Avant hier soir, je rentre chez moi, très heureux d’être enfin en vacances. Mais il y avait un drôle de mail qui m’attendait : « sale nouvelle, Pierre louki est mort cette nuit ».
Ma découverte de Pierre Louki date du 1er avril 1973. C’était l’année de mon bac et j’étais venu, avec Joëlle, écouter Brassens au Théâtre de Besançon, l’unique fois d’ailleurs où j’ai assisté à l’un de ses spectacles. Assez curieusement, je n’ai pas de souvenir vivace de Brassens ce soir là. Peut-être parce que j’étais encore sous le coup de la première partie. Il y avait en effet un grand gaillard déguingandé qui chantait sur scène des chansons drôles et émouvantes : Pierre Louki.
Dans les jours suivants, je me rappelle avoir acheté un disque vinvyle que j’ai ensuite écouté des dizaines de fois « Le disque d’or de Pierre Louki ». J’ai adoré sur cet album les histoires drôles du grand-père caché dans un placard, du cousin d’écosse qui ne voulait pas écosser les petits pois et les très belles chansons tendres que sont « les mots du vocabulaire » et surtout « Qui viendra me dire bonsoir ? ». Depuis, les chansons de Louki ne m’ont jamais quitté.
Beaucoup plus tard, ayant appris en 1998 que Louki passait dans un petit village près de Château-Chinon, Joëlle et moi avons fait l’aller retour dans ce petit village de Corancy où Louki se produisait. Louki n’en revenait pas que nous ayons fait des centaines de kilomètres pour venir l’écouter. Depuis ce jour, il nous appelait « les fous de Haute-Saône ».
Avec Jean-Pierre, bisontin dont Louki m’avait donné les coordonnées, et Smaïn, un autre larron, nous avons organisé la venue de Louki le 29 septembre 1999 au Petit Kursaal. 400 personnes pour un concert inoubliable. Louki avait alors … 79 ans.
Pierre Louki donnait très peu de concerts. Mais souvent, Joëlle et moi partions à Paris dans le seul but de l’écouter : je me souviens avec beaucoup d’émotion de ses récitals à Sevran, au nord de Paris, puis ceux donnés à l’Espace Kiron et à la Maroquinerie. Et puis quelques pincements de coeur aussi en repensant aux quelques lettres de Pierre, surtout en 2002 alors que je traversais une mauvaise passe au niveau santé.
Cette année là, j’ai eu la chance de gratouiller quelques notes, chez lui à Montreuil, sur la guitare que lui avait offerte Brassens … la guitare qui avait fait le célèbre récital de Bobino 72. Ce jour-là, Pierre nous avait chanté a capella, à Jean-Pierre et moi, quelques chansons qu’il espérait pouvoir enregistrer sur un prochain disque. Odette, la femme de Pierre, était là. Mais l’année suivante, nous nous retrouvions dans ce petit cimetière de Brienon à la mort ce celle qui avait été la compagne de toute une vie. Pierre retrouva alors un peu de courage pour publier il y a deux ans un ultime opus au titre prémonitoire de Salut la compagnie. La sortie de ce disque fut l’occasion de donner un concert à Beaucourt. C’était alors notre dernière rencontre.
Mardi dernier, Pierre Louki dédicaçait encore son dernier ouvrage Confidences dans une librairie parisienne.
Il y a maintenant déjà deux jours que Pierre est mort et aucun mot n’a été dit dans la presse. Rien d’étonnant puisqu’elle l’avait ignoré toute sa vie durant !
Par le plus grand des hasards – mais était-ce vraiment un hasard ? – en folâtrant ce matin sur le net, je tombe sur une très belle vidéo ou Pierre chante dans les années 70 Mes copains. Pure moment d’émotion pour moi.
Bien sûr, je consacrerai dans les temps qui viennent une série d’articles à Pierre Louki.
C’est quand même bien ces techniques modernes, qui permettent de conserver vifs les souvenirs des timbres de voix et des regards des gens qu’on a aimés et qui ont disparu !
