Pour mon cadeau de Noël 2005, Stéphane m’avait offert « l’installation et la configuration de mon blog ». A l’époque, je ne savais même pas ce qu’était un blog. Et en plus, je venais juste de lire un article du Monde disant que … 95% des blogs n’étaient jamais lus et n’avaient jamais de commentaires. Très engageant et très encourageant ! J’ai mis quelques semaines avant de prendre la décision d’écrire ou de ne pas écrire des articles. Et puis, il fallait bien que j’assume ce cadeau de Noël, je me suis donc lancé et j’ai écrit mon premier article le 17 janvier 2006, il y a un an exactement, jour pour jour.
Je ne savais pas où cette aventure allait me mener. Et je dois dire que je ne sais pas plus aujourd’hui !
Les premiers commentaires, dès le premier article, m’ont encouragé et je me suis alors mis à écrire sur les sujets qui me trottaient dans la tête et qui tournaient toujours autour des mêmes thèmes : la musique, la nature, le jardinage et (un peu) l’actualité.
Je me suis un peu plus investi lorsque d’autres blogueurs se sont aussi pris au jeu, ajoutant commentaires sur commentaires, mon blog a été pris l’été dernier d’une certaine frénésie. Il a fallu que j’arrête (provisoirement) ma galerie d’images (voir ci-contre) que je renouvelais tous les jeudis soirs pour arriver à suivre le rythme que mon blog m’imposait par ailleurs. Aujourd’hui, l’administration de mon blog me livre les statistiques suivantes : 223 articles en un an, 2 883 commentaires, 15 663 visites (dont 1 521 on duré plus d’une heure !), 92 723 pages consultées et maintenant plus de 600 visiteurs différents chaque mois.
C’est un blog assez atypique finalement car il n’a pas de thème unique. Ceux qui me connaissaient en tant que passionné de nature ont dû être déboussolé en tombant sur un article consacré à Bob Dylan. Ceux qui partagent mes nombreuses passions musicales ont dû tomber des nues en tombant sur un article sur la culture des carottes. Mes amis rockers ne m’imaginaient pas trop passionné par Bach, Ferré ou Miles Davis et la mésange charbonnière n’a pas dû trop les brancher. Mais bon, ce blog restera toujours ainsi fait, il vivra au rythme de mes passions et celles-ci ne sont pas du tout en train de se restreindre ou de s’émousser avec l’âge, bien au contraire.
Le blog est un truc frustrant. A peine les commentaires sur un article commencent-ils de devenir intéressants qu’ils sont aussitôt recouverts par l’arrivée d’un nouvel article puis d’un deuxième, un troisième … Lorsque l’article en question arrive en 5ème ou 6ème position sur le blog, le thème de la discussion s’arrête (parfois au bout de 138 commentaires, le record) puis ressurgit quelques mois plus tard lors d’un nouvel article. La vie d’un blog est ainsi faite, elle a son propre rythme, ses propres contraintes, c’est la vie qui se déroule dans sa fugacité même. Le plus dur a été d’accepter cette frustation permanente, ce mouvement continu qui casse ce qui a été construit. Un article et ses commentaires, c’est un peu comme un château de sable sur la plage que les vagues viennent progressivement détruire.
Autre chose frustrante : de nombreuses personnes que je connais vont régulièrement sur ce blog, parfois quotidiennement, mais n’osent pas mettre en ligne un seul commentaire. J’aimerais tant qu’elles franchissent le pas !
L’un des aspects les plus troublants de ce blog est l’impact des écrits sur sa propre perception des choses. On écrit par exemple un article un peu pamphlétaire sur le sport et voila que des commentaires très argumentés, faits par des lecteurs chevronnés (n’est-ce pas Nico, Vincent ou Roland ?), viennent vous apporter un éclairage différent et nuancer votre point de vue. Le monde n’apparaît plus aussi en Noir et Blanc, le gris et les teintes nuancées y ont leur place. Cela a été pour moi mon principal enseignement de l’année.
Peut-être que certains l’ont compris mais ce blog a quelque peu changé ma vie. Des nouvelles relations, j’allais dire des complicités, se sont tissées. Et ces relations n’ont rien de virtuel. Des blogueurs qui ne se connaissaient pas vont maintenant chanter Brassens ensemble, se retrouvent parfois pour boire une bière (enfin, c’est toujours un peu les mêmes et j’en fais toujours partie) ou lors d’une soirée de découverte musicale chez les uns ou les autres. Je ne m’attendais pas à avoir s’installer autant de relations concrètes et durables grâce à internet.
Me voilà donc reparti pour une année. Pas de changement de cap pour cette année si ce n’est une petite expérimentation en février avec Roland, conférencier dans le cadre de l’Université ouverte de Besançon, qui dialoguera avec nous tous sur les sujets de ses trois conférences (consacrées à l’environnement). Pour le reste : zoziaux, bières et zique. Comme d’hab’, quoi !
Merci à tous ceux qui, par leur participation active, par leur simple lecture ou parfois par un simple mot, m’ont aidé dans ce projet. Encore merci à Steph pour ce beau cadeau de Noël. Et merci à Joëlle qui « supporte » toutes les heures que je passe maintenant devant l’écran.