Bonus malus ecologicus

C’est à grands coups de klaxons qu’on nous a annoncé la semaine dernière un bonus-malus écologique applicable lors de l’achat d’un véhicule. Les termes choisis lors de cette annonce ne sont pas anodins. On nous parle ainsi de bonus pour les véhicules propres. Or, une voiture sera toujours sale par définition. Mais jamais propre, juste moins polluante. Ce n’est pas en employant ce terme de véhicule propre qu’on contribuera à changer notre attitude vis à vis de ce fléau qu’est la bagnole, le terme va juste permettre à des millions de conducteurs de se dédouaner par rapport à ce problème (voiture propre = conscience propre).

Par ailleurs, j’ai entendu aux infos à la radio que le gouvernement espère bien que ce sera une opération blanche d’un point de vue financier. Car ce sont les taxes payées par les propriétaires de 4X4 et de grosses cylindrées qui serviront à payer les primes allouées aux propriétaires de petites bagnoles. Oui oui, vous avez bien entendu. En d’autres termes, il est vital de continuer à acheter des grosses voitures polluantes pour financer la politique de réduction des pollutions voulue par le gouvernement. Si vous avez compris la logique, expliquez-moi … !

Insup-portables (3)

Aïe, aïe, aïe, j’ai découvert ce matin dans le Monde que, en tant que non-utilisateur de téléphone portable, je vaux moins qu’un Sri-lankais et que mon arpu n’est que de zéro. Un arpu, vous savez ce que c’est ? En anglais, ça veut dire Average Revenue Per Unit ou, selon une variante, Average Revenue Per User. Il sert à désigner le chiffre d’affaires mensuel d’un client et cet acronyme est très utilisé par les opérateurs de téléphonie mobile. J’ai appris ça aujourd’hui et – comme un bonheur ne vient jamais seul, n’est-ce pas Dan ? – j’ai appris par la même occasion le sens de ce mot acronyme. Je vais donc être doublement moins con ce soir. S’il y en a qui veulent en profiter, n’hésitez pas, en général le neurone de 53 berges qu’il me reste a plutôt tendance à se dégrader les jours où aucun arpu et aucun acronyme ne se pointe à l’horizon (ce qui est souvent le cas), c’est donc jour de fête aujourd’hui. Tiens je vais m’ouvrir une bière.

Chez un américain moyen, l’arpu est de 75 dollars en téléphonie mobile, il descend à 39 chez le français moyen (50 pour ceux qui ont un forfait), chute à 3 seulement chez le Sri-lankais sus-cité et s’écrase platement à zéro chez Dupdup qui avait la prétention d’être, à défaut d’un américain (son rêve caché), au moins un Français moyen. Aïe aïe aïe, pas de quoi être fier ! Je rebouche donc ma bière.

Bas les PAT !!!

Produire au moindre coût est l’unique préoccupation des firmes agroalimentaires. Quitte à nous faire bouffer de la merde. Et c’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui.

On se souvient de cette idée folle qui avait germé dans la tête d’un irresponsable (« irresponsable mais coupable ») : recycler les animaux morts et les donner à manger à des herbivores ruminants. Il fallait oser avoir l’idée. La mise en oeuvre s’était faite dans l’indifférence générale avec la bénédiction des pouvoirs publics. Jusqu’à cet épisode de la vache folle, ses 181 morts et ses centaines de milliers de vaches calcinées ! Depuis, les célèbres F.V.O. (farines animales et d’os) sont interdites (en 1990 chez les ruminants, en 2001 pour les autres).

Nous nous croyons relativement protégés. Sauf qu’aujourd’hui, dans un contexte de flambée du cours des céréales, ce sont les éleveurs eux-mêmes qui réclament à cors et à cris le retour des farines animales. L’idée est du même ordre : donner à manger les protéines issues de produits d’équarrissage (animaux morts) … aux porcs et aux poulets cette fois-ci. Pour la circonstance, les F.V.O. ont été rebaptisées P.A.T. (Protéines Animales Transformées) pour ne pas trop effrayer les consommateurs. Michel Barnier a reçu il y a un mois les lobbyistes de la filière porcine. A l’issue de la réunion, il a été décidé de porter le débat au sein des instances européennes et celles-ci ont illico débloqué la somme de 1,7 million d’euros pour étudier le projet.

