Un concept économique surprenant

Les chiffres économiques qui sont tombés les uns après les autres ne sont pas très bons. Il y a quinze jours, on nous disait que la France produisait moins en raison d’un environnement mondial défavorable. OK, dont acte.
La semaine dernière, la ministre Lagarde nous a dit par contre que la loi sur les heures supplémentaires est bien utilisée par les entreprises et résiste à la crise. OK.
OK, OK. Sauf que si l’on croise ces deux infos, ça veut dire que la réalité de la France de Sarko, c’est bosser plus pour produire moins. Il fallait oser …
Il ne reste plus à notre cher Président qu’à nous démontrer comment on va gagner plus en produisant moins …

A propos de la réforme des institutions

Ainsi donc, la réforme des institutions a été adoptée hier soir. Ce qui pouvait être une vraie mesure partagée par presque tous, et notamment par l’opposition, est passée in extremis à une voix seulement. Dommage, car l’ensemble du pays aurait pu se retrouver dans une vraie réforme démocratique. Mais Sarko a choisi une autre voie.

Cinq occasions au moins ont été loupées dans le projet du Président. Cinq propositions qui auraient pu faire partie du packaging « réforme ». Celle d’abord, qui aurait été très symbolique, de donner le droit de vote (au moins aux élections locales) aux émigrés installés depuis plusieurs années. Celle d’introduire une certaine dose de proportionnelle aux législatives. Celle ensuite de mettre fin au cumul des mandats (souhaité par l’ensemble des citoyens). Celle aussi de prendre en compte les interventions présidentielles dans le calcul des temps de paroles. Celle enfin, la plus importante, de réformer en profondeur le scrutin sénatorial qui est l’un des plus antidémocratiques et des plus obsolètes au monde.

A y regarder de plus près, ce sont les mesures qui allaient le plus dans le sens de la démocratie qui n’ont pas été incluses dans le projet de réforme. Inquiétant quelque part, non ?

Alimentation et biodiversité (1)

L’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tire la sonnette d’alarme à propos de la très inquiétante disparition des variétés de plantes cultivées. Elle estime que les trois quarts de la diversité génétique variétale des plantes cultivées ont disparu au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, l’essentiel de l’alimentation humaine, au niveau planétaire, repose sur seulement 12 espèces végétales. La FAO estime que cet appauvrissement considérable est directement lié à la recherche d’une productivité toujours plus grande.

D’après cet organisme de l’ONU, cette érosion génétique de la biodiversité rend l’agriculture actuelle extrêmement vulnérable et incapable de relever les nouveaux défis qui se posent aujourd’hui. « Ce déclin de la biodiversité des principales sources de l’alimentation humaine concourt à rendre les approvisionnements alimentaires plus vulnérables et moins durables, notamment à l’heure du changement climatique avec la disparition annoncée, ou déjà constatée, de nombreuses races animales et variétés végétales comportant pourtant des traits uniques, comme la résistance aux maladies ou la tolérance aux conditions climatiques extrêmes. En conséquence, l’agriculture devient de moins en moins capable de s’adapter aux défis environnementaux que la planète doit relever (changement climatique, désertification, pénurie d’eau, etc.). »

La crise immobilière ? Mais quelle crise ?

Je suis tombé sur plusieurs articles qui parlent de crise de l’immobilier. Il semblerait qu’un peu partout les prix soient en train de baisser et plusieurs articles citent le chiffre de moins 26%. Sur le secteur de la vallée de l’Ognon où j’habite, les maisons qui étaient en vente il y a quelques mois à 250 000 euros le sont aujourd’hui à 180 000. Depuis plusieurs années, il devenait impossible pour beaucoup d’accéder à la propriété et de plus en plus difficile pour certains de payer des loyers très élevés. De toute façon, même avec les nouveaux tarifs actuels, cela reste difficile et les jeunes couples sont les premiers à pâtir de cette situation.

Si j’en juge par les nombreuses réflexions que j’entends tout autour de moi, tout le monde se réjouit de la baisse en cours qui était très attendue.