Merci, Bernard, pour ce lien (impressionnant le regard de Brassens sur son pote paralysé par le trac mais qui s’en sort pas mal, nan ?)
Merci aussi de m’avoir fait découvrir Louki (lors de ce concert de 99)… ce qui a été pour moi, en plus, l’occasion de retrouver par le plus grand des hasards, Barda (son trombonniste arrangeur, au premier plan sur la photo)… celui qui, 15 ans plus tôt, m’avait ouvert, avec son groupe Watergate seven+1 (qui jouait à l’époque tous les mercredis au Petit Journal Saint-Michel), le vaste univers du jazz !
Ce qui est le plus pénible, quand on y réfléchit, c’est de savoir que Marcel Amont (le cabot qui lui succède sur la vidéo), lui, est encore en vie !
Je n’ai pas aimé la phrase qu’a dite Marcel Amont quand il se plante avec sa guitare : « D’abord je ne connais que quatre accords, c’est à dire deux de plus que Louki ». En y réfléchissant, c’est quand même assez méprisant pour Louki qui, au contraire, a des très belles musiques avec des grilles d’accord très sympas.
En parlant des grilles d’accords de Louki, ça me fait penser que lors du concert de Louki à Besançon, il y avait eu, en fin d’après-midi, une dédicace des livres de Louki dans une librairie. Quand Louki est arrivé dans la librairie, avec Stéph à la 2ème guitare et un autre Stéphane à la contrebasse, on s’est mis à jouer quatre morceaux de Louki en instrumental. Il ne s’y attendait pas du tout et je crois qu’il en avait été ému. Il y a des gens qui dansaient dans la librairie, c’était assez surréaliste.
Vincent, c’est pas toi qui dansais avec Joëlle ?
Presque tous les renseignements que l’on trouve sur Louki sur internet parlent de 1926 comme date de naissance (y compris l’entrefilet paru dans l’Est Républicain avant-hier). Louki m’ayant un jour parlé de sa participation à la guerre de 39/45, je trouvais drôle qu’il ait participé à cette guerre alors qu’il n’avait que 13 ans en 1939. Mais je n’ai pas osé trop l’interroger là-dessus. C’est mon ami Jean-Pierre, à qui j’en ai parlé et qui était très proche de Louki, qui m’a confirmé que Louki était né en 1920 et non en 1926. Louki est donc mort à 86 ans et non à 80 comme le disent les quelques articles nécrologiques de ces jours-ci. On trouve d’ailleurs quelques sites, assez rares, qui parlent effectivement de « Pierre Louki (1920- …..) ». D’où vient cette erreur, à priori entretenue par Louki lui-même ?
Un poète nous a quittés. Il nous lègue des textes et des mélodies. Merci Pierre pour ce que tu nous a apporté.
La presse n’a pas beaucoup parlé de cette disparition. L’Est Républicain lui a simplement consacré un petit entrefilet où il est rappelé qu’il a écrit pour beaucoup de chanteurs et qu’il avait créé « La Mome aux Boutons ». C’est bien mince comme hommage !
Il faudrait retrouver ce que dit ce quotidien à la mort de Brassens.
Le mauvais « mot » de M. Amont me fait de la peine. Comment peut-on être amené à balancer une telle « vacherie » ? Est-il certain qu’on ne dit pas (ou qu’on ne va pas dire la même chose de lui) ?
Cela me rappelle un séquence pénible de la Télé en direct : Gainsbourg insultant Béart devant la caméra en lui reprochant de ne connaître que trois accords dans ses mélodies : DoM, Sol7, FaM…
Je ne suis pas un fan de Béart, ni un anti-Gainsbourg, mais je veux simplement dire que tout le monde s’exprime comme il veut, sur des airs faciles, ou sur des musiques élaborées, du moment qu’il y met tout son coeur sans afféterie.