Ce nouveau projet avance donc à la vitesse grand V au mépris des conclusions des rapports de l’INRA et de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments publiés en juin dernier qui tous deux mettaient en garde sur « le risque de réémergence de la maladie qui pourrait résulter d’une réautorisation des farines animales pour l’alimentation des espèces monogastriques » (dont font partie les cochons et les poulets).

Dormez en paix braves gens, vos responsables veillent à votre santé !

Le poids des mots

Le choix des mots est important. Certains journalistes utilisent des adjectifs qui sont lourds de signification. Ainsi, quelques-uns de ces gratte-papiers, dont ceux du Monde, nous parlent actuellement « d’extrême-droite radicale » (pour qualifier la réunion qui s’est tenue il y a quinze jours à Paris entre catholiques traditionnalistes, racialistes et autres illuminés de la mouvance facho).

Cet adjectif de radical laisserait à penser qu’il existerait une autre extrême-droite plus ordinaire, presque normale et presque respectable. En un mot » acceptable ». Et ça, ça ne l’est pas !

Je ne sais pas quelle attitude il faut adopter face au parti extrémisme. J’avais été très sensible aux arguments défendus ici sur ce blog qui affirmaient que plus on diabolisait ce parti, plus on favorise sa montée en puissance. J’en conviens. Du bout des lèvres, mais j’en conviens. Mais en même temps, les idées extrémistes se propagent aussi rapidement quand on respectabilise le discours du FN. Ce parti joue sur deux tableaux a priori opposés. La stratégie est double. Voire triple car les idées extrémistes se propagent aussi de manière rampante et insidieuse.

Et ne venez pas me dire que la forte baisse du FN lors des dernières élections est un bon signe. Il y a juste des idées extrémistes qui ont fortement imprégné tous les discours ambiants.

J’avoue que je suis plutôt désorienté.

Réchauffement climatique : encore plus inquiétant ?

Dans son histoire, la terre a connu successivement des périodes de glaciation et des périodes chaudes. On en connaît l’explication principale : en tournant autour de la galaxie, notre système solaire traverse régulièrement des zones de poussières qui filtrent un peu les rayons du soleil. Ces poussières font en quelque sorte écran, l’intensité des rayons lumineux s’en trouve réduite et il s’ensuit une période plus froide.

C’est un peu le même phénomène qui se passe aujourd’hui avec les poussières émises dans l’atmosphère par l’activité humaine : les rayons du soleil baissent d’intensité en traversant notre ciel. C’est du moins ce qu’a constaté un climatologue américain de l’université du Wisconsin. Tout a commencé le lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Ce chercheur qui travaillait depuis quinze ans sur les conséquences des poussières émises par l’homme avait fait le constat que l’arrêt total des avions pendant trois jours avait éclairci le ciel et provoqué une hausse des températures de 1°C sur l’ensemble des Etats-Unis.

Ces travaux confirment les résultats d’un autre chercheur, Gerald Stanhill, qui avait mesuré qu’en Israël, l’ensoleillement avait baissé de 22% entre 1960 et 1990 (mais ces travaux n’avaient pas eu vraiment d’écho car on n’avait pas constaté de refroidissement au niveau de la planète). D’autres travaux récents dans diverses régions du monde vont dans le même sens et montrent une baisse générale de l’intensité lumineuse (qui est de l’ordre de 30% en Russie entre 1950 et 1990).

Ce phénomène que l’on appelle « obscurcissement » est dû aux minuscules particules de suie et de cendre rejetés par l’Homme et qui réfléchissent les rayons du soleil. C’est un phénomène inquiétant dans le contexte actuel car il montre clairement que nous avons peut-être largement sous-estimé la vitesse à laquelle notre climat se modifie. Le réchauffement climatique aurait donc été en quelque sorte masqué, depuis des années, par un autre phénomène tout aussi inquiétant, mais agissant dans le sens contraire : l’obscurcissement du ciel.

Bonne chance !

