Où va l’agriculture ? (1)

Il va y avoir coup sur coup deux articles sur ce thème de l’agriculture (peut-être même trois).


Ce premier article est à ranger dans la catégorie « coup de gueule », le prochain sera à classer dans la catégorie « coup de coeur » car l’agriculture est aussi un domaine où il y a de bien belles choses qui sont expérimentées.

Je viens d’une famille de paysans. Dans ma région, il y a encore peu de temps, on ne disait pas « agriculteurs », on disait « cultivateurs » ou « paysans ». C’est ce dernier terme que j’ai toujours préféré mais je me rends bien compte que derrière les mots se cachent des réalités bien différentes et que cela fait déjà bien longtemps, au moins deux générations, que l’agriculteur n’a plus rien d’un paysan.

Où se situe la limite entre les deux ?

Je pense qu’à partir du moment où un éleveur ne produit plus les aliments qu’il donne à son bétail et qu’il est entré dans une logique d’achats de tourteaux divers, d’aliments liquides, … le pas est irrémédiablement franchi vers une agriculture différente, avec quasiment aucun retour possible vers un mode de production plus autonome. C’est ensuite la spirale vers ce que tout le monde connaît : le crédit agricole, les investissements pour du matériel de plus en plus gros, la course aux rendements, l’endettement et surtout un mode de production qui s’affranchit presque de la terre nourricière : on ne cultive plus tel type de céréales ou de légumineuses en fonction de la qualité de sa terre, on ne considère celle-ci que comme un substrat lambda qui peut être enrichi comme bon nous semble en fonction de la culture souhaitée et demandée par Bruxelles (je connais des terrains si pauvres que même les plantes communes des prairies ont du mal à y pousser, mais on réussit quand même à y faire pousser par miracle des maïs de plus de 2 mètres de haut).

On nous dit souvent que c’est pour nourrir de plus en plus de monde sur la planète qu’il nous faut des rendements exorbitants. Faux et archi faux ! Car le mode d’agriculture productiviste actuel qui s’insère dans une économie de libre-échange génère non seulement d’énormes gaspillages au niveau de la production elle-même (on détruit des millions de tonnes de récoltes) mais aussi dans toute la filière : au niveau de la transformation, de la distribution et de la consommation. C’est ainsi qu’il se gaspille plus de 40% de la nourriture produite sur Terre (plus de 50% disent certains). Le pain est sans doute l’aliment qui se gaspille le plus mais celui qui achète un bon pain dans un magasin bio n’en gaspillera jamais une seule miette. Les modes d’exploitation agricole peuvent donc être générateur de gaspillage ou non. Et, effectivement, comme le disent les chantres de l’agriculture productiviste, si l’on veut nourrir plus de monde en continuant à gaspiller autant – voire plus encore – on n’a pas d’autre choix que d’intensifier encore plus.

Quand on roule en voiture dans ma région, on ne voit plus forcément le rapport direct qu’il y a entre ce qui pousse dans les champs et notre alimentation. On voit beaucoup de maïs mais est-ce qu’on mange beaucoup de maïs ? On voit beaucoup de colza … mais est-ce qu’on en consomme beaucoup ? On y voit beaucoup de tournesol … mais on n’en consomme finalement très peu (et en plus le tournesol que l’on achète à la coopérative agricole pour nourrir les oiseaux en hiver … vient le plus souvent de Hongrie). On y voit aussi des champs de blé … mais qu’on ne consomme pas sous forme de pain car la plupart des variétés de blé cultivées ici sur mon secteur ne sont pas panifiables.

Bon vous l’avez compris, tout ça ne sert pas directement à notre alimentation … mais entre dans la composition de tourteaux pour le bétail, d’où un énorme gâchis (car pour produire 1 kg de viande il faut bien plus de surface agricole que pour produire 1 kg de protéines végétales, toutes aussi efficaces pour assurer notre bonne santé).

On se demande comment on en est arrivé à un système où l’agriculteur ne sait même plus à quoi va servir le colza ou le maïs qu’il a cultivé. Va t-il partir dans la filière « nourriture pour bétail », va t’il partir en Asie, en Afrique du Nord, va t-il être transformé en agrocarburant … ou même, comble du comble, lui revenir sous forme de tourteaux qu’il donnera à ses propres vaches (additionné à d’autres éléments nutritifs pas forcément enviables … si je dis ça c’est parce que, à l’époque du scandale des farines animales, je m’était amusé à lire la composition des tourteaux pour vaches, on n’arrive jamais à un total de 100%, il y a toujours quelques % qui manquent !).

