Tout dépend du point de vue où l’on se place …
J’avais lu un jour que Brassens, dans une interview, avait dit que l’objectivité n’existait pas. Je ne me rappelle plus exactement de sa phrase, mais ça disait à peu près ceci « C’est quoi un coup de pied au cul ? Celui qui le donne n’a pas la même définition pour ce mot que celui qui le reçoit. Et celui qui n’en n’a jamais donné ou reçu a sans doute encore un avis différent ». Effectivement, vu sous cet angle … !
Même ceux qui utilisent les mathématiques pour démontrer des choses soit-disant objectives, le font de manière très partiales, souvent juste par idéologie. Exemple : « L’espérance de vie ayant augmenté de tant d’années, il faut reculer l’âge de la retraite d’autant, c’est mathématique je vous l’dis ! ». Quelqu’un d’autre pourrait lui répondre « Les jeunes trouvant leur emploi bien plus tard qu’auparavant, il faut avancer le départ des Anciens d’autant, c’est mathématique je vous l’dis ». C’est à dire exactement le contraire en prenant lui aussi l’argument des maths … L’arithmétique, c’est du niveau CP, c’est le degré zéro des maths. Et quand on regarde n’importe quel problème sociétal, ou économique ou autre, on voit bien qu’on est quasiment tout le temps sur des équations à plusieurs inconnues car tout est évidemment multifactoriel, tout est très complexe, sans doute encore plus aujourd’hui qu’hier.
Dans la vie de tous les jours, on prend donc souvent la position qui nous arrange.
Ainsi celui qui fait du vélo le week-end trouve que les automobilistes sont dangereux. Mais quand à son tour il prend sa bagnole le lundi pour retourner au boulot, il râle contre les cyclistes qui sont très dangereux sur les routes, ne se souvenant déjà plus que la veille encore il était cycliste lui-même. Et je vous dis pas les propos qu’il tiendrait s’il avait aussi par ailleurs une moto, des rollers ou une trotinette !!!
Tout ça pour en arriver à ceci :
J’adore le Choucas des tours, son oeil vif, son intelligence exceptionnelle, sa capacité d’adaptation à notre monde moderne (et je sais d’ailleurs bien qu’il nous survivra, je n’ai aucun doute là-dessus !).
En tant qu’ornitho, cet oiseau me plait énormément, comme tous les autres d’ailleurs, chacun ayant sa place dans un écosystème aux règles complexes et qui est rôdé depuis des millénaires.
Mais ça, c’est juste mon point de vue …
Les agriculteurs d’ici ont un avis différent, ils sont passés du statut de « indifférent » (car jusqu’à présent ils ne connaissaient que le corbeau freux) au statut de « farouchement contre ». Il faut dire que le choucas est arrivé en masse à Bussières et cause de multiples dégâts (exemple : destruction complète de 150 000 grains de maïs dans un champ de mon neveu, déterrés et consommés par des dizaines de choucas ce printemps).
Moi qui jardine en plein champs, je suis aux premières loges pour voir l’ampleur du problème dans les cultures des paysans, je me dis que « quand même on n’aurait jamais dû en arriver à cultiver autant de maïs ». Et quelque part je me dis que ces dégâts occasionnés par les choucas, c’est juste l’un des grains de sable de l’agriculture d’aujourd’hui, l’une de ses contreparties obligatoires (aucun système n’ayant que des avantages). Et je suis persuadé que je dis cela de la manière la plus neutre possible.
Mais voilà-t-y pas qu’après avoir avalé le maïs, les choucas s’en sont pris à mes tomates qui sont toutes éventrées les unes après les autres.
Je vais passer de la paire de jumelles à l’arme atomique (je vais d’ailleurs écrire à Manu pour lui demander une autorisation) !
Je vous le disais au début de l’article : « tout dépend du point de vue où l’on se place » …