LE COIN DU JARDINIER (10)
Le summum pour un jardinier, c’est de participer au cycle complet de la plante : non seulement semer des graines plutôt que d’acheter des plants, mais aussi produire ses propres graines. La production de graines est peu facile pour la plupart des légumes (en raison d’hybridations possibles entre différentes variétés) mais c’est relativement aisé de le faire avec ses tomates. D’abord, la fleur de la tomate est autoféconde mais elle a aussi une configuration particulière qui empêche généralement toute fécondation croisée lors des visites d’insectes pollinisateurs. Mais attention : quand on veut produire soi-même sa propre graine (enfin, la graine de ses tomates … !), on ne peut le faire qu’avec des variétés anciennes, car les hybrides modernes F1 sont conçus pour ne pas pouvoir être reproduits par le jardinier.
Ce matin, j’ai entrepris de récolter les graines d’une superbe variété de tomate orange qu’on vient juste de me donner (et qui est probablement la variété de tomate yougoslave dont j’avais perdu la graine il y a quinze ans).
Il faut savoir que dans la tomate au jardin, toutes les conditions sont réunies pour que la graine germe dans le fruit car il y a de l’humidité, de la chaleur et de l’obscurité … sauf que la nature fait bien les choses et que les graines ont une enveloppe protectrice qui contient des composés chimiques qui empêchent la germination. Le jardinier qui veut conserver ses graines doit donc au préalable se débarrasser de cette enveloppe protectrice. La première méthode est un peu longue : après avoir ouvert la tomate, on fait fermenter quelques jours les graines dans très peu d’eau jusqu’à l’apparition d’une moisissure en surface indiquant que l’enveloppe a été détruite. Il ne reste ensuite qu’à faire sécher les graines.
La deuxième méthode que j’expérimente depuis quinze ans avec succès, que j’ai trouvée tout seul comme un grand, est beaucoup plus rapide, c’est une méthode de fainéant et elle a donc, de ce fait, ma préférence. Je frotte vigoureusement les graines dans une petite passoire à mailles fines sous le robinet, ceci pendant une période de cinq bonnes minutes.
Je fais sécher ensuite les graines sur du papier journal (par exemple le Canard Enchaîné qui permettra ensuite aux tomates de bien commencer dans la vie, riches d’un certain bagage intellectuel et d’un certain esprit critique, ce qui n’est pas négligeable par les temps qui courent).
Attention de bien déplacer souvent les graines sur le papier journal, pour éviter qu’elles ne collent entre elles. Lorsque les graines sont très sèches (j’insiste sur le « très sèches »), les conserver dans une enveloppe, dans un local sec, après avoir indiqué sur l’enveloppe le nom de la variété et l’année de récolte.
Les graines ayant une durée germinative minimale de 5 ans mais pouvant aller bien au-delà (jusqu’à 10 ans, voire plus), j’ai l’habitude de récolter environ 150 graines de chaque variété et de n’en semer qu’une partie chaque année, ce qui me permet de ne renouveler la graine que tous les cinq ans et de minimiser ainsi les faibles risques de dégénérescence génétique des tomates ou les rares cas d’hybridation au jardin entre variétés différentes.
Si quelqu’un vient de te donner une tomate ancienne, probablement Yougoslave, et que tu cherches depuis plusieurs années, c’est qu’il existe une espèce de club des conservateurs des espèces anciennes de tomates ?
Comment êtes-vous organisés ? Comment se passent les échanges ?
Tu dis qu’avec une tomate, tu fais, environ, cinq générations pour minimiser les risques de dégénérescence génétique. Quels sont ces risques s’il n’y a pas de fécondation croisée ?
Je n’ai pas de connaissances dans ce domaine mais je croyais, qu’au contraire, les jardiniers réutilisaient les graines de leurs fruits et légumes pour renforcer l’adaptabilité des générations futures uax particularités du terrain, et qu’ils avaient, alors, intérêt à ne faire qu’une génération avec les graines d’un fruit. Tu peux éclairer ma lanterne ?
On peut voir sur la dernière photo, que tu utilises une page du « canard enchainé » pour y mettre tes graines de tomates…
Bizarrement, elles sont placées juste sur un article parlant de De Villepin !
C’est ta manière à toi de lui jetter des tomates à la figure ?
Comme Anne, je n’ai pas trop compris le renouvellement de la graine tous les 5 ans pour minimiser les faibles risques de dégénérescence génétique des tomates.
Sinon, tout en n’étant pas jardinier j’aime beaucoup ce genre d’articles très pratiques, concrets. Pas seulement parce qu’ils font un contraste bienvenu avec les autres articles (aux commentaires parfois un peu « verbeux »… je sais de quoi je parle !!!) mais aussi parce que tout ce qui appartient à la réalité est forcément passionnant, même (et surtout ?) si cela paraît insignifiant ou anecdotique. « Méfiez-vous, écrivait Guillevic, l’essentiel est parfois dans les détails » !
Aïe, aïe, aïe, je vais être obligé d’être un peu, et même beaucoup, technique.
La tomate est auto-féconde, ce que j’ai dit dans mon article, mais en fait si l’autofécondation est la régle générale, il y a quand même quelques risques minimes de fécondation par d’autres plantes. C’est ce que l’on appele en jargon scientifique « l’autogamie préférentielle » (c’est à dire auto-fécondation de préférence, mais pas obligatoire). Ceci est dû aux particularités de certaines fleurs de tomates.
En général, sur la fleur de tomate, le pistil n’émerge pas à l’extérieur du cône d’étamines et il n’y a pas de risque de pollinisation par les insectes. Comme la fleur penche vers la terre, le pollen tombe directement du pistil sur les étamines et les féconde, c’est donc de l’auto-fécondation et c’est le cas le plus général.