Oui, chacun s’exprime comme il veut, y compris sur des airs faciles, comme tu le dis Roland. J’ai souvent dans la tête un de ses airs simples de Pierre Louki « sur l’arbre mort ». Il n’y a dans cette chanson que trois accords (Do, Sol 7 et Fa, les mêmes que Gainsbourg reproche à Béart d’employer) et pourtant, quelle merveille !
La ‘tite phrase de Marcel Amont est censée être drôle… et marquer surtout une sorte d’appartenance au groupe (seuls des potes formant « bande » s’autorisent ce genre de vanne), mais elle sonne mal. Pourquoi ?
Parce qu’elle vient d’un cabot (plutôt doué devant la caméra) d’abord qui se moque d’un timide (plutôt coincé… et qui n’a même plus de micro pour éventuellement répliquer)
Parce qu’elle illustre, ensuite surtout, la différence entre le véritable humour (l’art de se moquer de soi) et la simple ironie (l’art de se moquer… des autres).
(Pourquoi n’avoir pas dit qu’il en connaissait deux… « de moins » ?)
Parce que sa chanson est enfin peut-être virtuose et talentueuse… mais n’a pas un centième du charme de celle de Louki !
Dis donc Marcel…
D’accord, t’es un beau gosse, bon musicien sans doute, érudit et taquin (môssieur connaît si bien la grande musique qu’il se permet le toupet de s’en moquer), mais de là à essayer de nous faire croire que t’es un pote à Brassens, un gars de la bande quoi… alors que ta « vanne » semble prouver tout le contraire… On n’est pas dupes, tu sais !
Quand on m’aura couché sous terre
Dans combien de temps, je ne sais,
Quand les copains seront passés
En me disant « Salut vieux Pierre »,
S’il est vrai que rien ne s’achève
Même après le dernier mouchoir,
Lorsque que commencera mon rêve,
Qui viendra me dire bonsoir ?
Moi qui aimais la mise en boîte,
Pour toujours, je serai servi,
J’en rirai puisque c’est la vie,
Foin des paroles maladroites.
Mais une chose me tracasse
Plus que la messe ou l’encensoir.
A l’heure où les vivants s’enlacent
Qui viendra me dire bonsoir ?
(Pierre Louki « Qui viendra me dire bonsoir », 1er couplet)
Les éditions Saravah remettaient sans arrêt la parution de l’intégrale Louki à plus tard. Elles attendaient qu’il soit mort ???
Espérons que cette intégrale sortira enfin (car la plupart des 200 chansons de Louki ne sont parues que sur disque vinyle). Mais rien n’est moins sûr.
L’un des amis de Louki, Bernard Haillant, est mort il y a quelques années. On attend toujours la réédition des oeuvres de ce grand chanteur, dont la plupart sont restées, elles-aussi, au stade vinyle.
Roland, tu te demandes ce qu’a dit la presse à la mort de Brassens. Eh bien, j’ai fait quelques recherches et je viens juste de trouver sur le net l’émission de TF1 du 30 octobre 1981. Le journal télévisé donne une large place à la mort de Brassens et on y voit notamment sur le plateau Pierre Louki très ému. Ce qui m’a surpris, c’est de voir comment les journaux télévisés de l’époque étaient faits, on n’imagine plus du tout ce genre de présentation aujourd’hui, et pourtant ça avait du sens tout ça.
En continuant mes recherches, je suis tombé sur une émission de variétés ou Jacques Higelin joue un super morceau présenté de façon drôle par Robert Charlebois. Et dire que ça se passait sur TF1 ! Ce type d’émission est inconcevable aujourd’hui.
Je comprends que Bernard ait été si touché par Pierre Louki. Le bonhomme avait l’air d’une immense sensibilité. Sa réserve, sa timidité et sa pudeur le rendent extrêmement touchant.
Je ne connais Louki qu’à travers quelques uns de ses textes. J’ai été contente de l’entendre chanter par le biais de ces archives aujourd’hui accessibles (dis-donc, Bernard, tu es tombé sur un filon).
