Galerie d’images « en stand by »

Dans l’un de ses commentaires, Vincent me demande pourquoi j’ai arrêté de mettre de nouvelles séries photographiques sur ma galerie d’images (voir ci-contre la rubrique « coups d’oeil »). Aurais-je fait le tour de la question ?

Non, car j’ai probablement 20 000 diapos qui dorment dans mon armoire. Je pense que parmi elles, il pourrait y avoir encore quelques centaines, voire même mille ou deux mille photos que je pourrais mettre en ligne.

oeufs.jpg
(tiens, au fait, vous avez réussi à trouver le nid du petit gravelot sur la photo ?)

J’ai cru que j’arriverais à tout gérer : le blog + la galerie d’images. Il me fallait 3 heures chaque jeudi soir pour trier les diapos, les scanner, réduire leur taille informatique, les mettre en ligne. Trois heures, c’était à la limite de ce que je pouvais faire. J’ai tenu six mois, jusqu’en juillet.

Et puis, au cours de l’été, certaines personnes qui avaient beaucoup de vacances (des enseignants, suivez mon regard …) se sont mises à mettre beaucoup de commentaires sur mes articles. J’ai trouvé passionnant de pouvoir participer aux échanges, je me suis un peu pris au jeu, c’était très prenant en temps et j’ai dû délaisser ma galerie d’images.

Et puis, je dois dire que ces photos font partie pour moi du passé. Beaucoup ont été faites dans le début des années 80. Il me semble que c’était il y a très très longtemps. A 52 berges, d’autres activités m’attendent encore. Et il y a trop de choses à découvrir dans ce foutu monde !

gravelot.jpg

La photo est quelque chose de passionnant, mais je ne suis pas trop dans ce truc là en ce moment, c’est tout. Je fonctionne un peu comme ça, au rythme de mes passions. Celles-ci ne s’émoussent jamais avec le temps, elles s’éclipsent par moment pour laisser la place à d’autres. Mais c’est pour mieux ressurgir plus tard. Rendez-vous donc pour de nouvelles images dans quelques semaines, quelques mois … ou quelques années !

27 réflexions au sujet de “Galerie d’images « en stand by »”

  1. Sympa ce clin d’oeil au petit gravelot !
    Cela me rappelle quelques très bons souvenirs d’affut avec toi comme guide, un certain matin du 12 mai 2006 à Geneuille…
    Je comprends bien que tu ne puisses pas tout gérer, avec tous ces commentaires, participer, répondre sur tous les articles, c’est bien normal ! … (que veux tu, tu es victime de ton propre succès ! lol)
    … Mais j’avoue que ces séries d’images toutes plus belles et surprenantes les unes que les autres me manquent.
    Tous les jeudis soir j’étais coutumier du fait d’aller vite ! vite ! découvrir les dernières photographies de la buse, du martin pêcheur ou encore du torcol … savoir quel oiseau, animal ou insecte était mis à l’honneur !
    De la nostalgie donc, mais aussi de la compréhension pour cet « arret sur galerie d’images »… en espèrant malgré tout revoir apparaître très prochainement ces petits moments photographiques furtifs et sauvages, plein de souvenirs extraordinaires de ta carrière de naturaliste !

  2. Tu lacherais donc les images pour les mots, le monde tel qu’il est pour ce qu’il pourrait être en quelque sorte, bref le « réel » pour son « double » ?
    Arfff… Tu files un mauvais coton Bernard !!!!
    (Et dire qu’on est tous ici un peu complice de cette décadence)
    ;-)

  3. Les mots seraient donc moins « réels » que les images ?
    C’est une façon de voir les choses.
    Dans la mesure où les outils de traitement de l’image sont à la portée de tous ceux qui possèdent un ordinateur, et où Bernard continue à faire des lapsus qui parlent malgré lui, je pencherai plutôt pour une plus grande réalité des mots !

  4. Je suis assez d’accord avec Anne, non pas sur les lapsus (quoique…), mais parce l’image est assez éloignée de la réalité finalement. Bien plus que les mots.

    La photographie, c’est l’éternelle frustation. Là où vous voyez un petit gravelot couvant ses oeufs, je vois aussi, dans ma tête, tout ce que je n’ai pas pu faire passer dans cette photographie : le milieu environnant, l’atmosphère qu’il y avait ce jour-là, le coeur qui bat parce que l’oiseau est à portée d’objectif, le clapotis de l’eau du Doubs à quelques mètres de là, … Si je voulais m’approcher au plus près de la réalité de cette scène, il me semble que les mots le permettraient plus facilement que l’image.

