Il y a une dizaine de jours, à trois heures du matin, nous arrivions à l’entrée de Maastricht aux Pays-Bas. Trois voitures françaises se succédaient, en partance pour un petit séjour ornitho sur l’île Texel. Dans la première voiture, Joëlle, Fred et moi-même.
Dix kilomètres avant Maastricht, nous avons remarqué un véhicule sombre garé en contresens. A notre passage, les phares se sont allumés, la voiture a fait demi-tour et nous a rejoint à toute vitesse. Jusque là rien d’anormal, c’est une habitude maintenant de se faire accoster en voiture au niveau de Maastricht et de se faire proposer de la drogue. En général, un signe négatif suffit et les dealers abandonnent rapidement. Mais cette nuit là, il devait en être autrement.
Après avoir montré que nous n’étions pas intéressés, l’autre véhicule s’est mis à nous prendre en chasse, à passer devant nous pour nous obliger à ralentir et à nous serrer de très près. A un moment donné, le véhicule est passé à notre droite sur la bande de sécurité, s’est mise à notre niveau, la vitre s’est ouverte et l’un des passagers muni d’une barre métallique s’est mis à taper sur les vitres de notre véhicule. Dans notre voiture le bruit des coups étaient assourdissants et je me demande encore comment la vitre de notre véhicule n’a pas cédé (merci à Renault pour la solidité de son matériel). Dès le début de l’attaque (car il s’agissait bien d’une attaque en règle), j’ai pris le parti de continuer à rouler à la même vitesse, de ne surtout pas ralentir afin de ne pas donner un peu plus de prise aux agresseurs. Je conduisais donc en ne regardant que la route devant moi, car je savais que le moindre écart aurait conduit à l’accrochage, d’autant que les deux véhicules roulaient côte à côte à environ 100 km/h.
Nous avions tout de même, au moment de l’accostage, réduit notre vitesse de 120 km/h à 100. Cette légère baisse de vitesse a permis à nos collègues français qui étaient un peu loin derrière nous dans un autre véhicule de nous rattraper, de venir à notre niveau et de voir la scène. Ils se sont approchés, ont donné quelques appels de phare, nos attaquants se sont alors rendu compte que nous étions plusieurs véhicules à rouler en convoi et ont stoppé net leur agression. Je n’ai finalement pas vu grand chose de la scène, obnubilé que j’étais à maintenir une trajectoire droite et rapide. Je n’ai aperçu que de manière très fugitive le visage des deux agresseurs, ils n’avaient pas l’air d’être des anges. Je ne sais pas trop ce qu’il serait arrivé si la vitre de notre véhicule avait cédé et si nous avions été seuls. Gaz lacrymogène peut-être puis vol de nos affaires et de notre argent.
Notre petite mésaventure s’est donc bien terminée. Il ne s’agit là finalement qu’une version moderne des voleurs de grands chemins qui détroussaient autrefois les voyageurs dans les sombres forêts du moyen-âge. Je ne savais pas que ce genre de choses pouvaient exister si près de nous.