Moi, aussi, la « blague » d’Amont ma parue déplacée.
Joël Favereau rapporte que Brel aurait répondu à un imbécile qui lui disait que les musiques de Brassens étaient sommaires « Alors tu crois que quand Sydney Bechet joue du Brassens, c’est à cause des paroles ? »
Louki a fait de belles chansons, pleines d’humour, de tendresse, de swing parfois et de mélodies envoûtantes souvent, c’est vrai… mais comme peut-être des centaines d’autres chanteurs (à la suite – et la façon – de Brassens).
Là où pour moi en revanche brille son plus grand talent, là où il est unique et singulier, c’est surtout dans ces petites histoires loufoques qu’il s’amusait à inventer (et placer en intermède entre ses chansons).
En voici mes quatre préférées, extraites du spectacle du Petit Kursaal de 99 :
« Ma mère est envoûtée par la télévision. Elle se voûte, elle se voûte… Jamais elle ne se redressera. Quand elle mourra elle ne s’en apercevra même pas. Simplement elle pensera : Tiens, la télé est en panne ! »
***
« Quand le vent souffle méchamment, quand la météo est pessimiste, quand les oiseaux migrateurs s’enfuient vers le sud, bref quand tout annonce le froid imminent, je sors mon thermomètre centigrade, je le pose sur le rebord de ma fenêtre à l’extérieur, bien exposé à la bise, puis je ferme ma fenêtre et je me réfugie dans mon lit sous un amas de couvertures. Le lendemain, au réveil, je cours à mon themomètre centigrade, je constate par simple lecture qu’il a gelé à -5°, -6°, -12°, selon les caprices de la température et la violence du vent. Je ris dans ma barbe car je n’en ai pas souffert. Mais je me dis : Si demain je plaçais le thermomètre centigrade dans mon lit et moi sur ma fenêtre il n’en serait pas de même et… je me félicite d’être intelligent. »
***
« Cette année-là, il y avait tant de pêcheurs, tant de pêcheurs et si peu de poissons, si peu, que l’on voyait de temps à autres – et surtout par temps orageux – un pêcheur s’agenouiller sur le bord de la rivière, se pencher tête en avant… et mordre ! »
***
« Aaaah ! disait le parapluie ouvert, vivement qu’on me ferme, vivement qu’on me ferme !
Aaaah disait le parapluie fermé, vivement qu’on m’ouvre, vivement qu’on m’ouvre !
Mais la cane ne disait rien. »
PS : le journal de 20h que tu nous signales n’est pas de TF1, même s’il est présenté par PPDA. Regardez bien, il y a un magnifique « A2 » derrière lui !
Quant à regretter ce genre d’émissions, ce n’est pas qu’on ne sait plus faire, c’est plutôt qu’il n’y a plus d’événements de cette ampleur ! Car elle ne cherche que ça la télé, elle ne fait plus que ça : des émissions d’hommage où des gens viennent causer de ces chers « grands » disparus, qu’ils ont eu la chance d’avoir connus, et dont ils tentent de révéler, l’oeil embué, une anecdote inédite…
Il y a cinq-six ans j’ai raconté à Pierre Louki que mon souvenir le plus vivace de son récital de 1973 à Besançon était sa chanson « comment faire rimer cul avec escarpolette ». Il me répond : « tiens, celle-là, je pourrais la remettre dans mes prochains spectacles ». Quelques mois plus tard, je vais écouter Pierre Louki à l’Espace Kiron à Paris. La chanson faisait partie du spectacle. Evidemment, j’ai pris celà comme un clin d’oeil qui m’était adressé. Merci Pierre.
Voici une petite vidéo que je viens de trouver avec Pierre Louki en arrière-plan de Brassens. Comment Louki pouvait-il se faire connaître avec un ami aussi écrasant ? N’était-il pas condamné dès le départ à rester dans l’ombre du maître, en arrière plan en quelque sorte ? Il est des amitiés qui demandent finalement beaucoup d’abnégation !