    Celà dit, il y a sûrement un part de vérité dans ce que dit Vincent. Vouloir s’affranchir du monde tel qu’il est et le « magnifier » par la photographie, c’est une tentation. Sauf que ce type de tentative ne peut qu’avorter. Car, contrairement à ce que pensent certains photographes, la photographie animalière n’a rien à voir avec l’art, elle se résume groso modo à une technique.

    Double frustation donc. Celle de ne pouvoir retranscrire le réel et celle de ne pouvoir accèder à d’autres dimensions.

  5. Si si Bernard, je t’assure que la photo même animalière peut devenir de l’art, dans la mesure où, justement, on met en pratique ces éléments techniques dont tu parles…
    car tout art est basé sur une technique de création et la photo en fait partie;
    c’est sûr que prendre en photo un rougegorge en gros plan par exemple, de manière simple, en se contentant d’appuyer sur le bouton, ce n’est pas vraiment de l’art et je suis tout à fait d’accord avec toi sur ce point …
    mais faire une photo de ce même rougegorge avec un cadre autour, un environnement et dans une attitude ou une action particulière (en plein vol, en train de se nourrir, etc) et réussir à faire passer une émotion grâce à, justement, ces règlages (vitesse ISO, focale, vitesse d’obturation, exposition, etc, avec réactivité en fonction de la scène) … là c’est autre chose !
    La technique reste donc forcément essentielle, mais seul le résultat compte: l’esthétisme et l’émotion ! ce sont les points communs qui réunissent toutes les sortes d’art qu’il existe…

    En ce qui concerne ton explication sur la frustration que tu ressens par rapport à l’absence du clapotis de l’eau, de l’odeur, etc… cela se comprend, mais par le biais de la photo tu développes l’imagination de la personne qui la regarde … elle est transportée au coeur de la nature et s’imagine d’une certaine façon à ta place, derrière l’objectif et là forcement cette personne ressent toutes ces émotions : celle de surprendre discretement un oiseau ou un animal, celle d’avoir ses 5 sens en éveil via l’imagination …

    Non pas que j’aie l’esprit de contradiction mais je me suis fais en quelque sorte l’avocat du « diable »… je parle donc avec toute ma passion pour la photo, mais en essayant de rester objectif le plus possible …
    Remarques, c’est pas mal de rester « objectif » pour parler de photo ! ;)

  6. Bien entendu, la caractéristique du Réel est d’être « idiot » (au sens étymologique de « singulier, unique, donc sans double »).

    Toute tentative de le réprésenter est bien, par conséquent, forcément vouée à l’échec, ou du moins la frustration qu’évoque Bernard. On ne peut en effet parvenir au but… si ce n’est de façon « tautologique » (cf. le passage de Robert sur la question en commentaire de l’article sur Rabhi).

    Mais cette impossibilité foncière ouvre justement tout le champ de l’art, celui-ci étant alors évalué en fonction des « effets de réel » qu’il parvient à créer malgré (ou « grâce à ») ces limitations intrinsèques. Je renvoie pour le coup aux réflexions sur le Noir et Blanc en commentaires de l’article sur Pipo et Cigala.

    Je persiste donc à penser que l’image (qui ôte des dimensions au Réel) est plus à même de faire voir le Réel que la parole qui – du moins lorsqu’elle ne peut s’empêcher de « donner du sens »), rajoute plutôt au Réel une dimension qu’il n’a pas.

    Cela ne vaut évidemment pas pour toute parole qui se situe non pas « au service… » mais bien plutôt « au-delà » du sens » : poésie, notamment… (et pourquoi pas lapsus ?).

  7. Comprenne qui peut !

    (C’est marrant au moment de l’écriture, tout me paraissait clair, mais c’est loin d’être le cas maintenant en me relisant… Désolé !)