Il existe de nombreux sujets tabous en France. L’augmentation alarmante du nombre de cancers en est un. Le sujet des pesticides et de l’ensemble des produits phytosanitaires en est un autre. Notre société sait qu’il y a corrélation entre les deux, mais l’ensemble des pouvoirs publics et des médias préfère fermer les yeux.

Pourtant, les légumes qui sont à l’étalage ont l’air bien honnêtes, bien mignons et bien proprets. Bien rassurants en tous cas. Peut-être un peu trop justement.

Qu’elle est belle cette scarole au coeur jaune-blanc que l’on trouve au rayon des légumes ! Pourtant, les jardiniers savent que ce n’est pas facile d’obtenir ce coeur clair, même en retournant un pot de fleur sur la salade une semaine avant la cueillette pour que l’absence de lumière la blanchisse. Un ami a son beau-frère qui travaille chez un maraîcher. La solution de ce maraîcher pour blanchir la scarole est simple : un léger coup de désherbant sur la salade juste au moment de la commercialisation. Oui, vous avez bien lu : un désherbant !

Et si cette pratique était courante ? En en parlant autour de moi, je me suis rendu que les producteurs de pommes de terre de mon secteur faisaient une opération similaire : au lieu de s’emmerder à faucher les grandes herbes qui poussent dans les pommes de terre, ils traitent le champ avec un « défanant » (qui n’est autre qu’un désherbant) une semaine avant la récolte. Et tous les résidus se retrouvent dans notre assiette.

Jean-Luc est atteint d’un cancer. Les cancérologues de Besançon lui ont conseillé de ne manger que des légumes de son jardin ou des légumes dont il est sûr de la provenance. La profession médicale doit certainement savoir des choses …

Nul doute que l’utilisation de produits phytosanitaires est une bombe à retardement et que tout ça est en train de nous pèter en pleine gueule, comme le montre l’exemple des bananes de la Martinique.

Cela me fait penser à un propos de Pierre Rabhi lors de sa conférence à Besançon : « Et si, avant un repas, au lieu de se dire Bon appétit, on se disait plutôt Bonne chance » ?

Fraternité bafouée (2)

Dans la prison de Fleury-Merogis, il faut mieux filer tout doux. Car les punis sont installés dans un espace de déambulation … de 4,15 m2. Oui, vous avez bien lu ! C’est ce que vient de constater L’Observatoire International des Prisons (OIP) : « La personne se retrouve donc maintenue, 23 heures sur 24, pour une durée pouvant atteindre un mois et demi, dans une situation qui s’apparente à celle d’une bête en cage. » Et l’OIP de rappeler que « la surface minimale fixée par la règlementation pour la détention des chiens de chenil est de 5 m2 par animal », soit 0,85 m2 de plus pour un chien que pour un prisonnier, comme le constate le Canard Enchaîné de la semaine dernière.

Le journal Marianne a tort d’affirmer qu’avec Sarko, c’est le retour au IIIème Empire. L’époque de Louis XI et de ses oubliettes serait plus appropriée comme référence !

Liberté bafouée (2)

Au début juillet, Sarkozy avait demandé à Michèle Alliot-Marie de « réfléchir à un vaste plan d’installation de caméras dans nos réseaux de transports en commun ». La Ministre avait très vite réfléchi car elle annonçait, dès fin juillet, qu’elle allait tripler le nombre de caméras installées sur notre territoire. De quoi évidemment être plus performant dans la lutte antiterrorisme … avec évidemment comme conséquences de fliquer un peu plus les citoyens et de restreindre leur espace de liberté.

D’ailleurs, dans son rapport d’activité 2006 publié le 9 juillet, la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) avait mis en garde contre la généralisation de trois dispositifs : vidéosurveillance, biométrie et géolocalisation des véhicules. Au moment même où le gouvernement décidait de multiplier le nombre de caméras, la CNIL lançait, cet été et dans l’indifférence générale, « une alerte à la société de surveillance » qui menace « la protection des données et nos libertés ». Selon la CNIL, « l’innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers (…). Les individus sont tentés par le confort qu’elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu’elle comporte ».

