Quand j’étais gamin, il y a cinquante ans, tous les habitants du village faisaient du jardin par nécessité. Acheter des légumes était considéré comme un luxe et peu de gens avaient véritablement les moyens de le faire.
Aujourd’hui, deux générations plus tard, tout s’est inversé : avoir un jardin et produire ses propres légumes est maintenant considéré comme un véritable luxe.
Vous en pensez quoi ?
Ce n’est pas le jardin qui est un luxe aujourd’hui, Bernard; pas tant que le temps…
Mais encore une fois, et comme tout, c’est une question de choix. IL serait donc épouvantablement inélégant de se plaindre du temps qu’on ne passe pas à jardiner. C’est qu’on a « choisi » de le consacrer à autre chose, même si on en éprouve du regret…
Je ne sais pas si l’on peut poser la question comme ça…
En tout cas, cultiver ses légumes est devenu une nécessité pour se nourrir correctement. Cela réclame un savoir-faire et un travail important. Il faut apprendre l’un et l’autre et, surtout, disposer d’un jardin. En plus, il s’agit quelque part d’aller à contre-courant des moeurs dominantes : par exemple, on ne prend pas ses vacances de la même manière quand on a un jardin. La servitude des soins à apporter aux plantes fait qu’on ne pense pas de la même façon, qu’on n’aime pas de la même façon (les plantes vous le rendent). Bref, au-delà de la stricte nécessité alimentaire, cultiver son jardin comporte une réelle dimension philosophique quant aux priorités de l’existence humaine, le recours au silence, à la lenteur et à la paix… Le bonheur ne se trouvant pas tout préparé dans des sachets de plastique, il se conquiert. Je pense que le jardinage, conçu aussi dans sa portée spirituelle, est avec l’art une des activités les plus estimables de la vie humaine.
Il y a une majorité de gens qui ne veulent ou ne peuvent faire autrement (voire) que de tout acheter au supermarché et, sur ce terrain là aussi, ils prennent en pleine figure la spéculation éhontée des grands groupes de distribution tout en ingurgitant pesticides et autres saloperies de l’agriculture intensive. Et il en va tout autant avec les groupes pétroliers pour le chauffage, les déplacements, etc. A l’aliénation économique s’adjoint l’aliénation culturelle.
Je ne crois pas que jardiner soit plus un luxe qu’un authentique choix de vie : ne pas pouvoir produire ses légumes quand on le voudrait bien est certainement devenu une véritable misère insupportable à bien des gens.
Faire son jardin est aujourd’hui un exercice de liberté.
Oui, je suis d’accord Oups, c’est plus un choix qu’un luxe. Et il me semble même qu’il s’agit presque d’un véritable choix de vie, avec toutes les contraintes – mais aussi évidemment les joies – que cela implique.
Merveille des valeurs partagées ! Nous disons exactement la même chose sans nous être concertés ; signe qu’il s’agit de causes essentielles.
J’aime bien ce paradoxe que tu énonces Robert, à savoir que le jardin est source de contraintes mais aussi, paradoxalement, un exercice de liberté.
Hier soir, j’ai mangé avec Christophe, Anne et la bande des amoureux de Texel lors d’une soirée « souvenirs, souvenirs ». A un moment donné, nous avons parlé de la phrase de Pierre Rabhi « jardiner, c’est faire acte de résistance ». Je crois que cela rejoint ce qu’a écrit Robert ci-dessus. Christophe disait qu’il croyait beaucoup à ce genre d’actions individuelles. Mais j’espère qu’il viendra mettre quelques commentaires sur cet article et développer l’idée …
Il y a un an et demi, j’avais écrit un article sur cette phrase de Rabhi. La discussion était tout de suite partie sur la décroissance et cette phrase sur le jardinage n’avait pas été commentée. Raison de plus pour y revenir aujourd’hui !
Oui, Bernard, ce paradoxe est constitutif de notre être. Et il faut passer (entre autre) par le jardinage pour en comprendre la portée.
Pourquoi tant d’ordres monastiques pratiquent-ils le jardinage ? Mais parce que c’est une forme de la prière, seigneur ! Et la prière une porte d’accès au sacré. Et c’est un mécréant qui vous parle, un mécréant qui pratique la prière et prétend approcher le sacré ? Ben, oui, depuis Fueurbach, on sait que ces dimensions là de l’esprit sont au coeur de l’être humain et qu’elles n’ont (surtout) pas besoin d’hypostasier (Considérer abusivement une pure abstraction, exemple Dieu, comme une réalité) pour s’épanouir : un quintet de Mozart ou le goût d’une tomate juste cueillie peut ouvrir à l’extase.
Oui, il existe une mystique athée du jardinage.
Les pensées se bousculent tant ce sujet me tient à cœur. Et il est vrai que la petite phrase de Pierre Rabhi valorise considérablement le travail du jardinier.
Ma première réaction est donc bien pour la problématique jardin/luxe/légume telle que la pose Bernard.
