Nous voici enfin – ou hélas – à l’heure d’été. J’emploie le mot « hélas » car si beaucoup apprécient cet horaire aménagé qui permet d’avoir de belles soirées à l’extérieur et de profiter beaucoup plus longuement des soirées après la journée de boulot (je fais partie de ce groupe), il y a encore beaucoup de gens qui détestent ces changements, pour la raison qu’ils perturbent le rythme physiologique de l’individu. Effectivement, chez certaines personnes, l’adapatation à ces changements est parfois longue (n’est-ce pas Joëlle ?), surtout au printemps (car on « perd » une heure de sommeil) et des études avaient d’ailleurs montré en leur temps que l’incidence sur le rythme des enfants scolarisés était importante.
La vie en France est bipolarisée. Il y a souvent deux France qui s’opposent, et pas seulement en politique. Ainsi, tout comme il y a par exemple la France de ceux qui trempent (leur tartine beurrée dans le café au lait) et la France de ceux qui ne trempent pas, la France de ceux qui sont pour l’allongement de la durée légale du travail et ceux qui sont au contraire pous sa diminution, il y a aussi la France de ceux qui sont « pour » le changement d’horaire et la France de ceux qui sont viscéralement « contre » (bien que le débat se soit un peu estompé ces dernières années. Résignation ou acceptation ?).
Je me demande s’il ne serait pas parfois possible de réconcilier ces deux France antagonistes dont on nous parle souvent. Pas sur l’aspect politique, n’y voyez surtout aucune allusion à une quelconque bayroue de secours – qui finit par me « gonfler » et qui va finir par se dégonfler – car le clivage gauche/droite, en ces périodes brouillées, me semble être plutôt quelque chose de très sain et salutaire. Mais il suffirait peut-être d’interdire le café au lait (ou éventuellement la tartine beurrée) pour que deux France opposées se réunissent. Ou d’interdire purement et simplement le travail.
Et il suffirait probablement que l’on garde l’heure d’été toute l’année pour donner satisfaction à tout le monde.
On pourrait aussi couper la poire en deux et suggérer de ne décaler nos montres que d’une demi-heure !!!
Ou la couper en quatre et décaler nos montres d’un quart d’heure !
C’est bizarre cette expression « couper la poire en deux » alors qu’on sait que la queue ne sera que sur l’une des moitiés.
Et c’est reparti pour 7 mois de galère à pas pouvoir se lever et à être crevée !!!
Au-delà de la dimension objective qui a déterminé la mise en place de ce changement d’heure (économiser l’énergie après le deuxième choc pétrolier), se joue il me semble « autre chose » qui doit à mon sens être pris en compte au moment de réfléchir à l’intérêt de le conserver ou non.
A une époque laïque et « désenchantée », la plupart des anciens rituels sociaux (d’origine religieux) qui structuraient auparavant l’année et marquaient entre autre symboliquement le changement des saisons a en effet disparu. Ne subsistent peut-être plus que les fêtes solsticiennes : Noël/Nouvel An et la Fête de la Musique. Les anciennes fêtes d’équinoxes (Carnaval/Pâques, Saint-Michel voire Toussaint/Halloween) ne sont plus vécues avec la même intensité. Or il semblerait que l’humain ait vraiment « besoin » de marqueurs forts structurant symboliquement l’écoulement du temps et la passage des saisons. C’est ce qui détermine en tout cas, à mon sens, plus ou moins consciemment, les réticences à abandonner ces changements d’heure (qui remplissent magnifiquement ce rôle) même s’il est avéré que leur bilan, dans la réalité « objective », n’est pas si positive qu’escompté.
Joëlle, est-ce vraiment le changement d’heure qui te fatigue d’avril à octobre… ou plus globalement la saison des journées longues (et chaudes) où s’ajoutent aux activités restreintes (et souvent routinières) de l’hiver tous les appels de l’extérieur et autres plaisirs estivaux (jardinage, etc…) ?
Savez-vous que les Romains ne mesuraient pas le temps comme nous ?
Si j’ai bien saisi ce que je viens de relire (cf. extrait ci-dessous), ils fractionnaient en douze parties égales la période comprise entre le lever et le coucher du soleil et obtenaient ainsi des « heures » plus longues en été qu’en hiver.
