Un blog, c’est l’éternelle frustration. Le domaine de l’éphémère. Les articles disparaissent les uns après les autres, bouffés par de nouveaux articles qui viennent recouvrir les anciens. Je crois que je ne m’y ferai jamais. Les plus fidèles à ce blog continuent souvent de dialoguer mais, lorsque l’article concerné se retrouve relégué en quatrième ou cinquième position, le discussion s’arrête la plupart du temps d’elle-même (mis à part quelques rares exceptions).
La discussion qui a commencé sur les deux articles consacrés à Baudrillard et à Pierre Rabhi pourrait aller beaucoup plus loin, me semble-t-il. Car ces deux auteurs, chacun dans leurs domaines, abordent des questions qui « relèvent de l’essentiel ». Il y a certainement derrière les thèses défendues par ces deux personnages, qui sont incontestablement de grands hommes, des enjeux qu’il nous faut considérer comme majeurs.
Je n’ai pas envie de voir les discussions qui ont commencé sur ces deux sujets s’arrêter net, sous prétexte que Dupdup nous a concocté un article sur une variété de salade ou sur un jazzman inconnu. Aussi, j’ai décidé d’enfreindre ma règle qui était jusqu’à présent d’écrire au moins un article tous les deux jours. Une fois n’est pas coutume, IL N’Y AURA DONC PAS DE NOUVEL ARTICLE AVANT DIMANCHE PROCHAIN, 1er avril.
Je vous laisse donc en compagnie de Jean Baudrillard et de Pierre Rabhi (les articles les concernant se trouvent ci-dessous en troisième et quatrième position). Prenons le temps de les écouter ou de les lire !
Super, je vais enfin pouvoir récupérer mon homme…
Mieux que le changement d’heure finalement pour marquer symboliquement le changement de saison : une semaine de jeûne (se priver un temps de « nouveauté blogadupdupique », voire carrément d’ordis… comme d’autres choses).
Bien vu !!!
Il fallait y penser !
Ne croyez pas que je vais déserter le blog pendant une semaine. C’est juste une pause qui va me permettre de lire au moins quelques articles sur Baudrillard, je devrais donc participer, du moins je l’espère, aux commentaires.
Face à l’ultimatum proposé par le maître des lieux (même pas peur), j’ai par respect cherché à en savoir plus sur ce Baudrillard. Avec l’idée depuis le début que sa tronche ne m’est pas inconnue.
J’ai trouvé assez rapidement quelques pistes, sur la toile, qui font état d’une opposition Baudrillard/Bourdieu. J’ai creusé un peu pour vous livrer le lien suivant… un blog dont le propriétaire a lui aussi des états d’âme.
Sachez avant toute discussion, que j’apprécie autant la rigueur intellectuelle que la dérision, et que j’apprécie beaucoup le travail de Bourdieu laissé à la postérité. Peut-être que je préfère l’analyse à l’aphorisme, mais je craindrais aussi que l’un d’eux n’ait pas la possibilité d’exprimer son point de vue.
Je vais tenter de rechercher des connexions avec Pierre Rabhi, mais comme souvent, je me demande si les sociologues ne se sont pas cruellement coupés de leur rapport à la terre. C’est bien en ville que la sociologie a de l’avenir !
http://penseeverticale.over-blog.com/article-5917733-6.html
Et voilà un lien Baudrillard/Rabhi : la décroissance avec la critique du consumérisme par le premier, la pratique de l’agro-biologie par le second… tout cela est bien d’actualité, non ?
http://www.decroissance.org/index.php?chemin=textes/historique.htm
Une pause-Baudrillard ? D’une semaine ? C’est Cess qui va être contente, non ? (mdr)
Je n’ai pas encore pris le temps de consulter les liens que tu proposes, Christophe, mais je me permets d’intervenir sur un détail (ton goût pour l’analyse plutôt que les aphorismes) : Je m’en voudrais en effet d’avoir fait croire que Baudrillard n’a écrit que des articles ou des aphorismes. Il a aussi « commis » (notamment au début de sa carrière) des ouvrages autrement plus fourni, étoffé, structuré, « socio-philosophiques », qui sont la base de sa pensée. S’il te prend l’idée folle de les feuilleter, les trois-quatre plus fondamentaux me semblent être Le système des objets (1968), La société de consommation (1970), Le miroir de la production et (sans doute le plus ardu) L’échange symbolique et la mort (1976). Si j’ai surtout insisté sur les aphorismes et les articles, c’est qu’il me semblent juste d’un format plus approprié à l’outil-blog… et qu’ils font généralement moins peur.
Dans le premier lien proposé par Christophe, cette réflexion sur les blogs :
L’écran nous protège;
Il nous évite tout effort de rationnalité.
Soyons clairs, les divagations sur les blogs ne favorisent pas la pensée et l’intelligence. Nous avons là un media qui n’est pas fait pour favoriser et développer la réflexion.
L’anonymat, le pouvoir de l’humour, du futile et de l’émotion, l’impossibilité de tenir une discussion longue, la profusion d’acteurs, la nécessité d’écrire en public, la mise en spectacle détruisent toutes les velléités de réflexion froide et argumentée.
De ce point de vue, les blogs sont parfaitement décevants. Il ne se passe rien, que la vie idéalisée des gens. Nous faisons croire à l’autre notre passion pour ses fantasmes, pour mieux diffuser et publier les nôtres.
Le spectacle de nos rêves fait rage.
Jeu dangereux.
C’est peut-être un sujet à garder en réserve pour plus tard, mais ça vaudrait tout de même le coup d’y réfléchir un jour ensemble : Les blogs sont-ils forcément décevants ? Un avatar de plus de la « société du spectacle » ?
J’ai l’habitude de payer une bière à celui qui met chaque millième commentaire. J’ai atteint 4000 il y a quelques jours mais je n’ai pas été assez vigilant, je ne sais pas qui l’a mis. Tant pis, je double la mise : celui qui mettra le 5 000ème aura deux bières. Mais, de toute façon, ne cherchez pas à entrer en compétition, c’est toujours Anne qui gagne !
S’il n’y a même plus de pause bière !
Jusqu’à dimanche prochain, 1er avril !!!
Bernard, tu vas nous concocter un joli poisson ?