HERONS DE CAMARGUE (7)
Je me dépêche de consacrer quelques articles aux oiseaux de Camargue car il est prévu que j’y retourne prochainement et j’ai bien peur que les photos que je ferai à ce moment-là me fassent oublier celles que j’ai faites il y a quelques années et qui n’ont jamais été publiées sur ce blog.
Lorsqu’on se balade en Camargue à la fin du jour ou en tout début de journée, il n’est pas rare de voir voler et d’entendre les croassements du bihoreau gris. Mais cette espèce crépusculaire et nocturne (son nom latin Nycticorax nycticorax signifiant d’ailleurs Corbeau de nuit) se rencontre aussi en pleine journée, notamment à la période de nidification qui oblige l’oiseau à rechercher plus de nourriture qu’à l’accoutumée.
Les effectifs camarguais semblent se maintenir avec une population estimée à plus de 600 couples (chiffres datant de 2007).
J’ai déjà parlé à plusieurs reprises de la réserve ornithologique de Pont-de-Gau. C’est là qu’ont été faites toutes les images qui vont suivre.
La caractéristique du bihoreau gris (que l’on appelait autrefois « héron bihoreau ») est d’être trapu, notamment en raison de son cou massif et court, ce qui le distingue de la plupart des autres hérons. Son dos sombre empêche également toute confusion avec d’autres espèces.
Le bihoreau gris cohabite volontiers avec le héron cendré et s’installe souvent dans les colonies de celui-ci, construisant son nid à un niveau inférieur, sous les frondaisons des arbres et mieux caché dans la végétation que celui de son cousin.
A Pont-de-Gau, le bihoreau gris se nourrit sur toute la réserve et bien en dehors des limites mais il profite largement du nourrissage artificiel qui est fait sur place.
C’est oiseau est migrateur et quitte la Camargue dès le mois d’août. Les départs culminent en septembre et on peut encore trouver quelques attardés en octobre. Les quartiers d’hiver s’étendent sur toute l’Afrique située au sud du Sahara, jusqu’au Cap. Là-bas, nos oiseaux européens se mêlent aux populations africaines de bihoreaux qui ressemblent beaucoup aux nôtres.
Le « pouah » comme dirait Rabelais !!!
Un peu d’onomasiologie ornithologique …
http://www.gepog.org/sites/default/files/fichiers/educ_env/etymo/herons.pdf
J’aime son œil rouge ! La seul fois où j’ai vu cet oiseau c’était au zoo … Il faut dire que ce n’est pas un oiseau Breton .Très , très rare dans le Finistère où l’on ne compte que 2 ou 3 obs , il a été observé un peu plus dans l’Ille-et-Vilaine ( une dizaine d’obs entre 1986 et 2015 ) .
J’adore les hérons (hérons petit patapom :angel: ) et tous les oiseaux du moment qu’ils sont en liberté.
Je ferais plus attention mais ce bihoreau gris je ne l’ai jamais vu il me semble…
Jolies photos encore fois. Belle journée à vous tous :kissing:
C’est un oiseau que j’observe tous les ans depuis mon bureau entre mai et juillet. Il se reproduit sans doute sur le secteur mais où ?
Ce que dit Rabelais sur le « pouacre » et les saletés qu’il fait au nid pourrait être dit également sur pas mal d’autres espèces de hérons. Le héron cendré ou l’aigrette garzette ne sont pas plus propres que le héron bihoreau.
La nidification du bihoreau est d’autant plus difficile à détecter qu’il s’installe volontiers dans une colonie de Corvidés.
Alors entre les « Croââ », les « Gaow » et les « Pouacres », difficile d’y retrouver un bihoreau, un peu comme écouter le blongios dans le concert des grenouilles.
A noter qu’une petite population jurassienne hivernait dans un centre ville, près de la gare : sûrement qu’ils n’ont pas trouvé le bon quai d’embarquement pour le sud !
Pas de cou ce héron, c’est vrai qu’il apparaît souvent comme ça. Du cou(p), j’aime bien la dernière image qui montre une silhouette inhabituelle pour l’espèce mais qui signe aussi l’appartenance familiale : cou de taureau, coup de bihoreau.
En parlant de zoo … J’ai un ami qui habite non loin de la Camargue , il ne va plus prendre de photos là-bas , car il dit avoir l’impression d’être au zoo !!?!!
:wassat:
Vous pensez quoi de cette réflexion vous qui fréquentez ( ou avez fréquenté ) ce coin de France ?
Je ne comprends pas, la Camargue c’est 75 000 hectares avec des quantités d’oiseaux qui ne sont pas supérieures à ce que l’on trouve ailleurs en France. A moins de considérer que la France entière soit un zoo …
Si l’on prend par exemple le héron bihoreau, il y a en Camargue un couple de bihoreau pour 175 hectares de Camargue. C’est peu ! Idem pour plein d’autres espèces. C’est d’ailleurs pour cela qu’en Camargue chaque ornitho fait en moyenne plus de 100 km en voiture par jour car les densités d’oiseaux y sont plutôt faibles, contrairement à l’idée qu’on s’en fait.
