Hommage

Magnifique composition que celle réalisée par Christophe en hommage à Arcimboldo :

J’en profite pour signaler que j’organise demain soir mardi 12 août à 18H à la maison une soirée d’échanges sur nos différentes pratiques en matière de jardinage. Cette petite animation est réalisée dans un cadre associatif mais elle est évidemment ouverte à toute personne intéressée par la culture des légumes. La soirée se terminera de manière conviviale. Possibilité donc d’amener un repas à tirer du sac.

L’ART dans la nature (1)

Alors qu’il y a quinze jours j’étais à Venise, notre ami Jean-Yves, qui croyait que j’étais en Corse (non, la Corse, c’est pour dans quinze jours) a laissé un commentaire sur mon article « blog en congés » en essayant de mettre une image en ligne. Mais je ne crois pas que, techniquement, on puisse mettre une image dans un commentaire. Si quelqu’un sait, je suis preneur. Voici l’article de Jean-Yves et la photo qu’il m’a envoyée ensuite par mail :

« C’est bien ma veine ! Le voilà en Corse…
Je ne savais pas où déposer l’image suivante… Pas sur ObsNatu, ni chez les entomologistes, pas plus que les botanistes. Les géologues n’ont pas le sens de l’humour (ou très peu, car on sait bien qu’ils sont terre-à-terre).
J’ai pensé à toi et à vous tous, qui avez un sens artistique non conventionnel, d’inspiration naturelle.
Je proposerai à Bernard une image, celle-là pour commencer car j’en ai plusieurs en réserve, une sculpture créée de toute pièce par LA Nature, une sculpture stochastique, nouvel art premier s’il en est. Elle trônait dans un tas informe de cailloux, mais en ex-dessinateur-peintre-sculpteur, elle m’a sauté à la figure.
Combien y avait-il de chances pour que les processus érosifs entamassent cette roche de cette manière ? Et combien encore pour que je passasse par là ? Et que je la visse ? C’est donc du domaine des probabilités composées : p = p1 . p2 . p3, soit à mon humble avis beaucoup moins que de voir péter une centrale nucléaire, et en tous cas infiniment moins que d’entendre un de nos zoumpolitic’ dire une connerie au sujet de l’environnement.
Amitiés à toutes et tous.
Jean Yves C. »

Dans le mail qu’il m’a envoyé, Jean-Yves ajoutait : « Peut-on croire que les artistes aient inventé l’art ? Modigliani n’a qu’a bien se tenir. »

Alors, vos réactions ?

Un oeil tourné vers les élections américaines (1)

Aux Etats-Unis, la course à l’investiture démocrate continue donc, grâce au rebond d’Hillary Clinton. Les Républicains américains n’ont jamais eu bonne presse en France, même chez les électeurs de droite, probablement à cause de leur politique étrangère et je ne vais froisser personne sur ce blog en disant que ces derniers n’ont pas ma faveur.

Je ne me suis jamais passionné pour ce qui se passait au niveau politique outre-Atlantique, bien qu’étant persuadé que le résultat des élections américaines peut avoir de grosses répercussions sur le reste du monde.

Cette fois-ci, je suis de très près ce qui se passe. L’idée d’avoir un président femme ou un président de couleur me séduit fortement. Bien entendu, ce n’est pas parce qu’Hillary Clinton est une femme qu’elle est meilleure en politique (quoique, ça mérite débat …) mais je crois à la valeur des symboles.

A y regarder de plus près, il n’y a pas de différence fondamentale entre les programmes des deux candidats démocrates (si ce n’est un plan de couverture maladie universelle qu’Hillary Clinton espère bien imposer à une Amérique qui crève aussi, ne l’oublions pas, sous son nombre de pauvres). Pourtant, j’ai une nette préférence pour Obama. Pas à cause de ses qualités exceptionnelles (intelligence, éloquence et charisme) mais bien à cause du symbole que représenterait son élection.

D’un point de vue politique intérieure, la victoire d’un candidat de couleur permettrait aux Etats-Unis de se réconcilier avec leur triste passé : passé ancien (esclavage, ségrégation) et passé récent (le triste épisode des noirs de la Nouvelle Orléans livrés à eux-mêmes lors de l’inondation de la ville).

D’un point de vue politique extérieure, il est certain que la victoire de Barack Obama redonnerait du baume au coeur à tous ceux qui croulent sous le joug impérialiste américain, et pas seulement au Proche-Orient. Cet homme, né d’un père Kenyan et ayant vécu en Indonésie, symbolise aux yeux du monde, comme le rappelle le journal Le Monde, « l’internationalisme, le dialogue, le métissage », alors que Bush est le triste symbole « de l’unilatéralisme, du nationalisme et de l’arrogance ». Bien sûr, on pense à l’Irak qui est en toile de fond de cette élection … Mais on pense aussi, d’une manière plus générale, aux relations qu’entretiennent les Etats-Unis avec la plupart des pays (il est difficile d’ailleurs de reconnaître un seul succès international à Georges Bush au cours de ses deux mandats, la force primant toujours sur la diplomatie).