Mais il y a parfois problème car dans certaines variétés, le pistil émerge un peu du cône d’étamines et dans ce cas particulier il est, du fait qu’il dépasse des étamines, accessible aux insectes pollinisateurs qui peuvent alors y prendre du pollen et le mener sur d’autres plantes. C’est vrai que les insectes vont peu sur les fleurs de tomates car les tomates fleurissent à une époque où les insectes ont suffisamment d’autres fleurs, mais ça arive quand même. Il y a donc un risque, faible certes mais néanmoins possible, que la fleur de tomate ait été visitée et fécondée par un insecte qui était auparavant allé sur une autre variété de tomate. Dans ce cas, la fleur donnera une tomate dont les graines donneront l’année suivante d’autres tomates, à priori semblables, mais cependant pas tout à fait conformes, d’un point de vue génétique, à la variété.
Si l’on sélectionne sa graine chaque année, on risque d’obtenir au bout de 5 générations, c’est à dire au bout de cinq ans, une tomate qui a déjà été modifiée sensiblement par rapport à ce qu’on espérait avoir. Si on ne sélectionne sa graine que tous les cinq ans, on divise ce risque par 5.
Je suis désolé, c’est technique, j’avais essayé de simplifier dans mon article et je ne voulais pas embrouiller le lecteur en parlant de ce léger risque de fécondation croisée qui est somme toute relativement faible.
J’espère que j’ai été à peu près clair.
Je crois avoir compris… donc j’ose poser une question qui va peut-être prouver le contraire : en fait c’est en quelque sorte du clonage ? Le but est d’éviter tout brassage génétique ? Pourquoi ne pas procéder par bouturage alors ?
Oui, le but est bien d’éviter tout brassage génétique et de conserver en l’état les caractéristiques d’une variété.
En théorie, c’est vrai que le bouturage est la manière la plus fiable d’y arriver. Or, à ma connaissance, le bouturage ne se pratique pas sur les tomates. Pourquoi ? Je pense que la raison en est relativement simple : le bouturage se fait à partir d’un végétal VIVANT (on récupère un bout de branche qu’on remet en terre) ; or, quand on veut planter des tomates au printemps suivant, le pied de tomate de l’année précédente est MORT et n’est plus utilisable.
Anne pose la question suivante : « Je croyais, qu’au contraire, les jardiniers réutilisaient les graines de leurs fruits et légumes pour renforcer l’adaptabilité des générations futures aux particularités du terrain, et qu’ils avaient, alors, intérêt à ne faire qu’une génération avec les graines d’un fruit. Tu peux éclairer ma lanterne ? »
Je pense qu’autrefois, effectivement, les gens refaisaient leurs semences chaque année et renforçaient ainsi rapidement l’adaptation des variétés utilisées à leur terrain. Mais à l’époque, il n’y avait peut-être qu’une ou deux variétés de haricot par région, éprouvée par des générations successives de jardiniers et ces variétés avaient, comme le dit Anne, acquis une réelle adaptation au terrain. Il n’y avait aucun risque d’hybridation avec d’autres variétés qui étaient situées à plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres de là.
Aujourd’hui, quelqu’un qui voudrait faire ses propres semences de haricot, par exemple, se heurterait au fait que dans son entourage les jardiniers plantent sur le secteur, non pas une deux variétés de haricots, mais toutes sortes de variétés très différentes les unes des autres, probablement des dizaines de variétés (vous avez vu tout ce qui est disponible en magasin et dans les catalogues, c’est effarant !).
Alors, dans de telles conditions, impossible d’isoler les plantes de leur environnement. Un haricot à toutes les chances d’être pollinisé par du pollen issu d’autres variétés. Il faudrait isoler les plantes auxquelles on donne un rôle de production de graines de semences, en les cultivant sous tunnel ou en les isolant par des voiles de protection, ce qui est techniquement possible mais assez contraignant pour le jardinier amateur.
Ce que je viens de dire pour le haricot, qui n’est qu’un exemple, est valable pour bon nombre d’autres légumes.
C’est encore la tomate qui échappe encore le plus à ce type de problème, bien que, comme je l’ai dit plus haut, le taux d’hybridation croisée, bien que faible, est quand même réel.
Merci de me poser toutes ces questions, ça m’oblige à me replonger dans ces problèmes, de vérifier certaines choses dans les bouquins pour ne pas vous dire trop de conneries. Passionnant !
Non, non, Bernard, ton explication n’est pas trop technique. Je crois avoir compris aussi.
Tes articles donnent vraiment envie d’avoir un jardin !
J’hésite, parfois, à faire une demande aux jardins familiaux, mais il y a des saisons qui demandent une pratique quotidienne, difficilement conciliable avec le fait que le jardin ne soit pas très proche de l’habitation.
Pour Nico : c’est le hasard qui a voulu qu’il y ait Villepin à côté de tomates. Mais peut-être qu’il n’y a pas de hasard !
En mai dernier, j’avais écrit un article “plantons des tomates – le coin du jardinier (7)” et j’avais, dans les commentaires, raconté l’histoire du premier jet de tomates, qui est intéressante. Nico, tu peux t’y référer (dans la rubrique “coup de pioche”). En plus, dans les commentaires, il y avait pas mal de choses intéressantes sur ce légume-fruit, je me rappelle avoir pris mon pied, comme aujourd’hui, pour répondre aux différentes interrogations sur la tomate.
Je vais me permettre à poser une question qui n’a rien a voir avec les legumes ni avec le thème de cet article je me pose une question à propose de Bernard mais comme je ne trouve pas d’endroit adéquate pour la poser je vais le faire ici..
Toi amoureux des oiseaux , des papillons et bien d’autres , je me demandais si tu pratiquais la peche ou la chasse??
Assez paradoxale comme question quand on pense que dans ces activités il est question de tuer.
Oui mais tuer pour l’équilibre de la nature , alors toi amoureux de la nature…je me demandais.
Je cotois pecheurs et chasseurs et tous me disent que c’est un moment de communion avec la nature , en quelques sorte retablir l’ordre des choses et surtout de respect.
Voila peut etre que ca pourra te donner une idée pour un eventuel prochain article.
Je répondrai à la dernière question sur la chasse et la pêche demain.
