Le risque zéro, on en crève (voir ici un article que j’avais écrit il y a quatre ans sur le sujet). Dans l’association où je travaille, on est dans l’obligation de mettre en place un plan sécurité (Document Unique de Prévention des Risques). Ceux qui l’ont déjà fait dans d’autres boîtes sont unanimes pour dire que ce plan frise le ridicule. Ainsi va-t-il falloir par exemple que, pour me couvrir, j’écrive noir sur blanc aux animateurs que quand ils se déplacent, ils doivent respecter … le code de la route ! Mais j’écrirai un article sur ce sujet quand je me serai attelé à la mise en place de ce plan. Nul doute que je rangerai alors l’article dans la catégorie « humour ».
Lorsque nous sommes allés observer les vautours fauves au printemps dernier en Lozère, Joëlle et moi étions hébergés dans un petit village de vacances VVV. Pas génial. Mais pas cher du tout.
Dans le coin salon minuscule, il y avait des consignes de sécurité expliquant comment éteindre le feu avec l’extincteur. Le panneau est assez explicite (même si on se demande pourquoi il faut se baisser au niveau du sol alors que, si on suit l’ordre des phrases du panneau, vous avez déjà attaqué le feu au préalable).
Imaginons qu’il y ait réellement le feu (ça peut arriver, non ?). Qu’est-ce que je fais ? Ou plutôt qu’est-ce que Joëlle et moi faisons ? Bêtes et disciplinés, nous suivons d’abord les consignes. Nous cherchons donc d’abord l’extincteur. Bon Dieu, il est où ?
Constatant vite que l’extincteur n’est pas dans la salon près du panneau, nous nous partageons les rôles. Comme il y déjà de la fumée qui s’épaissit au fil de secondes qui passent, Joëlle part en rampant à la recherche de l’extincteur dans la chambre n°1 tandis que moi je rampe en direction de la chambre n°2. L’extincteur n’est ni dans l’une ni dans l’autre. Un peu paniqués, nous nous retrouvons l’un et l’autre, les mains vides, dans le couloir.
Nous ne sommes plus très loin de la porte de sortie. Joëlle suffoque. Je rampe encore deux mètres et j’ouvre la porte (qui n’est même pas pourvue de serrure au ras du sol – j’hallucine ! – faudra que j’en parle au gardien !). Joëlle se glisse dans l’ouverture. Il était temps, j’avais une godasse qui commençait à cramer et Joëlle subissait une début d’épilation naturelle grâce aux petites flammèches qui lui couraient le long des jambes.
Et enfin à l’air libre, sains et saufs, nous nous frottons les yeux, nous les écarquillons. Et là, que voyons-nous dehors, pour notre plus grand bonheur ? Un extincteur accroché au mur extérieur !