Ce matin, les médias nous annoncent la mort de Jean-Baptiste Bizot, un personnage hors du commun, cofondateur du journal underground Actuel et fondateur de Radio Nova. Dans les derniers temps, Jean-Baptiste Bizot ne cessait de pester contre les atteintes aux libertés. Attention, disait-il, à « cette société de la liberté surveillée qui se crée dans notre dos, par une coalition de quadragénaires psychomoralisateurs ».

Petite note discordante

Quelques mois après Rostropovitch, un autre Grand de la musique s’éteint : Luciano Pavarotti. Un timbre extraordinaire. Reconnaissable entre mille. Un ténor comme on en trouve difficilement un ou deux par siècle.

Tous les médias rendent hommage à l’artiste. Un hommage plus que mérité. Et France-Musiques s’en est donné à coeur joie, si j’ose dire.

C’est avec Pavarotti que j’ai découvert Verdi et il représente énormément pour moi. Mais j’aimerais apporter un petit bémol à l’unanimité des louanges. Pourquoi Pavarotti, un homme de cette trempe, s’est-il prêté à ce point à l’univers de starisation voulue par le système médiatique ? Et surtout, pourquoi est-il devenu si capricieux ?

Avait-il besoin, alors qu’il était reconnu comme « le » ténor de la deuxième moitié du XXème siècle, qu’on déroule devant lui, à chaque descente d’avion, un tapis rouge ? Pourquoi pousser le caprice au point d’exiger que l’on affrête un avion de victuailles pour le Japon où il allait donner un concert, oblige que l’on transforme une suite d’hôtel en cuisine et, au dernier moment, fasse jeter toutes les victuailles amenées par avion sous prétexte qu’il y avait un fameux restaurant italien à l’étage en dessous ? Aurait-il vraiment dû annuler certains concerts, pour des semblants de grippe, alors que les spectateurs américains avaient payé leurs places plusieurs milliers de dollars ?

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Rappelons-nous l’âge d’or des voix de haute-contre. Les castrats, devenus les stars de l’époque, étaient devenus si capricieux et si gourmands en rémunération qu’ils se faisaient construire des châteaux. Les caprices de ces « pavarotti d’avant l’heure » ont sans doute précipité la fin de cette époque unique dans le monde de la musique, plus encore que des raisons d’éthique (la castration étant finalement relativement bien acceptée à cette époque).

J’aimerais que la mort de Pavarotti sonne le glas de la médiatisation outrancière de l’opéra. Mais les journalistes sont déjà, j’imagine, à la recherche d’un nouveau Pavarotti. Il ne peut en être autrement. Si je m’appelais Placido Domingo, je ferais gaffe !

Insup-portables (1)

Le chiffre vient de tomber : 83,2% des français possèdent un portable. Ce chiffre montre que vraisemblablement, si l’on excepte les impotents, les vieillards, les nourrissons, les sans-abris, les prisonniers, les sans-le-sou, les « paumés du fin fond de leur cambrousse », … tous les gens dits « normaux », sans exception, possèdent un portable.

Eh bien non, il y a encore quelques exceptions. Je fais partie de cette minorité d’indécrottables, irréductibles et irrécupérables gaulois qui pensent qu’on peut encore, dans notre société, se préserver quelques espaces de liberté. J’avoue donc, sans honte que je fais partie des 16,8% qui ne peuvent être joints à tous moments et qui arrivent quand même à vivre !

Devoirs de vacances du CSA

Nous voilà donc au mois d’août. Mais comment prononcer « août » ? Quatre prononciations différentes sont largement utilisées : ou, out, a-ou et a-out. Moi, je prononce « le mois dou », je trouve ça plus doux.

Mais il semblerait que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) soit chagriné que le bon populo donne ainsi dans la diversité et dans la démesure. « Quatre prononciations différentes, mais vous n’y pensez pas mon brave ! » Les Sages du CSA viennent donc de se pencher sur le problème. Et quand les sages se penchent, vous êtes priés d’écouter ! La conclusion de cet épineux problème, je vous la livre : « le CSA rappelle que Pierre Fouché, dans le Traité de prononciation française (1969), conseille la prononciation [ou] et précise : « La prononciation [a-ou] est archaïque ou dialectale. Il en est de même de [out] et à plus forte raison de [a-out]. »

Quand je pense que le CSA s’occupe de ces broutilles, comme s’il n’avait que ça à foutre, alors qu’il est incapable de veiller au temps de parole et de présence dans les médias de Sarko-ministre, de Sarko-candidat et de Sarko-président, je me demande si cette petite leçon de morale sur le mot « août » ne tient pas de la farce ou de la provocation ! Ou alors, le CSA est complètement out !!!