Elle trouve sa réponse pour moi dans un témoignage que j’oyais récemment sur ma TSF (ça c’est une boutade décroissante). Une femme américaine (étasunienne) expliquait que devant sa grande pauvreté et en l’absence d’une couverture sociale suffisante elle avait résolu pour elle de ne consommer que des produits sains. Elle mangeait donc bio… sans potager à sa disposition.
Voilà donc une réponse à ceux qui pensent que c’est un luxe que de manger bio car à la portée des riches.
C’est aussi donc un choix de vie accessible aux pauvres, un choix de santé physique et mentale lorsque chacun vous dit l’inverse : c’est trop cher !
Trop cher de soigner soi-même ses petites cellules. Trop cher de donner un coup de bêche.
Ici revient donc par la fenêtre cette notion d’alicament et un autre aphorisme de Pierre Rabhi : avec ce que l’on ingurgite comme pesticides et autres substances chimiques, dans ce pays qu’est la France et où chacun y va de son « bon appétit », il conviendrait plutôt de dire : « bonne chance ! »
Imaginez la qualité de relations amicales fondées sur ce que nous visons là. , Alors là oui : QUEL LUXE !
Je crois que Saint Exupéry a eu cette phrase : « Il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines ».
Des relations qui n’ont strictement rien à voir avec les marchands du temple et autres requins modernes de la finances, rien à voir non plus avec les trolls de tout acabit et autres emmerdeurs du genre humain.
D’accord aussi pour considérer que le jardinage est (ou va redevenir) une nécessité. Et que c’est aussi un choix de vie.
Parmi les contraintes évoquées, une me pèse plus que les autres : avoir un jardin, c’est bien souvent être obligé de vivre à la campagne (il n’y a qu’à voir la liste d’attente aux jardins familiaux bisontins), donc… être quasiment obligé d’avoir une voiture et passer du temps dedans.
J’aimerais bien, je crois, avoir un jardin, je perçois bien aussi la « spiritualité potagère » évoquée par Robert qui s’y joue, mais j’ai vraiment un problème avec la voiture : je ne la supporte vraiment pas (et cela ne s’arrange pas avec l’âge).
Entre deux maux (la bagnole et la bouffe du supermarché), j’ai l’impression d’avoir faite le choix du moins pire (pour moi).
Il se dessine un espoir cependant : le potager urbain en jardinières !
Bernard, tu la lances quand l’expérimentation ?
On est plusieurs à être prêts à suivre tes indications, tu le sais.
C’est intéressant, tout ce que vous dites là.
Je ne me suis jamais posé cette question. Je ne suis pas une fine jardinière mais je ne m’imagine pas une seconde passer une année sans faire le potager. Tout simplement, j’aime ça et je ne pourrai pas m’en passer. C’est vital.
Pas trop pour les légumes, sans doute, mais pour le moment où l’on s’arrête afin d’écouter la pie-grièche en haut du Saule pleureur, le bruissement dans l’herbe du compost de la couleuvre qui va y pondre, pour voir le lézard ocellé s’arrêter au bord de la galerie et me contempler, dubitatif, ou bien l’alyte portant ses oeufs, caché sous la feuille de chou, etc, etc
Le jour où je devrai arrêter, ça sentira le sapin.
A ne pas négliger non plus, le plaisir et le délassement qu’apportent les activités du jardin. C’est pour moi le meilleur moyen de soulager la fatigue de mon travail, ma relaxation, ma méditation… bref toutes choses que je suis incapable de vivre assis en tailleur sur un tapis, sans moquerie.
Intéressant de sentir ce sentiment partagé devant le luxe que représentent les choses simples : temps, qualité de vie ne seraient donc pas nécessairement hors de prix ni hors de portée. Le capital ne serait pas l’argent, consommer n’est pas manger… une belle façon de tourner le dos à un modèle de société très critiquable, d’éviter l’aliénation.
Cette définition du luxe : Luxe, désigne les éléments de raffinement par exemple esthétique par opposition aux facteurs ne relevant que de la stricte nécessité.
Le jardin serait donc un luxe tout en ne l’étant pas : un beau sujet de philosophie pour la session 2008 du baccalauréat !
L’idée des jardinières témoigne aussi d’une autre dimension : intérieur ou extérieur le jardin ?
Nelson Mandela, grand jardinier (mais est-ce étonnant ?), cultivait ses légumes dans une de ses dernières résidences carcérales située sur les toits d’un immeuble, dans des demis bidons que l’on avait consenti à lui fournir : un des premiers fruits de pression effectuée par l’opinion internationale. Il obtenait une production stupéfiante. Beau symbole de résistance non ?!
Le luxe n’est pas concentré dans un écran plasma, pas plus que dans la succession des technologies que nos dealers habituels distilleront les unes après les autres. Je dispose malgré tout de quelques-unes de ces merveilles, en sus de ma TSF, rassurez-vous !
Lorsque la crise économique menace et d’un coup empêche l’accès aux ressources élémentaires, le recours au potager est indispensable, salvateur. Les jardins que l’on observe le long du trans-sibérien en sont une illustration. Et c’est étonnant de constater à quel point les dérives économiques d’aujourd’hui rejoignent les dérives politiques de naguère… Collusion ?
