Pour ma part, je ne sais pas trop ce que j’aurais fait… mais le dessin que tu mets en illustration me donne l’idée d’imaginer chaque jour de l’année la lecture en classe d’une lettre (historiquement, littérairement, philosophiquement ou scientifiquement capitale).
Au premier abord (sans compétence particulière en la matière), me viennent à l’esprit :
– la lettre de Manoukian à sa femme (d’où est tirée L’affiche rouge d’Aragon)
– le « J’accuse » de Zola
– l’allocution à des enfants de Einstein
– le discours de réception du Prix Nobel de littérature d’Albert Camus
– heu….
– la lettre de Patrick Declerck à Jean Malaurie, publiée à la fin de son ouvrage Les naufragés, avec les clochards de Paris(Terre Humaine, Plon, 2001)
– le lettre de Christian Bobin à Nella Bielsky, publiée chez Fata Morgana sous le titre La vie passante
– heu…
Vous pouvez m’aider à compléter – voire discuter – la liste, svp ?
– la lettre à Elise de Beethoven
(suite)
– les lettres d’Epicure (notamment celle à Ménécée, dite « sur le bonheur » qui débute ainsi : « Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher… »)
– les lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke (avec le fameux : « il faut s’en tenir au difficile »)
– le poème Si de Rudyard Kipling (« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir… etc… Tu seras un homme, mon fils »)
– la lettre d’Arthur Rimbaud à Paul Demeny (dite du Voyant : (…) Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens (…) »)
– etc…
– la lettre de rupture de Cécilia à Nicolas
En tant qu’enseignant, tu peux choisir de lire à tes élèves une ou des lettres que tu juges intéressantes historiquement, littérairement, philosophiquement ou scientifiquement…
Mais la question posée est plutôt celle de la récupération par Sarkozy.
Est-ce de sa part un signe d’ouverture à gauche que de rendre mémoire à un communiste ?
Étant donnée la réaction du PC, ils n’ont pas eu l’air de le prendre comme ça.
Par contre, avec son habitude de récupérer politiquement chaque fait divers, on peut se demander s’il n’est pas ici dans la même logique.
Le contenu de la lettre n’informe en rien sur l’Histoire. Il s’agit d’une lettre écrite par un môme à ses parents, dans laquelle il dit qu’il va mourir et qui cite tous ses proches pour leur dire adieu.
Une lettre poignante… qui déplace le point de vue historique vers l’émotionnel.
Certains communistes se sont même inquiétés des sursauts nationalistes qu’elle pourrait provoquer…
Quand Sarkozy argumente par un « il est essentiel que les enfants mesurent l’horreur de la guerre et à quelles extrémités barbares elle peut conduire », considère-t-il qu’il y a des guerres barbares et des guerres propres (lui qui se prononçait pour la guerre en Irak) ?
Voltaire à Madame Denis, décembre 1745 :
» Je vous embrasse mille fois. Mon âme embrasse la vôtre, mon vit et mon coeur sont amoureux de vous. J’embrasse votre gentil cul et toute votre adorable personne »
Ca devrait intéressr dans les lycées, non, et c’est mieux que de faire pleurer!
Ce qui me gêne dans cette histoire de Môquet, ce n’est pas trop la récupération du communisme par un gouvernement de droite (après tout, pourquoi pas, la gauche fait bien l’inverse – sans le savoir – depuis longtemps), ni même la dimension émotionnelle de la lettre (même si personnellemet je ne suis pas fan, mais j’entends bien qu’on puisse avoir envie de tenter recréer du lien, du commun, avec des symboles qui évoquent plus qu’ils ne parlent), mais par la procédure suivie : une décision arbitraire et autoritaire du Prince, sans passer par la moindre concertation avec ne serait-ce que la commission des programmes.
On l’a déjà citée ici, je crois me souvenir, mais elle devrait plaire aussi aux lycéens :
QUAND je mets à vos pieds un éternel hommage
VOULEZ-vous qu’un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d’un coeur
QUE pour vous adorer forma le Créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n’ose dire.
AVEC soin, de mes vers lisez les premiers mots
VOUS saurez quel remède apporter à mes maux.
signé : Alfred de Musset
CETTE insigne faveur que votre coeur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme.
signé : George Sand
Un vrai petit bijou, non ?
(notamment dans cette façon toute féminine de dire OUI en faisant semblant de dire NON)
Y’a pas une chanson de Maxime Le Forestier qui s’appelle La lettre (ou Les lettres) et qui raconte la Guerre de 14-18 au travers des lettre d’un soldat à sa femme ?