Merci Bernard qui étais à mes cotés le 30 novembre 2004 à Beaucourt pour applaudir notre ami commun pour son premier passage dans le 90.Cette soirée nous a,mon épouse et moi,redonné l’espoir ,car la veille ,j’avais accompagné mon père à sa dernière demeure.J’ai remis à Pierre après le spectacle une copie de la photo prise par ma moitié chez Camponovo le 12 10 1999 avec ma fille Caroline et moi auprés de l’artiste.Il a apprécié avec une pudeur toute brassenssienne…Très pudique moi aussi,j’allais me décider enfin à lui écrire après avoir dévoré dans le train ses ultimes confidences lorsque la faucheuse l’a rappelé auprès d’Odette qui lui manquait tant.Tant pis,il nous reste l’oeuvre immense quoique bien trop méconnue.Amitiés de Daniel LEJEUNE.
YEAH, merci Daniel pour ton commentaire. On s’était perdu de vue, ça me fait tout drôle de te retrouver ici sur ce blog alors qu’on ne s’est vus qu’une seule fois, lors du concert de Pierre. Le hasard – mais n’était-ce que le hasard ? – a fait qu’on s’est retrouvés assis l’un à côté de l’autre. Je me souviens bien des événements douloureux que tu avais vécu la veille du spectacle. Demain après-midi, c’est moi qui serai dans ce petit cimetierre de l’Yonne pour accompagner Pierre …
Bernard, je vous lis depuis Chicago, febrilement a la recherche de tout ce qui pourrait parler de Pierre pour l’envoyer a mon frere qui a tant de peine. Ami de Louki, il est arrive tout expres a Paris chez ma soeur ce soir pour aller demain l’accompagner une derniere fois. La sante de mon frere n’est pas tres bonne, et il est tres malheureux. Peut etre vous verrez vous demain….. Je viens d’envoyer au site officiel de Brassens le texte suivant, je ne sais s’il sera publie:
Pierre Louki a rejoint son ami Georges Brassens –
Georges Brassens a aime Pierre Louki parcequ’ils partageaient tous deux ce gout sacre de l’amitie et avaient tant d’autres passions communes. De la musique aux chats, de l’humour a fleur de peau a la tendresse rocailleuse mais sincere, deux etres remarquables qui s’etaient trouve et viennent de se retrouver.
Pierre, comme Georges, coeur pur et plume aventureuse….., fabriquait paroles et musique. Comme lui il a ‘quitte la vie a reculons’ ce 21 decembre 2006, au bel age de 80 ans. George l’a precede en nous quittant a 60 ans, le 29 octobre 1981.
Au nom de mon cher frere Michel, leur copain, et de ma tres belle soeur Dol – qui preferent les joies sures des livres aux plaisirs parfois douteux d’internet – je vous souhaite a tous deux des retrouvailles joyeuses.
« S’il faut aller au cimetierre, je prendrai le chemin des ecoliers »….. Georges, ton copain est arrive!
Merci Brigitte, pour ce beau témoignage venu d’outre-atlantique ! Pierre Louki a été aimé par tous ceux qui l’ont approché, pas seulement pour sa musique, mais aussi pour sa profonde humanité.
Pierre, il faisait très froid dans l’Yonne pour ce dernier hommage et les musiciens avaient les doigts gelés. Il y avait probablement longtemps que le cimetière de Brienon n’avait pas résonné au son de la trompette, des trombonnes, de l’accordéon et des guitares. Daniel, l’un de tes musiciens, m’a dit que tu nous avais fait un sale coup en foutant le camp. Mais il nous reste tes chansons. Elles sont souvent dans ma tête. J’essaierai de les faire vivre sur ce blog ou ailleurs, je ne sais pas trop encore sous quelle forme, mais j’essaierai d’une manière ou d’une autre. Par fidélité d’abord mais aussi parce que beaucoup d’entre elles peuvent nous aider dans notre vie de tous les jours. Sans tes chansons et celles de Georges, la vie serait plus pauvre, non ?
