fécondation croisée ? Durée de germination des graines ? Avec, en plus, mais ça concerne peu notre problématique de sélectionneur de graines, une colonne indiquant les températures et les temps de germination propre à chaque légume.

La suite de ce tableau en ce qui concerne les plantes aromatiques que nous avons préféré mettre à part :

Et enfin, la liste des plantes que notre groupe reproduira sous d’autres formes que les graines.

A noter que ces tableaux ne sont pas d’une grande netteté, je crois que Photoshop est très performant pour les images mais pas pour le texte, il m’aurait fallu « illustrator » que je ne possède pas. Mais bon, ça reste lisible, et en plus je peux envoyer ces tableaux sous forme pdf et word à ceux qui les voudraient.

Vous avez remarqué dans ce tableau que la grande majorité des plantes est allogame et présente donc plein de risques de fécondation croisée. La grande majorité des légumes est donc difficile a reproduire pour les amateurs que nous sommes. Difficile mais pas impossible.

Il a fallu beaucoup de temps pour faire ce tableau, car on a dû regrouper des choses que l’on trouve très éparpillées dans des bouquins, sur des sites internets, … alors on espère surtout qu’il servira à d’autres (c’est d’ailleurs le but : trouver d’autres Fêlés !).

Notre groupe arrivera-t-il à terme à devenir autonome en ce qui concerne la soixantaine de légumes cités dans les tableaux ci-dessus ? Rien n’est moins sûr. Mais c’est un beau défi, non ?

« Les fêlés de la graine »

« Sur l’autoroute du blog, tous les deux mois une petite pause s’impose ! » Alors ce blog fait une petite trêve pour la période des fêtes et reprendra le 1er janvier.

Ce dernier article de la saison est très important pour moi. J’avais dit dans un précédent commentaire que j’annoncerais en fin d’année une initiative dans le domaine des graines. Nous y voilà !

Le 5 octobre dernier une petite bande de joyeux jardiniers s’est réunie autour de quelques verres de bières et d’un couscous pour poser la première pierre d’un mouvement qui pourrait essaimer un peu partout (enfin on l’espère !).

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit préambule s’impose.

Il y a deux objectifs primordiaux pour le jardinier : d’abord ne pas se contenter de produire des légumes juste en été mais essayer de vivre de ses légumes toute l’année (un principe devenu rare dans notre monde actuel mais qui a pourtant été une nécessité pendant plusieurs millénaires), c’est à dire boucler la boucle : DU PRINTEMPS AU PRINTEMPS. Ensuite, de donner de la cohérence à son activité de jardinier en participant, pour un certain nombre de légumes, au cycle complet de la plante, c’est à dire en bouclant une autre boucle : DE LA GRAINE  À LA GRAINE ! On a tous conscience que ces deux objectifs sont très difficiles à atteindre et qu’il s’agit-là d’un très long cheminement qui se déroule sur toute une vie de jardinier.

Les amis jardiniers impliqués dans ce projet ont décidé de se focaliser uniquement sur le deuxième aspect (la graine) en essayant de répondre à la question suivante : « Sachant qu’il est impossible pour un jardinier de produire lui-même les graines de tous ses légumes, la seule manière d’y arriver ne serait-elle pas de le faire collectivement ? » D’où l’idée d’un petit groupe qui se constituerait sur une base de fonctionnement très simple : par exemple, l’un des membres se charge de produire des semences de carottes pour tous les membres du groupe, un autre des graines de radis, un autre de haricots, etc …

A noter que le mot « graines » est utilisé en priorité car il s’agit-là du mode de reproduction le plus habituel des légumes. Mais le terme n’est pas exclusif car notre groupe se penchera bien évidemment sur les autres modes de reproduction : bulbes, tubercules, bouturage, … A noter également que si les légumes constituent le cœur de notre action, il devrait être aussi question de fruits et de fleurs.

