Lu hier sur le Monde, cette réaction d’un lecteur (MD) du Monde à un article sur le Tour de France :
« le sport professionnel est à l’image de notre société, il est pourri par l’argent et n’est plus qu’un vecteur publicitaire pour les sponsors et annonceurs. Tous les moyens sont bons pour se mettre en « valeur » avec la complaisance sinon la complicité des dirigeants de fédérations et les autorités sportives, politiques en tête dont il sert les intérêts. La bonne question est : est-ce que le sport a un jour réellement véhiculé les nobles valeurs dont on le gratifie, une base de notre éducation ? »
La réaction du lecteur duMonde est un peu épidermique, je vous l’accorde, mais les questions que ce lecteur aborde ont le mérite d’être posées. Et beaucoup se les posent aujourd’hui.
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Evidemment, il y a de quoi être choqué par ce qu’est devenu le sport. Mais ce qui est plus choquant encore, c’est de voir les médias qui hier ont largement contribué à la mise en place de ce système de starisation des professionnels, encourageant ainsi, comme le public, le « toujours plus » avec son inévitable corrolaire « le dopage », jeter aujourd’hui ce même système aux orties.
Certes, les coureurs mis en question ne sont pas seulement de pauvres victimes naïves du système. N’ont-ils pas eux-mêmes, alors qu’ils n’étaient encore que de simples cyclistes amateurs, commencé à touché à des produits que l’on trouve dans tous les rayons des magasins de sports un peu spécialisés (le dopage des cyclistes amateurs est un autre scandale passé sous silence). Mais l’injustice vient du fait qu’eux seuls aujourd’hui sont livrés à la vindicte populaire et que tous les autres s’en sortent les cuisses à peu près propres.
Le plus grand scandale de la polémique actuelle, c’est que tous – qu’il s’agisse des organisateurs du Tour, des fédérations de sport, des politiques, des sponsors, des chaînes de télévisions, des journaux sportifs, et surtout du public – viennent de se découvrir soudain une virginité, une bonne conscience et une innocence « plus blanc que blanc » qu’on ne leur soupçonnait pas hier encore.
Tous « droit dans leurs bottes ! » Plus Juppé qu’eux tu meurs !