Il reste les jardins ouvriers en ville (c’est encore assez simple je crois et les terres souvent excellentes, amoureusement travaillées), il y a bien des solutions pour ceux qui ont des jambes et des bras. Encore un plaisir simple pour les corps valides : ils ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas !
Bon c’est pas’l’tout mais faut que j’aille au jardin, le temps m’offre un répit. Attention ! Le temps c’est à la fenêtre, la météo c’est dans cette étrange lucarne…
Le mot « jardin » est devenu un terme générique. Le jardin, c’est devenu aussi bien le jardin d’agrément que la terrasse de la maison. Désolé, mais pour moi (peut-être à cause de mes racines paysannes), le jardin c’est avant tout un espace dévolu à la production de légumes. C’est le mot « potager » employé par Jenofa qui m’a amené à cette petite réflexion.
Je pense que, comme je l’ai dit plus haut, le choix de faire du jardin est un véritable choix de vie. Idem évidemment pour le fait d’habiter en campagne plutôt qu’en ville. Mais chacun de ces deux modes d’habitats a ses propres contraintes, pas seulement sur le plan social mais aussi sur le plan environnemental. Et le problème de la bagnole que pose Ourko est une vraie question, un vrai dilemne.
On est cependant bien souvent bien plus à même de réduire son empreinte écologique en plein coeur d’une ville que dans une maison lovée au creux des montagnes (déplacements, etc). Surtout quand on vit à la campagne et travaille en ville.
J’ai retrouvé ce texte de Marguerite Yourcenar :
» Le luxe, d’ailleurs, qu’est-ce que c’est? Ce n’est pas nécessairement la possession des choses. C’est un luxe que de se promener au printemps dans une prairie, c’est un luxe que d’être heureux quand tant de gens souffrent, un luxe aussi d’être bien portant parmi tant de malades. Je ne vois aucun mal à ce qu’écrire soit un luxe pour celui qui le fait, pas plus que de chanter ou de prier ».
J’arrive un peu tard dans la discussion ! Désolée.
Je n’en rajouterai pas sur les bienfaits du jardinage que vous avez tous énoncé.
Tous ce que vous avez dit, je suis presque à 100% d’accord, sauf, …
Est-ce vraiment un choix ?
Pour les ruraux, peut-être, et encore !
Mais les autres …
Croyez-vous que les habitants des tentes du Canal ST Martin peuvent cultiver leur petit potager sur un coin de goudron ?
C’est l’exemple extrème, mais sans aller si loin, des tas de gens n’ont pas et n’auront jamais la possibilité et la chance de vivre à la campagne.
Quand aux ruraux, ils peuvent être atteints de sciatique chronique ou vivre sur une terre pleine de galets qui ne donne rien, ou vivre dans une région ou le climat fait que le potager est exclu.
Bref, le potager, c’est franchement un luxe !
En ce qui concerne les pesticides qui sont très très dangereux, les OGM sont un moyen d’y remédier.
Mais je touche là un point sensible… je crois qu’il y aura des réactions !
Ma définition du luxe :
Marcher, lorsqu’il fait trop chaud, pieds nus, sur une surface lisse, propre et fraîche.
J’ai ressenti cette sensation il y a une trentaine d’années en Inde, en marchant sur le marbre du Taj Mahal. Je ne l’ai jamais oubliée.
Je dois reconnaître que cette définition tend à être dépassée aujourd’hui ou une nouvelle définition serait « consommer les légumes de son jardin ».
Oui, c’est vraiment un luxe car pour beaucoup, la question est tout simplement de trouver quelque-chose (bon ou pas bon) à manger !
Oui, Oetincelleo, la question de la faim est l’une des plus grosses préoccupations actuelles. Je pense provoquer la discussion sur le sujet la semaine prochaine avec un petit article.
Sinon, vous vous souvenez, tous, de votre premier potager ?
Il est venu à vous spontanément ou après un ptit effort (et dans ce cas plutôt un semis qui germe ensuite tout seul ou un repiquage bien volontaire) ?
Et votre première culture ?
Moi, je ne m’en souviens pas. Dès que j’ai été capable de marcher, j’ai gambadé derrière ma grand-mère au jardin. Alors, à quel âge exact, j’ai commencé à arracher ma première herbe, planter mon premier oignon … ? Ce devait être très tôt.
Une référence biblio : Luxueuse austérité, de Marie Rouanet. Ou la joie des plaisirs simples.
J’ai vécu à le ville et à la campagne (si on peut appeler campagne la banlieue d’une agglomération). Même à la ville, j’ai toujours cultivé quelque chose, au moins des « simples » : thym, romarin, menthe, persil, ciboulette, sauge. Du basilic en saison. Des fleurs. Sur les appuis de fenêtre, dans des bacs en bois faits maison ou en pots.
Aujourd’hui « à la campagne », je cultive en gros la même chose, mon cher et tendre se chargeant des petits fruits (groseilles, etc), des tomates, des poireaux. Notre jardin n’est pas bien exposé et nous ne pouvons pas cultiver grand chose. Mais plus que tout j’aimerais planter des arbres fruitiers; c’est ça qui serait un luxe pour moi.
Sinon, j’ai observé l’étrange phénomène qui se produit quand je jardine : je ne pense plus à rien. D’un seul coup, il n’y a plus que ce petit bout de terre et moi.
Une seul chose me ramène à la réalité : le mal dans le dos et les articulations!!
Quant à mon premier souvenir de jardinage, c’était à l’école, quand on nous apprenait les « leçons de choses » : on mettait des lentilles ou des haricots dans du coton humide et il fallait tenir un journal de nos observations. J’ai retrouvé plus tard des traces de ce journal; pendant plusieurs jours il y avait : « je n’ai rien observé », puis « je n’ai toujours rien observé »; ça m’a bien fait rire!
A ce chapitre des histoires intimes, en voici une qui m’occupe pas mal.
En gros, dans nos régions, le jardinage de pleine terre commence avec les beaux jours. Quand on aime vraiment ça, c’est un peu tard. Comment gagner quelques mois de plus ? Et bien, c’est la culture en serre.
Ceux qui fréquentent chez Bernard ont certainement vu celle, en verre, qu’il possède. Quand je l’ai découverte, ça m’a fait comme un déclic. J’en ai immédiatement acheté une : en plastique et chinoise et pas cher (40 euros) ? Deux ans après, il ne restait plus que l’armature métallique. Sur cette base, j’ai construit une armature de bois avec porte, fenêtre et vasistas d’aération, j’ai habillé le tout de bâche plastique anti-UV vendue en coopérative agricole (50 euros, durée de vie 5 ans minimum) et me voilà avec un équipement de 9m2 pour un coût total de 40 + 50 = 90 euros. Abordable, non ? Actuellement, j’ai dans cette serre des radis, des salades et deux pieds de tomates qui vont bientôt donner. Je vais prochainement y disposer les 200 godets et plus que j’ai présentement chez moi.
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Ah, oui, parce que je cultive aussi chez moi, à l’intérieur de cette vieille maison forestière de 1820, achetée pas cher et sans un sous vaillant, il y a 6 ans et que nous rembourserons encore durant 9 an pour le prix du loyer d’une maison neuve et moche ou d’un petit appart en ville. La baraque est bien orientée au sud-ouest, avec de grandes fenêtres à rebords de 50 cm de large sur 130 de long. Sur les 11 fenêtres, 8 servent de serre : plusieurs variétés Kokopelli de chaque espèce de tomate, aubergine, poivron, courge, courgette, chou (vert, rouge, brocoli, fleur et Bruxelles) pastèque et poireau, etc. etc. Évidemment la salle ressemble plus à une jardinerie qu’à un salon bourgeois. Et, alors ? Puisque depuis toujours je hais les salons bourgeois.
Premiers semis, cette année, le 9 février.
De plus, avec une vieille étagère basique en bois récupérée et un reste de bâche, j’ai fabriqué cet hiver une serre de balcon munie d’une porte hermétique et de 6 plateaux utiles à cette saison pour sortir les semis le matin et les rentrer le soir (risque de gel). Coût : 8 euros de bois.
Alors, évidemment, cela demande pas mal de travail.
Mais, pétard, que j’ai du plaisir à le faire ce travail !
On a l’impression de tenir dans ses mains la fécondité du monde.
Et comme j’ai fait voeu de ne plus concourir autant que possible à la gabegie des énergies fossiles, je me chauffe au bois avec un poêle unique pour toute la baraque et je vais faire mon bois dans la forêt en décembre-janvier. Parfois, il gèle et nous revenons le bonnet blanc de givre boire une mirabelle de mon cru.
Un choix de vie.
Précédente adresse durant 12 ans : rue Ronchaux, Besançon.
Sur ce, j’m’en vais faire une tarte à la rhubarbe de mon « jardin potager citadin »;est-ce bien normal Bernard d’avoir déjà autant de rhubarbe?ça me parait tôt!
Non non, la rhubarbe est l’une des plantes potagères les plus précoces. C’est donc normal. Et puis, on est déjà dans la deuxième quinzaine d’avril. C’est vrai qu’on ne s’en rend pas trop compte … !
Tu as de la chance … mon unique pied de rhubarbe est mort cet hiver.
Dodo, pour la tarte à la rhubarbe post nuit sauvage sous la pluie, c’est 9, avenue Siffert…
En plus du jardin autour de la maison, je fais surtout du jardin en plein champ où je passe une bonne partie de mes week-ends entre mai et septembre (j’ai 7 rangées de 65 mètres de long, ce qui n’est pas une mince affaire).
Ce jardin en plein champ est un lieu de jardinage collectif. Le terrain appartient à mon frère qui est agriculteur et il prête un peu de surface à ceux qui ont envie de jardiner. Nous sommes ainsi 7 personnes à faire du jardin à cet endroit et j’adore ce lieu à cause du lien social ainsi créé. Mais je pense que si mon frère proposait de mettre du terrain à disposition des 10 personnes les plus pauvres du villages (qui ont du mal à joindre les deux bouts en fin de mois), aucune de ces 10 personnes-là ne serait intéressée !
J’en suis convaincue moi aussi !
Ben oui, si l’être humain était une espèce « rationnelle », ça se saurait.
Le plaisir, la passion, l’émotion, etc… sont ses guides bien plus que la raison (qui ne sert bien souvent que de caution à une inclinaison première).
Et c’est peut-être tant mieux comme ça, non ?
Expliquez-vous les amis.
Les pauvres, ils ne VEULENT pas améliorer leur sort, comme vous n’êtes pas loin de le dire, ou plutôt il sont trop cassés pour pouvoir le faire ?
Pauvres parce que cassés ou cassés parce que pauvres ?
A mon avis, les deux ! Ce que disait d’ailleurs l’Abbé Pierre.
A force de baigner dans l’écoeurante arrogance des nantis, en reviendrait-on à la position basique du mépris bourgeois : salauds de pauvres ?
L’ancien pauvre que je suis et qui s’est toujours gardé des parvenus vous en supplie : s’il vous plaît et ne me donnez jamais plus à penser que je serais avec vous en mauvaise compagnie.
Désolé, mais il n’y a pas de jugement de valeur dans ce que j’ai écrit. Tout juste un constat. Je crois que c’est Ourko qui a donné un début d’explication : absence de plaisir, de passion, d’émotion … J’ajouterais aussi que pour jardiner, il faut que cela entre dans sa propre culture. C’est une pratique qui est tellement éloignée aujourd’hui des préoccupations de chacun …
Je ne comprends pas très bien : les pauvres pêcheraient-ils pas excès de rationalité davantage que par ignorance des plaisirs ?
Comment en connaître les émotions quand on n’a jamais planté un radis dans une terre qu’on a jamais eue ?
Dans mon histoire, la découverte du jardinage s’est faite à 12 ans par la lecture de mon premier livre : le « Candide » de Voltaire.
Après, il aura fallu le travail d’une vie pour accomplir cette raison première.
Affaire de culture, certes.
Culture donnée par le privilège de la naissance.
Ou culture acquise sur les bancs de l’école et dans la rue.
Ce n’est pas du tout la même chose.
Que les privilégiés soient heureux de leur sort, passe encore ; mais surtout qu’ils ne poussent pas l’indécence en reprochant aux autres leur misère.
Le vent souffle aujourd’hui dans la mauvaise direction… Il faut faire front ou se laisser emporter dans les troubles de insignifiance.
On ne choisit pas son origine sociale, mais il nous revient de n’en pas rester totalement tributaire.
Il y a là aussi quelque liberté à conquérir.
Dans la mesure où Bernard et Ourko relèveraient un défi jardinier lancé sur le PP, je lance un avis de recherche pour une remorque « vraiment pas chère ». Quelqu’un en aurait-il une à vendre ?
Le PP, c’est le Parti Préhistorique ? Une amicale suggestion de remorque conforme à ses ambitions : deux longerons traînant sur le sol et tirés par un bourrin. Facile à fabriquer et pour un prix défiant toute concurrence.
A défaut de quadrupède, on peut atteler un sans-papier à la recherche d’un plat de lentilles ou une quelconque hominidée nostalgique des violences ancestrales faites à son genre.
Robert, il ne s’agit évidemment pas de dire « salaud de pauvre, on te propose de faire du jardin et tu es trop faignasse pour retrousser tes manches » mais de dire « voilà mec, c’est peut-être là l’occasion de mieux vivre tes fins (faims) de mois ». La fonction première du jardin reste, ne l’oublions pas, basée sur la nécessité et je crois que la pratique du jardin (dans la mesure où l’on habite en campagne) peut, de ce point de vue, avoir un rôle dans notre époque marquée par un appauvrissement d’une grande partie de la population.
De toute façon, soyons réaliste, il n’est pas certain que dans vingt ans nous aurons encore les moyens, notamment pour des raisons énergétiques, de consommer des légumes cultivés à l’autre bout de la France, et encore moins à l’autre bout de la planète. Alors autant commencer dès aujourd’hui à retrousser collectivement un peu nos manches …
J’aimerais, pour ma part, revenir sur la « spiritualité potagère » évoquée plus haut. Je ne sais pas si vous pourrez répondre à cette question qui m’est venue à la lecture de vos commentaires : est-ce vraiment le jardinage qui vous a rendu sages ou simplement l’âge (ou autre chose) ?
Il me semble, en effet, que cette activité n’est pas vertueuse en soi. Elle peut à mon avis tout autant titiller des pulsions potentiellement « malsaines » : un jardinier est quand même une sorte de petit démiurge qui dirige son territoire de façon un peu autoritaire et solitaire — bref, quasiment tyrannique –, qui favorise certaines espèces et en élimine sans scrupules d’autres (qu’il juge « mauvaises »), qui « exploite » son petit bout de planète en cherchant le plus souvent à en « maximiser la productivité » à la manière d’un vrai petit capitaliste, etc.
