Je ne sais plus où et quand j’ai entendu cette histoire. C’était il y peut-être six mois, ou un an, ou même deux. Je ne sais même plus qui me l’a racontée (Dupdup, tu ferais pas un début d’Alzheimer, par hasard ?).
Ca racontait l’histoire d’une planète qui en rencontre une autre. Cette dernière a l’air fatiguée, déprimée. « Qu’est-ce que tu as, tu m’as pas l’air bien, tu as mal où ? « . L’autre lui répond « J’ai mal à l’humanité ». Et la première : « Oh tu sais, ça finit par passer ».
Voilà, c’était juste la petite histoire du soir, pour vous redonner le moral !
Jolie photo, Bernard.
Soit tes affûts se perfectionnent et s’élèvent, soit t’as profité qu’un oiseau se pose sur ta main pour lui coller un appareil sur le dos !
En tout cas… elle est magnifique comme ça la Terre (le delta du Nil, c’est ça ?), et sans doute flattée d’être ainsi photographiée par un objet technique humain puis appréciée par ces étranges êtres qui jusqu’à preuve du contraire sont les seuls à la regarder ainsi (et de pouvoir trinquer d’un verre de bière !) !
Elle déprime, elle déprime… elle fait sa « coquette » oui ! Tu vas voir que le jour où ils ne seront plus là, les humains, elle va sans doute les regretter et bien s’ennuyer ! Et se sentir bien seule !
Ou pire ! Elle va simplement cesser d’exister, puisqu’il n’y aura plus personne pour la nommer et la reconnaître !
Pour « vraiment » nous casser le moral, t’aurais dû prendre une photo, je sais pas moi, d’une décharge, d’une facture impayée ou… d’un plateau repas dans une cantine scolaire.
Vincent, n’est-ce pas une certaine forme de prétention que d’imaginer la terre déprimer de notre absence ? N’est-ce pas une certaine forme de nombrilisme que d’imaginer qu’une fois que nous ne nommerons plus la chose, elle cessera d’exister ? … un peu comme dans un couple: quand on tient ce genre de propos, ce n’est rien d’autre que de la jalousie que l’autre puisse exister sans nous…
Certes il est minuit et j’ai bu à peu près autant de bières que d’heures passées depuis la tonitruante rafale de décibels signalant que soit nous sommes en guerre, soit il est midi, mais tout de même, tes propos me font l’effet de ceux d’un enfant gâté qui n’accepte pas la vie propre des entités qui l’entourent… un peu de recul, nous ne sommes rien qu’un absurde prodige, et si nous pouvons nous vanter d’avoir l’intelligence d’imager la détresse de la terre en notre absence, il n’y a pas de quoi se vanter de … il n’y’a pas de quoi se vanter tout court finalement.
Il y a plusieurs manières d’interpréter le petit article que j’ai écrit :
D’abord à propos de l’histoire. On peut y voir une humanité qui, par son action néfaste sur la planète, finit par se détruire elle-même. C’est probablement l’interprétation qu’en feront la plupart des gens. Mais on peut aussi simplement y comprendre que les espèces apparaissent sur terre puis en disparaissent un jour, l’homme y compris. Si l’on se replace à l’échelle géologique, force est d’admettre que l’homme est apparu il y a très peu de temps et qu’il disparaîtra dans très peu de temps. Ce n’est même pas à discuter. Ce serait vanité que de prétendre échapper aux lois qui régissent le monde. L’histoire peut donc aussi être interprétée comme un simple constat lucide de cette loi immuable.
Ensuite à propos de la photo. Une belle photo (plutôt qu’une photo de planète saccagée) peut avoir comme sens : « regardons la beauté de ce qu’on est en train de détruire », celle que j’ai mis n’est donc pas un contresens à mon texte. Ensuite, si l’on regarde bien, on y voit une dominante de couleurs bleues et orangées qui ne sont pas vraiment des couleurs de vie (l’orange évoque plutôt le désert), il n’y a pas vraiment de verdure sur la photo. Donc, en y regardant bien, c’est une belle photo d’une partie de la terre, mais qui pourrait être vide de vie. Elle n’est donc pas, à mon sens, aussi belle que ça.
Tout ça pour te dire, Vincent (et pour répondre aussi à l’un de tes précédents commentaires) que les propos tenus sont plus nuancés que ce que tu en dis. N’interprète donc pas mes propos en fonction des deux critères uniques et très simplistes que sont « le bien » et « le mal » que tu cherches à déceler constamment dans mes écrits. N’interprète par les propos des autres, en fonction de ce que tu aimerais qu’ils aient dit.
Prétentieux, nombriliste, oui sans doute… mais pas moins, je crois, que d’imaginer que la Terre pourrait être « déprimée »…
Il me semble que l’abus n’est pas tant de préférer une posture « philanthrope » à une position « misanthrope » (de suivre en soi « l’enfant gâté » davantage que « l’enfant vexé », d’afficher un fier orgueil plutôt qu’une fausse modestie…) que d’accorder tout simplement des sentiments humains à une planète qui est au-delà (ou en-deça) de ça.
De croire qu’ensuite, si jamais elle en avait (des sentiments), ils s’appliqueraient à nous (comme si on comptait pour elle, nous, l’ « absurde prodige » qui ne fait que passer dans la fine pélicule qui la recouvre) est, bien évidemment, le summum de la vanité… mais ce n’est pas moi qui l’ai inventé cette histoire, je n’ai fait qu’y répondre… en essayant de conserver son ton.
Tout ça aurait dû rester « léger » et je suis désolé si mon commentaire a été perçu autrement.
Pour répondre plus précisément à l’avertissement de Bernard, je dirais simplement qu’on est toujours le plus mal placé pour analyser la façon dont on pense ou agit… On a toujours besoin du conseil avisé et bienveillant des amis pour atteindre un peu plus de justesse, de finesse, bref de nuance… Je tâcherai donc de faire un peu plus attention au travers que tu pointes ici (et désolé si j’ai blessé, vexé ou agacé quelqu’un avec mes réactions « humaines, trop humaines »).
Heu… « Pas de quoi se vanter », je suis d’accord… Mais pas de quoi se morfondre non plus, si se flageller !