Nous sommes submergés par l’information. Et notamment par l’information écrite. Une bonne partie des milliers d’arbres qui sont coupés chaque jour en France pour fabriquer de la pâte à papier pourrait être largement épargnée.
Je dois avouer qu’une partie du courrier que je reçois à mon boulot part directement à la poubelle (à recycler, évidemment) ! Ai-je vraiment le choix d’ailleurs ? Car comment garder des revues qui ne servent à rien et qui ne me concernent pas ? A quoi ça sert qu’on m’envoie le courrier du Bureau sur les Recherches Géologiques et Minières alors que je ne travaille pas dans ce domaine ? Ou une communication sur la charte environnement du département de l’Essonne alors que je travaille dans l’Est de la France ? Ou le rapport d’activités de l’Agence de l’Eau de Bretagne ? Quelle est l’intention réelle de tous ces organismes ?
Ce qui me gonfle le plus, c’est quand le même courrier arrive, sous plusieurs enveloppes différentes, à plusieurs salariés de la structure. Tous les personnes concernées font d’ailleurs comme moi : illico poubelle à recycler !
Aujourd’hui, c’est le comble. Accrochez-vous !
La factrice nous a apporté … douze fois le même courrier. Douze fois, alors que nous sommes … seulement six à travailler dans la structure ! 6 enveloppes normales + 6 autres enveloppes en papier renforcé, excusez du peu !
Et elle viennent d’où, toutes ces enveloppes ? Du CNDP, autrement dit la Commission Nationale du Débat public. Et qu’est-ce qu’il y a dans ces enveloppes ? Une lettre signée d’un dénommé Philippe Marzolf et … un CD Rom ! Ou plutôt, vous l’avez compris, 12 CD Rom ! Et qu’est-ce qu’il y a sur ces CD Rom : la « synthèse du compte-rendu du débat public sur la politique des transports dans la vallée du Rhône et l’arc languedocien ». Et où est-ce qu’on travaille ? En Franche-Comté …. !
Je dois dire que ça m’a fait sourire sur le moment. Sur le moment seulement car là, j’enrage !
Pour tenter de calmer (en partie) ta rage…
Dis-toi que les forêts ne souffrent pas d’une trop grande consommation de pâte à papier mais en grande partie du contraire : de la réticence des propriétaires à réaliser les indispensables (mais déficitaires) « premières éclaircies » dont le princial débouché est… la pâte à papier.
Donc, en gros, plus on gaspillera de papier, moins on le recyclera, et mieux se porteront ces magniques écosystèmes forestiers (Qu’on se le dise !!!!)
Mais bon… ça ne calmera pas ta rage contre le gaspillage de CDrom !
Un peu compliqué ton raisonnement, d’autant que dans la fabrication du papier, il n’y a pas que le problème de l’arbre mais celui de l’énergie qu’il faut pour fabriquer la pâte à papier et la quantité énorme d’eau qu’il faut salir pour fabriquer cette pâte. Le bilan écologique de tout ça n’est pas très très bon, non ?
Au niveau « bilan écologique » sans doute… car, à bien y regarder, toute action, tout chose fabriquée, toute vie même, nécessite forcément de l’énergie et contribue donc à l’accroissement de l’entropie (bref a un « bilan écologique » négatif).
Je me contentais (restreignais abusivement ?) du simple niveau des « arbres et forêts ». Et je persiste à penser qu’ils apprécient plus qu’ils ne craignent la consommation de papier.
Oui, peut-être, si l’on se place simplement au niveau de l’arbre. Mais là encore, c’est à relativiser. Car la forêt qui appartient aux particuliers, si je prends l’exemple de la forêt franc-comtoise, est très morcelée. Les parcelles sont petites, le coût d’exploitation, même pour de la pâte à papier, serait énorme au regard des recettes escomptées. De plus, les propriétaires ignorent souvent où sont exactement leurs propriétés. A noter aussi que les communes possèdent souvent les parties des forêts les plus belles alors que les particuliers ont les parties les moins intéressantes. Tous ces éléments font que, généralement, comme tu le dis, les forêts des particuliers ne sont pas entretenues.