Mais quel intérêt à constituer un tel groupe alors que nous avons accès aujourd’hui, notamment grâce à internet, aux semences d’une foultitude de variétés ? Concernant notre action, il y a bien entendu la volonté de s’affranchir du monde des semenciers et d’entrer dans une démarche de résistance par rapport au mode de jardinage que les grands groupes veulent nous imposer (variétés non reproductibles, semences très chères …). Mais il y aussi et surtout l’importance d’adapter nos semences aux changements climatiques en cours. Comme je l’ai déjà dit sur ce blog, les graines que l’on nous vend sont produites dans des conditions optimales (souvent sous serre), à partir de plantes qui poussent sur un type de sol idéal, qui n’ont jamais eu trop froid ou trop chaud, qui sont à l’abri des vents, et qui n’ont jamais manqué d’eau ou d’éléments nutritifs. Or, les changements actuels sont tels qu’il nous faut sélectionner des plantes qui résistent de plus en plus aux conditions extrêmes que nous connaissons. Et la première des préoccupations est d’adapter ces plantes à nos terroirs. D’où l’idée de constituer un groupe à l’échelle d’un petit territoire. Et aussi évidemment l’idée de susciter la création d’autres groupes à l’échelle d’autres territoires (j’en parlerai plus loin).

De par notre passé, beaucoup d’entre nous avons fait le tour du fonctionnement associatif. Nous n’avons donc pas envie de retomber dans les lourdeurs d’une organisation quelconque (réunions, conseils d’administration, assemblée générale, cotisations …) et son lot de problèmes éventuels (conflits de personnes, luttes de pouvoir …). D’où l’idée d’un groupe qui soit juste un groupe informel, de petite taille, et qui privilégie la convivialité. C’est pourquoi nous l’avons constitué à partir de personnes qui, pour beaucoup d’entre elles, avaient déjà l’habitude d’échanger sur le thème du jardin et qui surtout prenaient du plaisir à se retrouver autour d’un verre. L’idée n’est pas d’étendre la taille de notre groupe, mais bien de susciter la création d’autres groupes avec lesquels nous resterions en contact. C’est un type de fonctionnement qui nous semble être d’une très grande souplesse.

Si on avait envisagé d’en rester seulement à la création de notre groupe, nous n’aurions pas eu besoin de nom. Mais notre démarche n’a de sens que si nous suscitons la création d’autres groupes similaires un peu partout. D’où forcément la nécessité de communiquer. D’où aussi l’importance d’être identifié et donc d’avoir un nom. Evidemment, comme bon nombre de mes amis sont des gens passionnés et donc un peu fêlés sur les bords, le nom « les fêlés de la graine » s’est imposé très vite.

Le nom de domaine « les fêlés de la graine » a été déposé et un site internet démarrera prochainement. Ce site sera sans doute très rudimentaire au départ puis s’étoffera au fil du temps. Probablement que sur ce site nous proposerons quelques outils du genre « tableau de durée germinative des graines », « méthodologie pour la récolte des graines ». Mais tout cela va se construire lentement, nous sommes en plein dans l’expérimentation et il nous semble donc important d’échanger avec d’autres sur la manière de faire, les difficultés rencontrées …

Nous n’avons pas encore vraiment parlé entre les membres de notre groupe des relations avec d’autres groupes qui pourraient naître et qui pourraient faire partie de notre petit réseau. Mais il me semble que le fait de se revendiquer des « fêlés de la graine » suppose juste que ces groupes aient pour objectif principal l’autonomie au niveau graines et gardent un contact avec notre groupe fondateur (constitué de Michèle, Catherine, Daniel, Jacques et Brigitte, Christophe et Isabelle, Didier et Christiane, Joëlle et moi-même). Pour le reste, je ne pense pas qu’il y aura autre chose dans le cahier des charges. Donc, très grande souplesse du système !

Vous l’avez compris: ce projet n’en est qu’à ses débuts. Il va falloir tout construire. Ou plutôt co-construire. Car chacun peut amener sa pierre à cet édifice collectif :

  • En amenant des idées pour construire notre réseau (quel maillage du territoire ? quelles relations entre les différents groupes ?..).
  • En amenant du contenu pour notre futur site internet (techniques de récoltes de graines, de conservation, quels critères pour le choix des variétés …).
  • En mettant éventuellement à disposition des différents groupes certaines variétés locales en voie de disparition.