Lorsque j’étais gamin, il y avait des chevaux à la maison et pas encore de tracteur. Les agriculteurs étaient très dépendants des conditions météo de l’année. Il y avait les années correctes, les bonnes années et les mauvaises années. Finalement, quand l’année était mauvaise, tout le monde mangeait quand même à sa faim … il y avait toujours les poules, les lapins, les patates et les choux du jardin, les pommes du verger … Je ne me souviens pas avoir manqué de quoi que ce soit. Et quand l’année était bonne, hé bien elle était bonne !

Aujourd’hui quand l’année est mauvaise, elle est vraiment mauvaise et aucun agriculteur n’arrive cette année-là à équilibrer ses comptes. Et les coûts de production sont tels que c’est la perte sèche au niveau financier.
Et, c’est là une donnée nouvelle, quand l’année est bonne d’un point de vue climatique, elle n’est pas aussi bonne qu’elle en a l’air. Car les cours baissent tellement sur le marché mondial que les paysans vendent alors leur production en-deça de leur coût de revient. Une bonne année climatique devient donc aussi une mauvaise année pour le paysan. Et je ne vous explique pas quand les récoltes sont mauvaises ici en France alors qu’elles sont très bonnes ailleurs sur le reste de la planète (en Asie ou en Amérique du Sud) : c’est la double peine assurée ! Lisez cet article du Figaro paru la semaine dernière : en gros, si je vous résume la situation des producteurs tunisiens, c’est « on ne va pas bien parce que l’année a été bonne ». On marche sur la tête, non ? Et pas un seul journaliste pour aller plus loin que le simple constat et dénoncer l’absurdité du système !

Quand il y a de très bonnes productions, on pourrait imaginer au contraire que les pays pauvres vont pouvoir bénéficier de denrées à bas prix parce que les cours chutent. Que nenni ! Soit les denrées sont périssables et on a vite fait de les détruire, soit elles se conservent (céréales, oléagineux) et dans ce cas certains les immobilisent en attendant que les cours remontent … c’est ce qu’on appelle la spéculation (il y a parfois des navires chargés à ras bord et qui sont immobilisés dans les ports en attendant que les cours remontent). Dans le domaine agricole, la spéculation a des conséquences dramatiques, aussi bien pour les pays pauvres qui ne pourront pas se permettre d’acheter la marchandise que pour les producteurs qui sont lésés (et pas question pour eux d’aller manger leurs patates, leurs choux, leurs poules ou leurs lapins, ça fait longtemps qu’ils ont abandonné tous ces trucs d’un autre temps, ils font des céréales et rien d’autre ! et de toute façon, c’est pas les patates, les choux, les poules et les lapins qui changeraient quoi que ce soit à leur situation).

Prenons un exemple pour illustrer mes propos : le domaine du lait. Dans ce domaine, il y avait un véritable outil de régulation qui s’appelait « les quotas laitiers » et qui fonctionnait bien depuis 1984. Comme la demande de produits laitiers a augmenté (notamment en Asie), plusieurs têtes d’oeuf ont pensé qu’il fallait en finir avec cet outil de régulation et que les « quotas laitiers » n’étaient « plus adaptés à la réalité du marché ». Et chaque fois on nous ressert les mêmes arguments fallacieux, à savoir qu’en faisant fonctionner l’offre et la demande le marché va finir par s’auto-réguler. C’est de la foutaise, dans ce domaine comme dans d’autres, tout tire vers le bas à force de vouloir s’aligner sur le paysan chinois ou polonais, et c’est ainsi que la suppression des quotas laitiers (en 2015) a mené à la dérégulation la plus complète du marché(il me semble que même le syndicat agricole le plus réactionnaire – suivez mon regard – l’admet maintenant) pour le plus grand malheur de nos éleveurs. Pour leur malheur oui, mais pour le bonheur de qui ? Le bonheur des actionnaires, des distributeurs, des intermédiaires de toutes sortes … J’ai pris l’exemple des éleveurs mais on aurait pu prendre l’exemple d’autres types de productions agricoles, le constat serait exactement le même.