En attendant, je poursuis mes recherches bibliographiques sur ces histoires d’autofécondation, je commence à en savoir un peu plus sur le sujet et je peux rajouter quelques compléments d’infos aux éléments techniques apportés ci-dessus.
En fait, au départ, les tomates sauvages étaient pourvues d’un système de fécondation croisée et étaient fécondées grâce aux insectes qui transportaient le pollen d’une plante à l’autre, ce qui était possible car le « style » dépassait de la fleur. Des études très pointues ont montré récemment que les sélections faites par les hommes ont eu pour effet (à priori involontaire) de réduire la longueur du style et de le rendre inaccessible aux insectes. C’est donc par l’action de l’homme que la tomate est devenue auto-féconde (=autogame), ce qui est maintenant le cas de la plupart des variétés, mais pas toutes.
Un truc me tracasse :
Si les jardinier « amateurs » (dans le sens de « qui aiment ce qu’il font ») se contentent de reproduire des clones ne laissent-ils pas finalement toute évolution de l’espèce, toute création de nouvelle variété, aux seuls laboratoires des grands semenciers (dont les intérêts sont, on le sait, avant tout financiers) ? Sur le long terme, n’affaiblissent-ils pas l’espèce ? Ne serait-il pas plus judicieux (mais peut-être est-ce trop laborieux) de mener les 2 objectifs de front : conserver à l’identique et… tenter et sélectionner de nouveaux croisements ?
Ouah, que de questions pour un thème aussi technique !
Difficile de répondre à ta question Vincent car le type d’amateur dont tu parles n’existe pas, ou plus exactement n’existe quasiment plus. Les amateurs dont je fais partie ont plutôt tendance à récupérer des variétés à droite et à gauche, de les diffuser auprès d’autres mais sans réel souci du devenir desdites variétés sur le long terme.
Il y a par exemple trois variétés de tomates que je cultive depuis quinze ans, je n’ai pas fait d’effort particulier pour les conserver intactes sans modifications génétiques (j’aurais dans ce cas isoler le pied producteur de semences par un voile) et je n’ai pas fait d’effort non plus pour faire évoluer ces variétés (dans ce cas, j’aurais observé mes tomates, selectionné comme tomate pour la récolte de graines, une tomate pas tout à fait conforme au type originel et ainsi de suite, année après année). Non, je me suis contenté de les cultiver simplement. Probablement qu’elles ne sont plus tout à fait les mêmes qu’il y a quinze ans mais ce ne doit pas être décelable encore à mon niveau.
Quant à obtenir de nouveaux croisements comme tu le dis, c’est à dire « forcer la nature » de manière artificielle, c’est une opération délicate. Elle se pratique à la main avec un pinceau qui va prélever le pollen d’une fleur d’un parent et le déposer sur le stigmate d’une fleur d’un autre parent. Ce travaile est probablement très méticuleux, c’est un « travail d’orfèvre » jusqu’ici réservé aux professionnels me semble-t-il. Peut-être que je m’y emploierai un jour (quend je serai en retraite), ce doit être passionnant mais bien ingrat aussi car les chances sont toujours faibles d’obtenir une nouvelle tomate intéressante.
Continuons avec ce passionnant problème d’hybridation. Voici un texte de Jean-Luc Danneyrolles qui est très intéressant et assez synthétique :
« La sélection, l’échange, le brassage avaient conduit à diversifier d’une manière extraordinaire le potentiel génétique des plantes domestiques, dont la tomate. Des centaines de variétés avaient ainsi été créées puis fixées, dont le jardinier pouvait récupérer les graines. Les plants obtenus en les ressemant reproduisaient fidèlement les caractères de la variétés.
L’hybridation va peu à peu, au cours du XXéme siècle, remplacer la sélection. A l’inverse des variétés fixées, les graines des hybrides ne peuvent être ressemées l’année suivante. Non pas qu’elles soient stériles, mais une loi génétique fondementale s’applique : le semis des graines du fruit d’un hybride de première génération (ou F1) donne dans un certain désordre les caractères des parents. On ne retrouve pas les qualités supposées de l’hybride, mais une mutitude d’individus. Le jardinier, dépossédé de ses graines, abandonne peu à peu des savoirs qui souvent leur sont associés : cela constitue une forme de « déculturation »… ».
Je continue donc sur ce problème de l’hybridation en précisant qu’en 1996, dans le catalogue officiel français, il existait 280 variétés hybrides de tomates mais seulement 17 qu’un jardinier peut reproduire lui-même dans son potager.
Par ailleurs, comme la tomate moderne est devenue plutôt fragile, victime de ravageurs qui s’adaptent rapidement à des poisons de plus en plus violents, les chercheurs pratiquent ce que l’on appelle des rétrocroisements. C’est à dire qu’ils croisent une espèce moderne productive avec une variété sauvage connue pour sa résistance. Mais les tomates sauvages sont devenues rares sur la planète. Elles sont toutes en Amérique du Sud. C’est pourquoi les rares endroits où poussent des tomates sauvages sont actuellement considérés comme de véritables sanctuaires et sont classés « réserves mondiales de biosphère ».
Réponse à Anne sur la manière dont se transmettent toutes ces variétés anciennes :
Je vais prendre comme exemple cette magnifique tomate orange qui est probablement la tomate yougoslave que je recherchais (enfin, au bout de quinze ans, elle n’est plus yougoslave de toute façon, peut être serbe, peut-être croate … !).
Je ne l’ai pas récupérée auprès d’un club d’échanges. C’est ma belle-soeur qui me l’a donnée. Elle avait récupéré un plant ce printemps près de sa mère qui l’avait elle-même obtenu chez une autre personne. C’est à mon avis une pratique assez courante ce type d’échanges entre personnes.
