Cela fait une trentaine d’année que j’installe des nichoirs un peu partout. Des tas d’oiseaux y ont déjà fait leur nid : les mésanges, les rouge-queues, les bergeronnettes, le torcol, le grimpereau des jardins, l’hirondelle de fenêtre, la chouette effraie et même le cincle plongeur. Mais il y a un oiseau qui me désespère et que je n’arrive pas à attirer, c’est le faucon crécerelle. Pendant quinze ans, un nichoir suspendu au hangar agricole de mon frère l’a attendu en vain.

Cette année, le 12 avril, jour de mon anniversaire – mais est-ce un hasard ? – Joëlle a vu un couple de crécerelles se poser sur le rebord d’une lucarne dans l’un des murs de la maison de mes parents (lucarne de gauche sur la photo).

Aussitôt, dans l’heure qui a suivi, j’ai installé une caisse sommaire derrière la lucarne, côté grenier. Si le faucon revenait, nul doute qu’en entrant directement dans une caisse, il y élirait domicile. Ce serait une première pour le village de Bussières, les crécerelles n’y étant pas des habitués des humains et préférant nicher dans de vieux nids de pies ou de corneilles loin des habitations.
Mais il n’y pas eu l’ombre du moindre faucon dans les jours qui ont suivi. Tant pis, ce sera peut-être pour l’an prochain. C’était donc il y a un peu plus d’un mois. Et puis, il y a une semaine, alors que je rentrais d’une visite à mes amis blaireaux, Joëlle m’a dit « j’ai une super nouvelle pour toi, devine … ». Ma réponse ne fut pas longue : « les crécerelles ! ». Effectivement, le couple était bel et bien revenu. D’après le plus proche voisin de mes parents, cela faisait même une quinzaine de jours qu’il voyait régulièrement le couple entrer et sortir du nichoir. Dimanche soir, j’ai mis à profit l’absence momentanée des crécerelles, partis en chasse, pour jeter un coup d’oeil rapide à l’intérieur du nichoir depuis l’intérieur du grenier. Cinq oeufs venaient d’y être pondus.
Je ferai état de l’évolution de la nidification sur ce blog. Mais je n’ai pas eu le temps de prévoir une ouverture dans le nichoir pour pouvoir photographier l’élevage des jeunes faucons. J’utiliserai donc, pour illustrer mes propos, des images que j’avais réalisées il y a vingt cinq ans dans la tour du château de Buthiers en Haute-Saône. Caché derrière une toile, j’avais alors eu l’occasion de photographier l’élevage d’une nichée de faucons à cinquante centimètres seulement du nid.

Nidification à suivre donc.