Les conférences de Claude-Roland Marchand (3) (1ère partie)

Troisième et dernière conférence de Roland lundi dernier à la fac de lettres à Besançon. Il y a beaucoup de matière à discuter dans cette troisième conférence et je me permets donc de scinder le propos en deux articles. Je ne parlerai donc des OGM et de la conclusion de Roland que dans la deuxième partie de l’article qui ne sera mis en ligne que la semaine prochaine (vendredi soir 2 mars).

La deuxième conférence ayant traité des introductions délibérées d’espèces étrangères dans les milieux naturels (avec ce fameux exemple de la perche du Nil), Roland s’est attardé lundi sur l’INTRODUCTION INVOLONTAIRE D’ESPÈCES. Car, c’est en voyageant à travers le monde, que l’Homme a disséminé un peu partout, sans le vouloir, des espèces indésirables. Ces introductions involontaires ont commencé il y a longtemps déjà. Ainsi, souris et rats nous viennent de très loin. On prendra comme exemple le rat noir, originaire de l’Inde, qui a gagné l’Egypte puis s’est propagé dans les pays occidentaux à la faveur de voyages opportuns en bateaux.

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(photo Michel Guinchard)

L’impact de ces introductions peut-être très important d’un point de vue économique. L’exemple le plus frappant est celui de l’introduction du mildiou en Irlande qui a ravagé les champs de pommes de terre, entraînant en 1845 une énorme famine qui a tué un million d’habitants et un exode massif d’un million et demi de personnes. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, c’est un tout petit puceron, le phylloxera (cliquer sur les liens en bleu) qui anéantira une partie du vignoble français (dont le vignoble haut-saônois) avant que l’on ne découvre la possibilité de greffer nos cépages sur des pieds de vigne américains dont l’écorce est trop dure pour les pucerons. Depuis la fin du 19ème siècle, la processionnaire du pin cause des dégâts considérables sur les peuplements forestiers. L’arrivée du doryphore, parasite de la pomme de terre, lors de la première guerre mondiale eut également des retombées énormes d’un point de vue économique.

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(photo Michel Guinchard)

Ces exemples ne sont que les cas les plus notoires. Les introductions involontaires les plus récentes ne sont pas encore bien connues du public, mais commencent à faire parler d’elles. Les conséquences de l’arrivée de la pyrale du maïs et de la chrysomèle du maïs sont déjà énormes mais on peut aussi citer en vrac la palourde asiatique (= moule zébrée), le bupreste du Thuya, le bombyx disparate (Lymantria dispar), petit papillon dont la chenille s’attaque à 130 essences d’arbres, le redoutable capricorne asiatique dont on n’a pas fini de parler, ce drôle d’insecte qu’est le tigre des platanes présent dans le Sud, l’ambroisie qui provoque de graves allergies et qui est aux portes de la Franche-Comté… Le grand nombre de ces réintroductions involontaires est évidemment l’une des conséquences de l’accroissement des échanges entre les hommes. Il suffit en général de peu de choses pour qu’une espèce de petite taille passe au travers des frontières : une caisse en bois infectée par un longicone, quelques minuscules graines collées aux roues d’un avion…

Roland a ensuite abordé les DISPARITIONS MASSIVES D’ESPÈCES qui ont frappé la planète à six reprises : la première il y a cinq cent millions d’années (presque tous les mollusques ont alors disparu), la deuxième touchant la faune marine il y a 450 millions d’années, la troisième détruisant 70% des espèces de la planète il y a 365 millions d’années, la quatrième anéantissant 95% de la faune marine et 70% de la faune terrestre il y a 250 millions d’années, la cinquième plus faible provoquant la disparition de 20% des espèces il y a 195 millions d’années et enfin la dernière , il y a 65 millions d’années, qui est la plus célèbre dans l’esprit du grand public, qui a vu la disparition des grands dinosaures, et qui a été causée par des irruptions volcaniques (à moins qu’il ne s’agisse de la chute d’un météorite). Les mammifères, en raison de leur capacité de thermorégulation, ont mieux survécu à ce dernier coup dur.

Roland nous a parlé également des EXTINCTIONS RÉCENTES D’ESPÈCES qui sont toutes le résultat de l’action humaine. Les plus spectaculaires sont celles qui touchent le monde des oiseaux et celui des mammifères. Parmi les oiseaux : le grand pingouin, disparu de l’hémisphère nord en 1844 et le dronte (ou dodo) dont le dernier a été tué sur l’île Maurice en 1740. Parmi les mammifères, l’auroch disparu de Pologne en 1627 et le loup de Tasmanie, mort en captivité en 1936.

Mais ces extinctions d’espèces, encore limitées, ne doivent pas cacher le nombre énorme d’espèces qui sont sur le DÉCLIN. C’est le cas de grands mammifères tels que l’ours, le lynx, quatre grands primates (le gorille, l’orang-outan, le bonobo et le chimpanzé)… qui sont aujourd’hui menacés mais également le cas de nombreux oiseaux qui voient leurs effectifs diminuer rapidement (sait-on que les populations de moineaux domestiques diminuent dans toute l’Europe ?).

Comme pour les autres articles, notre ami Roland se propose de participer à la discussion. A vos commentaires donc !

Lors de sa conférence, Roland a justement cité les coordonnées de ce blog pour que le dialogue continue. Qu’il en soit remercié. Je rappelle que la discussion peut aussi continuer sur les précédents articles relatant les deux premières conférences (pour les nouveaux arrivés, voir ci-dessous les articles du 6 et 14 février ci-dessous).

Colloque en vue !

Il y a quinze jours, j’ai semé vingt variétés de tomates différentes. Toutes sont déjà sorties de terre. Elles sont encore petites mais la vie est déjà bien là, qui ne demande qu’à grandir.

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Depuis quelques années déjà, j’ai envie d’organiser une petite dégustation de tomates, histoire de discuter un peu entre amis de saveurs, de couleurs et de tas d’autres choses !

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Depuis quelques mois, l’idée de réunir les personnes qui participent régulièrement à la vie de ce blog me trotte aussi dans la tête. Je ne sais pas si c’est une bonne chose que de faire se rencontrer des gens qui ont l’habitude de communiquer entre eux sans se voir et se connaître et qui ne mettent pas encore de visage en face des prénoms (ou des pseudos). Mais bon, j’ai quand même envie de tenter l’expérience.

En voyant pousser mes petites tomates, je me suis dit que je tenais là une bonne occasion de réunir tout ce beau monde : organiser une « dégustation de tomates pour blogueurs » (à ma connaissance, du jamais vu dans l’histoire de l’humanité, je viens de vérifier dans mes livres d’histoire !). Et comme il faut donner un peu de sérieux à cette rencontre, je propose que le thème scientifique de notre colloque soit de déterminer si chacune des variétés de tomates est compatible avec le vin blanc, le rosé, le rouge et la bière, voire plus si affinités. Le principe est simple, j’amène les tomates, chacun des participants amène l’équivalent d’une bouteille (ou plus, en fonction du nombre d’expérimentations scientifiques qu’il compte faire dans la soirée).