Mais il y a aussi la possibilité de se fournir en graines chez quelques rares fournisseurs qui sont assez connus des amateurs (car comme je l’ai dit dans mon autre commentaire ci-dessus, il y avait encore 17 variétés anciennes en 1996 dans les catalogues des semenciers). Une fois qu’un client a acheté l’une de ces variétés anciennes, il peut à partir de ce moment-là produire sa graine et la diffuser auprès de ses proches et l’on repart dans le schéma ci-dessus avec un client, la mère de ma belle-soeur, ma belle soeur, moi, mes amis …
Et puis il y a le cas particulier de l’association Kokopelli qui fait un travail remarquable, qui milite pour la diffusion des variétés anciennes et qui en a plusieurs centaines à son catalogue. Sauf que Kokopelli s’est fait tapé sur les doigts par les semenciers qui veulent absolument “confisquer le vivant” et cherchent à interdire la vente des variétés anciennes non inscrites au catalogue officiel. C’est une honte ! Ainsi les graines Baumaux ont attaqué Kokopelli en justice. Je crois savoir que malheureusement Kokopelli a perdu en première instance et qu’il doit y avoir une procédure d’appel, mais je ne suis pas au courant des dernières péripéties de cette affaire.
Quant aux clubs d’échanges de graines entre particuliers dont parle Anne, je n’en connais pas, mais peut-être qu’en faisant une recherche sur internet, on trouverait des choses. Mais je ne crois pas trop à des échanges à l’échelle d’un grand territoire. Je pense que la pertinence de telles actions se situerait plutôt à un niveau plutôt local (à cause de l’adaptation des plantes au terroir). Mais bon, peut-on encore parler d’adaptation au terroir alors que les changements climatiques sont en train de bouleverser tout ça ? Vaste problème !
Tu dis, Bernard, qu’il y a trois variétés de tomates que tu cultives depuis quinze ans.
Tu en cultives bien plus aujourd’hui, non ? Je suis retournée sur la galerie de photos du blog, mais c’est impossible de les compter.
Si ce n’est pas vraiment dans un but de conservation des espèces, qu’est-ce qui te motive précisément ?
Je dois dire que j’ai au moins un élément de réponse, puisque j’ai eu le privilège de manger de la salade de tomates chez vous ! Salade de toutes les couleurs et de toutes les saveurs, qui, à elle seule, justifie bien ce travail.
Oui, effectivement, j’en cultive plus de trois variétés : une douzaine de variétés en ce moment, ce qui est bien moins qu’il y a dix ans : je pense avoir cultivé à cette époque une centaine de variétés différentes.
Les trois variétés que je cultive assidûment sont des variétés dont je ne connais pas la provenance et qui seraient difficiles voire impossible à retrouver. Donc, pour ces trois variétés, je m’assigne un réel rôle de conservation.
Je récolte aussi les graines des autres variétés que je cultive mais j’y attache un peu moins d’importance car je sais qu’en cas de perte je pourrai les retrouver, notamment chez Kokopelli.
Et puis il y a aussi les autres variétés dont j’ai les graines mais que je ne cultive que peu souvent, uniquement les années où je veux renouveler les graines qui deviennent trop vieilles.
Qu’est-ce qui me motive dans tout ça ? Vaste question ! Disons que la réponse qui me vient à l’esprit est une curiosité sans limite dans certains domaines et à certains moments : curiosité en premier lieu pour les couleurs, les formes et les origines des variétés puis curiosité, mais de manière plus secondaire, pour l’aspect gustatif qui n’est pas prioritaire pour moi. Je dis « curiosité à certains moments » car cette année par exemple, j’ai un peu délaissé les tomates (ma curiosité naturelle s’étant un peu reportée sur les potirons et les plantes à racines) … mais c’est évidemment pour mieux les retrouver plus tard.
Drôle de fonctionnement, non ? Fonctionnement identique qu’on retrouve par ailleurs au niveau de mes autres centres d’intérêt comme la musique !
De la tomate à la pomme de terre …peu de différence …enfin presque…
J’ai mes patates qui sont encore dans la terre et depuis mon retour de vacances … surprise !!! il pleut…et il pleuvra encore les jours à venir…
Penses – tu qu’elles puissent rester encore dans la terre en attendant le prochain rayon de soleil???
Aïe, aïe, aïe, très mauvaise année pour les pommes de terre.
Il y a des jardiniers qui ont eu la très mauvaise surprise d’avoir récemment leurs pommes de terre qui fermentaient en terre (dû sans doute à une chaleur exceptionnelle suivie d’une pluviométrie tout aussi exceptionnelle … dans les dix derniers jours, il est tombé 120 litres par m2).
Il y a d’autres jardiniers qui ont eu une autre surprise aussi mauvaise : les pommes de terre qui sont en terre se mettent à produire de petites pousses comme au début de printemps. Il va sans dire que ces pommes de terre sont fichues et ne pourront pas être conservées cet hiver.
Pierre, si tes pommes de terre sont encore saines, le mieux à faire est sans doute de les récolter le plus rapidement possible … c’est ce qui me semble le plus logique mais je n’en suis qu’à moitié certain car je n’ai jamais été confronté à une année aussi particulière. Ou alors, arrache un pied de temps en temps pour vérifier leur état puis arrache-les toutes dès que le moindre problème apparaît.
Petite réponse aux interrogations de Butterfly à propos de la chasse et de la pêche.
Je ne pratique ni la pêche ni la chasse mais lorsque j’étais ado, j’ai été passionné par la pêche. Je me souviens de moments mémorables en bordure de rivière, avec des ambiances très particulières au petit jour, le martin-pêcheur qui passait au ras de l’eau … je pense qu’effectivement ce sont là de purs moments de communion avec la nature et je connais des pêcheurs qui ont aussi aujourd’hui ce type d’émotion.
Je suis plus réservé par rapport à la pratique de la chasse qui me semble être une activité beaucoup plus violente (chaque coup de fusil perturbe beaucoup l’environnment, non seulement au niveau de l’environnement sonore mais aussi au niveau des activités de l’ensemble des espèces animales).
