Le faucon crécerellette

Cela fait 40 ans que je vais régulièrement dans la plaine de la Crau pour y observer le Faucon crécerellette. Et je ne le vois jamais ! Et en plus, c’est un milieu très particulier (un semi-désert constitué de l’ancien lit de la Durance) que je n’aime pas beaucoup – voire pas du tout – ça manque de verdure pour moi et c’est très vite grillé dès qu’on avance dans la saison.


J’étais persuadé que ce petit faucon venu du Sud était rarissime en France et que la Crau était l’un des rares endroits où l’on pouvait le voir. Mais Michel et Pascale m’ont parlé d’une petite bourgade de l’Hérault où le faucon crécerellette s’est installé il y a une vingtaine d’années et où il niche en utilisant l’espace sous les tuiles bombées des toits des maisons (les maisons provençales ont des tuiles très typiques). Il y aurait une centaine de couples nicheurs dans le village, ce qui me semble énorme.

Alors, à l’occasion d’un séjour en Camargue la semaine dernière, on a évidemment fait un petit détour pour voir cet oiseau mythique que je désespérais de voir un jour. On s’est installé sur le belvédère au-dessus du village avec vue sur les toits.


Les conditions n’étaient pas bonnes, il faisait froid avec un vent à décorner les bœufs. Très vite, une femelle est arrivée (le seule critère qui permet de la différencier de la femelle de crécerelle est la couleur de ongles : noirs chez le crécerelle, blancs chez le crécerellette).


Il faisait si froid (malgré le soleil) que les proies habituelles de ce petit faucon (des insectes exclusivement) n’étaient pas disponibles ce jour-là. Très très peu d’activité donc (alors que 15 jours plus tôt, Michel et Pascale avaient vu des crécerellettes qui volaient partout). Et en plus, la période de la couvaison s’est installée entre temps, beaucoup plus calme.

On s’apprêtait à partir quand enfin un mâle est arrivé (plumage très différent de celui du crécerelle, tête plus bleue, couleurs plus vives et pas de taches sur le dos). Voici les photos dans l’ordre chronologique où je les ai faites.

 


Le mâle est rentré au nid et n’en est plus ressorti. Il est resté sous la couette avec sa belle !


Dans l’un de mes prochains articles, je vous parlerai de son cousin plus commun, le faucon crécerelle, qui s’est installé dans mon nichoir et qui vient de me faire un coucou quand je suis au jardin (ce qui fait que maintenant je vais au jardin tous les soirs – car la lumière y est meilleure à cette période de la journée – muni de mon appareil photo et c’est la première fois de ma vie que j’amène avec moi mon appareil photo quand je vais jardiner).

8 réflexions au sujet de “Le faucon crécerellette”

  1. Ben dis donc, faut pas tomber sur une femelle farceuse qui s’est mis du vernis aux ongles noir !
    C’est étonnant que les femelles se ressemblent tant alors que les mâles se ressemblent si peu.
    Tu n’as pas vu l’outarde canepetière dans la plaine de la Crau ?

  2. Jolies images d’un bel oiseau.
    Moi j’aime bien la Crau car on y voit des espèces incroyables dans un milieu vraiment exceptionnel en France : c’est le seul désert français !
    Avec l’outarde canepetière, c’est aussi un des seuls endroits où voir le ganga cata et l’alouette calandre.
    Mais 100 couples de crécerellettes dans un même lieu, ça paraît dingue.
    A noter que l’espèce a fait deux apparitions en Franche-Comté, en fin d’été, deux années successives et… au même endroit.
    Lors de la première observation, l’observateur avait photographié l’espèce mais ne l’avait identifiée que lors du visionnage des photos. C’est devenu régulier : la qualité des images a tellement progressé que nos yeux sont dépassés par la technologie.
    Et ce sera bientôt la même chose pour nos cerveaux.
    :cry:

  3. La première fois que je suis allé dans la Crau (il y a 45 ans environ), j’ai vu l’alouette calandre et l’alouette calandrelle dès mon arrivée. C’est la seule fois où j’ai vu ces deux espèces et c’est si loin que je n’en garde pas vraiment de souvenir.
    Je n’ai rien vu d’autre.
    Depuis j’y vais au moins une fois tous les dix ans et chaque fois je ne vois rien, ni ganga, ni outarde, ni crécerellette, … Je n’ai pas revu non plus les deux alouettes.
    Bref, ce n’est pas mon milieu de prédilection cette zone désertique.

    Concernant la couleur des ongles, j’ai une autre photo de la femelle, moins belle que les deux photos que j’ai mises, et sur laquelle on voit bien l’un des ongles blancs.

  4. Les gangas sont difficiles à voir… presque plus que les ongles des faucons !

  5. Ah bon !?!
    Je roucoulais de plaisir au moment de l’observation. Peut-être est-ce pour cela que je me suis fait pigeonner.

  6. Et j’ajouterais cette phrase que j’ai déjà sortie sur ce blog : « cela ne fait palombe d’un doute ! »

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