L’agriculture devrait avoir pour vocation première de satisfaire aux besoins alimentaires du pays. Point barre. Or, nos paysans produisent bien plus que ce dont on a besoin, infiniment plus même qu’il y a un siècle. Et pourtant ils crèvent ! Ils crèvent dans une quasi-indifférence. Alors que les enjeux liés à l’agriculture n’ont jamais été aussi importants (j’y reviendrai dans d’autres articles) !

L’agriculteur n’est pas un pollueur par nature. Mais il le devient car le système lui laisse peu de choix. Enfin, tant qu’il n’a pas fait le premier pas. Car une fois que le premier pas est fait dans le sens de faire donner à la terre plus qu’elle ne peut donner, c’est l’engrenage et on ne peut plus alors échapper aux pesticides, aux gros tracteurs, à la dépendance vis à vis des banques (toujours la même !), … et l’on sait pertinemment que si l’on prolonge la courbe (j’aime bien prolonger les courbes pour me faire une idée de là où l’on va), on se dirige tout droit vers des milliers de « fermes aux mille vaches » (gérées en grande partie par ordinateurs) et 10 fois moins de paysans qu’aujourd’hui …

Beaucoup pensent qu’on est au bout du rouleau compresseur, que les choses vont forcément devoir s’inverser pour ces agriculteurs-là et que 10 fois moins d’agriculteurs qu’aujourd’hui ce n’est pas possible. Car, dans plein de domaines (la santé, le social, l’environnement …), on pense toujours avoir touché le fond du fond … mais non mais non (qui connait la profondeur du puits dans lequel il tombe ?).

Tout çà c’était mon coup de gueule. Car je refuse cette manière de fonctionner, en agriculture comme ailleurs, qui n’a plus aucun sens.

Mais il y a aussi d’autres raisons d’espérer … rendez-vous donc au prochain article !

41 réflexions au sujet de “Où va l’agriculture ? (1)”

  1. Un petit témoignage qui en dit long . J’ai un ami agriculteur qui possède quelques hectares de terre sur lesquels il cultive , de la céréale , des légumineuses . Mais qui pour nourrir la famille , travaille sur le port quelques mois dans l’année …

  2. Les agriculteurs nourrissent les autres (65 personnes par agriculteur d’après les chiffres) mais n’ont plus les moyens de vivre eux-mêmes.

  3. Un autre témoignage , c’est celui d’un voisin paysan à moi chez qui la télé avait fait un reportage . J’ai déjà mis la vidéo sur le blog , mais comme on retrouve chez Jean Bernard quelques uns des propos que Dupdup à mis dans cet article … Je remets le lien vers cette vidéo dans ce commentaire .

  4. Pas dispo ce soir mais j’essaierai de regarder en podcast.

    Ce qui est rocambolesque avec les syndicats agricoles majoritaires, c’est que presque tous les jeunes paysans commencent à être affiliés au syndicat des Jeunes Agriculteurs. Et dans ce syndicat là, ils défendent tous l’agriculture paysanne et familiale. Et puis vient le temps où ils sont trop âgés, à cause de la limite d’âge, pour rester chez les Jeunes Agriculteurs. Alors, la suite logique, c’est d’aller à … la FNSEA et d’y défendre des positions productivistes. Allez y comprendre quelque chose ! :blush:

  5. Un article du Figaro un peu euphorique sur le prix mondial de la tonne de beurre qui passe de 2 400 à 4 300 € (80% d’augmentation !). Mais avec cette phrase incroyable (qui n’a même pas l’air de choquer le journaliste) : « … Mais pour leur traduction sur le prix du lait payé aux producteurs, il faudra encore être patient ». Voilà, tout est dit …

  6. Je m’étais aussi très étonné de l’inertie d’un journaliste , de France Inter, après l’explication suivante Mr Lemetayer de la FNSEA (de mémoire):
    « Avec la baisse du prix du lait certains éleveurs ont été amenés à vite se débarrasser des vieilles laitières les moins productives et cet arrivage massif a fait baisser le prix du bœuf. »
    du BŒUF!..
    En tout cas, moi j’ai appris ce jour là que lorsque j’achète du bœuf ( au prix du bœuf ) ça pouvait très bien être une vieille vache laitière épuisée. Je n’ai plus oublié.