Alors que cette baisse du prix de l’immobilier est salutaire pour une très grande majorité de la population, les journalistes nous parlent de crise. A croire qu’ils ne vivent pas dans le même monde que le brave populo …

Prime exceptionnelle

Le patronat dit qu’il croule sous les charges sociales. Il en parfois à dire qu’il voudrait bien le bonheur de ses salariés, mais que c’est la faute à l’Etat qui lui ponctionne tout… OK, on entend. Pourtant, la loi du 8 février 2008 voulue par Sarko, donne la possibilité à tous les employeurs de moins de 50 salariés de donner cette année une prime exceptionnelle de 1000 euros à chacun de leurs salariés, sans charges sociales ou presque (je dis « presque » car il y a un tout petit peu de CSG et de CRDS). Le patronat (enfin, celui des petites et moyennes entreprises) devrait applaudir car voici enfin un truc sans charges sociales qui va lui permettre de contribuer au bonheur de ses salariés sans trop de frais. Or, vous en entendez parler ? Vous en connaissez beaucoup de vos voisins, amis, membres de votre famille … qui reçoivent cette prime (qui doit obligatoirement être versée avant le 30 juin) ?

L’île aux fleurs

Ce court métrage a été réalisé il y a presque vingt ans, il est édifiant ! Alors, si vous avez une douzaine de minutes devant vous…

Le libéralisme, qui n’est autre qu’un capitalisme sans garde-fous, sans limites et surtout sans moralité, peut-il mener à autre chose que ce genre de situation ?

Mon cul, c’est du poulet ? Oui, mais du poulet propre … traité à l’eau de Javel !

Il y aura de plus en plus souvent sur ce blog des articles sur la qualité de l’alimentation. C’est, à mon avis, un sujet de société des plus importants, de par ses implications économiques, sociales et environnementales. La logique folle du libéralisme va contraindre de plus en plus le consommateur à bouffer ce qu’il faut bien appeler de la Merde. Avec un grand M évidemment. M comme mondialisation. Ce n’est pas encore tout à fait de la merde mais ça commence à en avoir insidieusement le goût. Pour un gain d’un centime d’euro (de rots ?) supplémentaire par kilo, l’industrie agroalimentaire n’a aucun scrupule à ajouter la petite molécule de synthèse (Saint Thèse, priez pour nous …) qui va se retrouver dans le sang des consommateurs.

La dernière en date ? La commission européenne propose actuellement une levée de l’interdiction d’importer en Europe des volailles américaines traitées au chlore. Le règlement autoriserait, du même coup, l’utilisation en Europe de ce type de traitements.

Saluons la fronde des ministres de l’agriculture européens qui, presque en bloc (19 ministres) dénoncent le retour de ces importations. Mais vous y croyez, vous, que l’unanimité des ministres de l’agriculture européens suffise à empêcher les lobbying agro-alimentaires de nous empoisonner un peu plus ?

J’ai honte pour mon pays …

J’ai rencontré à plusieurs reprises Madeleine Szczodrowski-Fady. C’était au temps où j’allais aux réunions de Haute-Saône Nature Environnement. On trouve dans ce type d’associations des gens qui donnent de leur temps et de leur énergie pour que le monde aille un peu mieux. Madeleine fait partie de ces gens que l’on appelle « militants » avec un grand M. Le communiqué de presse qu’elle vient de publier m’a ému. En voici l’intégralité.

« Ma carte d’identité française étant périmée, je viens d’en solliciter le renouvellement. Or, la sous-préfecture de Lure me demande de prouver, document à l’appui, que je suis bien de nationalité française. Nationalité qui m’a été officiellement reconnue depuis plus de cinquante ans après que je me sois acquittée des formalités nécessaires, mais je ne possède aucun document qui le prouve.

Née en France de parents étrangers non naturalisés (père polonais, mère espagnole), j’ai été pourvue à l’âge de 14 ans d’une carte d’identité polonaise valable jusqu’à ma majorité en avril 1955. A cette date, les autorités françaises m’ont demandé de choisir : conserver ma nationale d’origine ou opter pour la France. J’ai opté pour la nationalité française devant les autorités judiciaires de l’époque. En fonction de quoi m’a été délivré, fin 1955, ma première carte d’identité française, renouvelée depuis sans problème. J’étais demeurée apatride durant sept mois. Lorsque les gendarmes sont venus m’appréhender pour me conduire au camp de Trieste, où étaient internés depuis la fin de la guerre tous les apatrides d’Europe, j’étais en règle depuis la veille seulement.