Quant à l’aspect « communion avec la nature », j’ai un peu de mal à imaginer ce que ça peut être pour un chasseur. Peut-être qu’autrefois, à l’époque où les chasseurs se faufilaient dans les herbes des marais, à la tombée de la nuit, …ça pouvait signifier quelque chose. Les chasseurs étaient plutôt du genre solitaires. Aujourd’hui, la chasse telle qu’elle se pratique est essentiellement une chasse en groupe, en battue, et les conditions en sont si artificielles que je ne vois pas trop en quoi ça peut être une certaine communion avec la nature. Mais ce milieu m’est tellement étranger que je me trompe peut-être. J’aimerais parfois comprendre et je ne demande qu’à comprendre ! J’ai moins d’à-priori aujourd’hui sur ce sujet.
J’ai autrefois fait partie du ROC (Rassemblement des Opposants à la Chasse) mais aujourd’hui j’ai une attitude beaucoup plus nuancée par rapport à la pratique de la chasse (même si, bien sûr, il m’arrive parfois d’être un peu excédé par l’attitude de certains). Mon attitude est d’autant plus nuancée que je considère aujourd’hui que la chasse n’est qu’un petit problème parmi d’autres plus importants. Il y a tellement d’autres atteintes à l’environnement qui sont plus graves (destruction des habitats naturels, pesticides, pollution des eaux, retombées atmosphériques, changements climatiques…) !
Il y aurait certainement des points de convergence entre chasseurs (dont je ne fais pas partie) et écolos (dont je ne fais pas partie non plus) mais ces deux mondes ne sont pas appelés à collaborer, les attitudes des uns et des autres sont trop épidermiques !
Contrairement à l’idée répandue, il n’y a pas besoin de la chasse pour qu’il y ait un équilibre dans la nature … sauf en l’absence de grands prédateurs. La plupart des espèces animales se débrouillent très bien sans l’homme. Mais c’est vrai qu’il y a quelques espèces qui n’ont pas de prédateurs et qui ont besoin d’être régulées, tant que les lynx et les loups ne seront pas présents partout (ce qui arrivera un jour), ce sont essentiellement le sanglier, le chevreuil et le cerf. La chasse aux autres animaux ne se justifie pas à mon avis.
Voilà, j’espère t’avoir apporté quelques réponses, j’ai essayé de ne pas être polémique car j’ai conscience que ce sujet est plutôt délicat, vite passionnel.
Au fait, on ne l’a pas dit sur le coup, mais je pense n’avoir pas été le seul à être épaté par ce texte « juste et mesuré » sur un sujet aussi épineux ! Bravo Bernard !!!
Maintenant, juste pour voir, tu peux nous proposer la version plus « polémique » (que tu as quelque peu retenue d’après ce que tu laisses entendre dans ta conclusion) ?
Une question:
-si à chaque année je récupère les graines de mes tomates et m,en sert pour l’année suivante, se peut il qu’avec le temps ma génétique s’affaiblisse et produise moins?
C’est une question importante.
S’il s’agit de variété hybride (reconnaissable au sigle F1), inutile de chercher à produire ses propres graines, la tentative serait vouée à l’échec, il est impossible de retrouver les caractéristiques du pied-mère.
Avec les variétés anciennes, le risque est quasi nul car le « style » de la fleur de la tomate (qui porte les étamines) est très rétracté, il n’est pas accessible aux insectes pollinisateurs extérieurs et la tomate est contrainte à une autofécondation, les descendants conservent donc les caractéristiques des parents. Cela est cependant de la théorie car j’ai rencontré un producteur de tomates qui me disait qu’il constatait parfois quelques variations. Pour éviter ce risque de modification génétique (le risque est quasi-nul mais existe cependant), je ne renouvelle que très peu mes graines, les graines que je prélève me servent pour les cinq années suivantes, je divise donc par cinq le risque de modification. Cela dit, s’il y a modification, on ne peut pas parler de dégénerescence mais de fruits qui s’écartent, de par leurs caractéristiques, de la variété-type. Par contre, je ne pense pas que le côté productif de la variété s’en ressente. Il s’agit, à mon avis, d’un autre problème lié au mode de culture ou à la baisse de qualité du sol. Mais je manque de recul par rapport à ce problème.
Cette analyse me paraît correcte.
Avec quelques relents de connaissances en génétique mais aussi grâce à la lecture assidue de l’histoire des légumes il apparaît tout de même :
– que l’écart entre la variété reproduite et sa souche (qui s’est elle-même écartée, la bougresse) est faible chez la tomate.
– que cet écart, si l’on a bien compris les raisons des variations, mutations génétiques, ne peut avoir qu’un effet général et positif à long terme : obtenir une variété de plus en plus adaptée aux conditions locales.
Je ne pense pas que la dégénérescence constatée pour d’autres légumes puisse être aussi forte pour la tomate. Au pire, commander de nouvelles graines chez un semencier de qualité (kokopelli à défaut de Dupont) permettra de faire des observations intéressantes : la qualité est-elle revenue ? Un autre paramètre doit-il être considéré ?
Au mieux, Pollito, tu auras à breveter une nouvelle variété de tomates… et j’espère bien que tu nous inviteras à sa dégustation !
Dans mon article sur l’histoire de la tomate, il y a un an et demi, j’avais écrit ce paragraphe :
« Des études récentes très pointues ont montré que la configuration de la fleur de tomate a évolué au cours des deux cent dernières années. Aujourd’hui, le style de la fleur est très rétracté et il ne peut quasiment pas recevoir de pollen extérieur amené par les insectes, ce qui rend toute fécondation croisée difficile. Il n’en était pas ainsi il y a deux cent ans, le style des fleurs était beaucoup plus long et les pollinisations croisées beaucoup plus nombreuses, ce qui a du favoriser beaucoup l’émergence de variétés nouvelles qui, avec le temps, se sont fixées génétiquement. »
Donc Pollito, je pense aussi, comme Christophe, que tout nouveau plant qui s’éloigne de la variété d’origine que l’on considère comme « variété-type » (mais qu’est-ce que ça veut dire réellement ?) est plutôt bénéfique, il s’agit plus d’un gain que d’une perte.
Le sujet est à mon avis passionnant.
Tu pars pour le Québec Christophe goûter de nouvelles tomates ?!?!
La chance :w00t:
Pourquoi le Quebec ? Pollito habite au Québec ? Oui, ça fait un peu loin pour une dégustation …
Les temps derniers, il y a eu 132 visites sur mon blog en provenance du Quebec !