  7. Effectivement, mon frère paysan me disait la semaine dernière que l’abattoir était un lieu magique : tu y entres « vieille vache » et tu en ressors « boeuf » à coup sûr !

  8. Cela dit, rien de tout ça me choque outre-mesure. Sinon, on en fait quoi des vieilles vaches épuisées ? De toute façon, les vieilles vaches épuisées ne sont pas si vieilles que ça, dans l’élevage moderne une vache est considérée comme vieille dès que le rendement diminue …

  9. On pourrait faire le parallèle avec l’Homme, qui dès 45, 48 ans, « jeté » de l’entreprise, ne retrouve pas de travail, car « trop vieux »!!
    Il y a un paradoxe, à notre époque où on vit de plus en plus âgés, on est « vieux » très jeune….. Drôle de société.

  10. Juste paralèlle, même logique !
    Sauf qu’à 45 ans on a un petit bide et qu’à peine adulte la vache de réforme est sèche comme un coup de trique.
    Où va l’agriculture ? Terrible question, et où vont les agriculteurs ?

    Je suis ancré dans la ruralité et dès que je peux donner un avis, je conseille aux paysans de privilégier le choix de la qualité, pas nécessairement en bio, c’est un autre pas.

    Le problème est que les riches ont désormais les meilleurs produits : pas de quoi leur faire changer de braquet. Les pauvres n’ont même plus leur production, c’est ce que disait Bernard. Mais c’est un constat général car il me semble que dans une situation de crise, beaucoup de ceux qui le peuvent reviennent à la culture s’ils le peuvent. Cela repose la question du territoire et de la ville, celle des jardins ouvriers… en attendant une production industrielle ET humaine.

  11. J’imaginais, avant, que pour résorber les vieilles bêtes, qui n’ont ni maison de retraite ni cimetière, il y avait « boeuf bourguignon William Saurin , chili con carné Prosain etc…. » pour les vaches, « couscous Garbit pour boucs et chèvres… », je ne sais pas trop quoi, pour la mule que j’avais vue achetée par un boucher en camion dans un village de la drôme, mais quand on nous parle de prix du bœuf, on est sur un autre registre…
    Intermarché présente parfois, en barquettes froides de la « viande bovine », ça a au moins le mérite du flou. Dans le brouillard il est permis de rêver….

  12. Quand à la famille Bélier-brebis-agneau-agnelle, elle s’en tire haut la main (la patte), avec le noble nom générique de Mouton, très honoré dans toutes les marmites et sur toutes les tables, agneau étant un petit peu plus convoité toutefois . Chance du vocabulaire humain….

  13. Pour donner l’heure aux touristes qui passent, avoir des béliers, des taureaux, des étalons … c’est quand même plus pratique qu’avoir des brebis, des vaches ou des ânesses non ?

  14. Le film documentaire « Demain » fait le tour se quelques solutions optimistes sur des choix et des solutions originales de cultures « alternatives » dans différents endroits du monde et en France. Espoir ou enfumage ?

  15. Bernard
    il me semble que tu fais erreur en disant que dans notre ( je dis encore « notre » bien que je sois maintenant dans le Cantal) secteur les variétés de blé ne sont pas panifiables.
    Ce n’était pas du tout la politique de choix variétal faite par INTERVAL bien au contraire.

    autrement le reportage d’avant hier sur la FNSEA montrait bien les conflits d’intérêts des dirigeants d’un organisme qui dicte la politique agricole. Comme le revenu agricole dépends des aides et non de la qualité des produits et que ces aides ne sont pas plafonnées, ily a une incitation à la surenchère dans l’agrandissement et aux délits d’initiés qui vont avec. J’ai toujours été estomaqué par la complexité des règlements mis en place par la profession et l’empressement des dirigeants syndicaux à essayer de les contourner quand leurs intérêts étaient en cause.

  16. Nos éleveurs de montbéliardes de Franche Comté préparent le salon de l’agriculture 2017: ils sélectionnent les laitières qui seront présentées, résultat: les meilleures donnent 11500 kg de lait par lactation….. c’est la course au « haut débit » et ils en sont tout fiers ! les autres sont jaloux et veulent faire mieux…… avec plus d’aliments, de vitamines…. et la génétique sélectionne les plus productives avec les  » bons  » taux de graisse pour faire de  » bons  » comtés bien gras …… . Ou est le bon sens paysan ?
    Quelques uns on compris qu’avec 5000 kg par lactation , en bio, les revenus de l’exploitation agricole est convenable. Qu’en pense Claude ? Dupdup me comprend !