Effectivement, magnifique chanson de Maxime Leforestier (je ne sais pas si c’est « La lettre » ou « Les lettres »).
Il y a aussi « Lettre à D. – histoire d’un amour » d’André Gortz, sorti il y a un an et qui commence ainsi : » Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien. »
Ils se sont donnés la mort le mois dernier…
Il paraît que c’est un bouquin magnifique… Beaucoup de gens le conseillent (de bouche à oreille)… Tu l’as lu, Joëlle ? Tu confirmes ?… Moi, pas encore (je connais surtout Gortz pour ses écrits plus « politico-philosophiques »)… mais je vais tâcher de trouver le temps.
Oui c’est un livre magnifique que j’ai acheté l’année dernière (j’avais lu la critique sur Télérama) ; il est paru aux Editions Galilée. Je peux te le prêter si tu veux.
Les articles qui ont été écrits à leur mort (Télérama & Marianne) m’ont donné envie de lire d’autres livres de lui, peux-tu m’en conseiller (des pas trop difficiles à lire !!!) ?
Non, malheureusement Joëlle, je ne peux pas t’en conseiller, déjà parce que je n’en ai lu qu’un (il y a environ dix ans… et qui n’est plus dans ma bibliothèque) et qu’il était, je crois me souvenir, plutôt « difficile à lire ». Pas du tout le même genre que Lettre à D, histoire d’un amour, en tout cas.
Mais je compte bien me pencher un jour davantage sur le bonhomme (du moins ses écrits). Je me sentirai alors plus avisé pour te répondre.
Merci pour la proposition de prêt… mais tu sais, j’ai une incurable pathologie qui me condamne à acheter les livres que je lis : je ne sais en effet pas (plus ?) le faire sans souligner, accolader, gribouiller (afin, entre autres et au besoin, de pouvoir retrouver rapidement un passage adapté à la discussion du moment)
« Une incurable pathologie », dis-tu, Vincent ?
Tu es sûr que tu sais bien compter ????
Pour continuer la liste (il y a combien de jours d’école ? donc combien de « lettres » à lister ?) :
– « Lettre » et le Néant de Jean-Paul Sartre (au moins pour montrer aux lycéens ce que c’est que le « verbiage »)
S’il faut trouver 140 lettres différentes (c’est à peu près le nombre de jours d’école), ça va être difficile. Alors, autant mettre dans la liste les 26 lettres … de l’alphabet, c’est toujours ça de trouvé !
Bonne idée… on en profitera du coup pour finir de leur apprendre à lire et écrire à peu près correctement !
(Tiens ! Ça serait rigolo, à propos, de donner la lettre de Môquet en dictée, et de comparer ensuite le nombre de fautes. En a-t-il fait, d’ailleurs, lui ? Alors que pourtant, sachant qu’il allait mourir, il aurait pu s’en foutre royalement !)
Y
Ah ! comme il est changeant, l’i grec !
Il est jaune dans le cytise,
Blanc quand le cygne ouvre le bec
Et noir dans l’ombre du cyprès.
Le voilà droit dans le pylône,
Tordu dans le tronc du noyer,
Dansant sur le feu du foyer,
Fleuri aux branches des bryones.
Mais qu’il apparaît merveilleux
Dans les sept signes du mystère
Et adorable dans les yeux
De l’enfant qui rit à sa mère !
(Pigeon vole, 1958)
Et le poème que Guy Môquet avait sur lui lors de son arrestation, pourquoi à votre avis notre cher Président ne nous a pas conseillé de le lire aussi ? (Une question à poser aussi à nos chers lycéens) :
« Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades
Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage
Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme
Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme
Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice.»
Rosa Luxemburg, révolutionnaire, dans une de ses lettres écrites en prison, quelques mois avant de mourir assassinée par ses geôliers, en 1919 : « La vie chante aussi dans le sable qui crisse sous les pas lents et lourds de la sentinelle quand on sait l’écouter. »
Si vous aviez été prof, vous l’auriez lu, vous, la lettre ?
Si oui, comment ? Si non, pourquoi ?
En SMS ?
Je disais donc :
en SMS ?
Pour ma part, je ne sais pas trop ce que j’aurais fait… mais le dessin que tu mets en illustration me donne l’idée d’imaginer chaque jour de l’année la lecture en classe d’une lettre (historiquement, littérairement, philosophiquement ou scientifiquement capitale).