Pour parodier Pierre à propos de Georges:on n’était pas faits pour que tu nous laisses.Personnellement je ne m’y fais pas alors que tant d’imbéciles dangereux sévissent encore un peu partout,et quand les cons sont braves,ça fait beaucoup de morts et de misère.Moi aussi je ne manquerai pas de continuer à faire vivre les chansons de nos deux amis qui m’aident à supporter beaucoup de choses.Merci pour les infos sur Brienon et bonne fin d’année à tous.Amitiés
Vincent nous a parlé des petites histoires que Louki racontait pendant ses spectacles. Ce que j’ai beaucoup aimé chez lui, c’est que, lorsque aimait l’une de ses propres histoires, il la conservait dans son spectacle même lorsque le public ne suivait pas. Ainsi l’histoire dont nous a parlé Vincent : “Cette année-là, il y avait tant de pêcheurs, tant de pêcheurs et si peu de poissons, si peu, que l’on voyait de temps à autres – et surtout par temps orageux – un pêcheur s’agenouiller sur le bord de la rivière, se pencher tête en avant… et mordre !”. J’ai entendu Louki raconter cette histoire quasiment à chacun de ses récitals et chaque fois, elle se terminait un peu en queue de poisson (si j’ose dire) et le public ne riait presque pas, hormis quelques habitués. Or, c’est un humour très drôle et je comprends bien pourquoi Louki l’a maintenant dans ses récitals malgré tout.
Dans la chanson « Mes copains » que chante Louki dans la vidéo (avec laquelle je fais un lien dans mon article, cette chanson se termine d’une drôle de manière (en queue de … non !) avec cette phrase bizarre « elle est bien venue la queue du chat ». Brassens, qui aimait les textes de Louki, n’aimait pas du tout cette chute, aurait même souhaité que Louki la retire et la réécrive. Il arrivait à Brassens de prendre sa guitare et de chanter cette chanson devant Louki lui-même mais à chaque fois qu’il arrivait à la fin de la chanson, il s’arrêtait, faisant semblant de ne plus se souvenir des paroles, ou en faisant des la la la. Pourtant, dans l’émission de télé de Tchernia, Louki, qui a la chance de se faire accompagner par Brassens en personne, choisit justement de chanter cette chanson dont Brassens n’aimait justement pas la chute. Il y a un peu de bravade là dedans. Et si on regarde bien la vidéo, on voit que Louki, pendant tout le dernier couplet, tourne légèrement la tête du côté de Brassens, comme pour dire « tu vois, mon vieux, je l’ai fait … et à la télé en plus ! ».
BONJOUR,
PIERRE LOUKI, certes, il nous reste ses chansons ses textes ses pièces de théâtre (20),et pas mal d’inédits,(et quelques documents audio et vidéo) qui nous permettent de le retrouver mais qu’est-ce qu’il va nous manquer, l’ami Pierrot !
La presse ne s’est pas vraiment déchaînée pour saluer son départ ! Bel article de Bertrand DICALE dans Le FIGARO.
JOSE ARTUR (qui a toujours défendu et soutenu PIERRE)sur France INTER.Un entrfilet dans LIBE et un dans l’EST REPUBLICAIN…
Pour en revenir à l’émission « POUR UN AIR DE GUITARE » je tiens à préciser que Pierre et Marcel Amont étaient des amis très proches et que Marcel AMONT faisait effectivement partie de la constellation Brassens. AMONT et BRASSENS avaient tous deux encouragé PIERRE à s’accompagner à la guitare.(Pierre avait dans sa jeunesse pris des cours de violon). Il a très vite renoncé à la guitare. Ce qui explique je crois cette petite « vanne ». C’est vrai que parfois AMONT est un peu cabot mais je pense que c’est un grand artiste. je précise aussi que la chanson qu’il interprète dans l’émission est la superbe « LE chapeau de MIREILLE » de BRASSENS et qu’il a enregistré deux inédits de BRASSENS ( « le vieux fossile » dont il a écrit la musique et « Une petite Eve en trop »).