Hé oui je suis au Québec!, en fait je transmettait une question d’une participante à ce forum:
http://forums.jardinage.net/index.php
Et en faisant une recherche je suis tombé sur votre groupe, j’y ai lu vos articles avec intérêt!
Puis si vous passez par le Québec, faites moi signe!
Pour revenir à la récolte des graines de tomates, pour ma part, je ne conserve les graines que des fruits les plus beaux d’aspect, les plus gros et les plus sains.
J’ai deux méthodes pour récupérer les graines :
La première, je recueille les graines dans une passoire en plastique que je lave sous l’eau courante jusqu’à disparition de la pulpe et je laisse sécher dans ladite passoire en étalant bien les graines à l’intérieur, en les retournant tous les jours et je les mets ensuite sous enveloppe étiquetée avec le nom de la variété et la date de préparation. Je laisse sécher dans la passoire pour éviter une possible pollution avec l’encre d’imprimerie des journaux ou essuie-tout et aussi parce qu’ainsi il est plus aisé de récupérer les graines.
La seconde méthode, lorsque la quantité de graines est plus importante : je mets dans un bocal de verre type pot yaourt ou confiture, les graines et la muqueuse qui les entoure et j’ajoute environ deux cm d’eau. Je couvre avec une gaze et laisse fermenter. Lorsque le dessus moisit -cela demande quelques jours – quand les graines sont au-dessus et l’eau au fond du pot, j’enlève la pellicule moisie, je filtre toujours à la passoire en plastique, et procède ensuite comme indiqué dans la première méthode.
Pour chaque variété de tomates, j’ai l’habitude de « sacrifier » un pied uniquement destiné à la récupération des graines.
A la floraison, je supprime (à l’aide d’un bistouri chirurgical – pharmacie -pour une coupe propre et nette) un certain nombre de boutons de fleurs, ceux restants seront protégés avec une pochette de ma confection en voile de rideau bien transparent (lavable et réutilisable) et que j’enlève à la formation du fruit. Je suis ainsi certaine de ne pas avoir de fécondation croisée avec une autre variété, car, même si l’on peut considérer que cela soit rare, cela arrive quand même, cela m’est arrivé, rarement il est vrai, mais le risque n’est pas nul lorsque l’on cultive ne serait-ce que deux variétés ou que le jardin du voisin n’est pas loin.
J’ai pour habitude aussi d’entourer au moins un côté du jardin des tomates de plantes mellifères, les insectes sont ainsi attirés ailleurs. Je pense que ce sont surtout les papillons qui sont responsables de fécondation croisée non désirée, leur trompe pouvant pénétrer la fleur profondément. La plantation d’un Buddléia (arbre à papillons) les détourne facilement.
J’essaie de mettre toutes les chances de mon côté pour conserver l’excellence de la souche, c’est un peu fastidieux, mais cela vaut le coup.
Merci Francisca pour tous ces détails très précis. Ta manière de sélectionner tes fruits et de récolter des graines, c’est du vrai travail de pro.
Je me suis souvent demandé quels fruits il fallait choisir pour conserver des graines. Choisir un fruit sain, OK, mais pourquoi faudrait-il prendre le plus gros ? Il me semble au contraire que si on veut être dans la continuité variétale, il faut au contraire prendre un fruit de taille moyenne, qui correspond bien à la variété-type, plutôt qu’un gros fruit qui en fait, de par sa taille, s’écarte de la norme. Oui, je sais, c’est tentant de prendre le plus gros, mais ça ne me semble pas forcément logique.
Dans le même ordre d’idée, je me suis souvent demandé s’il fallait vraiment tout mettre en oeuvre pour conserver les variétés telles qu’elles sont ou tolérer un certain écart et permettre ainsi à ces variétés d’évoluer vers quelque chose d’un peu différent.
C’est deux points de vue différents qui peuvent, l’un et l’autre, s’argumenter. Je n’ai pas d’avis tranché sur la question.
Merci Bernard pour l’attention portée à mon texte. Tes réflexions soulèvent un problème sur lequel je ne m’étais jamais penchée : le choix de la taille du fruit géniteur. A vrai dire, avec ma façon de procéder : supprimer un certain nombre de fleurs sur un même pied, fait que mes fruits sont automatiquement tous identiques et de bonne taille sur ledit pied, mais je n’ai jamais remarqué qu’ils soient hors norme pour la variété concernée. Les « bébés » de l’année suivante ne donnent pas des monstres, mais sont fidèles à la variété, avec, sur un même pied des fruits de tailles différentes, avec malgré tout une constante typique de la race, sans dépassement de poids généralement observé, puisque je laisse faire la nature.
Je suis pour la diversité , ô combien puisque je fais de la fécondation artificielle, ce qui m’amuse beaucoup avec une résultante inconnue très excitante. Mais je suis aussi « puriste », c’est notre devoir de conserver les variétés originelles – toutefois, peut-on affirmer qu’il reste encore des tomates dites « sauvages » ? Malgré tous les soins de certains, nos graines n’ont-elles pas déjà connu des mutances ?
Alors, je dis « oui » à la mise en oeuvre nécessaire à la conservation des variétés, parce que je suis perfectionniste et passionnée, et je dis aussi « oui » à l’aventure, au rêve en essayant de créer d’autres variétés.
Peut-être qu’un jour, il y aura une tomate « Francisca » et peut-être que, à défaut, je la prendrai sur la tête pour me la remettre en place!!!!Boutade bien sûr!!!
Ceci dit, tes réflexions m’inspirent autre chose. Et si je ne conservais que deux ou trois fleurs sur un même pied ! Peut-être que là, j’obtiendrais des fruits de deuxième génération énormes, hors norme pour la race, sans pedigree confirmé, donc des tomates non pas batardes, mais qui seraient la création d’une autre variété, et si ces graines de deuxième génération reproduisaient à l’identique une troisième génération ! cette nouvelle variété aurait alors son pedigree.