Au premier abord (sans compétence particulière en la matière), me viennent à l’esprit :
– la lettre de Manoukian à sa femme (d’où est tirée L’affiche rouge d’Aragon)
– le « J’accuse » de Zola
– l’allocution à des enfants de Einstein
– le discours de réception du Prix Nobel de littérature d’Albert Camus
– heu….
– la lettre de Patrick Declerck à Jean Malaurie, publiée à la fin de son ouvrage Les naufragés, avec les clochards de Paris(Terre Humaine, Plon, 2001)
– le lettre de Christian Bobin à Nella Bielsky, publiée chez Fata Morgana sous le titre La vie passante
– heu…
Vous pouvez m’aider à compléter – voire discuter – la liste, svp ?
– la lettre à Elise de Beethoven
(suite)
– les lettres d’Epicure (notamment celle à Ménécée, dite « sur le bonheur » qui débute ainsi : « Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher… »)
– les lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke (avec le fameux : « il faut s’en tenir au difficile »)
– le poème Si de Rudyard Kipling (« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir… etc… Tu seras un homme, mon fils »)
– la lettre d’Arthur Rimbaud à Paul Demeny (dite du Voyant : (…) Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens (…) »)
– etc…
– la lettre de rupture de Cécilia à Nicolas
En tant qu’enseignant, tu peux choisir de lire à tes élèves une ou des lettres que tu juges intéressantes historiquement, littérairement, philosophiquement ou scientifiquement…
Mais la question posée est plutôt celle de la récupération par Sarkozy.
Est-ce de sa part un signe d’ouverture à gauche que de rendre mémoire à un communiste ?
Étant donnée la réaction du PC, ils n’ont pas eu l’air de le prendre comme ça.
Par contre, avec son habitude de récupérer politiquement chaque fait divers, on peut se demander s’il n’est pas ici dans la même logique.
Le contenu de la lettre n’informe en rien sur l’Histoire. Il s’agit d’une lettre écrite par un môme à ses parents, dans laquelle il dit qu’il va mourir et qui cite tous ses proches pour leur dire adieu.
Une lettre poignante… qui déplace le point de vue historique vers l’émotionnel.
Certains communistes se sont même inquiétés des sursauts nationalistes qu’elle pourrait provoquer…
Quand Sarkozy argumente par un « il est essentiel que les enfants mesurent l’horreur de la guerre et à quelles extrémités barbares elle peut conduire », considère-t-il qu’il y a des guerres barbares et des guerres propres (lui qui se prononçait pour la guerre en Irak) ?
Voltaire à Madame Denis, décembre 1745 :
» Je vous embrasse mille fois. Mon âme embrasse la vôtre, mon vit et mon coeur sont amoureux de vous. J’embrasse votre gentil cul et toute votre adorable personne »
Ca devrait intéressr dans les lycées, non, et c’est mieux que de faire pleurer!
Ce qui me gêne dans cette histoire de Môquet, ce n’est pas trop la récupération du communisme par un gouvernement de droite (après tout, pourquoi pas, la gauche fait bien l’inverse – sans le savoir – depuis longtemps), ni même la dimension émotionnelle de la lettre (même si personnellemet je ne suis pas fan, mais j’entends bien qu’on puisse avoir envie de tenter recréer du lien, du commun, avec des symboles qui évoquent plus qu’ils ne parlent), mais par la procédure suivie : une décision arbitraire et autoritaire du Prince, sans passer par la moindre concertation avec ne serait-ce que la commission des programmes.
On l’a déjà citée ici, je crois me souvenir, mais elle devrait plaire aussi aux lycéens :
QUAND je mets à vos pieds un éternel hommage
VOULEZ-vous qu’un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d’un coeur
QUE pour vous adorer forma le Créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n’ose dire.
AVEC soin, de mes vers lisez les premiers mots
VOUS saurez quel remède apporter à mes maux.
signé : Alfred de Musset
CETTE insigne faveur que votre coeur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme.
signé : George Sand
Un vrai petit bijou, non ?
(notamment dans cette façon toute féminine de dire OUI en faisant semblant de dire NON)
Y’a pas une chanson de Maxime Le Forestier qui s’appelle La lettre (ou Les lettres) et qui raconte la Guerre de 14-18 au travers des lettre d’un soldat à sa femme ?
Effectivement, magnifique chanson de Maxime Leforestier (je ne sais pas si c’est « La lettre » ou « Les lettres »).