Toujours à propos du sport

En matière de dopage, on peut être désolé aussi de voir aussi le football, le rugby, l’athlétisme, la natation et le tennis prendre le même chemin que le cyclisme.

Que restera-t-il du sport professionnel dans vingt ans ? Et du sport tout court ?

Heureusement, il reste encore la pratique sportive entre copains ou, beaucoup plus modestement comme moi, un peu de marche à pied.

« Droits dans leurs bottes »

Lu hier sur le Monde, cette réaction d’un lecteur (MD) du Monde à un article sur le Tour de France :

« le sport professionnel est à l’image de notre société, il est pourri par l’argent et n’est plus qu’un vecteur publicitaire pour les sponsors et annonceurs. Tous les moyens sont bons pour se mettre en « valeur » avec la complaisance sinon la complicité des dirigeants de fédérations et les autorités sportives, politiques en tête dont il sert les intérêts. La bonne question est : est-ce que le sport a un jour réellement véhiculé les nobles valeurs dont on le gratifie, une base de notre éducation ? »

La réaction du lecteur duMonde est un peu épidermique, je vous l’accorde, mais les questions que ce lecteur aborde ont le mérite d’être posées. Et beaucoup se les posent aujourd’hui.

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Evidemment, il y a de quoi être choqué par ce qu’est devenu le sport. Mais ce qui est plus choquant encore, c’est de voir les médias qui hier ont largement contribué à la mise en place de ce système de starisation des professionnels, encourageant ainsi, comme le public, le « toujours plus » avec son inévitable corrolaire « le dopage », jeter aujourd’hui ce même système aux orties.

Certes, les coureurs mis en question ne sont pas seulement de pauvres victimes naïves du système. N’ont-ils pas eux-mêmes, alors qu’ils n’étaient encore que de simples cyclistes amateurs, commencé à touché à des produits que l’on trouve dans tous les rayons des magasins de sports un peu spécialisés (le dopage des cyclistes amateurs est un autre scandale passé sous silence). Mais l’injustice vient du fait qu’eux seuls aujourd’hui sont livrés à la vindicte populaire et que tous les autres s’en sortent les cuisses à peu près propres.

Le plus grand scandale de la polémique actuelle, c’est que tous – qu’il s’agisse des organisateurs du Tour, des fédérations de sport, des politiques, des sponsors, des chaînes de télévisions, des journaux sportifs, et surtout du public – viennent de se découvrir soudain une virginité, une bonne conscience et une innocence « plus blanc que blanc » qu’on ne leur soupçonnait pas hier encore.

Tous « droit dans leurs bottes ! » Plus Juppé qu’eux tu meurs !

Fraternité bafouée (1)

Sarko a demandé à Hortefeux d’atteindre l’objectif de 50% d’immigrés issus de l’immigration économique (basée sur l’existence de contrats de travail) au détriment donc de l’imigration familiale qui prévalait jusqu’à maintenant. On pourrait s’offusquer du fait que l’économie prenne le dessus sur l’Humain.

Mais il reste un point encore plus choquant : c’est qu’en demandant implicitement à son ministre de freiner par tous les moyens l’immigration familiale, Sarko ne respecte pas le droit à la vie de famille qui est inscrit dans le préambule même de la constitution.

Et s’il est un rôle primordial que doit avoir un chef d’Etat, c’est bien celui d’être garant de notre Constitution, non ?

A reculons

La presse nous annonce que Jean-Louis Borloo quitte le ministère de l’économie avec beaucoup de regrets. Un économiste qui entre en marche arrière au ministère de l’écologie et qui vit cette nomination comme une punition, ça nous laisse de belles perspectives !!!