  17. J’aborderai cela dans mon prochain article car j’ai pu me procurer quelques chiffres précis sur le sujet. Pas spécialement sur la quantité de lait par vache mais sur le prix payé à l’agriculteur, selon que le lait soit bio ou non. Et les chiffres montrent clairement que la course à la rentabilité (plutôt qu’à la qualité) est un leurre, même quand on analyse la chose uniquement sous l’angle économique.

  18. Jean-Pierre dit ci-dessus « les autres sont jaloux et veulent faire mieux … ». Je crois que malheureusement c’est vrai, la jalousie est l’une des tristes réalités du monde agricole : avoir de plus beaux rendements que le voisin, avoir un maïs plus haut, avoir plus de terrain que lui, avoir un plus beau tracteur, un plus gros hangar, … sont des choses qui tirent l’agriculteur vers une forme de productivisme à outrance. Il n’était pas forcément fait pour ça mais finalement il en tire une certaine satisfaction car ça fait chier le voisin. Et cette montée en puissance vers « toujours plus » c’est quelque chose qui, d’une certaine manière, conduit l’agriculteur à sa perte.
    Mais il y a aussi des agriculteurs qui ont gardé le sens de la mesure, je ne voudrais pas non plus noircir trop le tableau.

  19. Je suis d’une famille d’agriculteurs. Contrairement à beaucoup de paysans dans les années 70 qui se sont mis à se spécialiser, il pratiquait une polyculture qui permettait d’amoindrir les effets des mauvaises années et aussi un meilleur respect de la terre avec la rotation des cultures. Malgré tout il a participé dans une moindre mesure ( car le remembrement n’avait pas permis un grand regroupement de parcelles) à l’agrandissement des champs en détruisant certains talus comme cela était préconisé à l’époque.
    Mon frère qui a pris sa suite s’est mis à l’agriculture bio (élevage, cultures pour nourrir les volailles et maraîchage),il s’en sortait financièrement bien mieux que mon père. Il a replanté les talus et le paysage à retrouvé sa diversité.
    Aujourd’hui les terres ont été vendues mais restent cultivées en bio.
    La surface agricole fait vivre plus de personnes aujourd’hui que dans mon enfance où nous avions parfois du mal à joindre les 2 bouts. Comme quoi la culture en bio permet un meilleur revenu.

  20. (« C’est la course au haut débit » dit Herold J;P,je trouve cet humour, poétique, ce glissement d’une expression très technique et précise réservée à un certain univers débarquant de façon tout à fait adaptée dans un autre monde ,où elle est inattendue)
    Dans les magasins bio, qui à priori m’inspirent toute confiance, je trouve moult fromages de chèvre et de vache, mais dans la vitrine « viande », souvent restreinte , pas trace de la viande correspondante.

  21. Poids des lobbies d’accord.
    Mais aussi une responsabilité inoubliable de ceux qui s’y plient.
    Stéphane Le Foll en fait partie, avec le double jeu terrible des bons vieux politocards.
    J’ai bien peur que ce qui vient ne soit pas mieux, on verra, après la comm’.

  22. Si je laisse de côté l’héritage aux montants troubles autant qu’énormes…risquerais-je mafieux?… de la famille citée ci-dessus :ninja: :ninja: :ninja: ,

    je dirais que la justice américaine, qui ne s’est jamais acharnée sur Monsanto société américaine, pilonne maintenant Monsanto filiale de Bayer, société européenne (enfin on ne sait plus trop!) !!

    Celà rejoint la stratégie délibérée de Trump d’affaiblir (quitte à nous envoyer le sulfureux Steve Bannon pour nous pourrir de l’intérieur partout en Europe…) par tous moyens les résistances européennes politiques (c’est le travail de Bannon) , mais aussi stratégiques, et économiques …çà sera entre autres le travail de la pseudo-justice américaine au total service de l’administration Trump.
    Rajoutez à çà la valse des taxes d’importation que l’on change au besoin comme de chemise, et la boucle est bouclée.
    Dans l’explosion des fortes tensions commerciales entre Trump et la Chine, ces deux là vont s’entendre (…je pense que Trump fera plier la Chine) pour que dans ce combat l’Europe finisse KO au 1er round…Mais quelle Europe en fait?