Je repose donc la question : est-ce — selon votre expérience — vraiment le jardinage qui vous a rendu « sages » ou autre chose qui se manifeste dans votre façon de jardiner ?
Un élément de réponse possible :
Etant sans cesse incité à s’incliner (la Terre est en effet toujours, par principe, basse), le jardinier perd forcément un peu de son arrogance « humaine… trop humaine » et ne peut gagner qu’en humilité (qui, ce n’est peut-être pas un hasard, est de la même famille qu’humus).
Un rapport différent au temps, aussi, sans doute (aux deux sens du terme : celui qu’il fait et celui qui s’écoule).
Mais bon… vaut peut-être mieux que ce soient ceux qui le vivent qui s’expriment.
Tu sais bien, Bernard, que sur tout ça je suis d’accord à 100% avec toi. En théorie et en pratique. Et, notamment, avec cette phrase de toi qui précise utilement ton précédent propos : “voilà mec, c’est peut-être là l’occasion de mieux vivre tes fins (faims) de mois ». Entendu que cela ne s’adresse pas qu’aux miséreux (en argent) mais aussi aux pauvres (en culture).
Le refus de la misère et de la pauvreté fait intégralement partie de ma manière d’être au monde et tout ce qui me paraît, de prêt ou de loin, ressembler à un déni du caractère tragique de la situation des privés de tout me fait bondir.
Je ne sais pas s’il s’agir de fraternité ou de solidarité (les mots importent peu). En aucun cas d’aumône cependant. D’aide désintéressée surtout. J’approuve le doublement de l’aide d’urgence alimentaire aux pays en famine. Mais j’approuverai 100 fois plus qu’on cesse d’y vendre à vil prix nos excédents en ruinant les producteurs locaux, qu’on cesse de détourner les productions alimentaires en agro-carburants, qu’on cesse le pillage systématiques de leurs richesses, etc.
Et je sais que tu es d’accord avec moi sur tout cela.
A partir de là, je continuerai de fustiger partout où je me trouve tout ce qui me semble ressembler à un accommodement avec la misère vécue par un trop grand nombre de nos contemporains quand d’autres se vautrent dans une insolente opulence.
Je le ferai de manière parfois excessive peut être, mais je ne sais pas le faire autrement sans les risques si douillets du confort intérieur.
J’espère Ourko que tu ne penses pas à moi en parlant de « sage ». Si tu savais le bouillonnement impérieux qu’il y a parfois en moi … Je dirais que le jardin apaise, il rend plus serein sur le moment en diminuant l’agitation intérieure. C’est l’une de ses vertus. De là à parler de sagesse … !
Quant à l’âge, hé là, je ne suis pas aussi vieux que ça … !
Robert,
Merci pour tes amicales suggestions. Je crois que la notion de postmodernité, socle du PP, t’échappe totalement… Normal, c’est pas forcément un concept facile à maîtriser tout de suite !
Je renouvelle donc mon appel : si tu as une vieille remorque à me vendre pour pas cher (chuis une de ces pauvres), je suis preneuse !
Cela dit, s’il ne rend pas sage, je pense que le jardin a un effet à long terme. Mais je ne saurais dire lequel. Je me demande parfois si le fait d’être en contact en permanence avec la terre ne familiarise pas avec la mort elle-même. Ce n’est pas une certitude mais il me semble qu’il y a quelque chose de cet ordre là.
Ourko, tu dis « un jardinier est quand même une sorte de petit démiurge qui dirige son territoire de façon un peu autoritaire et solitaire ». A l’inverse, on pourrait dire aussi que le jardinier est une sorte de petit créateur qui façonne son territoire. Une sorte d’artiste en herbe qui créé. Et comme les jardiniers que nous sommes n’avons aucun talent pour la création artistique, nous nous rabattons sur de la petite création plus terre à terre.
Tu emploie aussi le terme de « solitaire ». Oui probablement. La solitude de l’artiste ?
Plus les années passent et plus j’aime la chanson de Brassens « Pauvre Martin ». Elle illustre à merveille ce que sont pour moi les rapports avec la terre.
Oh, Oups, je veux bien croire ce que tu me dis : « Je crois que la notion de postmodernité, socle du PP, t’échappe totalement… Normal, c’est pas forcément un concept facile à maîtriser tout de suite ! ».
Je croyais avoir quelque ouverture sur ce chapitre, mais tu me révèles que non. Aurais-tu la gentillesse de m’initier un peu afin que nous ne demeurions pas plus longtemps dans un stérile solipsisme réciproque ? Merci.
Connaissez-vous, justement, des expériences de « gestion collective » de jardins ?
On a par exemple tenté, il y a 4 ou 5 ans de cela, avec une assoc de quartier (qui souhaitait récupérer ce qui était alors la friche des sources de la Mouillère, pour ceux qui connaissent) de proposer un projet de ce type à la Mairie de Besançon mais cela n’a pas pu se faire. Aujourd’hui, l’espace a été récupéré par les « Jardin familiaux » qui l’ont immédiatement partagé en… jardins individuels.
