A peine arrivé de Belgique en fin de matinée, je suis vite allé lire les commentaires sur mon dernier article, intrigué d’avance par les réponses au petit jeu (qui n’en est pas vraiment un) lancé avant de partir. Heureuse surprise d’abord d’y voir de nouveaux arrivés … et j’espère bientôt d’autres encore. Beaucoup de diversité dans les musiques écoutées par les un(e)s et les autres (je vais d’ailleurs essayer de trouver l’occasion d’écouter les artistes cités qui me sont inconnus). Très peu de musique classique citée, pas trop de jazz mais Mag va, j’espère, nous faire un plaisir de nous sortir une petite liste de derrière les fagots dès son retour de Texel. Beaucoup de diversité mais aussi quelques recoupements entre les différentes listes (Louis & Ella, Stan Getz, Brassens, Bernard Haillant). J’aurais pu mettre dans ma propre liste « le double blanc » des Beatles choisi par Anne, « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans » de Ferré cité par Vincent, peut-être même Tryo (proposé par Nico) que j’écoute souvent mais qui n’est pas encore à mon Top10…
Hier soir, Stéphane me disait qu’il fallait faire la différence entre les disques qu’on écoute le plus souvent et « les » disques qu’on emmènerait sur une île déserte. Effectivement, ce n’est pas tout à fait la même chose. Ce qui m’a amené à me poser la question : « Qu’est-ce que j’amènerais vraiment comme musique sur une île déserte ? ». Une vraie île déserte, une dont on n’est pas sûr de revenir. Et bien, au risque de déconcerter ceux qui pensent que la musique est vitale pour moi (ce qui a été vrai pour toute ma vie jusqu’à présent), je crois que je n’emmènerais rien du tout. Aucun disque. Je pense que je pourrais me contenter du silence, du bruit des vagues, du cri des mouettes et de ma petite voix intérieure (si j’arrive à la trouver). Dylan, Ferré ou Miles Davis me sembleraient incongrus dans une telle situation. Je me demande si Bach lui-même ne viendrait pas rompre cette harmonie de l’homme face à l’immensité de la nature … et/ou du vide.
Mais peut-être emmènerais-je quand même avec moi ma guitare et les partitions de Brassens. Histoire de garder un tant soit peu le contact avec la parole et notre langue … au cas où il me serait permis de retrouver un jour la civilisation. Et puis je m’imagine assez bien en train de chanter face à l’océan. Mouettes et goélands qui ne brillent pas par leur voix mélodieuse (c’est le moins qu’on puisse dire) accepteraient facilement je crois mes fausses notes et – qui sait – me prendrait peut-être pour un des leurs.
Je pense aussi qu’arrivé à une certaine étape de sa vie, l’Homme placé dans ce genre de situation trouverait peut-être dans cette solitude (imposée, acceptée ou même voulue) ce qui lui manque le plus dans notre vie moderne : silence, écoute de soi, lenteur, sobriété, vie au rythme du temps et des saisons … et frôlerait peut-être ainsi le vrai sens de la vie.