Me voici en 2008 redevenue apatride, la sous-préfecture m’ayant confirmé oralement le vendredi 16 mai 2008 que ma précédente carte d’identité française ne prouvait rien, et qu’en l’absence de document réclamé elle ne serait pas renouvelée.

Née en France, j’y ai vécu et travaillé toute ma vie. Depuis trente ans mariée à un enseignant fonctionnaire français, j’ai été durant plusieurs années l’assistante d’un parlementaire français devenu par la suite Président de l’Assemblée Nationale – fonction que je n’aurais pu exercer si je n’avais pas été française – et à ce titre j’émargeais au budget de la Nation.

Propriétaire d’une maison, titulaire d’une carte d’électrice, je perçois une retraite, suis assurée sociale, paie mes impôts et mon casier judiciaire est vierge. Bien intégrée dans la société, je crois pouvoir prétendre qu’en ma qualité d’écrivain dont les ouvrages figurent en bonne place à la Bibliothèque Nationale, je parle et j’écris correctement le français.

Il n’empêche qu’à 74 ans, je rejoins la cohorte des sans papiers, des hors la loi, ma carte périmée ne m’ayant pas été restituée. Va t-on en plus me demander de prouver, tests ADN à l’appui, que je suis bien la fille de mes défunts et prétendus père et mère ? Comme le disait Coluche, « jusqu’où s’arrêteront-ils ? ».

Avec le sort réservé aux chômeurs et aux exclus de toute nature dont à présent j’ai l’honneur de faire partie, nous vivons des temps où le grand guignol le dispute à la tragédie. Enfin, si la France ne me supporte pas sans papiers sur sont territoire, qu’elle me fasse embarquer dans un charter. Seulement voilà : m’expulser où ? Le camp de Trieste est fermé depuis belle lurette. »

Merci de relayer cette histoire scandaleuse qui fait honte à notre pays.

Camarade, n’oublie surtout pas la vidange !

La crise alimentaire qui a commencé frappe l’ensemble de la planète. Cette situation ouvre la porte à la spéculation, beaucoup de journaux en parlent, mais aussi peut-être à la malversation. Bien sûr, la fraude alimentaire n’est pas un fait nouveau mais elle pourrait bien se développer de manière exponentielle dans les temps qui viennent, la raréfaction de la nourriture pouvant évidemment inciter à l’ajout de produits de substitution, voire illicites et dangereux pour la santé.

Ainsi, comme le Canard l’a révélé dans un dossier très étayé et très documenté, ce sont 2 800 tonnes d’huile pour moteur qui ont été mélangées en fraude à de l’huile de tournesol destinée à la consommation humaine. Au total, 40 000 tonnes d’huile de tournesol ont été coupées à l’huile de moteur. Le lot, en provenance d’Ukraine, a été distribué aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne et en France où le groupe Saipol (propriétaire de Lesieur) a attiré l’attention de la Répression des Fraudes sur l’existence de ce lot frelaté.

Si Carrefour a admis, du bout des lèvres, avoir retiré de la vente quelques 200 produits contenant cette huile frelatée, une bonne partie de cette huile a été consommée ici et là. Saipol, qui avait pourtant informé la Répression des Fraudes, a même reconnu avoir raffiné l’huile en question (huile minérale issue donc d’hydrocarbures) pour la revendre à « une trentaine de clients de l’industrie alimentaire ». Mieux : la commission européenne s’est fendue en catimini d’une « recommandation autorisant la vente de tous les aliments contenant moins de 10% d’huile de tournesol frelatée ».

Pouvoirs publics français, commission de Bruxelles, le groupe Saipol et l’industrie alimentaire se défendent tous aujourd’hui en prétextant que ladite huile ne présente aucun risque de « toxicité aiguë ». Alors, pourquoi ne pas avoir prévenu les consommateurs !

Aucun risque donc. Mais n’oubliez pas quand même d’aller faire votre vidange tous les 15 000 !

Encore trois milliards qui partent en fumée !