Le résultat de l’élection prochaine peut-être un événement à la hauteur de ce qu’ont été l’abolition de l’esclavage et la lutte pour les droits civiques. Difficile de ne pas faire le parallèle entre Barack Obama et Martin Luther King. En espérant toutefois que la fin soit plus heureuse …

Blog en congés

Me voilà donc parti avec des amis une nouvelle fois sur l’île de Texel en mer du Nord. Le soleil nous y attend une fois de plus. Le vent aussi probablement. Ainsi que des dizaines (centaines ?) de milliers d’oiseaux.

Mon blog reprendra en musique le dimanche 17 février. Il y aura juste une petite exception le 14, j’ai demandé à Joëlle de mettre en ligne ce jour-là un petit texte que j’ai préparé à propos de la Saint-Valentin.

Dans mon article précédent consacré aux livres, j’ai oublié de citer la nouvelle de Jean Giono : L’homme qui plantait des arbres. Alors la voici dans une vidéo en deux parties réalisée par nos amis Québecquois en 1988 et racontée par la voix magique de Philippe Noiret. Alors, si vous avez 30 minutes devant vous, installez-vous devant votre ordi et dégustez …

2ème partie :

Bonne semaine à tous.

C’est qui VOUS ? (2)

Cette petite rubrique avait été expérimentée avec succès il y a quelques mois, avec un premier thème consacré aux MUSIQUES que vous aimez. Une douzaine d’articles en ont déjà découlé (« le Petit dimanche musical » que certains attendent maintenant chaque dimanche avec impatience).

Si cela vous intéresse toujours de mieux connaître les personnes qui viennent sur ce blog, continuons avec ce nouveau thème : LES LIVRES. Pas de règle, on peut simplement citer quelques livres qu’on aime, on peut aussi dire pourquoi on les aime, on peut aussi se limiter à un seul livre (le dernier qui nous a marqué ou celui qui est sur notre table de chevet depuis toujours…).

Comme je suis un lecteur de niveau très moyen (guère plus d’une vingtaine de bouquins par an, jamais un ouvrage philosophique, jamais un ouvrage politique, rarement un essai littéraire … et le pire, c’est que je n’ai pas forcément honte), je suis au moins certain qu’avec ma liste je ne vais donner de complexes à personnes.

Il n’y a d’abord que trois ouvrages dans lesquels je suis plongé sans cesse, que j’ouvre plusieurs dizaines de fois par an, ce sont des livres qui m’aident à mieux vivre mes passions pour la musique, la nature et le jardin. Ils ont beau être des ouvrages que l’on peut qualifier « d’utilitaires », ils figurent incontestablement dans les trois premières places de mon Top 10. Ce sont le dictionnaire des grands musiciens de chez Larousse (en deux tomes, épuisé depuis longtemps), l’encyclopédie du jardinier (aux éditions Actes Sud) et l’album ornitho (aux éditions Delachaux et Niestlé).

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Pour les autres livres que j’aime, je cite en vrac, sans ordre particulier :
L’automne à Pékin de Boris Vian
Longtemps de Erik Orsenna
Les enfants de la Terre de Jean M. Auel (uniquement les 2 premiers tomes)
Le tableau du maître flamand de Arturo Pérez-Reverte
– toute l’oeuvre de George Simenon
La Citadelle des ombres de Robin Hobb (bien que je n’aie pas encore lu le dernier tome)
Les poésies de François Villon
L’éloge du rien de Christian Bobin
Le Prophète de Khalil Gibran

A vous maintenant … !

Quand l’actualité sourit (1)

L’actualité ne donne pas beaucoup d’occasions de nous réjouir. Dans toutes les colonnes des journaux, les sujets graves l’emportent grandement sur le reste. Avec raisons certes. Ce blog n’échappe d’ailleurs pas complètement à la noirceur ambiante. J’aimerais rééquilibrer au profit de sujets plus positifs. D’où cette nouvelle rubrique qui est également ouverte à tous ceux qui aimeraient mettre en lumière et relayer des infos différentes, chargées d’espoir.

Ce premier et très court article est consacré à l’une des infos les plus heureuses de ce début d’année : la suppression du Paris-Dakar. C’est une grande victoire. Une très grande victoire même. Même si ma joie est tempérée par un bémol. Car j’aurais tellement voulu qu’un dernier rallye soit mis en place cette année. Pas un Paris-Dakar mais un Dakar-Paris. Voir des Mauritaniens traverser avec suffisance et arrogance nos campagnes et nos villages français à 180 à l’heure sur leurs poids lourds et leurs 4X4, entourés d’une meute de journalistes africains et nous jetant des cacahuètes, ça en aurait jeté un max non ?

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Sur le site d’un gars bourré de talent

Sur les indications de Christophe, je vais maintenant régulièrement sur le site d’un jeune anglais ornithologue qui habite à Besançon et qui réalise ses observations d’oiseaux le long du Doubs, la plupart du temps en aval de la ville. C’est un passionné d’oiseaux doublé d’un talent fou pour le dessin et l’aquarelle. Christophe m’a dit que ce gars-là a déja réalisé des milliers d’aquarelles. Allez faire un tour sur le site, vous serez conquis par le travail de l’artiste :
http://www.surfbirds.com/blog/besancon/

Et vive la pluie !

Il a beaucoup plu ces jours-ci : 80 mm (80 litres/m2), ce qui est énorme. Il est tombé en deux jours ce qu’il tombe habituellement en cinq semaines. En 24 heures, il est même tombé 50 mm (du mercredi 16H au jeudi 16H).

C’est Dan, familier du pluviomètre, qui vient de me communiquer ces chiffres. Et dans son mail, il m’écrit : Et comme un « bonheur » ne vient jamais seul, arrivée de deux pinsons du nord à la mangeoire pour la première fois depuis deux ans.

J’aime bien cette idée de bonheur associée à celle de la pluie. Je me suis d’ailleurs déjà exprimé plusieurs fois en ce sens sur ce blog. J’ai été très heureux de voir tomber ces gouttes d’eau, j’ai toujours dans ces moments-là ce sentiment très fort que la nature avait besoin de cette eau pour revivre. Mais aussi la sensation puissante que, d’un point de vue physiologique, mon propre organisme avait besoin – aussi bien dans la tête que dans le corps – de cette arrivée de pluie.

Et vous, vous avez apprécié cet épisode pluvieux ?

Conférences en vues

A signaler deux conférences qui auront lieu prochainement à la Maison de la Nature de Brussey :
Les poissons de la Vallée de l’Ognon par Jean-Pierre Hérold ce vendredi 23 novembre à 20H.
Darwin et les créationnistes par Claude-Roland Marchand le vendredi 14 décembre à 20H. Cette conférence est sensiblement la même que celle qui a été donnée en février dernier dans le cadre de l’Université Ouverte, dont j’avais fait un compte-rendu et qui avait suscité pas mal de commentaires sur ce blog. Plusieurs lecteurs avaient regretté de n’avoir pu être présents à cette soirée. On peut retrouver le compte-rendu que j’avais fait à l’époque en tapant les conférences de Claude-Roland Marchand (1) dans le moteur de recherche ci-contre.

Un drôle de zèbre

Drôle d’aventure que celle de ce zèbre offert au 19ème siècle par un gouvernant africain à Jules Grévy, alors Président de la Rébublique Française. Mis en captivité (le zèbre, pas le président !), il allait être identifié comme appartenant à une espèce inconnue. Les scientifiques ont alors donné le nom de Grévy à ce nouvel animal. Le zèbre de Grévy fait aujourd’hui partie des trois seules espèces de zèbres connues au monde.

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Nul autre Président de la république Française n’est venu depuis concurrencer Grévy dans ce domaine. Même si Sarko est apparemment un drôle de zèbre apparaissant sporadiquement et presque simultanément à tous les coins de la planète, il est très peu probable que soit découverte un jour une nouvelle espèce à qui l’on donnera son nom. Il aurait fallu pour cela que notre président naisse à une époque où la découverte de nouvelles espèces de mammifères était encore possible. Je dois d’ailleurs dire – et vous vous en doutez – que ça ne m’aurait pas déplu qu’il naisse effectivement à une autre époque que la mienne !

Mon ami Samuel Delon est un grand connaisseur de la faune africaine (une quinzaine de voyages d’étude à son actif) et notamment du zèbre de Grévy qu’il suit à chacun de ses voyages. Je crois même que l’idée d’un ouvrage consacré entièrement à cette espèce est en train de le titiller. Samuel est actuellement au Kenya et reviendra juste à temps samedi 10 novembre à 18H salle Proudhon à Besançon pour le vernissage de son exposition consacrée exclusivement au zèbre de Grévy. Avant de partir, Samuel Delon m’a fait savoir que tous les lecteurs de ce blog étaient invités à ce vernissage. Cette exposition est réalisée dans le cadre d’une exposition plus large sur l’Afrique, auquelle ont participé d’autres franc-comtois passionnés. L’expo sera en place jusqu’au jeudi 15 novembre.

Un art de vivre (1)

LA PETANQUE
Bises et poignées de mains. Rencontres entre amis. Boules qui claquent. Concentration. Détente. Elégance du geste. Plaisanteries fines. Blagues à la con. Sourires en coin. Regards complices. Fair play. Joëlle qui passe à vélo. Petite bière. Prêts pour la revanche. 12 à 12 : le coeur qui palpite. Emotion. Passants qu’on salue. Joëlle qui repasse à vélo. Le jour qui s’éteint. Oiseaux qui chantent. Légèreté de l’air. Re-petite bière. Re-bises et re-poignées de mains.

La pétanque est assurément un Art de Vivre.

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Unis dans une même ferveur !

Notre société privilégie de plus en plus l’apparence, « le paraître », le faux, à la réalité. Il en est ainsi en politique où ce qui est affiché vaut plus que ce qui est fait réellement. Il en est ainsi également chez les individus : ce que l’on affiche est plus important parfois que ce que l’on est dans la réalité. La maison de lingerie Wonderbra l’avait compris l’an dernier lorsqu’elle a mis en vente une culotte au fessier rebondi. Parmi toutes les belles fesses que vous avez vues depuis, il y avait peut-être l’un de ces faux-culs destinés à doter chaque acheteuse d’un soit-disant « cul idéal ».

La même marque vient de récidiver. Elle a présenté au salon professionnel de la lingerie qui s’est tenu début septembre (le Lyon Mode City 2007) un soutien-gorge particulier à l’intention de celles qui veulent faire croire qu’elles ont les mêmes seins que Madonna. Des tétons, « moulés dans le bonnet » vont donc avoir pour effet d’optique de relever le bout des seins de 5 cm. Des seins dressés vers le ciel ! Ce soutien-gorge appelé Nipples (« mamelons » en anglais) permet d’obtenir, sous un pull, l’effet seins nus (avec le maintien de la poitrine en plus). Il est d’ores et déjà en vente dans les magasins Galeries Lafayette de France.

Cet article de lingerie a été réalisé en série limitée. Comme il est peut-être déjà en passe d’être épuisé, les intéressées pourront se rabattre sur des minitétons en silicone d’un autre fabricant, à placer directement sur la poitrine, réutilisables et repositionnables (en vente auprès d’Under Cover). Ou même encore des adhésifs à glisser sous le corsage pour éviter qu’il ne baille, ou sous un décolleté plongeant afin qu’il reste en place, « même en dansant le cha-cha-cha » (dixit l’américain Fashion Forms).

Je mijotais depuis quelques jours déjà l’idée de faire un article à ce propos (dans ma rubrique « coup de gueule » évidemment) et de dénoncer cet affreux concept machiste de « femme-objet ». Mais aujourd’hui, je suis passé en voiture à Amancey. Et là, surprise, une très belle paire de seins apparaît à mes yeux à l’entrée du village, les deux tétons dressés comme je n’en avais jamais vus. Ah cette paire de seins qu’on m’amenait sur un plateau (le Plateau d’Amancey, les francs-comtois l’auront compris). A côté, une église dont le magnifique clocher dressait sa pointe vers les cieux.

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Et là j’ai baissé les bras. Je n’avais pas compris le message subliminal du fabricant, probablement soudoyé par le Big Boss : « seins dressés vers le Ciel », j’aurais dû comprendre ! Si Dieu s’y met aussi …! Je ne suis pas de taille à lutter ! Et je dois dire que quand j’ai vu ces trois tétons unis dans la même ferveur, le même élan dynamique entièrement dirigé vers la voie lactée (de la secrétion mammaire du même nom), je dois dire que j’ai été conquis !

Alors au dernier moment, à l’heure de mettre mon article en ligne, j’ai classé celui-ci dans la rubrique « coup de coeur » plutôt que dans la rubrique « coup de gueule » !

Conférence de Claude Aubert (1)

Il y avait deux volets différents à la conférence de Claude Aubert, le premier traitant de l’influence de la consommation bio sur la santé, le deuxième sur les conséquences sur la planète. Je dois dire que je n’allais pas à cette conférence pour le premier des deux sujets. Les consommateurs bio m’insupportent parfois. Et même souvent (bien que je pratique moi-même le jardinage biologique). Dans les magasins bio, on trouve des tas de gens que l’on sent préoccupés par leur petite santé. Les visages n’y sont pas gais, souvent refermés sur exu-mêmes, le silence est de règle (ou alors on ne parle qu’à mots chuchotés dans une atmosphère quasi-religieuse). Ce type de magasins « respire la mort » ! Mais c’est pratique, quand Joëlle y va pour acheter des aliments de base comme de la farine, au lieu d’attendre sur le parking à voir défiler une partie de la misère du monde, j’en profite pour aller dire un petit bonjour à Roland et Maryse qui habitent tout près !

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(courgettes bio de ma production 2007)

Voici, en vrac, quelques infos glanées dans la première partie de cette soirée. Je dis bien « en vrac » car il est difficile de structurer la masse d’information qui a été donnée (il y avait des tas de diapos avec graphiques tous plus intéressants les uns que les autres, les conférenciers devraient donner – ou vendre – à chaque participant un CD avec les documents powerpoint qu’ils ont présentés) !

La valeur nutritive d’un élément dépend de nombreux facteurs tels que la variété cultivée, le mode de culture (fertilisation, traitements, taille…), la date de récolte, le stockage, les techniques de transformation… « L’équilibre alimentaire reste le premier facteur d’apports nutritionnels suffisants » (j’ai bien aimé cette phrase).
Globalement, les légumes bios sont plus riches en matières nutritives (sels minéraux, vitamines et surtout en polyphénols, ces fameux composants anticancéreux et anti maladies cardiovasculaires que l’on trouve par exemple en abondance dans les choux, le thé vert ou le vin rouge).
La variété cultivée a de l’importance : par exemple, avec un mode de culture conventionnel, la Golden ne contient que 8 mg de vitamine C au lieu de 30 mg pour la calville ; on aura beau cultiver de la Golden en bio on ira certes un peu au-delà des 8 mg mais guère plus !
Les céréales bio contiennent moins de protéines mais de meilleure qualité.
Le mode de culture ou d’élevage est également important. Ainsi les poules élevées en plein air contiennent plus d’acide folique et de vitamine B12.
Les animaux d’élevage, s’ils ont le choix, préfèrent la nourriture bio. C’est sûrement un signe !
Les résidus de pesticides, qui sont probablement, avec les métaux lourds, les pires composants que l’on puisse trouver dans les aléments, sont quasiment absents des produits bio (3 à 4 % des produits en contiennent cependant au lieu de 50% dans la nourriture issue de l’agriculture conventionnelle – tiens tiens, c’est quand même intéressant d’apprendre que 50 % des aliments non-bio ne contiennent aucun résidu de pesticide).
Les produits bio contiennent plus d’omega 3, ces fameux acides gras essentiels qui sont très importants, contrairement aux omega 6 qui, si j’ai bien compris, sont les mauvaises graisses trop représentées dans l’alimentation moderne. On aura ainsi intérêt à boire du lait bio car il contient beaucoup plus d’omegas 3, du fait que les vaches sont nourries avec de l’herbe plutôt qu’avec des tourteaux.