La date serait dans la première quinzaine d’août (j’hésite entre le samedi 4 et le samedi 11 mais ça peut être aussi un autre jour) . Alors si notre ami russo-sicilien avait quelques vélléités de fuir sa Sicile adoptive (qui doit être caniculaire l’été), si Mag avait envie de revoir les paysages franc-comtois, si Roland pouvait se passer en été de son très beau haut-jura le temps d’un week-end, … ça pourrait se faire, non ? Merci de donner vos préférences et vos contraintes que je puisse organiser tout ça !

Un fait divers comme tant d’autres

La scène se passe à Vesoul il y a une quinzaine de jours. Une automobiliste s’arrête, laisse le moteur allumé et file au bureau de tabac. Peu de temps. Juste le temps nécessaire pour que deux jeunes lycéens lui volent sa voiture. Un fait divers comme tant d’autres. Affolés par la présence de gendarmes au loin sur le rebord de la route, les deux lycéens font demi tour sur la double-voie et roulent alors dans le sens inverse de la circulation. Le choc est violent. Les deux jeunes sont tués sur le coup. Un fait divers comme tant d’autres. Dans la voiture en face, il y avait l’une de mes voisines. Qui terminera sans doute sa vie sur un fauteuil roulant. Un fait divers comme tant d’autres.

J’ai appris hier que les parents des voleurs avaient porté plainte contre l’automobiliste qui avait osé laisser ses clés sur le tableau de bord. Et la société leur donnera sans doute raison de vouloir ainsi monnayer la mort, même peu glorieuse, de leurs enfants. Ils toucheront sans doute le pactole. De quoi finir eux-aussi leur vie dans un fauteuil. Doré.

Un fait divers comme tant d’autres, vous-dis-je. Ainsi va le monde.

Douceur hivernale

Hier matin vers 11H, un papillon volait devant la maison. Un vulcain. Un peu plus tard, c’était au tour d’un autre papillon, le citron qui volait à tire d’ailes et qui avait l’air pressé. En début d’après-midi, une troisième espèce, le paon du jour profitait des chauds rayons de soleil. Nous ne sommes qu’à la mi-février et je n’avais jamais vu, je crois, de papillons à cette période de l’année.

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Depuis l’automne dernier, j’ai vu des tas de choses bizarres dans la nature, des fleurs de printemps en plein d’octobre, des fauvettes en décembre, des coccinelles en janvier… et je dois dire que plus rien de m’étonne. Plus rien ? Si, j’ai eu la surprise de voir cet après-midi, sur le petit terrain de pétanque du village, le premier torse nu de l’année. A la mi-février ! En Franche-Comté !

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Cette douceur hivernale me semble aussi inquiétante, sinon plus, que la canicule estivale. Mais on en parle moins, tout le monde trouve ça très agréable. Et effectivement, autant profiter du temps présent !

Jazz sur Mezzo

J’écoute beaucoup de jazz. Toutes les formes de jazz. Enfin presque, car je ne suis pas très amateur de big bands. Les gros orchestres, la grosse artillerie lourde avec 20 musiciens, très peu pour moi. C’est un peu comme pour la musique classique, je préfère de loin les petites formations.

Chaque année, je vais au festival de jazz de Franche-Comté et de temps en temps au festival des musiques libres et improvisées où le jazz se mélange à la musique électronique pour en faire un mélange souvent complètement déjanté. J’aimerais aller en juillet à Jazz à Vienne mais on y dépasse chaque année les 100 000 personnes (eh oui, le jazz est bien vivant en France), c’est devenu un peu les eurockéennes du jazz et les grandes foules « de type big band » n’ont, là aussi, pas ma préférence.

Heureusement pour moi, il reste Mezzo. C’est une super chaîne qui fait partie du bouquet CanalSat et du bouquet TPS mais qui nécessite un abonnement particulier. D’une manière générale, je n’aime pas la télé (je n’ai pas regardé un seul journal télévisé depuis au moins cinq ans) et je dois avouer que Mezzo est la seule chaîne que je regarde. La chaîne est en grande partie axée sur la musique classique mais, depuis l’automne dernier, le jazz y occupe une place plus importante (voir ici les grilles des programmes de janvier et février). Tous les jours, la chaîne retransmet un concert récent du New Morning, de Jazz à Vienne, de Juan-les-Pin, de Marciac … ou un documentaire jazzy.

Les concerts sont toujours bien filmés, la qualité du son est irréprochable. Il s’agit de jazz actuel, parfois très free, parfois flirtant avec la musique électronique, parfois métissé avec des musiques du monde. Le jazz manouche est souvent à l’honneur. Les concerts repassent plusieurs fois (la première fois à 19H, les autres fois à 22H45 ou beaucoup plus tard dans la nuit). En quelques mois, j’ai vu des dizaines de concerts de très grande qualité : Carla Bley, Joe Zawinul, John Zorn, Erik Truffaz, Michel Portal, Le sacre du tympan, Joshua Redman, Wynton Marsalis, Paolo Fresu, Enrico Rava, Madeleine Peyroux, Magik Malik, Collectif Slang, Trio Rosenberg, Bireli Lagrène, Steve Coleman, Marc Ribot, André Ceccarelli, Didier Lockwood, John McLaughlin, Jacky Terrasson…

Comme je me suis équipé récemment d’un lecteur-enregistreur avec disque dur, j’ai gravé sur DVD les concerts que j’ai aimés, soit déjà une quarantaine en quelques mois. Evidemment, je peux prêter ces DVD aux personnes de ce blog que je connais et qui voudraient les visionner.

Les conférences de Claude-Roland Marchand (2)

Beaucoup de monde avant-hier soir à la deuxième conférence de notre ami Roland. Parmi eux, un certain nombre de blogueurs ayant vu l’info sur ce site. Ambiance studieuse de fac avec prises de notes et tout le tralala.

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(photo Michel Cottet)

Avant de passer au sujet de la soirée, le conférencier est revenu sur le thème de sa première conférence « Darwin et l’évolution » et sur le renouveau du mouvement créationniste. On sait que ce mouvement marque des points aux Etats-Unis. Ce que l’on sait moins, c’est que des tentatives similaires de déstabilisation de l’opinion publique et du milieu scientifique ont lieu aussi de ce côté de l’Atlantique. J’ai bien aimé cette phrase de Roland (qu’il a oublié de citer lors de la conférence, mais dont j’ai eu la primeur, une fois le public parti) : « l’intention des créationnistes est d’expliquer l’immanence complexe par une transcendance mystique ».

Le principal sujet de la soirée était l’introduction d’espèces dans le milieu naturel. Le point de départ de la conférence était le fim-documentaire de Sauper « le cauchemar de Darwin » qui nous a raconté comment une espèce introduite par l’Homme a déstabilisé un éco-système et engendré des conséquences désastreuses, non seulement sur le plan écologique, mais aussi au niveau de l’économie locale et de la vie sociale.

Le film a fait l’objet d’une polémique. S’il est vrai que le réalisateur s’est peut-être un peu trop avancé sur les traffics d’armes locaux, l’essentiel du film n’est pas remis en cause.