« Les « heures » de la vie quotidienne – l’heure « temporaire » étant égale au douzième de la durée du jour ou de la nuit – étaient incroyablement extensibles. Au solstice d’hiver, même par beau temps, la journée ne durait guère, selon note canon actuel, que 8 heures et 54 minutes, la nuit, en revanche, occupant 15 heures et 6 minutes. Au solstice d’été, la situation était exactement inverse. Mais pour les Romains, le jour comme la nuit duraient invariablement douze heures tout au long de l’année. Ce qui fait qu’à Rome, au soltice d’hiver, la première heure de la journée (hora prima) ne durait – toujours selon nos critères – que de 7h33 jusqu’à 8h17, tandis que la douzième (hora duodecima) commençait à 15h42 pour s’achever à 16h27. Quel imboglio pour les faricants d’horloges ! (…) Par un système d’étalonnage complexes, ils obtenaient de leurs clepsydres qu’elles indiquent les variations de la durée des heures d’un mois à l’autre. Quant à marquer les différences d’un jour à l’autre, c’était beaucoup trop compliqué. »
(Daniel Boorstin, Les découvreurs, Seghers, 1986)
Cela devait impliquer tout un rapport au monde bien différent du nôtre… tellement même qu’on a bien du mal à l’imaginer, non ?
A vrai dire, je n’avais jamais pensé les choses sous cet angle de vue : il m’était probablement plus facile de tout mettre sur le changement d’horaire… C’est vrai qu’on se lève 1h plus tôt, mais qu’on ne se couche pas 1h plus tôt ; et qu’effectivement on a plus d’activités physiques telles que le jardinage, d’où une plus grande fatigue. Sans compter bien sûr les longues soirées d’été, surtout quand elles sont chaudes, qu’on passe dehors à picoler avec les amis !!! C’est pas de tout repos tout ça…
Moi, je me demande si ça ne serait pas tous ces jus de fruits que tu bois durant ces longues soirées. Faut faire gaffe, Joëlle, c’est quand même plein de vitamines ces trucs-là.
J’ai rêvé la semaine dernière (en pleine tempête de neige) que les Martinets étaient déjà de retour… C’est vraiment inquiétant : les délires (caprices ?) de la météo et du calendrier de cette année, s’insinuent jusque dans nos songes !
J’ai vu ma première hirondelle rustique hier.
D’habitude, je vois toujours ma première hirondelle le 21 mars, à un jour près. Rien encore cette année. Bravo Anne ! Appelle la maison de la réserve à Labergement Ste-Marie, elle fait une enquête cette année sur les dates de retour de l’hirondelle.
Il est possible aussi de saisir directement vos données sur le lien suivant :
http://www.mre-fcomte.fr/migrationhirondelles/index.html
La LPO Franche-Comté s’intéresse particulièrement aux hirondelles cette année : l’an dernier, le sujet avait été abandonné à cause de la pression médiatique sur la grippe aviaire.
Le dernier doute sur la contamination par les migrateurs a été levé récemment : sur la voie de contamination asiatique encore suspecte, un élevage d’Oie à tête barrée a été incriminé.
Seul l’élevage intensif est donc source de problème : prenez plutôt en grippe les poulets à 2 euros (les balles sont celles des chasseurs et cette monnaie n’a plus cours !).
Il me semble bien qu’une autre asso franc-comtoise est particulièrement intéressée par les hirondelles de fenêtre… La maison de la nature de Brussey, c’est pas ça ?
Ah bon ? Dans ce cas, ne serait-ce pas une certaine Mag qui aurait commencé de travailler sur ce sujet ?
L’info circule vite sur ce blog. Je m’apprêtais à dire que j’avais trouvé un lien depuis le site de la LPO pour que tous les lecteurs du blog puissent déposer leurs observations…
Par contre, il faut faire attention : en déclarant mon observation, j’ai fait une fausse manip et une fois la page validée, j’ai eu le message : vous êtes le premier observateur pour la commune d’Abergement-la-ronce… alors que j’avais cru sélectionner Pagney.
Je leur ai envoyé un mail pour leur expliquer l’erreur, mais mon observation figure toujours sur la carte et je suis un peu confuse.
Pour Pagney, j’étais loin d’être la première, puisque j’ai vu que Christophe avait observé l’hirondelle là-bas le 18 mars.
Ça ne lui donne pas droit à une bière à La Maison de la Nature ?
Si j’ai bien compris ton explication Anne, tu as été battue par Christophe qui se trouve dans la position d’être en haut du Pagney. C’est bien ça ?
Chuis pas niais d’hier non plus !
De façon à lever toute ambiguité, j’ai totalement oublié que le tenancier de cette sinistre taverne (dans laquelle on est en pause), avait des actions chez les CPIE… c’est vous dire la portée de mes propos !
Donc pour les hirondelles : bienvenue !
Pour le reste, et vous ne l’avez peut-être pas encore remarqué, j’aime autant semer le désordre que réparer : à bientôt donc.