Brassens mène à tout !
Je me souviens d’un soir d’avril dernier, le soir de mon anniversaire exactement. Avec mes deux enfants, j’avais joué devant mes amis deux ou trois morceaux à la guitare, dont « les oiseaux de passage », poème de Jean Richepin mis en musique par Brassens. Quelques habitués du blog étaient présents à cette soirée « historique » (historique pour moi, car ne n’est pas tous les jours qu’on a un anniversaire avec un chiffre rond !).
Et quelle ne fut pas ma surprise, il y a une semaine, de recevoir le livre de Christian Bulle avec cette dédicace « Pour Bernard, A l’ami, le sorcier des oiseaux. A l’interprète, un soir d’avril, d’un poème que j’ai adoré au point de l’apprendre par cœur et d’en poser quelques vers en tête de ces pages ».
Effectivement, à côté de la dédicace il y a cet extrait magnifique du poème de Jean Richepin qui a été choisi par Christian pour être imprimé en exergue du livre.
Regardez -les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages,
L’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons.
Christian m’avait prévenu quelques semaines auparavant, au téléphone, en me disant une phrase du genre « Tu verras, il y aura une dédicace à laquelle tu ne t’attends pas du tout ! ».
Tout cela m’a beaucoup touché.
Le livre de Christian est magnifique. Il s’intitule « Faucon Pèlerin, un Prince dans le ciel de Courbet » car c’est dans la vallée de la Loue, le pays de Gustave Courbet, que les images du livres ont été prises. Je pourrais vous parler plus en détail du bouquin, mais la vidéo à la fin de cet article en dit beaucoup.
Christian Bulle n’est pas à classer dans la catégorie des photographes, ce mot est trop galvaudé actuellement, mais surtout trop restrictif dans son cas. Il fait partie d’une catégorie devenue rare aujourd’hui, à savoir la génération des naturalistes qui se sont nourris de la poésie des textes de Paul Géroudet et de Robert Hainard et qui voient dans l’animal autre chose qu’un simple sujet photographique. Christian, amoureux des oiseaux, peut entrer dans son affût le matin avant le lever du jour et n’en ressortir que le soir après la tombée de la nuit, après une journée entière passée à se cailler les miches et parfois sans voir l’animal attendu.
A ce propos, je n’aime pas les redites, mais je me permets de citer à nouveau ce texte de Vincent Munier, mis récemment sur ce blog, car Christian inscrit son travail d’observateur dans la même philosophie que celle de Munier.
Se tenir à l’affût, c’est accepter qu’il ne se passe rien. Il fait froid, on respire mal, on se tait, on se camoufle, on s’annule, on finira par oublier sa propre présence, vertu suprême. On attend l’animal et, contre le dogme du « tout, tout de suite », il conviendra de préférer le « peut-être, jamais », exercice douloureux pour un homme moderne ! En voyage, l’espace défile et les jours se succèdent avec leur lot d’imprévus. A l’affût, c’est le temps qui imprime ses infimes nuances. La lune se lève, un rapace trace sa boucle dans le ciel, une colonne de poussière monte, un mammifère apparaîtra peut-être. Rien n’est moins sûr. Parfois, seul le silence s’offrira à notre patience. La récompense se tiendra dans l’attente elle-même. Quand on aime passionnément la vie, on n’attend pas qu’elle se montre.
160 pages de pur bonheur ! Le livre n’est pas cher (35 € + les frais de port)
Alors, si vous voulez vous faire un vrai petit plaisir ou faire plaisir à vos amis, n’hésitez pas à commander le livre directement auprès de Christian. Il est toujours ravi d’un contact personnalisé avec les acheteurs de son livre. Il m’a dit qu’il passait un temps fou à soigner ses dédicaces ! (pour ne pas livrer son adresse aux moteurs de recherches malveillants, je ne mettrai pas ses coordonnées directement dans cet article mais dans le premier commentaire à la suite de l’article)