Les faits sont là. D’abord sur le plan économique : introduction artificielle de la perche du Nil dans le lac Victoria qui est un lac énorme (superficie égale à la Franche-Comté + la Bourgogne + la Lorraine), augmentation rapide des effectifs de poissons, arrivée de nombreux pêcheurs, exportations massives vers les pays occidentaux (400 tonnes par semaine), plafonnement puis diminution des tonnages pêchés (réduction du tonnage annuel de l’ordre de 100 000 tonnes entre 1996 et 2003). Puis sur le plan social : déplacement de populations, pauvreté, conflits et prostitution. Enfin, sur le plan écologique : raréfaction de l’espèce de poisson dominante (le dilapia), diminution de la biodiversité, turbidité des eaux (alors que le lac était auparavant réputé pour la limpidité de ses eaux), pollutions (détergents, herbicides, pesticides).

Avec cet exemple de l’introduction malheureuse de la perche du Nil, Roland nous a judicieusement rappelé que « concilier la mondialisation et le développement local expose toute une population à la précarité si un seul maillon de la chaîne des marchés est modifié ou absent ».

L’autre grande leçon de cette soirée, c’est que chaque fois que l’Homme a cru bien faire en introduisant une espèce non présente dans le milieu, les conséquences ont toujours été catastrophiques. Le cas le plus exemplaire est incontestablement celui du lapin de garenne dont 27 individus ont été introduits en 1859 en Australie. 6 ans après, il y avait 22 millions de lapins sur le continent australien. Le renard a dû ensuite être importé. Puis on a crû malin d’introduire le virus de la myxomatose pour venir à bout de l’envahisseur. Mais si le virus a provoqué la mort de 90% des lapins, il a aussi provoqué l’apparition de populations de lapins résistantes au virus. Et puis, conséquence indirecte, un médecin français a cru bon aussi d’introduire le même virus sur sa propriété, avec les conséquences que l’on sait sur toute l’Europe.

Les exemples d’introductions malheureuses sur le continent européen ne manquent pas non plus. Parmi toutes celles citées par Roland, je rappelerai celle de la truite arc-en-ciel qui a détrôné notre truite fario, de l’écrevisse américaine qui a supplanté notre écrevisse à pattes blanches, de la tortue de Floride dont plusieurs millions d’individus ont déjà été relachés dans le milieu naturel, de la grenouille-taureau qui s’implante durablement dans le sud-ouest de la France, du vison d’Amérique (qui a peut-être détruit l’été dernier la seule colonie française de sterne de Dougall) et du ragondin qui provoque d’énormes dégâts.

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Les espèces végétales ont également fait l’objet d’introductions malheureuses. On connaît en Franche-Comté le triste cas de la renouée du Japon mais il faut savoir aussi que d’autres plantes exotiques sont en train de s’implanter dans le milieu naturel à la vitesse grand V : la balsamine de l’Himalaya, le buddleïa, la jacinthe d’eau, la sargasse japonaise, le figuier de Barbarie, le sénéçon du Cap….

Et puis, s’il ne s’agit pas d’introduction volontaires, on ne saurait sous-estimer les arrivées d’espèces nouvelles, dues aux modifications climatiques. C’est, je crois, l’objet de la prochaine et dernière conférence de Claude-Roland Marchand qui aura lieu lundi prochain, toujours dans la salle A21 de la faculté des Lettres de Besançon.

A propos de la grippe aviaire (7)

On se souvient de la psychose de la grippe aviaire qui avait frappé les médias de l’automne 2005 au printemps 2006, période entrecoupée par le mois de décembre 2005 où la grippe aviaire avait bizarrement complétement disparu de l’actualité (il fallait bien vendre les dindes de Noël, non ?).

On se souviendra longtemps du vent de panique provoqué par la découverte d’oiseaux migrateurs, morts ou même vivants. Par contre, ce dont le grand public ne se souvient pas, c’est que des enquêtes sérieuses avaient émis des doutes et montré du doigt les élevages industriels. Lobbying oblige, ces enquêtes n’ont jamais été reprises ni par les grands médias, ni par les hommes politiques, ni par leurs services secrets (vous aurez évidemment reconnu au passage villepingouin, Sarkoq et les services d’Interpoule).

Ce n’est pas un hasard si la grippe aviaire est apparue dans les pays d’Asie où les élevages industriels sont poussés à leur paroxysme (plus de trente poules par mètres carrés, nourries avec des résidus d’os et même des fientes). Ce n’est pas un hasard si la maladie est apparue le long de la liaison ferroviaire qui relie l’Asie et l’Afrique et qui est justement le siège d’intenses trafics de volailles entre ces deux continents. Ce n’est pas un hasard si cette liaison ferroviaire orientée Est-Ouest ne correspond pas du tout à l’axe de migration des oiseaux migrateurs asiatiques. Ce n’est pas un hasard non plus si le Laos, qui est le seul pays asiatique à ne pas pratiquer d’élevage intensif et à avoir fermés ses frontières aux volailles étrangères et aux farines animales, a été le seul pays asiatique épargné.

Avec un milliard d’oiseaux qui transitent chaque année par Europe occidentale et probablement un million d’entre eux qui meurent de mort naturelle chaque jour en France (eh oui, les chiffres sont énormes, ils sont de cet ordre là), il n’y avait aucune raison objective de succomber à la panique au moindre oiseau trouvé mort.

La psychose de la grippe aviaire s’est aujourd’hui arrêtée, mais objectivement, il n’y a pas de raisons de s’inquiéter moins ou de s’inquiéter plus qu’il y a un an, les élevages industriels continuant leur course concentrationnaire à la productivité.

Le sujet est quelque peu revenu sur le tapis les temps derniers. Pas en France mais en Grande Bretagne.

Le virus H5N1 est apparu récemment dans un élevage du Norfolk dans l’Est de l’Angleterre. Les autorités anglaises ont fait exactement ce qu’auraient fait les autorités françaises : laisser accuser les oiseaux migrateurs. Manque de pot (poule au pot !), les experts qui doutaient d’un tel scénario, viennent tout juste de s’apercevoir que le groupe éleveur Matthews (qui emploie 7 000 personnes) possèdait plusieurs succursales, dont une en Hongrie, de laquelle il importe chaque semaine 38 tonnes de volailles. Et le virus qui a décimé l’élevage anglais est exactement de la même souche que celui qui a décimé un élevage hongrois. Si l’affaire fait du bruit en Angleterre, c’est que Tony Blair était au courant de ces échanges de volailles, qu’il n’avait pas daigné avertir le Parlement et l’Union Européenne et que son ministre a même déclaré « qu’il n’y avait aucune sorte de lien hongrois ».

Mais bon, la vie est ainsi faite, les hommes au pouvoir ne risquent rien de nos jours. Ils peuvent jouer avec les médias, avec la santé publique, mentir avec aplomb, ils resteront quand même en place. Allez, roule ma poule !!!

Mi-figue, mi-raisin dans l’attente de l’oiseau mythique

Le loriot d’Europe est un oiseau quasi-mythique. Le simple promeneur a peu de chance de l’observer. Pour le photographe, cet oiseau reste même du domaine du fantasme. Un photographe animalier amateur normalement constitué (du type Dupdup par exemple) a très peu de chances, au cours de sa vie, de faire une seule photo de l’oiseau, même en y consacrant beaucoup de temps et d’énergie. Ce n’est pas que l’oiseau soit forcément discret car son chant se remarque facilement au printemps. Simplement, il ne fréquente quasiment que les frondaisons les plus hautes des arbres. Je ne sais pas si vous êtes déjà montés à l’extrémité d’une branche de peuplier à 15 mètres de haut, mais, à plus de cinquante berges, l’exploit ne me semble plus réalisable. Et puis, il faut probablement des conditions très particulières pour localiser le nid.

