C’est quoi le plus dur dans la culture des potirons ?
Choisir les variétés dans la multitude qui nous est proposée ?
Réussir ses semis ?
Amener du fumier pour enrichir suffisamment son terrain ?
Travailler la terre ?
Lutter contre l’oïdium qui s’en prend au feuillage des cucurbitacées ?
Se casser le dos à récolter les fruits ?
Avoir suffisamment de place à la maison pour les entreposer ?
Trouver des recettes pour les cuisiner ?
Mais non, vous n’y pensez pas, le plus dur c’est de coller les cosses de cacahuètes sur le potiron « galeux d’Eysines » pour qu’il ait de la gueule !
Personnes qui jettent leurs détritus (canettes, emballages de burgers et de cigarettes, …) par la fenêtre de leur bagnole, sacs-poubelles déposés au bord des routes ou à l’entrée des forêts, détritus de toutes sortes entassés au pied des containers de récupération du verre, personnes qui sortent leur fusil pour tirer depuis leur maison sur les oiseaux, chiens qui divaguent, chiens qui aboient en permanence et qui font chier tout le voisinage, chiens qui bouffent les poules du voisin, chiens qui courent à chaque promenade après les chevreuils (parce que leurs maîtres sont incapables de se faire obéir), automobilistes qui empruntent les sens interdits, qui klaxonnent chaque fois qu’ils passent devant la maison de leurs amis, voitures et scooters qui dégradent le terrain de pétanque, tapage nocturne, voisins qui passent la tondeuse entre 12H et 14H ou le soir après 19H, automobilistes qui vont en bagnole dans les pâtures des paysans (oubliant parfois de refermer la clôture), propriétaires de 4X4 qui font du tout-terrain dans les prés, etc…
C’est fou comme les actes d’incivilité se multiplient dans mon village.
Y’a des gens qui n’aiment pas les rapaces, ces bouffeurs de viande.
Qui ça ?
Les Vegans d’abord, qui, au train où va leur connerie, vont bientôt déclarer leur présence sur terre illégitime.
Et d’autres qui trouvent que les rapaces c’est comme les autres oiseaux, ça chie n’importe où.
Sauf que, sauf que … j’ai pris il y a quelques semaines une photo qui prouve le contraire (attention, aucune utilisation de photoshop, la photo de ce grand-duc est véridique, juste un recadrage de l’image) :
Je reviens sur un fait qui date de plus d’un mois : l’un des deux prix Nobel de littérature (puisque cette année, exceptionnellement il y en a eu deux) a été décerné à l’écrivain autrichien Peter Handke, qualifié par les académiciens d’« héritier de Goethe », dont l’œuvre « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine » (LeMonde.fr)
La nomination de cet écrivain de 76 ans, qui est l’un des écrivains de langue allemande les plus lus (pas par moi, je ne le connais pas) avec plus de quatre-vingts ouvrages publiés, a toutefois suscité une très forte controverse, sur les réseaux sociaux d’abord, puis dans les médias. La raison de la polémique : les positions pro-serbes de Handle et sa présence en 2006 aux obsèques de Slobodan Milosevic, accusé de génocide.
Pour défendre la grande institution Nobel, Anders Olsson, l’un des académiciens suédois, à déclaré : « Ceci est un prix littéraire, pas un prix politique ».
Conséquence de la polémique : dans les médias, on n’a parlé que de l’homme et de ses prises de position contestables, et non de ses livres.
Doit-on séparer, comme certains peuvent le faire pour des écrivains ou artistes contestés sur le plan moral (tels que Céline mais aussi tant d’autres comme Polanski dont on parle beaucoup ces temps-ci), l’Homme de son œuvre ?
Deuxième article consacré à Christina Pluhar et à son ensemble « l’Arpeggiata ».
Cet ensemble met en place des projets musicaux d’une très grande diversité : musique de la Méditerranée, d’Amérique du Sud, musique de Purcell …
Parmi les musiciens qui viennent d’horizons très divers, on retrouve ici Céline Scheen et Vincenzo Capezzuto. Le concert est enregistré il y a un peu plus d’un an au festival de Sablé.
Suite à la photo d’une mésange nonnette en train d’évacuer l’eau de son plumage et que j’avais publiée un jour sur ce blog (à la fin de cet article) …
… j’avais dit que j’essaierais dorénavant de photographier chacun des oiseaux du poste de nourrissage en mouvement ou au vol. Projet pas facile, mais voici une toute première image (vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir).
Cet article est mis en ligne pour que chacun puisse raconter ce qu’il observe cet hiver au poste de nourrissage hivernal. Alors, ça donne quoi chez vous ?
En vieillissant, le jardinier essaie souvent de donner un peu de cohérence à son activité. Chez les « vieux amis jardiniers » de mon âge que je connais, je remarque qu’il y a deux choses qui prennent de l’importance au fil des années : d’une part ce magnifique objectif de se nourrir toute l’année des fruits et légumes de son jardin (c’est à dire boucler la boucle : DU PRINTEMPS AU PRINTEMPS !) et d’autre part de produire, pour totalité ou partie de ses légumes, ses propres graines (c’est à dire boucler une autre boucle : DE LA GRAINE À LA GRAINE !). Ces deux choses sont sans doute, pour un certain nombre de jardiniers, l’aboutissement de toute une vie au contact de la terre. En tous les cas, ça l’est pour moi.