Justement, à propos de lait, Claude Aubert a terminé cette première partie en tirant une sonnette d’alarme. Le lait maternel est pollué. Les urines des enfants contiennent des pesticides organophosphorés. Les études montrent que le taux de leucémie est divisé par deux avec une alimentation bio, qu’il y a une corrélation étroite entre taux de pesticides et naissances prématurées, et, d’une manière générale, entre pesticides et pathologies. Le plus inquiétant est sans doute les 400 composés chimiques qui ont déjà été identifiés dans les cordons ombilicaux (en moyenne 200 composants chimiques de synthèse par cordon ombilical).

Mieux connaître Pierre Rabhi

Il y a quelques mois, j’avais écrit un article à propos de la conférence de Pierre Rabhi à Besançon. Cet article avait suscité beaucoup de commentaires. 138 exactement, un record absolu sur ce blog.

En flanant sur le net, je suis tombé il y a quelques jours, un peu par hasard, sur une petite vidéo (cliquer sur le lien) qui présente Pierre Rabhi. Pour ceux qui ne le connaissent pas, je pense que ce petit document, d’une durée de 26 minutes, mérite d’être vu, à plus d’un titre.

Après l’excité de la rue d’Enghien, le Zen de l’Ardèche !

Eclipse de lune

Je ne sais pas si vous avez jeté un oeil hier soir sur l’éclipse qui était annoncée en début de nuit mais le spectacle était superbe. La soirée ne s’annonçait pas très bien, les nuages étaient nombreux mais le ciel s’est soudainement dégagé et l’ombre de la terre est apparue sur la lune vers 22H30.

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Pour celles et ceux qui auraient loupé cette occasion, rendez-vous le 21 février 2008. Et si vous oubliez encore, il ne vous restera plus qu’à attendre 2015 !

Les conférences de Claude-Roland Marchand (3) (2ème partie)

Deuxième partie de la troisième conférence de Roland. Cette dernière partie est consacrée aux OGM, aux changements climatiques et à la conclusion des trois conférences.

LES OGM ont d’abord été créés pour répondre aux besoins des agriculteurs. Des espèces ravageuses de cultures devenaient résistantes aux insecticides et pesticides. Les chercheurs ont alors réussi à greffer sur le génôme de la plante le gène qui permettait de créer la toxine pour lutter contre le bacille ravageur. Ces obtentions d’Organismes Génétiquement Modifiés ont d’abord concerné la betterave, le colza, le maïs … mais des tas de projets sont aujourd’hui en cours de préparation : café, pomme, raisin, riz, tomate, tournesol… Les OGM risquent donc d’être demain notre lot quotidien. Les pays ont adopté des attitudes différentes : certains produisent des OGM (USA, Canada, Mexique, Chine, Brésil), d’autres les expérimentent (Grande-Bretagne, Espagne, Inde), certains ont adopté un moratoire (exemple de la Grèce), quelques-uns, dont la France, ont une attitude mixte (moratoire + expérimentation).

Le risque de voir un jour une résistance des ravageurs aux plantes transgéniques est fort, on pourrait alors voir le même phénomène que celui des insectes résistants aux DDT (apparition de souches de moustiques qui découpent les molécules de DDT avant de les digérer). Des problèmes sur la santé sont déjà apparus : un gène de la noix du Brésil implanté sur le soja provoque de graves allergies, des problèmes identiques apparaissent en Inde avec l’aubergine … Derrière ces tripatouillages génétiques se profile la question du clônage de l’humain. Roland a posé la question : est-ce un mythe inaccessible ou une probabilité imminente ?

Concernant les CHANGEMENTS CLIMATIQUES, Roland a abordé la question sous l’angle des constats. Les conséquences des changements du climat sont aisément perceptibles aujourd’hui. Les photos de Yann Arthus-Bertrand sur la fonte des neiges du Kilimandjaro sont éloquentes. Plus proche de nous, la régression frappe aussi la mer de glace et le glacier des Bossons. Les conséquences sur les espèces animales et végétales sont déjà très fortes : la fauvette à tête noire et la cigogne se sédentarisent, les gobemouches noirs et les pouillots siffleurs régressent. Certains pronostiquent la disparition prochaine du papillon apollon du massif du jura et même celle de notre bon vieux chêne. Quand au rouge-queue à front blanc, il a de plus en plus de mal à traverser le désert du Sahara qui s’étend.

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Cette érosion de la biodiversité a des raisons multiples parmi lesquelles les pesticides, l’introduction d’espèces, la déforestation et le surpâturage, la démographie et bien sûr le réchauffement climatique qui accélère le mouvement.