Je ne connais personne qui ait réussi à faire une bonne photo de loriot. On trouve cependant sur internet quelques très belles photos, dont celles de Niraj Vijaykumar (voir en bas de la page de ce site) dont je suis très admiratif et qui vous permettront de découvrir les couleurs extraordinaires de cet oiseau.

Lorsque Jean-Claude, qui connaît un peu les oiseaux, m’a dit il y a deux ans que le loriot venait manger des figues chez son voisin, je ne l’ai cru qu’à moitié. Mais il a sorti de son congélateur un loriot qui s’était assommé sur la vitre du voisin (il l’avait gardé au frais, juste pour me le montrer ; le loriot évidemment, pas le voisin ! Tiens, à propos, vous savez que James Brown n’est toujours pas enterré, il est lui aussi gardé au frais, à cause d’une vulgaire histoire d’héritage !). Jean-Claude ma proposé de voir l’endroit où venait manger l’oiseau. Lorsque nous avons approché de la maison du voisin, accompagné par Robert, toute une famille de loriots (un couple et trois jeunes) s’est envolée du figuier qui touchait la maison. Je n’en croyais pas mes yeux.

Depuis, je suis habité par « le fantasme du loriot » car je sais maintenant qu’il existe peut-être un moyen de photographier cet oiseau. Cette histoire m’a donc un peu excité (il ne suffit pas de grand chose en général) et m’a donné quelques idées. L’hiver dernier, j’ai donc planté quatre variétés de figuiers dans la pente derrière ma maison. Et comme un Dupdup, ça ne fait pas les choses à moitié, je viens de planter dimanche dernier huit nouvelles variétés (ce devait être un jour placé sous le signe de la biodiversité car, ce même dimanche, j’ai semé 20 variétés de tomates !).

Je viens de lire que le loriot peut aussi se nourrir de raisins ; ça tombe bien, j’en ai aussi une douzaine de variétés autour de la maison.

Rendez-vous donc dans quelques années pour, je l’espère, de belles observations de loriot. Et s’il ne vient jamais, je pourrai toujours, quand je serai en retraite, arrondir mes fins de mois en vendant mes figues sur le marché !

Pur moment de bonheur

Hier soir, comme tous les jeudi soirs, je suis seul à la maison, Joëlle étant à la chorale. Vers 19H15, la maison a soudain été plongée dans le noir. La voix de Cassandra Wilson s’est tue sur la platine. Quelques gros coups de tonnerres. Etonnant, pour un mois de février. La lumière est revenue à une ou deux reprises, le temps de quelques secondes, puis l’obscurité s’est réinstallée. Je suis sorti sur le seuil de la porte : les villages de Bussières et de Châtillon étaient plongés dans le noir.

Rentré à la maison, j’ai allumé quelques bougies, lu tranquillement un article de Marianne à la lueur des flammes. Puis, j’ai entrepris d’éplucher potiron, carottes, chou-navet, pommes de terre et oignons pour faire une soupe. J’ai aimé faire cette activité dans la pénombre, il me semble que je n’avais jamais pris autant de plaisir à éplucher des légumes. L’atmosphère de la maison me semblait extrêmement sereine, moins électrique que d’habitude. Les lueurs de la flamme dansaient sur le plafond. Il y a longtemps, me semble-til, qu’on n’avait pas dansé dans la maison. Très calme, je suis allé m’allonger sur le canapé. Le silence était ponctué par le tic-tac de l’horloge. Le temps m’a semblé ralenti, presque suspendu. Le balancement sur deux temps du bruit des aiguilles de l’horloge me semblait être celui du temps qui piétine sur place, plutôt que celui d’une marche inéxorable.

Je me demande si le temps n’a pas une valeur très relative. Notre société moderne cherche sans cesse à gagner du temps, nous avons des moyens de locomotion de plus en plus rapide, nous nous affairons à outrance dans un monde fait de mille et une choses. Mais il suffit d’un d’un petit orage de rien du tout, qui vous plonge quelques heures dans l’obscurité et vous prive de ces mille et une choses pour que notre perception du monde et du temps s’en trouve modifiée. L’activisme de notre société induirait-il une accélération du temps ?

Hier soir, le temps ne m’a pas paru long, il m’a semblé simplement distendu, comme s’il ralentissait sa marche pour mieux me permettre de respirer et d’apprécier le moment présent.

J’ai eu envie d’aller m’asseoir dehors, dans la nuit. Bussières était toujours dans le noir, mais la lumière était revenue à Châtillon et le ciel au-dessus de Besançon brillait des milles feux des réverbères. Cette image m’a semblée incongrue, je suis donc rentré bien au chaud dans ma pénombre.

Joëlle est rentrée et nous avons fait un petit souper aux chandelles.

Je venais à peine de me coucher que la lumière est revenue. J’ai aussitôt bondi du lit, rallumé l’ordinateur et lu les nouveaux commentaires de ce blog. La vie était redevenue normale. Ce pur moment de bonheur, qui m’avait permis d’entrevoir la vraie valeur du temps, n’aura donc duré que quelques heures.

Les conférences de Claude-Roland Marchand (1)

Annoncée sur ce blog il y a quelques jours, la conférence de Claude-Roland Marchand, première d’une série de trois, a eu lieu hier soir à Besançon.

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L’idée de ce cycle de conférences est venue de la polémique suscitée l’an passsé par le film « le cauchemar de Darwin ». Roland a d’abord eu envie de remonter aux sources du Darwinisme et de montrer comment est apparue la fameuse théorie de l’évolution. C’est l’objet de cette première conférence.

Plusieurs lecteurs de ce blog ayant regretté de ne pouvoir assister à le conférence, j’ai décidé de la restranscrire de manière plutôt détaillée, afin que le débat qui s’ensuivra (enfin, j’espère) puisse être le plus riche possible.

Au cours des quelques millénaires qui ont précédé Darwin, le « créationnisme » et le « fixisme » ont été la pensée dominante, sous des formes diverses. Les Egyptiens avaient imaginé des cosmogonies, monde bien organisé, régi par un « Dieu de tutelle » supervisant lui-même neuf dieux différents. On n’était pas loin du monde de la magie, il suffisait par exemple que le Dieu Ptah imagine, par la pensée, un être vivant, pour que celui-ci soit créé. Chez les Grecs, Platon et Aristote avaient sensiblement les mêmes idées sur la place occupée par les différentes espèces : chez Pluton chaque être est considéré comme « idéal » et n’évolue plus ; pour Aristote, chaque être a une place bien précise sur une échelle, chaque barreau accueillant une espèce fixe et permanente (la plus simple en bas de l’échelle, la plus complexe en haut). Pour les judéo-chrétiens, la seule version de la création du monde est celle qui est citée dans l’Ancien Testament : Dieu a créé le monde en sept jours (dont ce célèbre 6ème jour au cours duquel il créa l’Homme à son image pour qu’il puisse soumettre les autres êtres vivants).