Peut-être réflexion à creuser, à réfléchir, et à essayer certainement…
Pascale et moi avons suivi un stage avec Tom Wagner, obtenteur américain de nombreuses variétés de tomates (dont la green zebra, sans doute son titre de gloire). Pascale m’avait promis de faire un article sur l’hybridation des tomates. C’est un sujet passionnant et j’espère que l’article viendra dans les semaines qui viennent. Sinon, j’ m’y collerai, mais j’ai pris moins de notes que Pascale …
Les filles sont toujours plus studieuses que les garçons !
Oui, assurément … on ne peut pas être les meilleurs partout !
Parmi les très très … nombreuses choses que j’ai découvertes dans le blogadupdup, et j’étais bien loin de l’imaginer, c’est que le jardinage puisse engendrer de telles passions.
Je pense que le jardinage est l’une des activités qui suscite le plus de passion. Mais là, avec l’arrivée de Francisca sur ce blog, on atteint un sommet … !
Francisca, tu rêves d’une tomate « Francisca » qui verrait le jour …
Je sais, quant à moi, que je vais travailler dans les années qui viennent à l’obtention d’une variété de tomate dûment estampillée « dupdup ».
Bernard, malgré le soleil sur Paris aujourd’hui , mais avec un vent bien froid, tu viens de me faire rougir comme ….une tomate… Merci pour ton indulgence. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre pour parfaire mes connaissances, et cela se fera grâce à tous les jardirêveurs dont je suis, qui voudront bien m’initier.
Je suis certaine qu’un jour nous pourrons te croquer avec plaisir (enfin, je veux dire ta tomate) car tu es un vrai pro. Quant à moi je ne suis qu’une autodidacte qui réfléchi pas mal certes, qui se passionne et qui rêve, mais avec très certainement, j’en suis consciente, des limites. Toutefois, je suis de bonne volonté et ne baisse jamais les bras. Recommencer et recommencer encore ne me fait pas peur. Peut-être que ma boutade pourra finalement se concrétiser, je me surprends à y croire….mais restons les pieds sur terre, tout près de nos chères tomates.
Pour répondre à Etincelle, pour moi,le jardinage est un art créatif qui allie l’utile (la dégustation des fruits de notre travail) et l’agréable (concept personnel d’un jardin). C’est un travail d’orfèvre, aucun jardin ne ressemble à un autre et je pense qu’il peut être souvent le reflet de notre personnalité.
Le jardinage a pris une ampleur phénoménale ces dernières années Difficultés de la vie ? Il faut quand même souligner que la majorité des jardiniers font de l’alimentaire, mais il y a quand même quelques douxréveurs et qui, comme moi, le revendiquent.
Un autre domaine qui prend un réel essor ces temps-ci : c’est la pêche sous toutes ses formes. Il y a de plus en plus d’adhérents. Des écoles de pêches s’ouvrent un peu partout pour initier les jeunes. Culture de la zenitude ? Tant mieux si cela peut éviter le psy!! Je suis aussi une passionnée de la pêche en eau douce. Je suis carpiste, j’adore les enduros de 48 ou 72 heures, seule avec soi-même, cela recharge bien les « batteries ». Mais j’affectionne particulièrement les carnassiers et octobre est généralement un bon mois pour le sandre, le brochet ou la perche. Je m’y adonne avec un plaisir non dissimulé, car, dans ce domaine, il y a des montées d’adrénaline excitantes, et puis….au-delà du plaisir il ne faut pas oublier ….la compétition, ne serait-ce que vis-à-vis des autres pêcheurs…….même hors challenge!! et oui, on est comme ça nous autre pêcheurs…..
Francisca, si ça t’intéresse, j’ai une excellente recette de carpe farcie.
Je te l’échange contre … eh ben une carpe par exemple !
Je tiens toutefois à préciser que je ne suis pas une « viandarde », je pratique quasiment exclusivement le « no kill ». Remettre le poisson à l’eau procure autant de plaisir que de le ferrer. Un ou deux sandres par an me suffisent pour ma consommation, et nous sommes très nombreux à faire de même…….Rendons à la nature ce qu’elle nous offre!!
OK Etincelle pour ta recette de carpe, je suis épicurienne, donc cela m’intéresse. Je ne garde jamais une carpe, ces grosses mémères qui se battent vaillamment méritent leur remise à l’eau. Et puis, il faut bien avouer que la chair d’une carpe n’a rien de transcendant….c’est fade, souvent avec un goût de vase -normal, ce sont des brouteuses – et il n’y a que les épices qui les accompagnent qui les rendent goûteuses, mais je suis curieuse de connaître ta recette. Merci
Etincelle, l’échange tu le fais comment, en étant à plusieurs kilomètres l’une de l’autre ? Par carpe postale ?
Bravo Bernard, la nuit de donne des ailes…
Avec le gel de ce matin, les tomates dont nous récoltassions les graines deviennent des fruits qu’on fît.
J’ai voulu donner un coup de gueule en réponse à certains textes ci-dessus, cela fait deux fois que je l’écris, mais il ne passe pas. Je réessaierai demain.
Bonjour Bernard, passes-tu de bonnes vacances loin de nous ?
Bientôt l’année prochaine, bientôt il faudra mettre en terre les graines que tu nous a confiées. D’après toi, à partir de quand les mettre en terre, en fonction des variétés que tu m’as si généreusement offertes ? Ces graines sont si précieuses qu’un vent de panique me désoriente, il ne faut surtout pas les louper.
Je te renouvelle tous mes voeux pour 2010, bien sincèrement. :wub:
Oh ! Francisca, pas de panique …
Voilà comment il faut faire pour planter ses tomates …
J’ ai vu cette fabuleuse technique la dernière fois que je suis allée en Corse
Dans un jardin, il y avait un corse allongé sur une chaise longue, en train de manger une tomate, et il faisait ptt, ptt, ptt, en crachant les pépins.
Je lui ai demandé ce qu’il faisait et il m’a répondu :
« Ben, je plante mes tomates ! ».
ouais, j’adore les innovations….quelle bonne idée. Il m’arrive parfois de me poser des questions quand je vois de quelle beauté et de quelle vigueur époustouflantes sont les plans qui poussent sur le tas de fumier….