On a souvent des idées fausses. Par exemple on pense que le guêpier est l’un des emblèmes de la Camargue. Je peux assurer pourtant que proportionnellement il y en a infiniment plus ici dans la basse vallée du Doubs en Franche-Comté. A noter aussi que dans le sud, et notamment en Camargue, bon nombre d’oiseaux sont bien plus farouches qu’ici (car les gens y sont moins respectueux) et plus difficilement photographiables.
Yves, peut-être qu’un jour on aura l’occasion d’y aller ensemble ?
Yves, en relisant ton mail, je me dis que ton copain parle peut-être seulement de la réserve ornitho de Pont-de-Gau. Si oui, sa réaction s’explique mais uniquement pour les hérons et les flamants qui sont fixés sur le site grâce à un nourrissage quotidien. Et encore, cela n’est vrai qu’à l’entrée du parc.
Quand je pense que l’an dernier, je suis passée juste devant l’entrée de la Réserve sans même y mettre un pied :shocked:
Bon, OK, je n’étais pas dans le coin pour les oiseaux mais pour la flore
La prochaine fois, promis juré craché …
Oui , c’est ça , je viens de lui poser la question , il parlait du Parc zoologique de Pont-de-Gau !
A mon avis, il y a longtemps qu’il n’y est pas allé car le parc a énormément évolué au cours des dernières années et il n’y a plus un seul animal en captivité mis à part un ou deux oiseaux blessés à l’entrée. Et on ne rencontre personne sur la majeure partie de la réserve. Voilà à quoi ressemble l’essentiel de la réserve :
http://www.leblogadupdup.org/2013/05/20/le-heron-cendre-1/1-149/
Pas beaucoup de gens, pas beaucoup d’oiseaux, non ?
Oh que si , il y va le week-end avec ses petits enfants pour leurs montrer les oiseaux !
350 oiseaux blessés sont accueillis chaque année dans les quelques volières à l’entrée du parc. Le reste du parc est constitué de 60 hectares de milieux naturels sauvages, aménagés avec des points d’observation. On ne peut voir certaines espèces que si on va dans les affûts qui sont le long du parcours. L’an passé, je suis resté deux bonnes heures dans un affût (pour essayer de photographier un accouplement d’échasses sans voir une seule personne).
Les volières qui servaient autrefois à maintenir des espèces sauvages en captivité ont été éliminées pour la plupart en 1974 lorsque le fils du créateur a repris l’affaire et en a fait un lieu de protection.
J’ai vu le butor étoilé et le blongios nain s’envoler à mes pieds alors que je passais dans des zones du parc où personne n’avait dû passer de la journée. Car je pense que 95% des gens qui viennent restent dans la toute première partie du parc.
Je ferai un article prochainement sur les milieux naturels de ce parc. Et vous verrez que ça ne ressemble en rien à un parc zoologique.
Je pense que c’est plus le comportement d’un grand nombre de visiteurs du site qui l’on mis en colère ( il a une dent contre quelques ornithos , chasseurs de gibiers et d’images !! ) . Car je sais qu’au fond de lui , il reste et restera un amoureux de la Camargue .
Moi aussi , il m’arrive de pester lorsque je vois ce qu’il se passe dans une zone naturelle protégée non loin de chez moi …
Oui, tu as raison Yves, mais les espèces qui sont dans le parc sont plutôt communes et n’intéressent sans doute pas les « chasseurs d’images ».
Cela dit, il y a quelques points d’observation élevés qui font qu’on peut toujours s’attendre à voir un butor et cela peut effectivement attirer quelques photographes.
On en reparlera autour d’une bière !
Ok , dès que l’occasion se présente , je file faire un tour , pas en Camargue … Mais en Franche-Comtés !!
Je me vois déjà sur ta terrasse , dégustant une bonne bière a tes côtés , avec le cloché de Bussières qui nous surveille !
Dans ces parcs les oiseaux sont comme en liberté surveillée, mais ça n’a rien à voir avec un zoo, au contraire c’est pour les protéger il me semble. Les zoos me font pleurer. Comme les cirques avec les animaux d’ailleurs mais ça s’est une autre histoire :getlost:
Yves, les Franc-comtois sont toujours prêts à accueillir les Bretons !
Merci Bernard pour cet article sur le Bihoreau!! c’est un très bel oiseau en effet! je je connaissais déjà dans les livres ornithos mais je n’en n’ai jamais vus en vrai! Pourtant il parait qu’il nichait dans les années 90 non loin de chez moi à Larche en Corrèze où je suis née. Très belles photos aussi!! superbes!! merci :cheerful: