Lorsqu’en 1969 je suis entré dans l’univers de Georges Brassens, c’est grâce à ses musiques. Pas ses textes ! Ses textes, pour si magnifiques qu’ils soient, ne sont entrés en moi que plus tard (enfin, guère plus tard …). Plusieurs de mes amis sont comme moi, c’est bien la musique qui a constitué pour eux la porte d’entrée dans l’oeuvre de Brassens.
La richesse des musiques de Brassens, les musiciens connaissent bien … un jeune saxophoniste de jazz qui évolue dans les milieux musicaux parisiens me disait il y a quelques semaines que tous ses copains musiciens, de son âge, connaissaient tous les musiques de Brassens.
Brassens est repris depuis longtemps par des tas de musiciens, par exemple des quatuors à cordes, mais surtout par les jazzmen (au moins une cinquantaine de ses morceaux ont été repris en jazz) et on sait que sa musique, quand on la regarde d’un peu près, c’est du jazz (comme le dit Joël Favreau qui a été son dernier musicien) ou tout du moins qu’elle « appelle » à être interprétée en jazz.
Il fut une époque où les gens raillaient le côté simpliste des musiques de Brassens. Aujourd’hui, je n’entends plus ce type de propos, je crois que les vieilles générations ont été remplacées par d’autres générations pour qui la musique a pris de l’importance au fil du temps. Depuis la période des sixties, on a tous été plus ou moins été baignés dans la musique et finalement, il y a bien plus de gens pour se rendre compte de la qualité des choses.
Avant de continuer ma série d’articles sur Brassens, j’ai donc trouvé important d’insister sur la qualité de ses musiques. Et je vous propose, en deux articles successifs, une série de vidéos qui en diront bien plus que moi, et infiniment mieux surtout. Prenez le temps de regarder ces trois premières, elles sont vraiment de qualité.
Dans le prochain article sur Brassens, trois autres vidéos vous parleront de l’adéquation entre musiques et textes. D’ici là, vivez … en musique !
Ah oui, j’oubliais un truc important : je dédie (« une fois n’est pas costume » dirait Fillon) cet article à Florent.
Je profite de l’honneur :angel:
Par contre ton futur article sur les 4 glandus de Liverpool, tu vas avoir du mal à me le dédier (j’ai toutefois un vrai respect pour George Harrison).
Pour en revenir au sujet, le gros Georges, j’ai fait partie des gens qui trouvaient que c’était léger niveau musical (balance fondamentale / accord vaguement ternaire), ne connaissant que quelques titres connus. Après avoir trouvé la clé (merci le prosélytisme acharné de Bernard :biggrin: ), il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que c’était beaucoup plus intéressant que prévu, et que le bougre savait se défendre avec une guitare entre les doigts. Et, par contre, mon intérêt est certainement arrivé avec ses textes d’abord, et la magnifique contrebasse de Pierre Nicolas. En résumé, je me suis pris le parpaing direct, après 40 ans d’incompréhension.
Ha ha !
On reparlera donc de Georges (l’Anglais), et avec plaisir, côté musique et Bœufs attelés, c’est le meilleur à mon goût, et de loin. Sujet sans solution : le blogadudup sera éternel, grâce au mildiou, à Georges et… (complétez selon votre choix !).
Je suis comme toi Florent, ce sont d’abord les textes qui m’ont accroché, puis un phrasé sans doute, un rythme, une chanson quoi. Aussi car une grand-mère me disait qu’il était vulgaire, le pouvoir de la censure !
Sa musique, le jazz, la finesse, franchement à la guitare classique avec cette pompe monotone, ça ne m’a pas tiré l’oreille au départ. Quand même les intros, l’étonnement de la différence malgré l’uniformité… ça titille. Je trouve que Cohen (Leonard) est comparable sur ce point : ça paraît simple, monocorde, et puis on essaie de faire pareil…
Patatras !
La simplicité est une chose difficile à atteindre. Un merveilleux paradoxe artistique et sans doute humain, avec cette profondeur qu’on ne voit pas au prime abord.
:blink:
J’apprécie la référence à Laurent Rousseau, un pro qui apporte une contribution essentielle à la musique. Je connais un guitariste qui a suivi une de ses formations (biomécanique), il en est ravi.
Concernant les intros de Brassens, qui bien souvent ne sont constituées que de « la pompe Brassens », si caractérisitiques, je reconnais en général de quelle chanson il s’agit dès les premières notes. Grande diversité donc malgré l’apparente uniformité.
Je lis de temps en temps un ou deux textes des chansons de Brassens du livre que j’ai acheté avec l’intégralité de ses chansons. Et bien, même si les textes sont biens, cela manque carrément de charme sans la voix et la guitare de Brassens.
Ce n’est pas la première fois qu’on considère très mal un musicien.
Chez les classiques (désolé je ne connais pratiquement que cela…) quelques exemple:
Brahms était un emmerdeur (tiens cela me rappelle quelqu’un!) :wassat:
Saint-Saëns faisait de la musique au km qui ne présentait pas beaucoup d’intérêt, il aurait été un bon compositeur de musique de films (et pan sur les musiciens qui composent de la musique de film, comme si c’était facile!)
Mendelssohn ne connaissait pas son métier ! :blink:
Le jeune Liszt refusé au conservatoire de Paris ! (Il ne devait pas être très doué… :whistle: )
Etc…
Ça y est ! Encore une fôtte: « …quelques exemples… » évidemment… :blush:
… sans compter certains pionniers du jazz, on disait facilement que ce n’était pas de la musique. Or, ils sont rentrés dans l’histoire de la musique et leurs noms survivront.
@Fifitoutcourt : cela dit, dans la vie, Brahms était peut-être un véritable emmerdeur, qui sait !?! :w00t:
Je sais pas. Faudra demander ça à Clara et Robert ! :w00t:
Pour ceux que cela intéresse, j’ai écris un livre sur l’art musical de G.Brassens édité par l’Harmattan. Je signale également mon émission radio expliquant la musique de Brassens à radio fm pays d’Hérault que l’on peut reécouter en podcast avec le lien suivant :
https://www.rphfm.org/quand-le-jazz-est-quand-le-jazz-est-la-lart-musical-de-georges-brassens-par-yves-richard/. Durée 56mn. Outre mes explications illustrées au piano, cette émission contient notamment des interprétations instrumentales de Brassens par Sidney Bechet, Oswald d’Andrea, Michel Sadanovsky, et de votre serviteur. Bien à vous. Yves Richard
Merci pour l’info, je vais voir comment je peux commander le livre, c’est évidemment un sujet qui m’intéresse beaucoup !
Livre commandé !
Vincent vient de m’envoyer à l’instant une vidéo où apparaît Brassens et Françoise Hardy (très intimidée semble t-il) :