Trois milliards, c’est une somme. C’est exactement le montant estimé pour réduire de deux millions le nombre de pauvres en France. Sarko avait été enthousiasmé par cette idée d’offrir un « complément de ressources » aux érémistes qui trouvent un travail à temps partiel mais qui ne l’acceptent pas car il devient alors moins avantageux de travailler à temps partiel que de rester bénéficiaire du RMI. « Réduire la pauvreté d’un tiers », grâce à cette mesure, était l’un des objectifs du candidat à la présidentielle. Objectif claironné sur tous les toits. Avec tambours et trompettes. Mais Fillion vient de déclarer que le dispositif était trop coûteux. Les plus pauvres ne verront donc pas l’ombre de ces trois milliards. Cela dit, l’objectif de réduire le nombre de pauvres de 30% sera atteint car, comme l’a déjà rapporté le Canard Enchaîné, Sarko est en train de faire modifier en douce le calcul du seuil de pauvreté. Comme quoi, quand on veut on peut … !

Drôle de coïncidence de l’actualité : trois milliards, c’est aussi le montant exact qui vient de disparaître du Fonds de Réserve des Retraites. L’idée de ce FRR était pourtant très bonne au départ. En prévision de l’après-2020 et de la difficulté à payer les retraites, Jospin avait créé en 2002 ce fonds spécial qui devait être alimenté par une partie des recettes des privatisations. Mais l’Etat s’est assis sur ses promesses et les caisses, qui devaient déjà contenir 300 milliards en 2008 n’en contiennent que dix fois moins. C’est à la caisse des Dépôts et Consignations qu’a été confiée la gestion du FRR, cette institution financière de l’Etat étant reconnue pour sa gestion financière plutôt pépère. Mais les éminents énarques qui sont aux manettes de la Caisse des Dépôts et Consignations ont préféré abandonner leur gestion habituelle (basée sur les bons du Trésor) pour une gestion beaucoup plus hasardeuse : jouer en Bourse. En quelques mois, avec la chute des valeurs boursières, trois milliards se sont ainsi envolés en fumée et les caisses du FRR qui contenaient 34,5 milliards en décembre dernier n’en contiennent plus que 31,4 aujourd’hui. Evidemment, il est possible que la Bourse remonte. Mais il n’est pas exclu aussi qu’elle plonge encore beaucoup plus. Le pire est donc peut-être à venir … !

Ce véritable scandale nous a été révélé, une fois de plus, par le Canard.

Baisses d’impôt ?

« la baisse des impôts promise par Sarkozy n’aura pas lieu » annoncent plusieurs journaux qui se font le relai des déclarations du ministre du budget.
Ah bon ! Je me souviens pourtant d’un certain bouclier fiscal … !

Quand nous bouffons de la merde !

Je suis intimement persuadé que notre mode de vie moderne, et notamment notre mode d’alimentation, constitue, d’un point de vue de la santé, une véritable bombe à retardement et que nous n’en mesurerons les effets réels que dans plusieurs décennies.

Jusqu’à présent, je savais qu’en mangeant de la nourriture achetée dans les magasins les plus classiques, on ingurgitait des centaines de molécules chimiques de synthèse et qu’on se s’empoisonnait à petit feu. Tout le monde sait cela aujourd’hui, il faut vraiment se voiler volontairement la face pour ne pas être au courant. Mais je ne pensais pas que les grandes surfaces pouvaient contraindre le consommateur moyen, innocent, à manger de la viande pourrie à son insu. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Regardez le reportage suivant si vous avez le courage d’aller jusqu’au bout.

Il y a un autre reportage qu’il ne faut pas louper – mais probablement le savez-vous, vu le nombre de mails qui a circulé – c’est « le monde selon Monsanto, de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien » qui passe demain soir mardi 11 mars à 21H sur Arte. Il paraît que ce reportage, lui aussi, est édifiant … !

A propos des JO de Pékin

On se souvient encore comment en 2001 les Chinois avaient argumenté très fort pour obtenir que les jeux Olympiques se déroulent à Pékin : ils avaient alors promis « d’énormes avancées » en matière de Droits de l’Homme. Or, rien n’a changé dans ce pays et les libertés y sont bafouées plus que jamais.