Je ne parlerai dans cet article que de la production de semences.
Mais comment sélectionner les plantes qui donneront des graines ?
Il existe plusieurs types de sélection, toutes à la portée du jardinier amateur.
La première méthode consiste à conserver « en l’état » une variété que l’on possède. C’est à dire qu’on prend tout un ensemble de plantes sans faire de choix. Exemple : pour faire ses graines de haricot de l’année suivante, on laisse trois ou quatre poquets de plantes qu’on ne consomme pas et dont on prélèvera les graines à maturité. On prend alors tous les grains de ces haricots-là, sans faire aucun tri particulier. Ce mode opératoire s’appelle la « sélection de conservation » (je n’aime pas trop ce terme car c’est de la sélection sans vraiment en être).
Une deuxième méthode est à peine plus sélective : on élimine dans les plantes qu’on a gardées celles qui nous semblent un peu trop rachitiques (ce qui revient peut-être à éliminer 10 ou 20% des plantes portes-graines). Exemple : dans un lot de 10 laitues réservées pour la production de graines, deux d’entre elles poussent moins bien que les autres, on les élimine.
La troisième méthode est la plus sélective, la plus draconienne. elle vise surtout à améliorer la variété sur un point particulier. On élimine la plupart des plantes et on ne garde que les meilleures des meilleures (peut-être seulement 10% des plantes). Exemple : on cherche à avoir une laitue qui résiste à la sécheresse et à la canicule, on ne va garder qu’un petit pourcentage des plantes parmi celles qui seront les plus belles et les plus tardives à monter en graines.
Evidemment, en présentant les choses ainsi, beaucoup d’entre nous vont préférer une des deux dernières méthodes qui semblent de prime abord plus performantes.
Mais …
Car il y a toujours un « mais » … (je ne sais plus qui a dit : « Quand il y a un « mais » c’est là que commencent les emmerd’s! »)
Ce « mais », on le trouve formulé dans plusieurs livres qui parlent des graines, et notamment dans le livre de Christian Boué (« Produire ses graines bio » aux éditions Terre Vivante). Christian Boué fait une comparaison très imagée avec le Tour de France. Si on ne sélectionnait que les meilleurs coureurs, ceux des échappées (et donc du classement général) on aurait forcément les meilleurs éléments, sauf que c’est dans le peloton que se trouvent les meilleurs coureurs de plaine, les meilleurs au sprint, les meilleurs contre la montre… Ne pas les sélectionner reviendrait à se priver de coureurs de très bonne qualité. Il en est ainsi des plantes : maintenir tout le potentiel génétique de notre population de haricots revient à garder le maximum de diversité (et non le minimum). D’autant plus que l’ensemble de ce potentiel génétique peut servir à faire face aux modifications – notamment climatiques – en cours.
Par ailleurs, il semblerait qu’on ne puisse pas améliorer les caractéristiques des plantes sans en faire régresser d’autres. C’est ainsi qu’on ne peut pas trouver de grosses variétés de pommes de terre qui aient le goût des petites (si ça existait, ça se saurait hein !). Améliorer un critère suppose donc qu’on prenne le risque de faire régresser la plante sur un autre point. Les points d’amélioration potentiels sont nombreux. Ainsi, sur la carotte, on a recensé 15 points possibles sur lesquels peut porter la sélection (la taille, la forme, l’absence de racines secondaires, le goût, la résistance à tel parasite, la résistance à telle maladie, l’absence de couleur vert au collet …). Mais voilà, la nature est ainsi faite (et sans doute est-ce bien comme cela !) on ne peut pas vraiment agir sur plein de critères à la fois : certains d’entre eux passent irrémédiablement à la trappe. Et Christian Boué de comparer les plantes avec les Shadoks. Je dois dire que ça m’a beaucoup fait rire, moi qui suis fan de cette série des années 60 (merci à Stéphane ne nous avoir offert l’intégrale). Vous vous rappelez ? Les Shadoks ont un cerveau constitué de quatre cases qui ne peuvent contenir que quatre éléments. Introduisez un élément supplémentaire, c’est un autre élément qui fout le camp. Idem pour les nombreux critères de sélection possibles de nos carottes, laitues, poireaux, tomates … Travaillez sur le caractère « résistance au transport » de la tomate, et c’est le goût (ou une autre caractéristique) qui va en pâtir.
(dessin de Caroline Koehly, qui a réalisé toutes les belles illustrations du livre de Christian Boué)
A l’heure où la sélection de graines devient pour certains d’entre nous une véritable passion (vous le saurez prochainement dans un prochain article), il me semblait important, avant de faire quelques articles sur le sujet, de présenter les différents modes de sélection possibles et surtout de mettre en garde les amateurs que nous sommes contre une sélection trop poussée de nos plantes. NE REPRODUISONS PAS LES EXCÈS DES PROFESSIONNELS dans ce domaine. Gardons donc toujours dans un coin de notre tête les deux comparaisons avec le Tour de France et nos amis les Shadoks.
Au moment de terminer cet article, je vois que les plus jeunes d’entre vous s’agitent sur leur banc dans le fond de la classe. Je dois même dire que j’entends de loin et depuis quelques minutes cette petite phrase : « C’est quoi les Shadoks ? »