  8. Tout bien réfléchi… je crois qu’il y a des fois où le silence vaut mieux que tous les mots de la terre…
    ;-p

  9. A mon avis, il n’y a pas L’IMAGE et LA PAROLE que l’on pourrait confronter terme à terme, mais, pour chacun des deux, une pluralité de modes : représentatif, descriptif, suggestif, imaginaire, rhétorique, discursif, délirant, etc… et j’en oublie certainement.
    La question est donc, pour une image ou pour un texte, de savoir dans quel registre on se situe. Qu’est ce qu’elle (ou il) veut dire et, voire peut être, ne pas dire ?
    La contemplation solitaire est toujours possible. Je sens, tu éprouves telle émotion…, je la partage ou pas. On peut en rester là au risque du solipsisme.
    Une esthétique, par contre, est nécessairement partagée. Elle implique des critères explicites d’appréciation afin de pouvoir confronter les points de vue, émotions, sentiments, fascinations, dégoûts, etc… et ceci aussi bien pour une oeuvre picturale que pour une oeuvre littéraire ou cinématographique, voire pour un paysage.
    Sur le sujet, un excellent livre d’Alain Roger « Court traité du paysage », NRF, Gallimard, 1997.
    Chaque période historique a eu son esthétique à partir de laquelle on pouvait poser un regard commun sur les oeuvres, tout autant d’ailleurs que les remettre en cause au nom d’une nouvelle approche du beau : le symbolisme contre le classicisme, le romantisme contre le symbolisme, le réalisme contre le symbolisme, le surréalisme contre le réalisme. A chaque époque, son esthétique.
    La guerre de 14 vient mettre à bas cet enchaînement. Avec le dadaïsme en peinture et en poésie, avec Arthaud au théâtre et au cinéma, l’oeuvre devient conceptuelle y compris éventuellement dans sa folie. Arthaud profère : « J’ai toujours été malade, je ne demande qu’à continuer ». Baudelaire déjà avait appelé (je cite de mémoire) au « dérèglement de tous les sens… » (au sens d’organe des sens), cette fois c’est au dérèglement de tous les sens (en tant que signification) que l’art post Grande Guerre appelle.
    Un extraordinaire mouvement de REACTION va alors se faire jour : en URSS d’abord, dès les années vingt, le Parti décrète le Réalisme socialiste comme modèle de toute oeuvre artistique. Maïakovski se suicide ou est suicidé, on n’a jamais vraiment su ; d’autres artistes sont goulaguisés quand ils ne parviennent pas à s’enfuir, d’autres encore rentrent dans le rang ou continuent de produire clandestinement (Soljenitsine, Grossman, etc)
    Quelques années après, l’hitlérisme décrète le réalisme nazi. Des milliers d’artistes et d’intellectuels les plus éminents, comme Fritz Lang, Walter Benjamin (qui se suicide à la frontière franco-espagnole), etc. quittent le pays, un certain nombre collaborent ouvertement avec le régime comme le philosophe Martin Heidegger, quand sa disciple et jeune amante juive, Anna Arendt, s’exile.
    Dans les deux cas, le héros est « positif » : héros du travail pour l’un, héros de la patrie pour l’autre. La propagande devient un art en soi. Le film de Leni Riefenstahl sur les jeux olympiques de Munich ou « Alexande Nevski » d’Eisenstein sont d’authentiques chef-d’oeuvres.
    Les deux esthétiques présentent bien des points communs et en particulier celui de constituer une parenthèse à durée limitée dans l’histoire de l’art.
    Réfugiés aux USA en grand nombre, les artistes de l’Europe occupée vont avec leurs collègues d’outre-atlantique développer le mouvement enclanché dans les années vingt qui fera retour sur l’Europe à la Libération.
    Pour simplifier, par étape l’art devient « conceptuel ». Chaque artiste définit ses critères du beau (le plus souvent de l’insolite d’ailleurs, sans prétention à la beauté). Et c’est à l’intérieur de sa logique propre qu’il conviendra de juger du résultat. Ajouton que le critère le plus déterminant de la reconnaissance de l’oeuvre devient tributaire du marché : est « reconnue » une oeuvre qui se vend cher.
    La conception classique du beau continue certes de s’exprimer, mais n’a désormais de validité que pour les oeuvres classiques ou néo-classiques. Les oeuvres de création contemporaines n’entrent donc plus dans cette perspective multiséculaire.

    La référence de Nico à la technique est, à mon avis, très juste et correspond tout à fait à cette survivance de l’approche classique. Une photo qui répond aux critères techniques prescrits est belle par cela même. Mais c’est alors l’amour de la technique (par le photographe et par le spectateur) poussée à sa perfection qui la rend belle. La technique de fabrication devient un critère d’appréciation de l’oeuvre. Approche classique donc que l’on retrouve dans le « rendu » ou autre dénomination du « style du peintre » ou du « coup de pinceau » des périodes antérieures.