Mais dans l’immédiat, le plus simple est encore de faire connaître notre initiative auprès de vos amis jardiniers (en leur envoyant le lien de cet article) … et de créer dès maintenant quelques groupes de « fêlés de la graine » pour amorcer la dynamique.

Joyeuses fêtes à vous tous, bande de fêlés !

« Heureux soient les fêlés car ils laisseront passer la lumière » (Michel Audiard)

Dur dur la culture du potiron !

C’est quoi le plus dur dans la culture des potirons ?


Choisir les variétés dans la multitude qui nous est proposée ?
Réussir ses semis ?
Amener du fumier pour enrichir suffisamment son terrain ?
Travailler la terre ?
Lutter contre l’oïdium qui s’en prend au feuillage des cucurbitacées ?
Se casser le dos à récolter les fruits ?
Avoir suffisamment de place à la maison pour les entreposer ?
Trouver des recettes pour les cuisiner ?

Mais non, vous n’y pensez pas, le plus dur c’est de coller les cosses de cacahuètes sur le potiron « galeux d’Eysines » pour qu’il ait de la gueule !

Graines, Tour de France et Shadoks

En vieillissant, le jardinier essaie souvent de donner un peu de cohérence à son activité. Chez les « vieux amis jardiniers » de mon âge que je connais, je remarque qu’il y a deux choses qui prennent de l’importance au fil des années : d’une part ce magnifique objectif de se nourrir toute l’année des fruits et légumes de son jardin (c’est à dire boucler la boucle : DU PRINTEMPS AU PRINTEMPS !) et d’autre part de produire, pour totalité ou partie de ses légumes, ses propres graines (c’est à dire boucler une autre boucle : DE LA GRAINE À LA GRAINE !). Ces deux choses sont sans doute, pour un certain nombre de jardiniers, l’aboutissement de toute une vie au contact de la terre. En tous les cas, ça l’est pour moi.

Je ne parlerai dans cet article que de la production de semences.

Mais comment sélectionner les plantes qui donneront des graines ?

Il existe plusieurs types de sélection, toutes à la portée du jardinier amateur.

La première méthode consiste à conserver « en l’état » une variété que l’on possède. C’est à dire qu’on prend tout un ensemble de plantes sans faire de choix. Exemple : pour faire ses graines de haricot de l’année suivante, on laisse trois ou quatre poquets de plantes qu’on ne consomme pas et dont on prélèvera les graines à maturité. On prend alors tous les grains de ces haricots-là, sans faire aucun tri particulier. Ce mode opératoire  s’appelle la « sélection de conservation » (je n’aime pas trop ce terme car c’est de la sélection sans vraiment en être).

Une deuxième méthode est à peine plus sélective : on élimine dans les plantes qu’on a gardées celles qui nous semblent un peu trop rachitiques (ce qui revient peut-être à éliminer 10 ou 20% des plantes portes-graines). Exemple : dans un lot de 10 laitues réservées pour la production de graines, deux d’entre elles poussent moins bien que les autres, on les élimine.

La troisième méthode est la plus sélective, la plus draconienne. elle vise surtout à améliorer la variété sur un point particulier. On élimine la plupart des plantes et on ne garde que les meilleures des meilleures (peut-être seulement 10% des plantes). Exemple : on cherche à avoir une laitue qui résiste à la sécheresse et à la canicule, on ne va garder qu’un petit pourcentage des plantes parmi celles qui seront les plus belles et les plus tardives à monter en graines.

Evidemment, en présentant les choses ainsi, beaucoup d’entre nous vont préférer une des deux dernières méthodes qui semblent de prime abord plus performantes.
Mais …
Car il y a toujours un « mais » … (je ne sais plus qui a dit : « Quand il y a un « mais » c’est là que commencent les emmerd’s! »)

Ce « mais », on le trouve formulé dans plusieurs livres qui parlent des graines, et notamment dans le livre de Christian Boué (« Produire ses graines bio » aux éditions Terre Vivante). Christian Boué fait une comparaison très imagée avec le Tour de France. Si on ne sélectionnait que les meilleurs coureurs, ceux des échappées (et donc du classement général) on aurait forcément les meilleurs éléments, sauf que c’est dans le peloton que se trouvent les meilleurs coureurs de plaine, les meilleurs au sprint, les meilleurs contre la montre… Ne pas les sélectionner reviendrait à se priver de coureurs de très bonne qualité. Il en est ainsi des plantes : maintenir tout le potentiel génétique de notre population de haricots revient à garder le maximum de diversité (et non le minimum). D’autant plus que l’ensemble de ce potentiel génétique peut servir à faire face aux modifications – notamment climatiques – en cours.