Une évolution notable viendra avec l’arrivée des Encyclopédistes, tels Diderot et d’Alembert. Ils remettent en cause la pensée chrétienne, ils abordent assez peu ce problème de la création des espèces mais ils auront une influence énorme sur les scientifiques qui suivront.

Le grand naturaliste suédois Carl von Linné (1707-1778), l’inventeur de la Systématique (cette science qui classe les êtres vivants) ne fera pas évoluer le débat. Il était très croyant. Pour lui, toutes les espèces sont fixées, immuables, on pourrait dire, en caricaturant un peu, qu’il se contentera de les classer.

Buffon (1707-1788) sera l’un des premiers à faire évoluer les choses. Alors qu’il était admis à l’époque que la terre avait environ 6 000 ans, il se hasarde à dire 75 000 ans et même à écrire trois millions d’années dans ses notes personnelles. Et il écrit surtout que « les espèces changent au cours des générations ». Il n’en est pas encore à dire que les espèces se transforment en d’autres espèces mais un grand pas est fait, qui contredit la genèse.

Lamarck (1744-1829) apportera une pierre importante à l’évolution de la pensée scientifique. Il s’oppose au créationnisme. Il pense que les espèces se transforment graduellement (on parle alors de gradualisme). Ainsi l’histoire connue du fameux cou de la girage (« la fonction fait l’organe et l’usage l’amplifie »). Il explique la naissance des espèces par une sorte de mouvement, d’élan vital, qui créerait une dynamique de changement des espèces.

Avec Georges Cuvier (1769-1832), on fera presque un pas en arrière car ce très grand savant (l’un des plus grands de son époque) considère que les espèces sont immuables et fixes.

Voilà donc où on en est lorsque Charles Darwin arrive. Mauvais élève, mal orienté au départ vers des études de médecine, naturaliste curieux, les circonstances feront qu’on lui propose une place sur le fameux bateau The Beaggle qui le conduira, entre 1831 et 1836, tout autour de la terre. Les observations qu’il fera aux Galapagos, au Cap Vert, dans les forêts brésiliennes ne le conduiront pas à échaffauder tout de suite sa théorie. De retour en Angleterre, Darwin observe avec attention les résultats des éleveurs de pigeons, de chiens, il relit ce que Malthus a écrit sur les dynamiques des populations animales et ce n’est qu’en croisant tout ceci avec ses propres observations de terrain, qu’il échaffaude progressivement sa théorie. Le fameux livre de Darwin (« l’origine des espèces par la sélection naturelle ») ne sort qu’en 1859 (23 ans donc après son retour), il connaîtra six éditions successives qui permettront à Darwin de peaufiner progressivement ses arguments. Il y expose avec force sa théorie que la sélection des espèces se fait par petits ajouts graduels qui vont modifier la descendance (voir ci-dessous, dans mon premier commentaire un raccourci de la théorie de Darwin, extrait de Wikipédia).

Les adversaires de Darwin, aussi bien dans les milieux religieux que scientifiques, s’opposent à sa conception (« Monsieur Darwin, vous descendez du singe, par votre père ou par votre mère ? ») et les caricaturistes de l’époque s’en mêlent.

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Mais finalement, les résultats scientifiques obtenus dans d’autres disciplines (notamment en embryologie et en paléotologie) viendront apporter de l’eau au moulin de la thèse de Darwin.

Mais le créationnisme à la vie longue : au 20ème siècle, Teilhard de Chardin ramène Dieu sur le tapis (« Dieu est le point initial et le point final : l’alpha et l’oméga »). Jean Chaline, lui non plus n’est pas loin du créationnisme, en affirmant que « la loi guidant l’évolution serait inscrite dans l’ADN ». Au cours du 20ème siècle, la théorie de Darwin sera dévoyée par Alexis Carrel (prix Nobel en 1912, qui a géré les problèmes humains sous Pétain) qui justifie l’existence des chambres à gaz par le fait que les plus faibles, comme dans la nature, doivent être éliminés. Des théories diverses seront émises au cours du 20ème siècle, dont la théorie du gène égoïste de Richard Dawkins (« l’individu est un artifice inventé par les gènes pour se reproduire »).

Dans les dernières décennies, l’ensemble des scientifiques (ou presque) s’est rangé derrière Darwin. Ainsi le néodarwinien Axel Kahn qui intègre les apports de la science moderne pour renforcer la thèse de Darwin, Christian de Duve, prix nobel 1974 qui est venu au secours des darwiniens (« l’évolution n’est plus une théorie, c’est un fait ») et François Jacob, prix nobel 1965 (« L’évolution procède comme un bricoleur qui pendant des millions et des millions d’années, remanierait lentement son oeuvre, la retouchant sans cesse, recoupant ici, allongeant là, saisissant toutes les occasions d’ajuster, de transformer, de créer »).

Comme vous le savez, les mouvement religieux créationnistes, très implantés aux Etats-Unis, remettent plus que jamais en cause la théorie de Darwin. En France, on pourrait se croire à l’abri de ce retour en force de l’obscurantisme primaire. Et bien non, il y a une quinzaine de jours, le ministère de l’Education Nationale a confirmé que des livres, réfutant la thèse de Darwin, avaient, au nom du Coran, été massivement envoyés aux écoles françaises (envois réalisés depuis l’Allemagne et la Turquie) et que le ministre avait lancé un message d’alerte auprès des recteurs pour que le livre ne soit pas lu par les élèves. On croit rêver.

Dans un contexte où les créationnistes religieux mettent les bouchées doubles, la conférence de Claude-Roland Marchand prend toute son importance.

Je remercie Roland qui a accepté de jouer le jeu avec les lecteurs de ce blog. Lui-même étant un intervenant régulier sur ce site, il est disponible dans les jours qui viennent pour dialoguer avec nous en ligne ! A vos commentaires donc !

Comment parler de l’Irak ?

Depuis quelques temps, j’ai envie d’écrire un petit article sur la situation en Irak. Mais les mots ne viennent pas. Et je crois que les solutions, mêmes politiques, seront difficiles à trouver. L’Irak est condamné au chaos. Si les américains restent, c’est le bordel. S’ils s’en vont, c’est encore plus le bordel. Evidemment, il ne fallait pas y aller. Mais ça ne sert plus à rien de dire ça. Alors, qu’écrire ?

Et puis, comme par hasard, alors que je venais de penser à la difficulté d’écrire un article, Claudine vient de m’envoyer une photo accompagnée d’une légende très humoristique, un truc comme il en circule tant sur internet. Voilà, je mets la photo sur ce blog, peut-être cela nous permettra-il de discuter de ce sujet épineux.

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Et puis, si la discussion ne vient pas, j’espère au moins que ça vous aura fait rire un peu !

Le basilic de l’hiver

LE COIN DU JARDINIER (17)
Quand j’étais gamin, certains légumes et fruits m’étaient inconnus. En Franche-Comté, on ne consommait que des légumes adaptés à l’Est de la France : pommes de terres, haricots, carottes, choux, poireaux, navets, radis… Poivrons et aubergines, réservés au sud, étaient alors inconnus au bataillon. Et puis, progressivement, les modes alimentaires se sont modifiés. Evolution de la culture culinaire ? On a d’abord consommé. Et puis on a planté. Je me demande parfois si la mise en place progressive de légumes méridionaux dans nos jardins n’était pas le signe d’une modification climatique déjà perceptible.