    Ce type est en train de rebooster l’économie américaine dans un total mépris de toute prise en compte « biodiversitaire », et Il est maintenant assez fort, rien que par le jeu de ses taxes, pour couler l’économie de tout pays…qui lui résiste?…pas seulement, mais simplement de tout pays qui tenterait de commercer avec un pays qui ne lui plait pas!

    L’Allemagne qui mène la danse européenne le sait, l’Allemagne va se coucher…L’Europe suivra la queue basse …ou se braquera avec ses populistes (Trump souffle sur ces braises là avec son ordure de Bannon) et elle éclatera. Je n’y crois pas trop, elle en sera surtout très affaiblie.
    Mais quelle Europe en fait?

  23. Demain mercredi je mettrai un article sur le thème du jardin (des graines, plus exactement) mais lundi ce sera justement un article sur le thème de l’Europe. Je ne sais pas encore comment je vais l’aborder … on verra … en plus je vais à un débat sur le sujet ce soir.
    Et samedi de la semaine prochaine, ce sera en article en forme de clin d’oeil pour toi Michel. :wink:

  24. Effectivement, on comprend mieux le fait que les Américains ne soient pas tendres avec le repreneur européen de Bayer. Mais le jugement me ravit quand même, ça va encore faire dévisser le coût de l’action Bayer.

  25. Sauvons-le…
    Le monde bascule et sans comprendre que ce qui le nourrit, une fois mort, bon ou mauvais, ne bénéficiera d’aucune résurrection, en tout cas pas au rythme nécessaire.
    Nous en sommes rendus à la mort du paysan, sans accessibilité acceptable à une industrie ou un artisanat soutenus par l’économie.
    Chez moi, la filière comté permet de survivre, voire de fermer les yeux. Jusqu’à quand ?
    La mutation actuelle est terrible pour les gens de la terre.
    Mais que personne ne s’y trompe, un peu plus tard elle sera bien pire pour les citadins, et donc pour tous.
    Sauvons-nous.

  26. Partout sur la planète, ceux qui produisent la nourriture font partie des gens les plus pauvres. Ceux qui vivent de la terre disparaîtront en premier, les autres suivront forcément. Merci Christophe d’avoir rappelé cette chose tellement évidente.

  27. Ceux qui vivent de la terre disparaîtront en premier dit Bernard;
    C’est ce qui se passe en ce moment au Chili où la situation est terrible au niveau de la sécheresse.
    Une grande partie du bétail est morte de soif.

  28. Le bétail et sans doute une partie de la faune sauvage !
    Sécheresse et canicule sont deux phénomènes différents. D’ailleurs on parle de la « sécheresse de 1976 » et de la « canicule de 2003 ». En 1976 on n’a pas souffert de la chaleur et en 2003 on a relativement peu souffert du manque d’eau. Mais souvent, sécheresse et canicule se conjuguent car la canicule provoque infiniment plus d’évaporation qu’en temps normal. J’avais lu cet article du Figaro sur le Chili. On n’y parle pas de températures élevées, mais peut-être que c’est quand même le cas (les journalistes simplifient à l’extrême et ne creusent pas vraiment leur sujet). Le pire est évidemment à venir et l’hémisphère sud est frappé au premier plan (c’est d’ailleurs dans l’hémisphère sud qu’ont déjà lieu des migrations humaines liées aux changements climatiques en cours).

  29. Bien vu.
    Et tant qu’à clarifier les choses, il faut établir un distinguo entre les propriétaires terriens et les purs métayers. Il suffit de lire « La vie d’un simple » d’Emile Guillaumin pour ressentir l’effroi de leur condition au carrefour XIXème-XXème siècle pour comprendre ce que vivent les paysans des pays en voie de développement ou pas.
    Même en France, je pense que le jour venu, le point de bascule atteint, il y aura une rupture, certains mourront sur le champ — sic — et d’autres parviendront mieux que les citadins à vivre, comme en temps de guerre.
    L’accessibilité au foncier, le marché, la spéculation et les régulations nécessaires conditionneront forcément l’avenir de façon majeure. Si on laisse les loups du capitalisme faire (ce qui est le cas du marché de l’eau), nous devrons ressortir les fourches !

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