La tentative de Vincent de calmer la rage de Bernard est louable mais ses arguments sont surprenants. Ce n’est pas le fait de produire du papier qui doit entraîner l’entretien des forêts. IL FAUT entretenir les forêts et Bernard a déjà pas mal développé sur les difficultés, notamment concernant les particuliers.
Moi aussi, j’enrage de mettre chaque jour du papier au recyclage. Ma boite aux lettres a beau porter la mention « Pas de pub SVP », elle contient toujours plus de papier à jeter qu’à garder. La poste respecterait assez bien la consigne, mais de plus en plus de prospectus sont distribués par des sociétés privées dont les employés sont payés au nombre d’exemplaires distribués, et pas question de rallonger le trajet en ne mettant rien dans les boîtes portant l’étiquette Pas de pub. Sans compter sur les prospectus personnalisés qui portent le nom et l’adresse du destinataire et qui, eux, sont forcément distribués.
J’imagine que les retombées économiques de toutes ces publicités sont bien plus importantes que leurs coûts.
Savez-vous que le document imprimé le plus lu au monde est… le catalogue IKEA qui a détrôné la bible.
Pour la question des CD, je te proposerais bien de me les garder pour que je les emmène aux cultivateurs d’olives de Corse. Ils se font bouffer toutes leurs olives par les étourneaux depuis 6 ans et c’est assez inquiétant. Plusieurs producteurs menacent de mettre la clef sous la porte si le phénomène persiste. Les CD accrochés dans les arbres suffiraient-ils à faire fuir les bestioles ? Sinon, que leur proposer ? Qu’un fauconnier vienne régulièrement ? Je crois savoir que les vignerons ont le même problème.
OK, Anne, je te garde les CD mais leur efficacité, une fois accrochés aux arbres et qu’ils projettent de toutes parts leurs reflets arc-en-ciel, ne dure qu’un moment. Mon frère à plusieurs cerisiers dont les fruits se font becqueter chaque année par les étourneaux. Les CD accrochés aux arbres les éloignent pendant un certain temps mais les étourneaux s’habituent relativement vite. C’est qu’c’est intelligent, en plus, ces bestioles !
Tout dépend ptêtre des CD, y’en a certains, sincèrement, même en faisant un effort, on ne parvient pas à s’y « habituer » !
Les prospectus personnalisés, y’a qu’à les reposter (sans timbre) en inscrivant « retour à l’envoyeur »… le port se fera, je crois, à leur frais.
Pour ce qui est des retombées économiques de la pub, je ne suis pas certain que ce soit si évident que ça : tout n’est pas « rationnel » dans le comportement des agents économiques. Sans éléments chiffrés me permettant de l’affirmer, il me semble en tout cas que la pub pourrait être
une sorte de « part maudite » de notre époque et cristalliser de ce fait une partie au moins du besoin de « dépenses somptuaires » que l’on retrouve dans chaque société.
Quant au papier… Pourquoi s’évertuer à le recycler s’il est issu d’un matériau non seulement renouvelable mais encore surabondant (en tous cas chez nous) ?
Pour répondre au dernier paragraphe de Vincent : pour arrêter de faire des plantations de production à la con ! Et pour arrêter d’envahir nos décharges (ou incinérateurs pour les départements les moins reculés)… Ben oui, le recyclage ne sert pas uniquement à économiser nos matières premières…
Sinon, ton truc « retour à l’envoyeur », ça ne marche pas (sinon pour faire déborder leur boîte aux lettres, ce qui n’est déjà pas si mal !), c’est si tu envoies une enveloppe T que le port est à leur charge.
Mag a raison de parler de « plantations de production » car pour faire de la pâte à papier, l’entretien régulier de nos petites forêts privées ne suffit pas, pour les raisons que j’ai déjà évoquées plus haut, les coûts d’exploitation en seraient bien trop élevés au regard de leur rentabilité potentielle.
Je pense que la seule solution possible est de consommer moins de papier, pas seulement un peu moins mais beaucoup moins ! Et c’est possible car un bonne partie des choses imprimée ne sert strictement à rien.