Il est très fréquent que les parents amènent leurs enfants en voiture à l’école, plutôt que de les laisser aller à pied ou prendre les transports collectifs.
Le lycée Ernest Perochon de Parthenay a fait l’objet d’une étude précise quant aux déplacements des élèves, des professeurs et du personnel, entre le domicile et le lycée. Ca n’a l’air de rien, mais un petit déplacement + un autre petit déplacement … ça finit par faire un gros déplacement. Ainsi, les 761 personnes qui vont au lycée (635 élèves, 72 professeurs et 54 autres membres du personnel) ont parcouru en voiture, de leur domicile au lycée, 2 870 000 km au cours d’une seule année scolaire, soit l’équivalent de 72 fois le tour de la terre.
72 fois le tour de la terre, ça fait un beau voyage ! Sauf que le rejet de CO2 par les véhicules dans l’atmosphère a été estimé à 166 tonnes-équivalent-carbone. Quant on sait qu’un arbre adulte est capable d’éliminer en moyenne 72 kg-équivalent-carbone par an, le calcul est vite fait : il faut 2 300 arbres pour éliminer la pollution induite par les déplacements domicile-lycée d’un seul établissement scolaire (et encore ! Le gaz carbonique n’est pas le seul rejet toxique des pots d’échappement, loin s’en faut !).
Un article sur l’étude réalisée au lycée de Parthenay est paru dans le journal Territoires (numéro de mars 2006), mais vous pouvez avoir accès à l’étude complète sur le site internet du lycée et la télécharger au format pdf.
Je me sens très concerné par ces chiffres, non pas que mes enfants soient encore en âge d’être amenés par leur père au lycée, mais simplement parce que dans ma vie de tous les jours, je prends facilement la voiture, par exemple pour aller jusqu’au village qui n’est qu’à 600 mètres (alors que je pourrais y aller à pied), pour aller à mon jardin qui est à 1,5 km (alors que je pourrais facilement y aller à vélo) … Moi qui ne suis pas un grand voyageur, je fais bien trop souvent le tour de la terre, finalement !
Et vous, ça vous inspire quoi ces chiffres ?
Eh bien Bernard, dans cet article tu donnes les solutions à tes problèmes : prends ton vélo pour aller au jardin et prends tes jambes pour aller au village (ou ton vélo). La bagnole c’est une catastrophe, déja plus de 20 millions de mort, une pollution sans fin, des guerres pour le pétrole, des paysages massacrés et nous sommes tous complices, notre petit confort d’abord…
Je ne suis pas certain que le problème de la voiture soit une question de « confort ». C’est, il me semble, moins « bourgeois » que ça, en tout cas moins « raisonnable ». Beaucoup plus inconscient, et profond. Quelque chose de pulsionnel, de fantasmatique que j’associerai volontiers à ce que j’appellerai la « tyrannie de l’espace » (le fait d’être ici et de ne pouvoir être en même temps là-bas).
La voiture n’est pas encore le « télétransporteur » dont tout le monde rêve (façon Strar Treck), mais par son « auto-mobilité », sa vitesse et toutes ses caractéristiques, elle donne toutefois l’impression grisante de s’affranchir de cette contrainte existentielle qu’est l’étendue de l’espace et ne peut dès lors rendre indifférent que le « sage » ou le « fou ».
C’est comme si on inventait un jour (enfin !) une machine à remonter le temps (donc à vaincre l’autre « tyrannie » qui est celle du temps, celle qui empêche de vivre hier ou demain quand on vit… maintenant), ce ne serait pas plus un « confort » que de s’y laisser piéger ! Juste la realisation d’un autre fantasme vieux comme le monde.
Ces considérations incitent, à mon sens, à prendre conscience que ce n’est en aucun cas l’argumentation morale ou rationnelle (type Lycée Perrochon) qui permettra de réduire l’usage des véhicules à moteur. Comme pour le tabac (lorsqu’on y est accro), les « bonnes raisons » d’arrêter ne sont d’aucun secours, bien au contraire, en culpabilisant l’usager, elles l’angoissent davantage et l’incitent donc sourdement d’autant plus à se laisser tenter par tous les leurres de la liberté et du bonheur faciles (factices).
Ces « chiffres » n’agiront que chez quelqu’un qui a déjà fait intérieurement (par un autre biais) le travail d’apaisement nécessaire pour trouver en lui le levier sur lequel ils pourront appuyer. C’est tout le problème du discours « écolo » d’ailleurs, de façon générale : tel qu’il se présente, il ne peut prêcher qu’aux convertis !
Bon, soyons plus pragmatique, je crois qu’Yves Cochet propose de multiplier le prix de l’essence par 4 (on va finir par croire que j’en suis totalement fan…), ça serait je crois juste une façon de mieux prendre en compte le coût réel des impacts de cette saloperie. Oui moi aussi je roule en voiture… mais j’essaie de me soigner : moins de déplacements, plus d’activités sur place, j’ai la chance (bien qu’au départ ce fût un choix) d’être proche de mon lieu de travail, j’y avais à vélo, à peid, en bus… quasiment jamais en voiture. On est passé de 2 voitures à une seule (la deuxième n’était pas indispensable mais l’ayant on l’utilisait, donc on roulait plus…) Bon je ne veux pas faire la morale, je ne suis pas un exemple et concernant les analyses plus philosophiques de Vincent je prendrais le temps de les relire et réagir de manière moins épidermique… un de mes problèmes JE HAIS LES BAGNOLES !!! et ça me rend dingue de me dire que je n’arrive pas à m’en passer TOTALEMENT ! J’espère y arriver un jour…
Et tous ceux qui n’ont pas le permis de conduire!!!!!!????
Tous ces gens reves je suppose de pouvoir prendre la bagnole pour aller faire je sais pas trop quoi ,peu importe…Quand on voit le prix de l’essence et du gazoil(qui sont a quelques cents prés)et le pétrole en voie de disparition je me dis que les gens qui n’ont pas encore ce fameux « permis »(ma foi, de plus en plus difficile a passer et souvent tiré par les cheveux!)peuvent se conforter dans l’idée que dans quelque temps(peut etre)on passera a autre chose,que les choses évoluent plus vite que l’on ne croit et qu’avec de la chance on roulera avec de l’eau quoi que l’eau jcrois que c’est guére mieux(vu qu’on va pas tarder a en manquer aussi!)Ce que je voulais dire pour les sans permis(ceux qui cherchent désesperement a l’obtenir)c’est qu’ils aimeraient bien je crois pouvoir en abuser un peu de la voiture!!!Mais c’est vrai qu’à coter de ca il faut etre réaliste et respectueux et non egoiste!!!Le respect de la nature!!!C’est qu’Elle en prend dans la gueule « Dame Nature »et nous avec et les ptits qui suivent vont morflés aussi!
La voiture c’est l’independance ca facilite tellement la vie mais a besancon on a pas a ce plaindre je crois ,c’est assez facile d’y circuler.
Une recette simple pour ceux qui haissent les voitures et désirent s’en passer : habiter en ville ! Ben oui… Y’a que les « campagnards » qui ne peuvent s’en passer. Ecolos, si vous souhaitez aller au bout de vos idées… urbanisez-vous donc un ti peu !
Vincent, moi qui suis un « campagnard dans l’âme », je suis (presque) entièrement d’accord avec toi sur cette question.
et moi carrément : vive la ville !