Sinon, d’accord avec toi, Bernard, pour considérer que des jardins peuvent devenir de véritables oeuvres d’art, mais admets-tu que ce n’est pas toujours (souvent ?) le cas ?
Creuser la terre serait pour toi un peu… creuser ta tombe ???
Hé non ! Ca ne m’intéresse absolument pas de jouer les initiatrices ! Mais alors pas du tout ! Ni l’envie, ni le temps.
Moi, au risque de me répéter, tout ce que je veux, c’est trouver une remorque…
(j’ai du retenir quelque chose des leçons de Brind’paille…)
Devant ton refus de répondre, je suis allé voir et Wikipédia m’a confirmé ceci :
« Post-modernité : Mouvement philosophique et intellectuel (à ne pas confondre avec le postmodernisme), de la fin du XXe siècle qui tente, après l’effondrement des idéologies de s’inscrire dans le prolongement du structuralisme et du déconstructivisme, tout en critiquant l’héritage du freudisme et du marxisme.
Les penseurs post-modernes se situent dans la perspective de surmonter le désenchantement du monde, après la désagrégation des repères culturels ou religieux, et l’échec patent des utopies révolutionnaires. Il doit beaucoup au philosophe Jean-François Lyotard (La condition post-moderne) qui la définit comme l’époque de la fin des « grands récits ».
Principaux représentants en France : Lipovetsky, Lyotard, Derrida, Finkielkraut, Vattimo, Baudrillard, Augé, Virilio, Rem Koolhaas.
La post-modernité peut se définir comme une ère ou période qui suit la modernité ou les temps modernes après une rupture. »
Quant à ta quête d’une remorque, je te souhaite bonne chance !
Dans Pauvre Martin, le texte de Brassens, le premier sens est évidemment le fait de creuser soi-même sa propre tombe. Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire dans mes propos. Car il me semble que dans le texte de Brassens, il y a un sens plus profond qui concerne la nature de notre relation avec la terre ; il y a quelque chose de vital dans cette relation. La relation qu’a Martin avec la terre est du même ordre probablement que celle que certains jardiniers peuvent aussi avoir. Probablement que les quelques jardiniers qui vont sur ce blog comprennent ce que je dis mais ne sont pas forcément en mesure d’expliquer ce quelque chose qui est de l’ordre du ressenti.
Oh, tu sais Ourko, je ne sais pas si le jardinier est un capitaliste comme tu dis (quoi qu’il ait probablement le sens de la propriété, ce n’est pas rien tout de même d’avoir à soi un espace à aménager) mais je ne suis pas certain que l’image que tu en donnes (augmenter la productivité à tout prix, éliminer toutes les mauvaises herbes) soit la bonne. Il me semble qu’il s’agit là d’un cliché. D’un point de vue biodiversité, il me semble qu’il y a plus d’espèces différentes dans un are de jardin que dans un are de forêt ou de prairie (ne serait-ce qu’au niveau des insectes). Le jardinier (bio évidemment) est pour moi facteur de biodiversité. L’homme rural, d’une manière générale, a été facteur de diversité jusqu’à une époque assez récente.
Je ne dis pas qu’il est forcément comme ça, je dis juste que c’est une tentation qu’il peut avoir.
Tu sais, je ne suis pas l’ « anti-jardinier » que tu crois percevoir en moi, je pense juste que cette activité ne peut pas être « que » et « forcément » vertueuse (et c’est peut-être même ce qui en fait toute sa valeur).
J’ai en tout cas sur ce sujet (comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs) plus de questions que de certitudes (et ça ne s’arrange pas avec le temps !!!).
Si je devais cependant en formuler une ce serait peut-être celle-ci : « Montre-moi ton jardin et je te dirais sinon qui tu es, du moins quel sorte de jardinier tu es ! ». Ce qui, tu l’avoueras, ne va pas très loin.
Concernant l’arrachage des herbes dites « mauvaises », il me semble évident que ceux qui disent qu’il faut garder les mauvaises herbes n’ont pas l’expérience du jardin. Ceux qui sont envahis de renoncules ou de liserons ne peuvent pas se permettre de les laisser se développer. De toute façon, ce sont des plantes dont on ne se débarrasse pas. Par définition, une mauvaise herbe, quand on l’arrache, elle repousse … Par contre, il y a des tas d’herbes, qualifiées de « mauvaises » qui ne sont pas vraiment gênantes. La plupart d’ailleurs.
Une tentative de complément à ce qu’exprime sensiblement Bernard sur son rapport à la terre et sur cette intéressante dualité vie/mort soulignée par Brassens.
La terre, le sol au point de vue des spécialistes (pédologues) constitue une interface entre l’inerte (la roche, monde des géologues) et le vivant (monde des biologistes).
Passionnante, cette convergence entre le ressenti et le connu.
La terre comme porte ouverte sur la mort.
La terre comme « peau » du monde, entre inerte et vivant.
La terre comme fruit défendu, à croquer sans modération.
