Le Courlis cendré (2)

LES OISEAUX DE TEXEL (56)

Oui, il s’agissait bien d’un poussin de courlis cendré dans mon dernier article. Merci à Jérôme d’avoir laissé durer le suspense en ne mettant que les initiales de l’oiseau. Et bravo aussi à Fifitoucourt d’avoir identifié l’espèce. Si on m’avait montré cette image, j’aurais sans doute pensé, comme Luc et Christophe, qu’il s’agissait de l’avocette (j’ai souvent vu des jeunes avocettes et je dois dire que ça y ressemblait beaucoup). Etincelle aussi avait trouvé qu’il s’agissait d’un limicole. A noter que j’avais déjà réalisé un premier article sur le courlis cendré en 2016.

Les images du poussin ont été faite sur l’île Texel en mer du nord en mai dernier. Des jeunes poussins ont traversé la route, devant les vélos qui passaient, pour aller se nourrir de l’autre côté dans la prairie humide en face.


A cet endroit, le courlis niche dans la dune et semble très habitué aux vélos qui passent (de toute façon, il n’a pas trop le choix, des vélos passent en permanence). Il n’est donc pas très farouche le long des pistes cyclables.

Le courlis cendré se reproduit dans les dunes de Texel mais les effectifs sont en baisse, comme partout ailleurs.

En période de nidification, il est très actif, on le voit souvent en train de voler …

… notamment lorsque il houspille le busard des roseaux qui est à la recherche de proies faciles, notamment de poussins.


Je pense que ce genre d’observation est quasiment impossible en France, tant la distance de fuite est importante (plusieurs centaines de mètres en France, quelques dizaines seulement en mer du Nord). C’est aussi pour ça que j’aime Texel, on en prend toujours plein les yeux !

Dans un prochain article consacré aux oiseaux de Texel, je vous parlerai du Bruant des roseaux.

12 réflexions au sujet de “Le Courlis cendré (2)”

  1. Très chouettes photos ! Il est étonnant cet oiseau avec autant d’allures différentes et qui fait parfois penser à un colibri géant, ou à un papillon sphinx
    J’aime bien la photo de la chasse au Busard, aussi.
    A quelle distance étais tu pour photographier le petit ?
    Je vais acheter mon billet pour Texel l’année prochaine…

  2. Il y avait juste la chaussée qui nous séparait. Les jeunes courlis étaient sur l’accotement du bord de la route, j’étais sur l’accotement en face.

  3. A la fin des années 70, j’avais estimé à 7 le nombre de couples de courlis nichant dans la prairie (de quelques km seulement) entre Marnay et Morogne dans la vallée de l’Ognon. Je crois qu’il n’en reste que très peu.

  4. Magnifique ! Quel bel oiseau !
    Ce bec est vraiment fascinant : d’une finesse !
    N’arrive-t-il jamais qu’un courlis cendré coince son bec quelque part, et ne puisse plus le retirer, ce qui le ferait mourir de faim ?

  5. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le bec du courlis cendré est souple.
    Il peut donc se sortir de situations embarrassantes.
    Mais son problème principal est bien plus grave : incapacité à rechercher sa nourriture dans des sols de zones humides qui s’assèchent et se durcissent…

  6. Voici ce que dit Dieu le Père (Paul Géroudet) à propos du bec du courlis cendré :

    « Le bec en proue, le cou un peu rentré et le corps plus ou moins horizontal, ce bel oiseau paraît empreint d’une certaine gravité, comme s’il était fier de porter un attribut aussi remarquable. Qu’il arpente les plages, les champs ou l’herbe courte des marais, sa démarche reste mesurée : il n’aime pas se presser. Avec ses 12 à 18 cm, l’arc rigide de son outil est assez long pour qu’il n’ait pas besoin de s’incliner beaucoup en cueillant ses proies. Garder la tête haute est d’un avantage évident pour ce farouche, qui peut voir loin et ne se laisse guère approcher. Pourtant, la dimension de son bec lui permet de sonder profondément, jusqu’à la racine, dans les sols mous, quand il décèle la présence de vers à des indices en surface ; mais la plupart des bestioles recherchées vivent dans la couche superficielle, facile à fouiller. Si la capture est de forte taille, il la secoue volontiers dans l’eau avant de la faire remonter par saccades entre ses étroites mandibules, et cela ne va pas toujours sans peine…. »

  7. En relisant ce texte, je me dis qu’à l’époque, Géroudet ne savait pas encore que le bec du courlis est souple et non pas rigide.

  8. Je dis de plus en plus d’âneries avec le temps :dizzy:
    Je ne sais pas d’où je tiens cette info que j’aimerais vérifier… si vous avez des sources, je suis preneur et je n’ai ni le temps ni le bec pour sonder les terrains mouvants de la connaissance.

  9. Pas facile de trouver des articles sur la souplesse du bec du Courlis

    J’ai quand même trouvé celui là (en anglais, désolé)

    Traduction

    Commençons par mieux comprendre ce qu’est le bec d’un oiseau. Comme chez beaucoup d’oiseaux, le bec du courlis n’est pas l’objet dur et osseux que l’on imagine. L’os de la partie supérieure, le maxillaire, est fixé à l’avant du crâne par une charnière souple. Cela permet à la partie supérieure du bec de glisser vers l’avant. L’extrémité du bec a également la capacité de se plier, un phénomène connu sous le nom de rhynchokinésie.

    Le bec du courlis est également doté d’une extrême sensibilité. Son extrémité, comme celle de nombreux échassiers apparentés, est légèrement gonflée. À l’intérieur se trouve un nid d’abeilles de cellules, chacune dotée d’organes récepteurs de deux types principaux : les corpuscules de Herbst, sensibles à la pression, et les corpuscules de Grandry, qui mesurent les forces de cisaillement. En examinant le crâne vide d’un échassier, on s’aperçoit que l’extrémité du bec est perforée de centaines de trous minuscules – des conduits pour les fibres nerveuses de l’oiseau vivant.

  10. Merci Jérôme pour ces références qui me permettent aussi de constater que je ne dis pas que des bêtises !
    En tout cas, en lisant toutes ces informations on se dit que la nature comprend une diversité phénoménale. Je suis largement hors-sujet, mais si on veut bien effectuer un lien du bec à l’assiette : écoutez en podcast LSD, la série documentaire sur France Culture de cette semaine qui portait sur le microbiote. Passionnant, captivant, remarquablement bien fait… Tous en selles !
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire
    On peut y entedre que les ennemis jurés de certains (bactéries et virus) sont en fait probablement nos meilleurs alliés… même ce n’est pas une découverte, les fondements de la médecine moderne issus en partie des travaux de Pasteur sont en train de vaciller.

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