Dans sa CONCLUSION, Roland insiste sur le fait que « la biodiversité est un héritage, qu’elle est un équilibre d’ajustements complexes et conjoncturels. Les activités humaines modifient tout, partout, trop fort et beaucoup trop vite. Dans ces conditions, le futur de l’héritage a-t-il un avenir ? ». Roland en appelle à la biovigilance et aux principes de précaution. Mais à quels niveaux agir ? Et avec quels moyens de contrôle ? La conclusion de Roland n’est pas très optimiste. Difficile de l’être car « l’Homme a ouvert une boîte de Pandore » et joue à l’apprenti sorcier.

A la fin de la conférence, Roland est revenu sur Darwin et sa théorie de l’évolution, point de départ de ces trois conférences : « La théorie de Darwin sur l’évolution est plus que jamais d’actualité. Elle n’a pas été démentie, simplement améliorée ». Il a rappelé la phrase de Rostand qui disait « Ce conte de fées pour grandes personnes n’a pas fini de faire débat ».

Ainsi ce termine cette série de quatre articles consacrés aux conférences de Claude-Roland Marchand. Qu’il soit remercié pour la qualité de ses propos et pour avoir accepté de dialoguer avec les lecteurs de ce blog. Le débat continue donc !

Les conférences de Claude-Roland Marchand (3) (1ère partie)

Troisième et dernière conférence de Roland lundi dernier à la fac de lettres à Besançon. Il y a beaucoup de matière à discuter dans cette troisième conférence et je me permets donc de scinder le propos en deux articles. Je ne parlerai donc des OGM et de la conclusion de Roland que dans la deuxième partie de l’article qui ne sera mis en ligne que la semaine prochaine (vendredi soir 2 mars).

La deuxième conférence ayant traité des introductions délibérées d’espèces étrangères dans les milieux naturels (avec ce fameux exemple de la perche du Nil), Roland s’est attardé lundi sur l’INTRODUCTION INVOLONTAIRE D’ESPÈCES. Car, c’est en voyageant à travers le monde, que l’Homme a disséminé un peu partout, sans le vouloir, des espèces indésirables. Ces introductions involontaires ont commencé il y a longtemps déjà. Ainsi, souris et rats nous viennent de très loin. On prendra comme exemple le rat noir, originaire de l’Inde, qui a gagné l’Egypte puis s’est propagé dans les pays occidentaux à la faveur de voyages opportuns en bateaux.

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(photo Michel Guinchard)

L’impact de ces introductions peut-être très important d’un point de vue économique. L’exemple le plus frappant est celui de l’introduction du mildiou en Irlande qui a ravagé les champs de pommes de terre, entraînant en 1845 une énorme famine qui a tué un million d’habitants et un exode massif d’un million et demi de personnes. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, c’est un tout petit puceron, le phylloxera (cliquer sur les liens en bleu) qui anéantira une partie du vignoble français (dont le vignoble haut-saônois) avant que l’on ne découvre la possibilité de greffer nos cépages sur des pieds de vigne américains dont l’écorce est trop dure pour les pucerons. Depuis la fin du 19ème siècle, la processionnaire du pin cause des dégâts considérables sur les peuplements forestiers. L’arrivée du doryphore, parasite de la pomme de terre, lors de la première guerre mondiale eut également des retombées énormes d’un point de vue économique.

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(photo Michel Guinchard)

Ces exemples ne sont que les cas les plus notoires. Les introductions involontaires les plus récentes ne sont pas encore bien connues du public, mais commencent à faire parler d’elles. Les conséquences de l’arrivée de la pyrale du maïs et de la chrysomèle du maïs sont déjà énormes mais on peut aussi citer en vrac la palourde asiatique (= moule zébrée), le bupreste du Thuya, le bombyx disparate (Lymantria dispar), petit papillon dont la chenille s’attaque à 130 essences d’arbres, le redoutable capricorne asiatique dont on n’a pas fini de parler, ce drôle d’insecte qu’est le tigre des platanes présent dans le Sud, l’ambroisie qui provoque de graves allergies et qui est aux portes de la Franche-Comté… Le grand nombre de ces réintroductions involontaires est évidemment l’une des conséquences de l’accroissement des échanges entre les hommes. Il suffit en général de peu de choses pour qu’une espèce de petite taille passe au travers des frontières : une caisse en bois infectée par un longicone, quelques minuscules graines collées aux roues d’un avion…

Roland a ensuite abordé les DISPARITIONS MASSIVES D’ESPÈCES qui ont frappé la planète à six reprises : la première il y a cinq cent millions d’années (presque tous les mollusques ont alors disparu), la deuxième touchant la faune marine il y a 450 millions d’années, la troisième détruisant 70% des espèces de la planète il y a 365 millions d’années, la quatrième anéantissant 95% de la faune marine et 70% de la faune terrestre il y a 250 millions d’années, la cinquième plus faible provoquant la disparition de 20% des espèces il y a 195 millions d’années et enfin la dernière , il y a 65 millions d’années, qui est la plus célèbre dans l’esprit du grand public, qui a vu la disparition des grands dinosaures, et qui a été causée par des irruptions volcaniques (à moins qu’il ne s’agisse de la chute d’un météorite). Les mammifères, en raison de leur capacité de thermorégulation, ont mieux survécu à ce dernier coup dur.