Melons, pastèques, poivrons, piments et aubergines sont maintenant des plantes habituelles de mon jardin. Sans compter évidemment le basilic, ce trésor venu lui aussi du sud, auquel je réserve toujours une petite place.

Le basilic nous vient de loin, de très loin même, consommé déjà par les ancêtres de l’homo sapiens. Cette herbe sauvage, considérée comme sacrée, a longtemps « accompagné le développement de l’humanité dans ce qu’elle a de plus profond : l’alimentation, la médecine, la religion » (Jérôme Goust).

Le basilic est une plante très fragile. Il déteste le froid et sa période de végétation est très courte. Il n’aime pas la terre froide du printemps et ne peut donc être planté qu’en mai. A l’automne, les feuilles s’étiolent rapidement dès qu’il fait un peu frisquet, bien avant qu’il ne fasse zéro au thermomètre. Sa période de culture est très courte et on ne peut tirer parti de cet aromate que quelques mois dans l’année, les quatre mois les plus chauds.

J’ai longtemps supposé que si certaines plantes allaient mal à l’automne, c’est parce qu’on avait affaire à cette époque à des plants âgés, donc moins résistants aux maladies, et ayant de surcroît déjà épuisé les éléments nutritifs du sol. Au fil de mes essais de jardinier amateur, je me suis rendu compte qu’on avait d’ailleurs intérêt à échelonner les semis, par exemple à ne pas hésiter à semer des courgettes et des concombres en plein été, et qu’on pouvait ainsi prolonger les récoltes de quelques semaines, voire d’un ou deux mois. L’échelonnement des semis est l’un des mes premiers principes de jardinier.

La dernière expérience, je l’ai justement réalisée avec le basilic. Comme j’en avais un peu marre de voir cet aromate crever à l’automne, j’en ai semé dans une jardinière au début septembre. Fin octobre, j’avais sur le rebord de ma fenêtre un basilic encore jeune mais resplendissant.

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L’automne a été doux, les premières gelées ont été tardives et je n’ai donc rentré ma jardinière (je ne parle évidemment pas de la femme du jardinier) que courant novembre (je n’ai pas noté la date exacte). La jardinière a été placée au sous-sol non chauffé, sur le rebord intérieur de la fenêtre, et depuis j’en prélève régulièrement pour agrémenter salades et pâtes. Nous sommes au début février, j’ai photographié ce matin mes plants de basilic. Oh, les feuilles, ne sont pas aussi belles qu’en plein été, elles sont un peu pâlottes et souffrent légèrement du manque de lumière et de chaleur, mais elles gardent un bon parfum.

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Pour moi qui adore l’hiver, le basilic est un petit luxe de plus que nous permet cette saison.

Conférences à ne pas manquer !

Notre ami Claude-Roland Marchand, qui intervient régulièrement sur ce blog, va donner une série de trois conférences dans le cadre de l’Université Ouverte de Besançon. Elles auront lieu les trois lundis qui viennent (5, 12 et 19 février) de 17H à 19H dans la salle A21 de la faculté des Lettres. Les thématiques qu’abordera Claude-Roland recoupent l’actualité et des sujets de préoccupation de notre société dans le domaine environnemental. Plusieurs des problématiques qui seront traitées au cours de ces conférences sont d’ailleurs régulièrement abordées sur ce blog. Nul doute donc que le programme vous interessera. Voici donc les sujets de ces trois séances :

Darwin : ses précurseurs, sa théorie, ses détracteurs et ses partisans – Les preuves de l’évolution – Les extinctions d’espèces au cours des temps géologiques – Les extinctions récentes – Les espèces menacées – Les espèces opportunistes, qualifiées parfois de « nuisibles » – Les espèces introduites involontairement : conséquences – Les espèces introduites volontairement : ex. la perche du Nil dans le lac Victoria (impacts, conséquences immédiates et à terme…) – Les O.G.M. (conception, buts, impacts…) – Le réchauffement climatique : impact sur la biodiversité… – Question : « L’espèce humaine va disparaître, bon débarras » ? Quel héritage allons-nous léguer ?…

Dès mardi soir, le lendemain donc de la première conférence, je ferai un petit article et Claude-Roland se fera un plaisir de dialoguer avec nous sur ce blog dans les jours qui suivront la mise en ligne de mon article.

Ce sera une première, j’aimerais pouvoir faire en sorte que les lecteurs de ce blog puissent discuter en ligne avec des conférenciers, des auteurs, des musiciens, … !

La montée en puissance des lionnes

Une amie vient de m’envoyer des images censées représenter les trois étapes de la vie d’un homme. Je vous les laisse découvrir.

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Je ne sais pas ce que ces images vous inspirent, mais je crois que grâce à elles, nous avons là une bonne occasion d’aborder sur ce blog les rapports actuels entre hommes et femmes et surtout la triste et pauvre condition de l’homme d’aujourd’hui.

A vos commentaires donc !

American folk blues festival (1bis)

Du blues, toujours du blues ! Désolé pour ceux qui n’aiment pas trop cette musique jugée comme trop archaïque, mais j’y reviendrai souvent sur ce blog.

En avril dernier, j’avais consacré un article au premier DVD de la série American Folk Blues Festival. Les bluesmen présentés sur les trois DVD de la série font partie de ceux qui ont contribué à faire l’histoire du blues américain. Ils ont tous débarqué au début des années 60 sur notre vieux continent, dans le cadre de la tournée mondiale qui avait pris le nom de American Folk Blues Festival et qui a duré essentiellement de 1962 à 1966.

Quand j’ai écrit mon article sur le premier DVD de la série, je ne connaissais pas encore le site youtube.com qui m’aurait permis à l’époque de vous présenter des extraits de cette vidéo. Je ne résiste donc pas, huit mois plus tard, au plaisir de vous faire partager ce film et de vous en présenter six extraits (sur les 17 morceaux que compte le disque). Il s’agit là d’artistes majeurs de cette époque (cliquer sur les mots en bleu pour accéder directement aux vidéos). La qualité du DVD est bonne mais les extraits présentés ici et qui viennent de youtube sont de qualité très moyenne. Mais au moins, çà donne une idée du DVD.

Hobo blues, par John Lee Hooker.
Spann’s Blues, par Otis Spann.
I Can’t Quit You Baby, par Otis Rush.
Nine Below Zero, par Sonny Boy Williamson
Got My Mojo Working, par Muddy Waters.
– et enfin Weak Brain And Narrow Mind, par Willie Dixon. J’aime particulièrement ce morceau car il y a dans ce document tout l’esprit du blues, la musique y est réduite à sa plus simple expression mais le feeling et la charge émotive sont là. Willie Dixon était un musicien de studio, il jouait habituellement de la contrebasse. Sur ce document, il joue de la guitare, mais il semble ne connaître que deux accords très simples qu’il est d’ailleurs incapable de jouer sans regarder ses doigts. Et pourtant … !