Pour ce qui est de l’intégrale de PIERRE LOUKI, les maisons de disques ont toujours refusé de donner les bandes des chansons.(elles sont chez SONY, je crois).La dernière personne qui voulait faire cette intégrale est le dernier compagnon de CATHERINE SAUVAGE. Il a bien evidemment essuyé un refus. Pour sa deuxième tentative, accord de Sony mais condition : 40% DE royalties ! de quoi décourager les meilleures volontés du monde.
Quand les « Majors » clament qu’elles ont souci du bien-être de leurs auteurs et que ce n’est pas l’intérêt uniquement qui les guide j’en doute un peu et même beaucoup.
PIERRE ET GEORGES . André Tilleu disait « BRASSENS c’est un chêne et LOUKI l’oiseau caché dedans »
.
Petit rappel : CLAIRE ELZIERE a enregistré un cd de chansons de LOUKI chez SARAVAH. Elle va probablement enregistrer les inédits .
Tant de choses à dire à propos de PIERRE…
Merci Jean-Pierre pour cet éclairage sur les relations Amont/Louki, ça permet de revisionner la vidéo en la regardant avec un oeil un peu différent.
Oui, effectivement, s’il nous reste les chansons qu’on pourra tenter de faire revivre, il nous manquera l’homme et l’ami. Définitivement.
Un hommage qui vient d’être fait à Louki sur le site dailymotion avec une vidéo de Jacques Munoz (que je ne connais pas) chantant Charlotte ou Sarah (texte de Louki, musique de Brassens)
« Je tiens Pierre Louki pour un des meilleurs auteurs de chansons qui soient en France. Tout le monde le néglige un peu. On pourrait même le dire poète, bien que je n’aime pas ce titre quand il est question de moi. Pierre Louki est un homme plein d’ironie, plein de poésie, plein de gentillesse, qui écrit bien et qui chante sans fioritures. Il devrait avoir plus de succès. En fait, il n’en manque pas. A Bobino, il a eu un véritale triomphe. Et puis plus rien après. On dirait que les gens s’évertuent à l’empêcher de rencontrer le public. Je ne sais pas s’ils le font exprès, mais ils feraient exprès qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Chaque fois que Pierre Louki est passé en public, je ne l’ai jamais vu sortir autrement que sur un triomphe, largement mérité. »
(Georges Brassens, entretien radiophonique avec Louis Nucéra, RTL, 1974)
Je suis très content de voir la photo que j’avais faite de Pierre Louki accompagné au trombone par Daniel Barda. Les photos c’est fait pour ça. Circuler, témoigner et prolonger les plaisirs vécus.
Mais j’aimerais savoir comment elle vous est parvenue. Simple curiosité.
« Si LOUKI avait autant de talent à savoir se vendre qu’il a de talent, il figurerait parmi les auteurs-interprètes les plus appréciés du grand public. Hélas, comme le chantait notre ami commun Georges BRASSENS, « c’est un modeste ». Trop modeste !
Pierre, il te sera rendu un bel hommage posthume (dans de nombreuses années ! ! ) comme ce fût le cas pour Bobby LAPOINTE, que tu célèbres si bien. Tu souriras de ton paradis en voyant tomber la manne sur tes héritiers !
Je t’embrasse. »
(Marcel AMONT, mars 2002)
Bonjour,
au sujet de la phrase de Marcel Amont sur les deux accords, c’est une sorte de joke entre deux copains de Brassens. Il faut savoir que Brassens voulait que Louki s’accompagne seul, il lui a donné une de ses guitares Favino, mais Pierre n’est jamais arrivé à en jouer correctement, c’est lui qui le dit volontiers. C’était devenu un gag récurrent entre eux.
