Je m’attendais à ce que ça soit dur. Entrer dans un affût avant le lever du jour et n’en ressortir qu’après la tombée de la nuit, je l’ai déjà fait malgré le grand froid de février. Mais c’était il y a bien longtemps et je dois dire que cette fois-ci, j’ai … 30 ans de plus ! Mais bon, 12 heures, ce n’est pas très long finalement quand on y réfléchit, même lorsque la journée s’annonce grise, froide et humide. Et puis, je sais que la petite flasque de rhum blanc de Michel est là pour aider à tout supporter …
Il fait nuit lorsque Michel et moi nous nous garons sur le parking de la ferme au grues. Les personnes qui ont réservé les autres affûts arrivent en même temps que nous. Il y a là Fabian (déjà rencontré la veille en fin d’après-midi) et d’autres personnes que nous ne connaissons pas, mais sans doute aussi givrées que nous !
Dix minutes de marche avec lampe frontale et nous arrivons dans « notre » petit affût (j’en montrerai une photo dans le dernier article). Il fait encore bien noir lorsque nous installons le matériel. Il est environ 6H35, les téléobjectifs sont maintenant braqués vers l’extérieur de l’affût et nous attendons. Nous savons que l’attente sera très courte.
Effectivement, le premier cri des grues est à 6H57. Les premières se posent mais il fait encore assez nuit, il y a déjà pourtant quelques lueurs prometteuses. Quelques minutes plus tard, les formes des grues apparaissent nettement et les premières photos sont prises. Sombres. Très imparfaites certes, mais c’est une ambiance de lever du jour, entre chien et loup.
Les oiseaux arrivent à un rythme rapide, de nouveaux arrivants viennent sans cesse grossir les rangs.
Les grues se rassemblent sur la partie en herbe, à gauche de la parcelle.
Puis d’un seul coup elles se décident et vont droit devant l’affût qui est en face, à quelques centaines de mètres de nous. C’est une impression un peu magique, on dirait une vague claire qui avance dans la pénombre.
Les trois autres affûts se retrouvent entourés de grues.
On se doute bien que ce sera bientôt à notre tour d’en prendre plein les yeux.
Effectivement, les grues se rapprochent maintenant de nous par la droite, encore hésitantes.
Et les voilà qui arrivent vers nous rapidement. Je n’ai encore braqué que mon 300 mm, la lumière n’est pas encore assez bonne et les mouvements des grues sont trop rapides pour que je ramène des images de cette « montée au front ». Car c’est un peu l’impression d’une vague d’assaut que cela donne.
Et d’un seul coup, les voila devant nous, plus calmes, plus posées. Comme je n’ose pas sortir un objectif grand angle (à vrai dire je n’y ai pas pensé sur le moment et je ne l’ai fait que plus tard dans la matinée), j’en profite pour faire les premiers portraits de la journée.
Sacré Nanard! Le portrait de face est HALLUCINANT!!! :wub: :wub: :wub:
Trop impatient de voir la suite, Bravo pour le reportage.
Sur la photo n° 2, il n’y a que trois grues qui ont allumé leurs phares. Economie d’énergie chez elles aussi ? :whistle:
quelle magnifique ambiance, on se croirait nous même dans l’observatoire!
:wub: :wub: :wub:
Sur la photo 2, est ce bien des silhouettes de grues en vol? on n’est ce pas plutot des anges?
Font-ils de la vente à la ferme ? Et si oui offrent-ils la découpe ?
Manger à la ferme de la grue crue accompagné d’un grand cru , qui l’eût cru !!
Francis, non, ils n’offrent pas la découpe, sans doute parce que cela serait incon-grue !
Aurélie, tu vois des anges ?
Moi aussi, mais je n’avais trop osé le dire, ayant pensé que c’était un effet du rhum blanc amené dans l’affût par Michel. :whistle:
On sait combien il y avait de grues ?
C’est trop bon Bernard. Tu as un don de narration incroyable. Et quelles images…
On s’y croirait, vraiment, et en plus on est au chaud, avec la petite flasque de whisky en ce qui me concerne.
Voir ces images donne envie de faire le voyage …. Un jour peut-être !!
:happy:
Superbe mise en bouche, j’entends même le son en voyant ces belles images.
Je partage le goût d’Aurélie pour cette image où l’aube est drapée d’un joli brouillard gris, un peu irréel, donnant l’impression que le photographe jette ses filets ou que l’appareil de prise de vue lui-même est encore engourdi.
Génialissime je me sens comme plongé dedans avec vous, j’adore ! Bravo pour toutes ces photos, c’est extra ! Quelle expérience incroyable dis donc ! Et puis je n’avais jamais tilté que les grues sont si colorées ce plumage gris et blanc et ces zones de rouge sous le bec et sur la tête ainsi que les yeux rouges aussi…. je découvre ! … :biggrin: :wub:
Lu ce soir sur le site qui détaille la migration des grues jour après jour :
« Ce matin, 1 700 grues s’alimentent à la Ferme aux Grues. Il reste essentiellement des jeunes, preuve que la migration prend fin. Les vols sont beaucoup moins nombreux que la veille et concernent des effectifs beaucoup plus faibles. »
Je ne sais pas quand viendra la suite de ce reportage, j’ai un mal fou à trier mes photos … :angry:
Moi aussi, j’ai été surprise par les couleurs. Je ne pensais pas que la grue cendrée avait du rouge sur la tête comme la grue du Canada (dans des proportions moindres quand même). Finalement, ces deux grues se ressemblent beaucoup.
Sur la photo 2, sont-ce vraiment des anges ou bien des fantômes ? La prochaine fois, il faudra que Bernard regarde bien pour nous dire …
Encore une belle galerie de portraits en tout cas !
« Je suis fasciné par les grues des Causses ! » :whistle:
Oh, I’m shocking ! :shocked:
D’après un photographe qui habite non loin du Der … Il y a record de précocité pour l’arrivée des grues cendrées cette année, déjà pas moins de 4000 grues au lac du Der ce matin (01oct2013 ) , la saison commence avec pratiquement 2 semaines d’avance …
Arriver si tôt !
C’est une chose incon-grue !
Peut-être qu’elles n’avaient plus rien à manger dans les pays nordiques et que leur ration alimentaire était réduite à la portion con-grue.
40 000 grues aujourd’hui au lac du Der, nous disent les comptages. 4 fois plus que les autres années à la même époque. La grande migration semble avoir bel et bien commencé.
Plus de grues aujourd’hui que de grue hier ! :silly:
De quoi faire un fromage ?