Ces JO pourraient être une superbe opportunité pour que le monde entier se penche sur le problème des droits de l’Homme en Chine. Mais il semblerait au contraire qu’ils soient une gigantesque opération de com’ pour le gouvernement chinois qui va nous montrer un pays plus clean que jamais. Clean car les étrangers ne verront pas un seul des 300 millions de Chinois qui vivent avec un dollar par jour. Clean aussi car en matière de libertés, la chasse aux sorcières et aux dissidents s’est bel et bien renforcée depuis quelques mois. Elle n’a d’ailleurs jamais cessé. Cette répression touche les avocats, les écrivains et les simples citoyens que l’on appelle weiquan (« défenseurs des droits »). Ces légalistes se réclament de la Constitution et exigent la juste application des lois de la république populaire.

En 2006, l’avocat aveugle Chen Guangcheng avait été condamné à plus de quatre ans de prison pour avoir dénoncé les rafles illégales de femmes enceintes, d’une violence inouïe, pour les faire avorter de force (dans le cadre du respect des quotas de planning familial fixés par les autorités). La répression avait redoublé tout au long de l’année 2007 avec les mises en résidence surveillée, les brutalités policières, les arrestations, les intimidations, les internements administratifs en camp de travail ou en hôpital psychiatrique.

En décembre dernier, en incarcérant Hu Jia, le dissident le plus en vue en Chine, porte-parole à travers tout le pays des « avocats aux pieds nus », le gouvernement a choisi d’envoyer un message fort à ceux qui seraient tenté de suivre l’exemple de cet homme. Il avait osé cosigné le texte suivant avec le juriste Teng Biao :

« Lorsque vous viendrez à Pékin pour les jeux Olympiques, vous verrez des gratte-ciel, des avenues dégagées, des stades ultramodernes et une foule de gens enthousiastes. Vous n’apprendrez probablement pas que les fleurs, les sourires, l’harmonie et la prospérité poussent sur l’injustice, les pleurs, les emprisonnements, la torture et le sang. Pour tous ceux qui ne veulent pas voir l’esprit olympique avili, nous croyons que la connaissance de la vérité est la première étape pour résoudre le problème. »

A l’heure actuelle, il n’y a aucune condamnation de ce qui se passe dans ce pays. Ni du Comité International Olympique, ni de notre pays, champion des Droits de l’Homme.

Faut-il des riches, faut-il des pauvres ? (10)

On ne sait plus trop ce que veut dire un milliard d’euros. Difficile de se faire une idée précise de ce que représente ce nombre presque abstrait. Pour mieux nous montrer l’ampleur de la somme mise en jeu par Jérôme Kerviel de la Société Générale, certains journaux ont cru bon de nous la traduire en nombre de ferraris qu’on aurait pu se payer. Quelle vision occidentale de la chose ! C’est le journal sud-africain Business Day qui nous a montré la vraie indécence de cette affaire : cette somme est supérieure au PIB de 63 pays les plus pauvres de la planète. Dit comme ça, c’est encore plus parlant, non ?

« A pleurer de honte », nous dit Martine Gozlan

Désolé pour ceux qui pensaient que mon blog s’assagirait. Je l’ai sous-entendu dans mon article de vendredi dernier, lorsque j’ai parlé de l’importance de l’engagement : je monte désormais au créneau. Il se passe beaucoup de choses graves aujourd’hui dans notre société et on voit un peu partout que les valeurs essentielles qui fondent notre république ne coulent plus de source, elles ne sont plus forcément des valeurs référentes pour tous. Je me suis jusqu’à présent réfreiné dans l’écriture de certains articles pour ne pas que l’on me parle continuellement « d’indignation facile », de « bien-pensance », … Je souhaite à chacun des lecteurs de ce blog d’être capable d’indignation, même facile. Même si elle ne s’accompagne pas toujours d’actions immédiates, l’indignation est infiniment préférable à la résignation au monde vers lequel on veut nous conduire. L’indignation, lorsqu’elle se partage à un niveau plus collectif, peut devenir le ferment de belles et grandes actions. Enfin, j’ai la faiblesse d’y croire …

La laïcité est l’un des sujets forts du moment. Beaucoup de personnes, de toutes sensibilités, ont été choquées par les propos de notre Président. Il ne s’agit évidemment pas que le débat se cristallise autour du problème de la foi, beaucoup de catholiques s’étant d’ailleurs offusqués des propos tenus, mais bel et bien d’éviter un mélange des genres, entre la sphère publique et la sphère privée, mélange qui a rarement été heureux dans notre histoire.

N’oublions pas, comme le rappelle Eric Conan, que « nos valeurs publiques et nos institutions résultent d’un conflit long, violent et intime entre une Eglise absolutiste et un mouvement des Lumières puisant lui-même dans les racines grecques, l’humanisme de la Renaissance et un judéo-christianisme sécularisé ». N’oublions pas non-plus que la laïcité, on le rappelle rarement, a permis la liberté de croyance à laquelle l’Eglise s’est opposée jusqu’au 20ème siècle et que cette laïcité a été la solution trouvée pour en finir avec un long affrontement et pour pacifier notre pays. Enfin, n’oublions pas que, si le mot laïcité » est apparu très tardivement, Condorcet en a défini ainsi le concept en 1791 : « La puissance publique ne doit accréditer aucune croyance et n’en persécuter aucune. Aucun de ses représentants ne doit afficher une croyance… ».

Sur un sujet important comme la laïcité, je n’hésite donc pas à en rajouter une autre couche.

Je viens de recevoir le dernier numéro de Marianne intitulé : « il met la laïcité en danger : LE FOU DE DIEU ». Il y a plein d’articles sur le sujet. Je vous livre en intégralité l’un d’entre eux que je trouve très fort, de Martine Gozlan « Faire le bigot en terre wahhabite, c’est trop ! » :

« Il fallait oser ! Faire assaut de bondieuseries à Ryad, dans la citadelle du wahhabisme, la secte déjantée et omniprésente qui a réduit à l’impotence les sociétés arabes et condamné tout esprit critique à la potence ! Rester muet sur la laïcité, cette révolution française, alors que tant de rebelles, dans le monde arabe, en font le socle de leurs révoltes interdites ! S’en remettre à Dieu devant les enrubannés saoudiens qui flagellent, mutilent et lapident en son nom ! Saluer « l’impulsion moderniste  » du roi Abdallah dont les sbires traquent chaque femelle dont un cheveu dépasse de la cage de tissu ! Malheur à celle qui prétend conduire sa voiture : interdit ! Malheur au blogueur Fouad al Farhan, qui s’en prenait à la lenteur de ces belles réformes : au trou ! Malheur aux jeunes filles violées : ce sont elles et non leurs bourreaux qu’il faut châtier ! Nicolas Sarkozy a-t-il vraiment réalisé, entre deux jeux de sabre, où il se trouvait ? S’est-il souvenu que sur cette terre d’Arabie où le ciel est roi, l’enfer a élu domicile jusque dans les hôpitaux où de pieux médecins amputent les voleurs pour satisfaire aux lois divines ? Au moment même où le président y allait de sa litanie sur le « Dieu qui libère » combien d’otages du wahhabisme – berceau de Ben Laden, d’Al-Qaida et du GIA ! – passaient de vie à trépas? Mais les sourires saoudiens s’élargissaient : pensez, un président français tout près de psalmodier « Au nom de Dieu le tout-puissant et le victorieux » ! A pleurer de honte, tout simplement. »

Laïc, vous avez dit laïc ?

Aïe aïe aïe, je ne voudrais pas que mon anti-sarkozysme primaire (et même secondaire, tertiaire voire quaternaire) ressorte trop sur ce blog, mais quand même !

Le 20 décembre dernier, notre Président s’était assis sur un siècle de laïcité et avait pronconcé une homélie plutôt éhontée lors de son intronisation en tant que chanoine du Latran. Ses propos avaient en effet placé le curé (ou le pasteur) au-dessus de l’instituteur en ce qui concerne la transmission des valeurs. Drôle de discours pour un président qui est le plus haut représentant de notre laïcité durement acquise. Le 3 décembre, la Ligue pour les Droits de l’Homme a publié une sérieuse mise au point dans un communiqué de presse que peu de journaux ont osé publier.

Récidive hier. Notre président, représentant donc de l’une des trois démocraties laïques du monde (ben oui, nous avons cet honneur) a prononcé 13 fois le mot Dieu dans son allocution lors de sa visite éclair au Royaume des Emirats Unis. LeMonde.fr a publié hier soir dans ses dépêches un texte sur ce sujet mais bizarrement cet article a subitement disparu au bout de quelques dizaines de minutes.

A quand le retour du crucifix dans les écoles et au-dessus du bureau du maire ?

soldes d’hiver

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9 janvier, jour des soldes. Drôles de soldes d’ailleurs. Autrefois elles marquaient l’arrivée d’une saison prochaine. Aux soldes de début d’année, on vendait les vêtement chauds de l’hiver. Et aux soldes de juillet les vêtements légers de l’été. Les soldes marquaient la fin de la saison précédente. Mais ce matin, en découvrant des tas de chemisettes en manches courtes soldées dans les rayons, je me suis demandé si l’été n’était pas déjà fini !

Mais le plus drôle, c’est quand Joëlle a essayé trois pantalons. Deux pantalons sur trois ne pouvaient être fermés, le bouton de fermeture ayant déjà été arraché. Question : « Pourquoi une femme qui fait du 52 commence-t-elle par essayer la taille 36, puis 38 … ? ». Faudrait vraiment des boutons costauds pour résister !!!

Cette obsession de la taille mince, alimentée par nos images publicitaires, mais confortée parfois par le regard des hommes, a le don de m’insupporter !

Une loi un peu fumeuse

Je suis non fumeur depuis longtemps. Cela fait au moins quinze ans que j’ai arrêté le tabac. La nouvelle loi sur l’interdiction de fumer dans les bars devrait, en toute logique, plutôt me convenir. Mais je n’ai pas envie de hurler avec les loups et les censeurs. Car, je dois l’avouer, cette nouvelle loi me gonfle.

Depuis dix ans, vingt peut-être, les fumeurs ont fait d’énormes efforts. Sur les lieux de travail, il n’y a plus un seul bureau où l’on fume. Je me rappelle de salles de réunion enfumées, elles font désormais partie du passé. Notre société a culpabilisé les fumeurs et ceux-ci ont plutôt bien joué le jeu (sauf, il est vrai, à leur domicile où bon nombre de fumeurs, sous prétexte de « c’est ma vie privée ! », continuent de faire subir à leurs enfants les conséquences désastreuses de leur tabagisme).

Il me semble que l’évolution de notre société, ces dernières années, allait plutôt d’elle-même dans le sens d’une disparition rapide de la consommation de tabac dans les lieux publics. Face aux consommateurs de tabac, déjà fortement mix à l’index et qui avaient accepté beaucoup de restrictions sans trop rechigner, il était inutile, à mon avis, que le législateur en rajoute une couche. Il suffisait juste de laisser faire le mouvement qui était initié et qui était en marche rapide.

Bien sûr, les fumeurs ont, pour la plupart, déjà accepté la chose et cette loi va être plus indolore qu’il n’y paraît à première vue. Bien sûr, le législateur surfe sur une opinion publique très favorable à cette mesure. Bien sûr, cette loi va contribuer à combattre ce fléau qu’est le tabac. Bien sûr, les serveuses des bars vont voir leur espérance de vie grimper. Bien sûr, c’était anormal que les fumeurs infligent leur poison à leurs voisins de bars. Bien sûr, les arguments des non fumeurs sont imparables. Bien sûr, bien sûr …

Mais bon, c’est une petite liberté de plus qui fout le camp. Et au bénéfice de quoi ? D’une société de plus en plus aseptique, uniformisée, de plus en plus politiquement correcte. Il est indéniable que cette loi est dans ce nouvel air du temps. Mais les cafés n’étaient-ils pas, à cet égard, des petites poches de résistance ?

Les cerises sur le gâteau

Ouf, je suis en congés ! Jusqu’au 7 janvier exactement. Les derniers jours ont été plutôt durs, 15 heures de boulot par jour, je n’ai pas eu le temps de lire un seul commentaire sur ce blog ni d’écrire un seul article. Trois jours et demi sans article, ce n’était jamais arrivé en bientôt deux ans de blog.

Pendant cette période de fêtes, nous allons difficilement échapper aux excès de consommation de toutes sortes. La boisson va couler à flots (notamment pour ceux qui, comme moi, sont équipés d’une clé USB Wine) et la consommation de sucreries et patisseries va aller bon train. Tiens, justement à propos de patisseries, j’ai reçu un mail qui nous parle d’un ex-chercheur de l’INRA qui a travaillé sur la microbiologie des sols et qui est maintenant entré en résistance. Ce chercheur, Claude Bourguignon, en est arrivé à

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