Les mauvaises herbes … une plaie quand il s’agit de liseron, de renoncule et de légopode, de mouron. En même temps, pour l’égopode par exemple : il paraît qu’il indique qu’avant, poussait une forêt dans le lieu où il se trouve (je voyage déjà en préhistoire …); de plus, c’est une plante comestible (feuilles) et c’est bon pour la goutte (la maladie, pas l’alcool!). Et quand je l’arrache méthodiquement, ça devient presque un rituel; après, j’ai l’impression d’avoir fait du bien a jardin (c’est typiquement du ressenti, rien de rationnel). Donc, même dans le mauvais il y a du bon.
Quand je débarrasse le jardin du trop plein de plantes (car tout se reproduit à grande vitesse), j’ai l’impression d’avoir fait un bon ménage et ça me satisfait. Je me demande si « éclaircir » le jardn, le rendre plus lisible, n’aurait pas pour conséquence de nous éclaircir aussi les idées; de conserver l’essentiel et de se débarrasser du reste, ce reste aurait-il malgré tout un intérêt.
Pour rejoindre la contribution de Christophe, entretenir la surface de la terre serait aussi entretenir cette limite entre inerte et vivant? Je n’y avais jamais pensé.
Si, comme le rappelle Christophe, le pédologue est celui qui étudie la terre, comme nomme-t-on, déjà, celui qui simplement l’aime ?
Ne serait-ce pas sévèrement puni par la loi ???
A propos de goutte, une chose merveilleuse qui rappelle le goût de la terre, le goût de l’enfance, à l’âge où l’on met tout à sa bouche, puis à celui où l’on mange sans laver puis à celui où l’on mange sans se laver !
La gentiane… digestif puissant, le meilleur à mon goût.
Mais aussi le plus cher.
A tous ceux qui n’auront jamais goûté la terre, à tous ceux qui ne le font plus, à ceux qui n’en ont pas : goûtez la gentiane de cette gnôle avec modération !
Oui oui, Ourko, c’est sévèrement puni par la loi. Un truc à faire de la prison, du trou quoi !!!
Je pense que l’on peut respecter la plupart des mauvaises herbes et tolérer une certaine densité sur son jardin. Seuls échappent à cette pensée bienveillante de ma part la renoncule et le liseron. Pour eux : pas de pitié ! Je me demande s’il est possible de se débarrasser complètement de ses deux plantes. Je pense que, à partir du moment où les renoncules sont dans un carré de fraises, il n’y a plus qu’un seul moyen de s’en débarrasser : retourner la terre et éliminer les fraises !
raccourci : du jardin (une luxure ?) à la pédophilie.
Un autre débat avait-il lieu sans que nous le sachions ?
J’ai voulu faire un jardin naturel avec des allées en herbes. C’est très sympa et très esthétique. Mais l’herbe gagne du terrain sans cesse sur le jardin. Comme j’ai plein de carrés différents, cela me fait 80 mètres linéaires à désherber à la main. Je le fais deux fois par an. C’est fastidieux (heureusement, pendant ce temps-là, je pense à des sujets d’articles pour mon blog).
Petit paradoxe : si j’avais fait des allées en goudron, je n’aurais pas eu à éliminer des mauvaises herbes. Alors qu’en choisissant une méthode naturelle, je suis contraint d’intervenir en permanence et d’éliminer les mauvaises herbes sans arrêt. Alors qui est le plus écolo : celui qui ne détruit pas de mauvaises herbes (mais qui met du goudron) ou celui qui les élimine ?
Je comprends le dilemme que tu nous exposes, Bernard. Ta solution est bonne car elle joint le beau et le juste. Que demander de plus ? Un inconvénient cependant : le désherbage à la main est fastidieux et épuisant. Et comme l’herbe gagne sans cesse, ce doit être un peu plus de deux fois par an que tu as à t’interposer, ne crois-tu pas ?
Alors, comme il est évidemment exclu de goudronner, que faire ?
Et bien, j’ai recours à un procédé simpliste : dès le début des travaux potagers, je piétine assidûment mes allées, de sorte que la terre se tasse et devient une croûte dure qui limite la pousse des herbes indésirables. Il me suffit de temps à autre de donner un coup de pioche ici ou là pour réduire à rien les obstinées.
Cette méthode me paraît bien naturelle elle aussi et économe en énergie.
La terre ou l’herbe peuvant finalement être aussi beaux, n’est-ce pas ?
Je n’ai pas lu tous les commentaires précédents, mais il me semble que c’était sinon un luxe au moins un choix qui redevient maintenant une nécessité vu le prix des légumes, … des loisirs et les s… qu’ils peuvent bien nous vendre. Je connais plein de nouveaux jardiniers qui ont « sauté le pas » cette année…
En plus c’est le meilleur remède contre le mal du siècle « le stress » (pas le mal de dos malheureusement…)
De beaux légumes , je visite par hasard , je dis quil faut du temps pour pouvoir bien s’occuper de son jardin ! merci des conseils, le mien est mini ! et ici en correze , la terre de mon terrain est très « tassée » :ermm: ! Bonne continuation