Et pour terminer, bien qu’il ne s’agisse pas du tout du même DVD, voici une nouvelle fois la belle vidéo pétrie d’émotion montrant Sonny Boy Williamson interprétant Bye Bye Bird (voir l’article du 16 décembre que j’avais consacré à ce morceau). Oui, je sais, j’avais déjà mis le lien sur cette vidéo dans un commentaire, mais c’est juste à l’intention des nouveaux arrivés sur ce blog.

Les sans-abris orphelins … en attendant Sarko !

Avec l’abbé Pierre, les sans-abris trouvaient un toit.
Nul doute que Sarko caresse aussi le projet de leur proposer un toit à partir de mai : à Fleury-Mérogis, Fresnes, Paris-la-Santé …
Les sans-abris, qui ne souhaitent pas rester orphelins longtemps, attendent donc avec impatience l’avènement de l’empereur Nabot-Léon (*).
(*) On ne voit pas trop à priori ce que vient faire le mot « Leon » dans le jeu de mot « Nabot-Léon ». Voici l’explication, elle est toute simple : dans l’un de ses derniers discours, Sarko a eu le toupet de faire référence aux hommes de gauche en prenant comme exemple Jaurès (ce qu’une certaine presse a d’ailleurs dénoncé) mais aussi Léon (Blum). Et puis, au rythme de démagogie du personnage (qui semble sans limites), je m’attends à ce qu’il fasse bientôt référence à un autre Léon (Trotsky) (mais dans ce cas-là, ne va-t-il pas s’aventurer sur une pente glissante … en faisant « trop d’ski » ?)

A propos de la fiscalité

En général, je me hasarde peu à parler de l’actualité politique. Non que ça ne m’intéresse pas, au contraire, mais je crains les dérapages au niveau des commentaires (je crains les excès de langage qui desservent leurs auteurs mais je déteste encore plus les discours type « langue de bois » trop consensuels). Il devrait être possible, en théorie, de donner son point de vue sans en recourir forcément aux violences de propos. Mais bon, la vie politique en France ainsi faite, elle est fortement dualisée « gauche-droite » et peu de personnes arrivent à en parler de manière objective et non partisane. Pourtant, il me semble que l’on devrait pouvoir être de gauche et en même temps être capable d’approuver les mesures liées à la sécurité routières de Sarkozy (la seule chose que je lui concède alors que je me suis pris récemment deux excès de vitesse que j’ai d’ailleurs payés avec le sourire) et être de droite et reconnaître le (presque) millions de chômeurs en moins sous Jospin.

Y aurait-il quelques sujets traités dans l’actuelle campagne électorale qui pourraient donner lieu à des débats sur ce blog, sans que l’on s’engueule pour autant ? Oui, peut-être. Enfin, peut-être pas, mais je prends quand même le risque.

Prenons par exemple un sujet parmi ceux dont nous a parlé la presse les temps derniers : la fiscalisation. Il y a eu un gros couac au sein du PS à ce propos, François Hollande ayant annoncé une hausse de la fiscalité pour les personnes gagnant plus de 4 000 euros net par mois (par personne), ces propos ayant aussitôt été contrés par la candidate Ségolène Royal. Il ne s’agit d’ailleurs pas vraiment d’une hausse d’impôt mais simplement de revenir sur la baisse d’impôts des personnes touchant plus de 4 000 euros net, ce qui n’est pas tout à fait la même chose.

Je ne souhaite pas trop placer mon propos sur l’aspect politique. Certes, le PS montre dans cette affaire une absence complète de préparation dans son programme et a loupé l’occasion de montrer un signe fort vis à vis des classes populaires qu’il souhaitait reconquérir. Inutile donc d’en rajouter une couche, beaucoup de choses ont été dites sur le sujet.

D’une manière générale, les propos de François Hollande ont été plutôt démolis par la presse et par le monde politique. A lire un grand nombre d’articles et un grand nombre de réactions politiques qui allaient surtout dans le même sens, j’avais l’impression que beaucoup de gens de notre pays gagnaient plus de 4000 euros net mensuel. Les journalistes de la grande presse qui ont écrit ces articles font probablement partie de ces nantis. Les hommes politiques qui ont réagi aux propos de Hollande, sans doute également. Ceci explique donc peut-être celà.

Peut-être qu’à vouloir trop contenter son électorat (qui n’est plus du tout issu des milieux populaires), Ségolène Royal a-t-elle commis une erreur. Pas seulement sur l’aspect stratégique et ce fossé qu’elle creuse entre le PS et les classes modestes, mais sur le fond. Car, réfléchissons objectivement à la proposition de François Hollande, elle n’était pas si absurde que ça. Je connais beaucoup de gens, je rencontre beaucoup d’amis qui, pour la plupart ont un travail et sont donc bien installés, ont une vie plutôt normale, sont issus de milieux très divers et presque tous, dans leur très grande majorité, ont un salaire inférieur à 4 000 euros net. Si je prends l’exemple de mon village de 300 habitants dans lequel je connais tout le monde, il y a à tout casser 5 ou 6 personnes qui gagnent peut-être cette somme.

A qui va-t-on faire croire que fiscaliser les salaires élevés, c’est dégoûter les gens qui veulent travailler ? Les gens que je connais et dont je parle ci-dessus sont des gens qui travaillent, autant que ceux qui ont des salaires élevés. Je déteste cette idée qui s’installe insidieusement depuis quelques années et qui laisserait à penser qu’il y a d’un côté des gens qui gagnent de l’argent et qui seraient les moteurs de notre société et les autres qui seraient à la traîne.

Je pense que les élus, qu’ils soient de gauche ou de droite, n’ont plus vraiment de contact avec la réalité de terrain. On savait que la plupart ne savent pas combien vaut une baguette de pain, il est probable qu’il ne savent pas non plus ce que gagne un français moyen. En fiscalisant un peu plus ceux qui gagnent plus de 4 000 euros par mois, on ne mécontente qu’une petite partie de la population (d’ailleurs existe-t-il vraiment ce « français moyen’ dont on nous rabat les oreilles ?). Et cette partie là de la population est certes utile dans la marche de notre société, mais ni plus ni moins que les autres parties. Et puis, on le sait, tous les chiffres le montrent : les inégalités se creusent, les pauvres n’ont jamais été aussi pauvres et les riches aussi riches. Il faut donc avoir aujourd’hui le courage de dire STOP !

ALORS OUI, JE SUIS A 100% pour la proposition de François Hollande, tout comme j’aurais été également pour, si elle avait été émise par Nicolas Sarkozy.

Quant à la question de la bonne utilisation du budget de l’Etat issu de ces prélèvements directs sur le revenu, c’est évidemment une autre question.

J’espère qu’avec cet article, je ne me suis pas aventuré sur un sujet trop scabreux. Sinon, je me remets vite à ne parler que de tomates, de papillons et de musique !

La sittelle torchepot

LES OISEAUX AU POSTE DE NOURRISSAGE HIVERNAL (2)
Après la mésange charbonnière, voici une autre habituée des mangeoires en hiver : la sittelle torchepot. L’une d’entre elles est venue tout à l’heure voler une noisette sur le rebord de la fenêtre. C’est la première de l’hiver. Il faut dire que, pour la première fois depuis trente ans, je n’ai presque pas d’oiseaux au poste de nourrissage. Sans doute que les conditions climatiques très douces, le faible nombre d’oiseaux nés en 2006 et le fait que la nature regorge encore de nourriture (2006 ayant été une bonne année de fructification) expliquent cette désaffection très inhabituelle.