Carignon en liberté

Condamné à cinq ans de prisons pour « corruption, complicité, recel et abus de biens sociaux », Alain Carignon sort tout juste de prison après y avoir passé vingt neufs mois effectifs. Ce personnage malhonnête envisage de reconquérir la mairie de Grenoble. C’est un comble. Il déclare par ailleurs, comme le rapportent les journaux du week-end dernier, qu’il voterait « volontiers une loi interdisant le retour en politique des élus qui ont été condamnés ». On croît rêver.

Mais derrière ce cynisme il y a un autre truc qui me choque profondément. Il me semble que toute personne « normalement constituée », après deux ans et demi passés à l’ombre n’aurait qu’une chose à coeur : 1 – rejoindre enfin sa femme, ses enfants et les amis qui lui restent. 2 – se cacher à jamais aux yeux de la société. Mais non, le monsieur, qui n’a aucune once d’amour propre, ne vit plus que pour une seule ambition : se refaire une nouvelle carrière politique.

Il y a une inhumanité terrible derrière un tel personnage qui est prêt à tout sacrifier, même sa vie privée, à sa soif de pouvoir. Comme tous les hommes politiques, que je considère depuis belle lurette comme « des gens à part », Carignon ne vit pas dans le même monde que le nôtre.

Décidément, ce n’est pas ce triste sire qui va me réconcilier avec le monde politique.

Liberté bafouée (1)

Dans un commentaire à mon article Valeurs républicaines en danger, Anne me demandait de préciser ma pensée sur les intentions que je prêtais à Sarko de fliquer la société. Finalement, ça m’a donné l’idée de relever dans l’actualité différents dérapages verbaux, prises de position, décisions du nouveau chef de l’Etat, tendances … qui iraient dans le sens d’atteintes aux trois valeurs fondamentales de la République. Il devrait donc y avoir plus ou moins régulièrement sur ce blog des articles intitulés « liberté bafouée », « égalité bafouée », « fraternité bafouée ».

Mon premier article concerne la liberté de la presse.

J’ai beaucoup apprécié les dossiers fondamentaux que le journal Marianne a consacré aux élections présidentielles en nous éclairant notamment sur des aspects troublants de la personnalité de Sarko. J’ai encore plus apprécié le fait que ce journal, dès les résultats du 2ème tour, soit « entré en résistance ». J’ai trouvé que son rédacteur en chef, Jean-François Kahn, était courageux et n’avait pas froid aux yeux. Le ton libre du journal est actuellement une véritable bouffée d’air frais dans le monde médiatique actuel dominé par les muselières.

Or, voilà que Daniel Carton publie un livre « Une campagne off » aux éditions Albin Michel et cite une déclaration de Sarko au directeur du Figaro Magazine lors d’un déjeuner : « Je sais déjà ce que je ferai sitôt à l’Elysée : je m’occuperai personnellement de Jean-François Kahn ».

Liberté de la presse, vous avez dit ?

Alors que j’allais mettre ce petit article en ligne, je tombe ce soir sur un article du Monde qui donne encore un peu plus d’eau à mon moulin. Il relate un autre événement, à savoir une lettre que le syndicat des journalistes du Journal du Dimanche a adressé à Arnaud Lagardère, propriétaire du journal, qui est intervenu auprès de la direction pour qu’un article sur Cécilia Sarkozy ne soit pas publié. Cinq petits extraits de ce courrier :

« Vous êtes intervenu samedi auprès de la direction de la rédaction pour que cet article ne soit pas publié ».
« Nous estimons qu’il s’agit là d’une censure inacceptable, contraire à la liberté de la presse. L’ensemble des journalistes du JDD s’indigne de cette pratique d’un autre âge, d’ailleurs largement dénoncée par l’ensemble de notre profession, en France comme à l’étranger »
.
« Vos relations privilégiées avec Nicolas Sarkozy ne sauraient nous contraindre à renoncer une nouvelle fois aux exigences de notre métier. La rédaction du JDD, indépendante, revendique le droit de refuser toute subordination qui voudrait la priver de son devoir d’informer »
.
« En l’espace d’un week-end, cette intervention a donné du crédit aux graves accusations portées contre les titres du groupe, soupçonnés d’avoir favorisé la campagne de Nicolas Sarkozy ».

Liberté de la presse, vous avez dit ?