Roland nous a parlé également des EXTINCTIONS RÉCENTES D’ESPÈCES qui sont toutes le résultat de l’action humaine. Les plus spectaculaires sont celles qui touchent le monde des oiseaux et celui des mammifères. Parmi les oiseaux : le grand pingouin, disparu de l’hémisphère nord en 1844 et le dronte (ou dodo) dont le dernier a été tué sur l’île Maurice en 1740. Parmi les mammifères, l’auroch disparu de Pologne en 1627 et le loup de Tasmanie, mort en captivité en 1936.

Mais ces extinctions d’espèces, encore limitées, ne doivent pas cacher le nombre énorme d’espèces qui sont sur le DÉCLIN. C’est le cas de grands mammifères tels que l’ours, le lynx, quatre grands primates (le gorille, l’orang-outan, le bonobo et le chimpanzé)… qui sont aujourd’hui menacés mais également le cas de nombreux oiseaux qui voient leurs effectifs diminuer rapidement (sait-on que les populations de moineaux domestiques diminuent dans toute l’Europe ?).

Comme pour les autres articles, notre ami Roland se propose de participer à la discussion. A vos commentaires donc !

Lors de sa conférence, Roland a justement cité les coordonnées de ce blog pour que le dialogue continue. Qu’il en soit remercié. Je rappelle que la discussion peut aussi continuer sur les précédents articles relatant les deux premières conférences (pour les nouveaux arrivés, voir ci-dessous les articles du 6 et 14 février ci-dessous).

Les conférences de Claude-Roland Marchand (2)

Beaucoup de monde avant-hier soir à la deuxième conférence de notre ami Roland. Parmi eux, un certain nombre de blogueurs ayant vu l’info sur ce site. Ambiance studieuse de fac avec prises de notes et tout le tralala.

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(photo Michel Cottet)

Avant de passer au sujet de la soirée, le conférencier est revenu sur le thème de sa première conférence « Darwin et l’évolution » et sur le renouveau du mouvement créationniste. On sait que ce mouvement marque des points aux Etats-Unis. Ce que l’on sait moins, c’est que des tentatives similaires de déstabilisation de l’opinion publique et du milieu scientifique ont lieu aussi de ce côté de l’Atlantique. J’ai bien aimé cette phrase de Roland (qu’il a oublié de citer lors de la conférence, mais dont j’ai eu la primeur, une fois le public parti) : « l’intention des créationnistes est d’expliquer l’immanence complexe par une transcendance mystique ».

Le principal sujet de la soirée était l’introduction d’espèces dans le milieu naturel. Le point de départ de la conférence était le fim-documentaire de Sauper « le cauchemar de Darwin » qui nous a raconté comment une espèce introduite par l’Homme a déstabilisé un éco-système et engendré des conséquences désastreuses, non seulement sur le plan écologique, mais aussi au niveau de l’économie locale et de la vie sociale.

Le film a fait l’objet d’une polémique. S’il est vrai que le réalisateur s’est peut-être un peu trop avancé sur les traffics d’armes locaux, l’essentiel du film n’est pas remis en cause.

Les faits sont là. D’abord sur le plan économique : introduction artificielle de la perche du Nil dans le lac Victoria qui est un lac énorme (superficie égale à la Franche-Comté + la Bourgogne + la Lorraine), augmentation rapide des effectifs de poissons, arrivée de nombreux pêcheurs, exportations massives vers les pays occidentaux (400 tonnes par semaine), plafonnement puis diminution des tonnages pêchés (réduction du tonnage annuel de l’ordre de 100 000 tonnes entre 1996 et 2003). Puis sur le plan social : déplacement de populations, pauvreté, conflits et prostitution. Enfin, sur le plan écologique : raréfaction de l’espèce de poisson dominante (le dilapia), diminution de la biodiversité, turbidité des eaux (alors que le lac était auparavant réputé pour la limpidité de ses eaux), pollutions (détergents, herbicides, pesticides).

Avec cet exemple de l’introduction malheureuse de la perche du Nil, Roland nous a judicieusement rappelé que « concilier la mondialisation et le développement local expose toute une population à la précarité si un seul maillon de la chaîne des marchés est modifié ou absent ».

L’autre grande leçon de cette soirée, c’est que chaque fois que l’Homme a cru bien faire en introduisant une espèce non présente dans le milieu, les conséquences ont toujours été catastrophiques. Le cas le plus exemplaire est incontestablement celui du lapin de garenne dont 27 individus ont été introduits en 1859 en Australie. 6 ans après, il y avait 22 millions de lapins sur le continent australien. Le renard a dû ensuite être importé. Puis on a crû malin d’introduire le virus de la myxomatose pour venir à bout de l’envahisseur. Mais si le virus a provoqué la mort de 90% des lapins, il a aussi provoqué l’apparition de populations de lapins résistantes au virus. Et puis, conséquence indirecte, un médecin français a cru bon aussi d’introduire le même virus sur sa propriété, avec les conséquences que l’on sait sur toute l’Europe.