La sittelle, habitante typique des grands arbres, est l’un des oiseaux les plus facilement réconnaissables : forme pointue, dessus gris ardoisé, dessous orangé et un beau masque de cambrioleur qui lui traverse l’oeil. Mais c’est souvent par son comportement qu’on l’identifie rapidement, l’oiseau ayant l’habitude de descendre les troncs d’arbres la tête en bas. C’est « l’oiseau acrobate » par excellence, elle n’hésite pas à inspecter le dessous des branches en se maintenant à l’aide de ses ongles munis de longues griffes.

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En hiver, du tournesol, des noisettes et des mélanges à base de graisse l’attireront facilement. Le bec de la sittelle est long et dur. La robustesse du bec lui permet de casser des graines ou des fruits coriaces, comme par exemple les noisettes dont cet oiseau raffole. Sa longueur lui permet, en faisant office de pinces, d’attraper des insectes, la sittelle se nourrissant de chenilles au moment de l’élevage des jeunes au printemps.

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Au poste de nourrissage, ne vous attendez pas à voir plus de deux sittelles. Cet oiseau reste très territorial en hiver et les mangeoires ne seront fréquentées que par un seul couple au maximum. Je me rappelle d’une petite anecdote qui s’est déroulée à la fin des années 70 : alors que j’étais immobile contre un arbre en train de photographier un pic épeichette à son nid, j’ai eu la surprise de sentir une petite chose heurter ma jambe. C’était la sittelle qui était venue se plaquer contre mon pantalon, prenant ma jambe pour le tronc d’un arbre. C’était je crois mon premier contact avec un oiseau sauvage. Plus tard, beaucoup plus tard, la sittelle est devenue familière de la main à Dupdup, ayant eu, l’hiver dernier, 2 028 fois l’occasion de se frotter à ma peau !

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Les nouveaux venus sur ce blog, qui souhaiteraient en savoir plus sur mes expériences un peu délirantes de l’hiver dernier et sur ces oiseaux qui sont venus plus de 23 000 fois sur ma main, pourront se référer aux 8 articles « Des oiseaux en veux-tu en voila « , écrits entre janvier et avril 2006, dans la rubrique Coups d’ailes ci-contre (articles du 23 janvier, 30 janvier, 8 février, 10 février, 21 février, 23 février, 19 mars et 23 avril).

Discographie de Brassens (6)

Suite de notre petite exploration de l’oeuvre de Brassens, disque par disque. Le sixième disque contient les chansons suivantes : La traîtresse – Tonton Nestor – Le bistrot – Embrasse les tous – La ballade des cimetières – L’enterrement de Verlaine – Germaine Tourangelle – A Mireille dit « Petit Verglas » – Pénélope – L’orage – Le mécréant – Le verger du roi Louis – Le temps passé – La fille à cent sous.

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Ce disque est plutôt méconnu. Une seule chanson de l’album a connu un fort succès : L’orage (cliquer sur les liens en bleu) qui nous raconte tous les bienfaits du mauvais temps jetant parfois une voisine apeurée dans vos bras (relativisons cependant : j’ai beau « guetter » la porte d’entrée les soirs d’orage, j’en suis arrivé à la conclusion que ce genre de chose n’arrive que dans la poésie). René Fallet, écrivain et ami de Brassens, avait suggéré que cette voisine ne pouvait être que Pénélope dont Brassens nous a parlé juste avant dans la chanson précédente. Pénélope est le symbole même de la fidélité mais ses désirs inavoués l’emmenent parfois en rêve (et en rêve seulement) dans les bras du voisin. Aurait-elle enfin franchi le pas ? J’avoue que cette idée me séduit et peut-être était-ce là l’idée du poète de juxtaposer ces deux textes (peut-être aussi que Fallet tenait cette information directement de Brassens).

La mort est peut-être moins présente sur cet album que dans les autres disques. On sait depuis longtemps que Brassens affectionne les cimetières. En racontant l’histoire invraisemblable de ce jeune homme qui collectionne, partout où il le peut, caveaux, tombeaux et sépultures diverses, on pourrait croire que la chanson La ballade des cimetières est placée sous le signe de l’irrespect. Je crois qu’il s’agit, une fois de plus, d’une immense farce dont Brassens a le secret.

A l’opposé, Le verger du roi Louis est par contre emprunt de gravité et même d’une certaine solennité. Malgré l’aspect rieur du lieu (« des grappes de fruits inouis », « un essaim d’oiseaux réjouis »), on sent la présence oppressante des pendus qui ornaient autrefois les branches des arbres. Brassens a-t-il écrit ce texte en pensant à François Villon, pendu célèbre, dont il s’est toujours senti très proche ? Brassens, farouchement opposé à la peine de mort, écrira beaucoup plus tard (dans son dernier disque) La messe au pendu.

Après avoir enregistré sur le disque 5 Le cocu, Brassens continue dans la même veine avec cette autre farce qu’est La traîtresse, chanson dans laquelle il s’en prend à Madame Dupont qui lui fait l’infidélité de coucher avec son propre mari.

Le thème de l’amour libre est développé dans l’une des plus belles chansons du disque Embrasse-les tous. Sous une apparente incitation à l’amour volage, se cache la recherche éperdue de l’amour vrai et René Fallet n’a pas hésité à parler, à propos de cette chanson, « d’hymne à la pureté ».

Brassens n’a aucun respect pour cette institution vénérable qu’est le mariage et on s’en rendra compte plus tard à l’occasion de la célèbre Non-demande en mariage (disque 9). Pour l’instant, il se contente de raconter les mariages successifs et malheureux de Jeannette gâchés par un vieux malappris : Tonton Nestor. Et, avec La fille à cent sous, loin aussi des préoccupations de mariage, il se contente de raconter le quotiden et les amours passagères des pauvres gens, ceux qui vivent dans le « quatrième dessous » et qui voient parfois fleurir, au milieu de leur pauvre vie, l’amour et la tendresse.

Le mécréant, qui a donné son nom au titre du disque, est une drôle de chanson dont les 21 couplets très courts (de deux lignes seulement) sont égrénés de façon un peu martiale. Ce n’est pas ma préférée et je dois dire que je trouve le dernier vers particulièrement mal écrit.

Brassens était un admirateur de Paul Fort, qu’il connaissait bien, et dont il mettra en musique plusieurs textes (La marine, Le petit cheval et Si le Bon Dieu l’avait voulu). Sur ce disque, il récite successivement trois autres poèmes. Mais qui sait que Brassens a enregistré l’un d’eux L’enterrement de Verlaine sur un document vidéo probablement rare, en réutilisant l’air de la Marche nuptiale (sur le disque 4) ?

En retravaillant actuellement les chansons de ce disque à la guitare, je les redécouvre et leur qualité musicale me saute aux yeux. Je me demande d’ailleurs pourquoi elles sont été un peu boudées par le public. Une chanson comme Embrasse-les-Tous méritait certainement un très grand succès. C’est, en tous les cas, l’une des plus belles de Brassens.