Cela ne remet pas en cause la qualité des mélodies de Louki, et ce n’est certainement pas ce qu’a voulu dire Amont, ils étaient tous deux des copains de Brassens, qui a donné une jolie chanson à Marcel amont « le chapeau de Mireille » comme il a donné des musiques à Louki.
Et le fait de dire qu’il connait deux accords de plus que Louki est juste une petite blague pour dire qu’il n’est pas lui non plus Django ou Crolla.
Dans le meme ordre d’idées, Louki aurait pu dire qu’il courait plus vite que Marcel Amont.. si on ne sait pas que tous deux étaient des artistes très physiques, on peut s’interroger, simplement Louki était un coureur de demi-fond de haut niveau, et Amont plutôt un acrobate.
Cordialement
Norbert Gabriel
Ok, pardon à Marcel Amont… et merci à tous ceux qui nous ont aidé à rétablir un peu plus de « justesse » !
Merci pour toutes ces précieuses explications qui m’ont permi de regarder la vidéo avec un regard différent.
Comme il est aussi question de Brassens dans les commentaires ci-dessus, je signale le très beau livre de Pierre Louki intitulé « Avec Brassens » aux éditions Pirot.
J’ai fait une découverte au CDDP de Guéret (…!). Donc, saviez-vous que Pierre Louki avait écrit de la littérature jeunesse ?! Il y avait plusieurs ouvrages, je n’ai plus les titres en tête, mais bon, c’était bien le même !
Oui, c’est bien le même Pierre Louki, qui a écrit non seulement des livres pour enfants mais aussi plus d’une vingtaine de pièces de théâtre.
Parmi les livres d’enfants, je peux prêter, à ceux que ça intéresse : « Papa brûle les planches », « Croquignote », « Le petit cheval », « Un papa pas possible » et « Annie dans la valise ».
Eh oui, il m’arrive de lire des livres pour enfants, surtout quand il s’agit de ceux de Pierre Louki !
Le 26 decembre 2006, quelques jours apres le passage de Pierre Louki, je postais sur ce blog quelques lignes au nom de son ami Michel et de sa compagne, Dol, ma tres belle soeur.
Aujourd’hui, 25 octobre 2008, presque 27 ans jour pour jour apres le passage de Georges Brassens (29 octobre 1981), mon frere tres aime est passe a son tour. Michel Bartolucci a maintenant rejoint ses copains qui l’ont bien sur accueilli en musique. Il chante a nouveau, avec eux, apres des annees de grande souffrance. Plus meme la force de tenir sa chere guitare depuis plus de trois ans….
Aujourd’hui, le coeur en berne, je repete, mais cette fois pour mon frere, pour Michel:
“S’il faut aller au cimetierre, je prendrai le chemin des ecoliers”….. Georges, Pierre, votre copain est arrive!
Samedi prochain 28 novembre aura lieu un concert consacré aux chansons de Pierre Louki assuré par mon ami Jean-Pierre Bolard. Cela se passera à la salle d’activités de Ecole-Valentin (juste derrière le Mac Do), à quelques kilomètres de Besançon.
La première partie du spectacle sera consacrée aux chansons de Brassens et nous seront trois à assurer cette partie. J’y jouerai quatre chansons. La radio en a pas mal parlé et j’ai le trac …
Tu as le trac d’aller chez Mac Do ??
je lis aujourd’hui avec plaisir des échanges déjà ancien. J’habite Brienon que certains ont découvert en des jours bien tristes
Depuis quelques années et surtout depuis 2009 nous essayons d’y répandre la bonne parole, en tous cas les textes et chansons de Louki
avis aux amateurs: « Premières journées Louki » les 11, 12 et 13 novembre avec la création le 11 d’un spectacle « la baguette et autres textes de Louki »; rendez-vous avec « l’Orphéon des brioches lyriques »
réservations à la Maison du Tourisme
Danièle
Merci pour l’info, je transmets autour de moi.
Le fils de Louki à qui je peux transmettre l’info, est-il au courant ?