Par ailleurs, il semblerait qu’on ne puisse pas améliorer les caractéristiques des plantes sans en faire régresser d’autres. C’est ainsi qu’on ne peut pas trouver de grosses variétés de pommes de terre qui aient le goût des petites (si ça existait, ça se saurait hein !). Améliorer un critère suppose donc qu’on prenne le risque de faire régresser la plante sur un autre point. Les points d’amélioration potentiels sont nombreux. Ainsi, sur la carotte, on a recensé 15 points possibles sur lesquels peut porter la sélection (la taille, la forme, l’absence de racines secondaires, le goût, la résistance à tel parasite, la résistance à telle maladie, l’absence de couleur vert au collet …). Mais voilà, la nature est ainsi faite (et sans doute est-ce bien comme cela !) on ne peut pas vraiment agir sur plein de critères à la fois : certains d’entre eux passent irrémédiablement à la trappe. Et Christian Boué de comparer les plantes avec les Shadoks. Je dois dire que ça m’a beaucoup fait rire, moi qui suis fan de cette série des années 60 (merci à Stéphane ne nous avoir offert l’intégrale). Vous vous rappelez ? Les Shadoks ont un cerveau constitué de quatre cases qui ne peuvent contenir que quatre éléments. Introduisez un élément supplémentaire, c’est un autre élément qui fout le camp. Idem pour les nombreux critères de sélection possibles de nos carottes, laitues, poireaux, tomates … Travaillez sur le caractère « résistance au transport » de la tomate, et c’est le goût (ou une autre caractéristique) qui va en pâtir.

(dessin de Caroline Koehly, qui a réalisé toutes les belles illustrations du livre de Christian Boué)

A l’heure où la sélection de graines devient pour certains d’entre nous une véritable passion (vous le saurez prochainement dans un prochain article), il me semblait important, avant de faire quelques articles sur le sujet, de présenter les différents modes de sélection possibles et surtout de mettre en garde les amateurs que nous sommes contre une sélection trop poussée de nos plantes. NE REPRODUISONS PAS LES EXCÈS DES PROFESSIONNELS dans ce domaine. Gardons donc toujours dans un coin de notre tête les deux comparaisons avec le Tour de France et nos amis les Shadoks.

Au moment de terminer cet article, je vois que les plus jeunes d’entre vous s’agitent sur leur banc dans le fond de la classe. Je dois même dire que j’entends de loin et depuis quelques minutes cette petite phrase : « C’est quoi les Shadoks ? »

Ah bon, vous ne savez pas ?

Palisser ses légumes, c’est béton !

Certains légumes peuvent pousser aussi bien étalés sur le sol qu’en hauteur le long d’une armature.

Le fait de les faire pousser au sol présente deux avantages : facilité de la méthode et maintien de l’humidité du terrain car le feuillage des plantes protège le sol du soleil et limite l’évaporation.

Faire pousser ses plantes en hauteur le long d’un grillage présente aussi quelques avantages : mode de culture qui économise la place du jardin, facilité de cueillette « à hauteur d’homme », feuillage à l’abri de l’humidité du sol et donc moins sensible aux maladies cryptogamiques (mildiou et oïdium notamment), structuration du paysage (amélioration de l’esthétique du jardin).

Mais, dans ce cas, sur quels supports planter ?

Après avoir testé quelques méthodes, dont du grillage à mouton de récupération, j’en suis arrivé à la conclusion que le grillage soudé que l’on achète pour renforcer le béton est l’une des meilleures solutions car ce matériau est très pratique, durable et bon marché.

Cette année, j’ai élargi cette

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