    Une dernière idée : si, avec Bernard, on peut être tenté d’accorder aujourd’hui une préférence à la parole sur l’image, c’est peut être en rapport avec une saturation des images qui nous submergent. Une recherche de sens dans le langage, contre l’envahissement de l’imaginaire par les images fabriquées?
    Méditer avec sa pensée au travail des mots représente probablement un légitime recours contre le déluge « imaginel ».

    Un dernier mot pour Cess. C’est vrai Cess, ça prend du temps pour écrire et pour lire. Mais, ayant travaillé pendant quarante ans, j’ai gardé cette envie de produire quelque chose de mes heures. Alors, il y a le jardin et son verger avec sur ce terrain la cab

  10. Si Bernard filait du mauvais coton souhaitons qu’il ne soit pas transgénique !!!
    Ceci dit, Bernard, tu ne pourras pas nous priver longtemps du partage de tes superbes photos dans lesquelles tu n’as pas seulement mis que de la TECHNIQUE (je suis désolé !). Tu as le sens de l’instantané esthétique et « parlant », et surtout le sens de l’approche, de l’affût et parfois pas mal de chance ….!!!

  11. (petie suite pour Cess)
    ane pour la solitide méditative. Et d’immense lectures. Et l’hiver le bucheronnage en forêt. Parfois la pêche au brochet. Et au bout de tout ça, avec l’amour de mes proches parents et amis. Tout cela laisse du temps et comme je dors peu… j’ai du temps pour vous parler.

  12. Mince ! J’étais pourtant persuadé que « le dérèglement de tous les sens », c’était de moi !!!!

  13. Oui, oui, Arthur. Tu m’as écrit le 15 mai 1871 (tu avais alors 17 ans) :
    « Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes lse formes d’amour, de souffrance, de folie; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit et le suprême Savant. Car il arrive à l’inconnu. Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! »

  14. Ouf ! J’ai cru un moment que j’avais vraiment déréglé mes sens
    (finalement, je suis presque déçu !!!)

  15. Planté ! Et bien, ma pomme. « J’ai la mémoire qui flanche, j’me souviens plus… « . De quoi, en fait ?

  16. C’est incroyable, en y songeant un peu, que la rivière parvienne à faire des galets qui ressemblent autant à des oeufs de gravelots !!! Mais, ça lui sert à quoi ?

  17. Anne, j’étais sûr que tu trouvrais vite les quatre oeufs. Rien n’échappe aux yeux féminins ! Malheureusement !

  18. Ce n’est à l’évidence pas le cas des yeux masculins !
    Tu sais, Bernard, comme je déteste ce genre de généralités, particulièrement concernant l’ensemble de la gente féminine ou l’ensemble de la gente masculine. Cependant, je suis obligée de constater que les hommes ne savent pas chercher. Hier encore, un collègue cherchait dans un minuscule placard s’il restait du sucre en morceaux. Et il commence à râler que personne ne s’occupe de signaler quand le dernier kilo est entamé. J’ouvre le placard et trouve 3 paquets de sucre, bien en évidence. J’ai entendu pour la première fois, à cette occasion, l’expression « Il ne trouverait pas d’eau dans une rivière ».
    Curieusement, hier soir, à la maison, tandis que je trouvais un disque que Pierre me disait avoir cherché pendant plusieurs minutes, Cécile, une amis de Marion, me faisais entendre cette expression pour la deuxième fois de ma vie, et dans la même journée.

  19. J’adore écrire ce genre de phrase, sachant que tu vas réagir au quart de tour … ! Mais bon, tu as raison de réagir ! Evidemment !

  20. Pour répondre à ta question, Anne, il est possible que tu aies déjà vu cette photo, je l’ai très souvent utilisée. Mais dans les bouquins ornithos, on doit trouver aussi ce genre de photo car le mimétisme des oeufs de gravelot avec le milieu environnant est souvent cité.

  21. Moi aussi j’ai trouvé ! Mais bon, comme Anne, je la connais bien cette photo, je joue au même jeu que Bernard lorsque je l’utilise avec des stagiaires ! Et c’est pas toujours les filles qui trouvent en premier…

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