Les exemples d’introductions malheureuses sur le continent européen ne manquent pas non plus. Parmi toutes celles citées par Roland, je rappelerai celle de la truite arc-en-ciel qui a détrôné notre truite fario, de l’écrevisse américaine qui a supplanté notre écrevisse à pattes blanches, de la tortue de Floride dont plusieurs millions d’individus ont déjà été relachés dans le milieu naturel, de la grenouille-taureau qui s’implante durablement dans le sud-ouest de la France, du vison d’Amérique (qui a peut-être détruit l’été dernier la seule colonie française de sterne de Dougall) et du ragondin qui provoque d’énormes dégâts.

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Les espèces végétales ont également fait l’objet d’introductions malheureuses. On connaît en Franche-Comté le triste cas de la renouée du Japon mais il faut savoir aussi que d’autres plantes exotiques sont en train de s’implanter dans le milieu naturel à la vitesse grand V : la balsamine de l’Himalaya, le buddleïa, la jacinthe d’eau, la sargasse japonaise, le figuier de Barbarie, le sénéçon du Cap….

Et puis, s’il ne s’agit pas d’introduction volontaires, on ne saurait sous-estimer les arrivées d’espèces nouvelles, dues aux modifications climatiques. C’est, je crois, l’objet de la prochaine et dernière conférence de Claude-Roland Marchand qui aura lieu lundi prochain, toujours dans la salle A21 de la faculté des Lettres de Besançon.

La Haute-Saône à l’honneur

Après le Kenya, retour dans nos contrées franc-comtoises. Ou plutôt la Haute-Saône exactement. Ici, pas de lions dans des parcs nationaux, simplement des Haut-saônois que l’on regarde parfois comme si le département tout entier était un immense zoo, une « réserve d’indiens » avec ses autochtones que l’on regarde parfois avec condescendance, comme s’ils étaient derrière des grilles. Le problème des grilles, c’est qu’on ne sait jamais vraiment si l’on est soi-même à l’extérieur ou à l’intérieur.

Je n’aime pas trop les livres qui parlent du terroir, ça sent toujours trop le dépliant touristique. On y retrouve toujours les mêmes images éculées du passé, l’église machin, la fontaine truc bien proprette. Bref, quelque chose d’aseptisé à 100%. Toutes les collectivités locales aiment vendre cette image lyophilisée de leur territoire. Sans aucune honte en général, et même avec fierté en bombant le torse. D’ailleurs, tous les ouvrages de ce type qui paraissent présentent tous en dernière page les logos des financeurs de ces publications.

Pour une fois, j’aurais bien aimé trouvé au dos du livre que viennent de sortir deux de mes amis, le logo du Département de Haute-Saône. Mais non, Anne et Jérôme n’ont pas réussi à forcer les portes qui auraient dû leur être naturellement ouvertes.

Ce livre intitulé « paroles et champs » met en parallèle des paroles de paysans d’aujourd’hui et des photos des paysages que ces travailleurs de la terre entretiennent (tiens donc, c’est en écrivant cette phrase que je fais, pour la première fois, la relation étroite qu’il y a entre ces deux mots « paysans » et « paysages » ; pour être fils et frère de paysan, je n’ai pas à être très fier de cette découverte faite à plus de 50 berges).

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Il y a beaucoup de poésie dans ce livre. D’abord dans les images qui sentent à plein nez l’odeur de l’herbe coupée (prédisposés au rhume des foins, s’abstenir !) et qui vous recouvrent de givre ou de brume haut-saônoise.

Et puis, il y a aussi dans cet ouvrage les mots tous simples des paysans qui nous montrent leur quotidien et leur regard sur la nature. On y sent une vie entièrement marquée par le rythme des saisons « Quand on entend les oiseaux chanter, on tient le bon bout », parfois un regard amusé sur le mode de vie moderne « Aujourd’hui, on court partout. Quand il y a de la neige, les gens ne courent plus ».

Le temps qu’il fait et la nature sont au centre des préoccupations quotidiennes « Dès qu’il y a un rayon de soleil, il faut se sauver, tu peux pas rester enfermé comme çà ! », « Qu’est-ce que le mauvais temps ? C’est le temps qui dure trop longtemps ! » Mais on sent aussi poindre une certaine revendication à vivre à son propre rythme « Par contre, faut pas venir à deux heures quand je fais la sieste, j’ai une sieste à faire, je fais une sieste. D’ailleurs, je suis un homme à siestes », une faculté rare à apprécier des choses tellement simples qu’elles semblent hors de notre époque, hors du temps « J’aime bien voir manger les vaches, c’est beau, elles trient, elles ont une façon de manger ». Bien sûr, certaines phrases vous feront rire mais elles sont tellement réalistes ! « L’été chez nous, c’est pas beau, c’est trop chaud, d’abord le vert est bien moins vert et de temps en temps, il est jaune ».

Finalement, on retrouve aussi dans ce livre les lions d’Afrique pour qui il n’y a pas de vie possible en dehors du territoire « Je ne me suis jamais posé la question d’aller vivre ailleurs ». « Ma femme voudrait bien partir en vacances, mais pour aller où ? »

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Ce très beau livre de 96 pages en quadrichromie est en vente chez les deux auteurs : Anne Millet et Jérôme Marcel, 11 rue de la Grange du Bas – 25170 CHEVIGNEY au prix de 19 euros, franco de port.