Bonne année Etincelle, tous mes voeux, et je trouve, d’après vos écrits, que vous portez bien votre pseudo…si je puis me permettre.
Francisca, sans doute que les graines que je t’ai envoyées sont précieuses mais je garde toujours au moins une cinquantaine de graines de chaque variété, ce qui fait que je pourrai t’en redonner au cas où les semis échouent.
Je fais mes semis en trois temps :
– le 20 janvier, j’en sème quelques-unes parmi les plus précoces, histoire d’avoir des tomates à manger pendant tout le mois de juin.
– début mars, je sème la plupart de mes tomates, ce sont elles qui vont assurer le gros de la production d’été.
– première quinzaine de mai, je sème quelques variétés qui vont me donner une production d’arrière-saison jusqu’aux gelées.
Je t’enverrai d’ici 15 jours ma liste réactualisée car j’ai récupéré d’autres variétés et je crois que j’en ai environ 160 maintenant.
Bernard, très chouette ta proposition de m’envoyer une prochaine liste c’est justement ce que j’allais te demander « n’as tu pas enrichi ta collection ? »
Semer première quinzaine de mai, ça, je ne l’ai jamais fait, mais sans doute très intéressant pour les variétés tardives. Tu sais Bernard, au niveau de la tomate (ce n’est pas exhaustif) tu es notre maître à tous. J’ai hâte de me remettre à jardiner, la pêche va s’arrêter fin janvier, pour ne reprendre qu’au 1er mai, cette année (décision nationale pour le brochet !), donc j’aurai toute liberté pour le jardin. ces deux activités m’apportent paix et sérénité, pourquoi s’en priver? il faut ajouter la musique classique, très précieuse, qui m’apporte aussi toute quiétude et me ressource. :getlost:
J’ai arraché mon premier pied de topinambours hier, première récolte de blanches, habituellement je cultive des « roses »; la production me semble bien supérieure avec les blancs (1910g), les tubercules plus arrondis. En as-tu la même expérience ?
Je n’en ai pas cultivé depuis plusieurs années. Sans doute que j’en remettrai les années prochaines.
Bonjour et merci beaucoup de votre générosité et de votre patience nécessite pas en cas de besoins
Bonjour Francisca, ce sont des hélianthis que tu as planté ou du topinambour ?
Bernard avec ta technique, tu arrives à te débarrasser facilement de la gelée qui entoure les graines.
Une fois j’ai essayé de mettre directement des graines récoltées sur un papier essuie tout sans les avoir frottées sous l’eau préalablement. Les graines une fois sèches étaient restées sur le papier sans que je puisse les décoller !!! :blink:
Maintenant je procède avec la fermentation mais je ne laisse les graines dans de l’eau que deux jours pas plus, sans laisser se former de moisissures sur le dessus … on a chacun nos petites techniques au final.
Oui, j’ai l’impression qu’une bonne partie de la gelée s’en va. En tous les cas, comme je déplace souvent les graines sur le papier journal, elles ne collent pas entre elles.
J’utilise la technique de la fermentation. En ce moment cela va très vite en un jour ou deux maximum on peut rincer. Parfois il y a des moisissures parfois pas. Après rinçage je mets les graines dans un petit sachet d’organza, genre sachet pour dragées, puis le sachet va rejoindre sur un fil de fer les précédents à l’abris, à l’ombre à l’extérieur. Je mets toujours les nouveaux sachets du même côté et je peux retirer les plus anciens de l’autre côté. Bien sûr j’ai mis à l’intérieur un petit post-it avec le nom de la variété et le jour de récolte. Après séchage je mets les graines en sachet papier et une partie au congél.
Francis c’est pareil chez moi entre un et deux jours et c’est bon pour le séchage. Pour ma part, je dépose les graines entre deux papiers sopalin, afin qu’un maximum d’eau soit absorbée. Ensuite je les mets dans une petite coupelle dans le salon (c’est Émilie qui est contente !!!) pour sécher à l’ombre. Une fois bien sèches, les graines sont ensachées et mises au congel.
Cette méthode de la fermentation est la plus rigoureuse. Je ne connaissais pas cette méthode lorsque j’ai commencé de récolter mes graines il y a une vingtaine d’années et j’ai utilisé la technique décrite dans mon article. J’ai continué cette méthode car elle marche et d’ailleurs lorsque j’ai dit à Tom Wagner que je pratiquais cette méthode, il m’a dit que je n’avais aucune raison d’en changer vu qu’elle marchait. Alors si Dieu lui même le dit … !
Une petite photo de mon installation pro de séchage.
http://flic.kr/s/aHsjHZ7CG2
Je suis d’accord avec toi quand une technique est efficace pourquoi en changer … le mieux est l’ennemi du bien !!! :devil:
Francis, tu es un pro !!!
Si j’en juge par l’article dont Yves a mis le lien, la méthode soit-disant gratuite de Bernard commence quand même par un abonnement au Canard Enchaîné !!!!!!!!!!! :w00t:
J’ai essayé a deux reprise de récupérer les graines de tomate petit moineau a la méthode de Bernard.
mon 1 er essai c’est d’avoir déposées ses graine dans une passoir et je les ai lavé pendant 5 minutes sous la pomme de douche en tous sens ensuite je les ai déposé sur un essuie tout et le lendemain désastre toutes les graines étaient collées. idem pour la deuxième tentative idem que la première mai en final sur un papier journal et la encore toute collé.
je veux a tout pris récupérer ses graines afin de m’essayer a de futur greffe de tomate pour janvier prochain.
et malgré la lecture du blog je ne m’en sors pas.
est ce que quelqu’un a une recette infaillible ou pourrait on me dire ce que j’ai mal fais??
Dans mon article, j’ai précisé qu’il fallait remuer régulièrement les graines sur le papier journal pour éviter qu’elles ne restent collées.
Je les fait sécher sur une assiette sans qu’elles se touchent.