Il y a aussi « Lettre à D. – histoire d’un amour » d’André Gortz, sorti il y a un an et qui commence ainsi : » Tu vas avoir quatre-vingt deux ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien. »
Ils se sont donnés la mort le mois dernier…
Il paraît que c’est un bouquin magnifique… Beaucoup de gens le conseillent (de bouche à oreille)… Tu l’as lu, Joëlle ? Tu confirmes ?… Moi, pas encore (je connais surtout Gortz pour ses écrits plus « politico-philosophiques »)… mais je vais tâcher de trouver le temps.
Oui c’est un livre magnifique que j’ai acheté l’année dernière (j’avais lu la critique sur Télérama) ; il est paru aux Editions Galilée. Je peux te le prêter si tu veux.
Les articles qui ont été écrits à leur mort (Télérama & Marianne) m’ont donné envie de lire d’autres livres de lui, peux-tu m’en conseiller (des pas trop difficiles à lire !!!) ?
Non, malheureusement Joëlle, je ne peux pas t’en conseiller, déjà parce que je n’en ai lu qu’un (il y a environ dix ans… et qui n’est plus dans ma bibliothèque) et qu’il était, je crois me souvenir, plutôt « difficile à lire ». Pas du tout le même genre que Lettre à D, histoire d’un amour, en tout cas.
Mais je compte bien me pencher un jour davantage sur le bonhomme (du moins ses écrits). Je me sentirai alors plus avisé pour te répondre.
Merci pour la proposition de prêt… mais tu sais, j’ai une incurable pathologie qui me condamne à acheter les livres que je lis : je ne sais en effet pas (plus ?) le faire sans souligner, accolader, gribouiller (afin, entre autres et au besoin, de pouvoir retrouver rapidement un passage adapté à la discussion du moment)
« Une incurable pathologie », dis-tu, Vincent ?
Tu es sûr que tu sais bien compter ????
Pour continuer la liste (il y a combien de jours d’école ? donc combien de « lettres » à lister ?) :
– « Lettre » et le Néant de Jean-Paul Sartre (au moins pour montrer aux lycéens ce que c’est que le « verbiage »)
S’il faut trouver 140 lettres différentes (c’est à peu près le nombre de jours d’école), ça va être difficile. Alors, autant mettre dans la liste les 26 lettres … de l’alphabet, c’est toujours ça de trouvé !
Bonne idée… on en profitera du coup pour finir de leur apprendre à lire et écrire à peu près correctement !
(Tiens ! Ça serait rigolo, à propos, de donner la lettre de Môquet en dictée, et de comparer ensuite le nombre de fautes. En a-t-il fait, d’ailleurs, lui ? Alors que pourtant, sachant qu’il allait mourir, il aurait pu s’en foutre royalement !)
Y
Ah ! comme il est changeant, l’i grec !
Il est jaune dans le cytise,
Blanc quand le cygne ouvre le bec
Et noir dans l’ombre du cyprès.
Le voilà droit dans le pylône,
Tordu dans le tronc du noyer,
Dansant sur le feu du foyer,
Fleuri aux branches des bryones.
Mais qu’il apparaît merveilleux
Dans les sept signes du mystère
Et adorable dans les yeux
De l’enfant qui rit à sa mère !
(Pigeon vole, 1958)
Et le poème que Guy Môquet avait sur lui lors de son arrestation, pourquoi à votre avis notre cher Président ne nous a pas conseillé de le lire aussi ? (Une question à poser aussi à nos chers lycéens) :
« Parmi ceux qui sont en prison
Se trouvent nos 3 camarades
Berselli, Planquette et Simon
Qui vont passer des jours maussades
Vous êtes tous trois enfermés
Mais patience, prenez courage
Vous serez bientôt libérés
Par tous vos frères d’esclavage
Les traîtres de notre pays
Ces agents du capitalisme
Nous les chasserons hors d’ici
Pour instaurer le socialisme
Main dans la main Révolution
Pour que vainque le communisme
Pour vous sortir de la prison
Pour tuer le capitalisme
Ils se sont sacrifiés pour nous
Par leur action libératrice.»
Rosa Luxemburg, révolutionnaire, dans une de ses lettres écrites en prison, quelques mois avant de mourir assassinée par ses geôliers, en 1919 : « La vie chante aussi dans le sable qui crisse sous les pas lents et lourds de la sentinelle quand on sait l’écouter. »
(Autoportrait au radiateur, Gallimard, 1997)