Pratiques de jardinage à modifier ?

Réponse à la devinette précédente : il s’agissait du concombre du Sikkim que m’a donné mon ami Jacques (fruit issu de son jardin, cette variété est originaire du Nord de l’Inde, dans la province du Sikkim, et elle est très cultivée dans la partie orientale de l’Himalaya). Bravo à Christofor pour avoir donné une piste dès la parution de mon article puis à Eric qui a identifié qu’il s’agissait du concombre Empereur Alexandre (c’est souvent sous ce nom synonyme qu’est commercialisé en France ce magnifique légume).

Cette petite devinette n’était qu’une manière d’introduire un autre article sur le jardin. Cet article, le voici.

2018 restera sans dans les annales, comme étant sans doute l’année à partir de laquelle les étés caniculaires sont devenus la règle. Car si l’on prolonge la courbe, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

Il viendra malheureusement un temps, très proche à mon avis, où nous verrons les forêts franc-comtoises brûler à cause de la sécheresse (chose jamais vue ici) et où, lorsque quelqu’un tombera gravement malade, on se dira « pourvu qu’il passe l’été » alors qu’il y a peu on disait encore « pourvu qu’il passe l’hiver ». Car l’été est en train de devenir la saison la plus difficile, aussi bien pour les Hommes que pour les plantes.

Côté jardin, l’été était encore il y a peu de temps « la » saison du jardin.  Ce temps là est révolu. On commence à avoir un petit aperçu des modifications en cours. Ainsi  cette année, dès le début juillet, le soleil a grillé le feuillage des pommes de terres …

… alors que ma première expérience de culture de plante tropicale (le gombo) m’a donné toute satisfaction, contre toute attente.

Pour le jardinier,  s’il y a beaucoup d’inconvénients liés à la situation, il y aussi peut-être quelques avantages à rechercher du côté des hivers doux, des printemps sans gel, … Car il n’y a plus de doutes : on ne jardinera plus jamais comme avant et il va falloir expérimenter et modifier nos pratiques.

Et si l’on listait sur ce blog toutes les modifications qu’il pourrait y avoir dans nos futures pratiques de jardiniers ?

70 réflexions au sujet de “Pratiques de jardinage à modifier ?”

  1. Premier changement de pratique à venir : comme l’herbe ne pousse plus et qu’on n’entend plus du tout les tondeuses à gazon, on pourra jardiner tout l’été sans boules quies ! :wink:

  2. Il est magnifique ce légume !
    Franchement, on dirait une oeuvre d’art ethnique.
    Si tu nous en disais un peu plus ?
    Est-ce qu’il s’apparente au concombre qu’on connait tous, que l’on mange froid en salade ou plutôt à une courge qu’on cuisine ?
    En tout cas, je ne l’ai jamais vu sur les étals de l’ouest de l’Himalaya.
    Sans doute a-t-il besoin d’un climat humide comme on trouve dans le Sikkim, contrairement au Ladakh où le climat est très sec.

  3. Ça m’arrange pas , comme j’ai tendance à boire plus de bière sous un soleil d’été que sous une pluie d’hiver … ça va me coûter un bras ces modifications climatiques !!! :blink:
    A moins que comme dupdup je me mets à en brasser , de la bière ! :w00t:

  4. Etincelle, ce concombre s’utilise comme un autre concombre, c’est à dire en salade mais sans avoir besoin de le faire dégorger son eau au sel comme on le fait (parfois) avec les autres concombres. Il est très doux, j’aime beaucoup. Jacques m’en a donné deux, j’en ai déjà mangé un, je laisse mûrir l’autre (bien que déjà cueilli) pour récolter plus tard des graines bien matures, avec cependant un risque que ce concombre se soit hybridé avec une autre variété car il fait partie de la même espèce botanique (cucumis sativus) que les autres concombres.
    Merci Yves, j’avais oublié que j’ai commencé une série d’articles sur le brassage de bière et que je n’ai pas continué, ton commentaire vient de m’y faire penser. Tu as raison, ces modifications climatiques poussent à boire !!!!!!!!!!!!

  5. Tous ce que j’y vois dans ce réchauffement, c’est que je fane plus vite mais a-t-on récolté dès le début juillet ?
    Si tout grille avant la fin août, on va ramasser directement les frites ou les pommes de terre en robe des champs, une fois !!! A quand, une récolte directe de purée :blink: ?

  6. J’allais oublier, sympa le concombre du Sikkim !!
    Quelle est sa couleur intérieure ? La peau se mange-t-elle ?
    Peut-on en faire une tarte aux concombres :sick: ?
    En tout cas, jamais vu un tel légume :tongue: .

  7. Je ne sais pas si la peau de ce concombre se consomme. Sans doute que oui s’il est cueilli assez jeune. La chair est moins verte que les autres concombres, plus blanche.
    La tarte aux concombres du Sikkim ? C’est pas bon hein ! :whistle:

  8. Deux légumes qui deviennent de plus en plus difficiles à cultiver en Franche-Comté : les pommes de terre et les choux.

    Concernant la pomme de terre, je crois qu’il faut porter son choix sur les variétés dont le feuillage résiste le mieux au soleil. J’ai remarqué que parmi la dizaine de variétés cultivées par les uns et les autres au champ habituel, seules les variétés « désirée » et « semster » ont gardé leur feuillage. Les planter peut-être dès mars et non en avril/mai.

    Concernant les choux, je crois qu’il faut semer extrêmement tôt pour avoir une culture de printemps et extrêmement tard pour avoir une culture d’automne voire hivernale, mais la culture d’été est quasiment à proscrire dorénavant.

  9. je ne sais pas si l’on peut faire une tarte au concombre, mais de la glace au concombre oui.
    Je pense que vous connaissez l’histoire du petit garçon …….que 5 fois va chez un glacier demander une glace au concombre.
    et pour éviter de répondre non une sixième fois, il fait de la glace et quand le garçon arrive et demande la glace, il dit oui j’en ai fait, et le petit garçon lui répond : vous avez gouté ? c’est pas bon.

  10. Lorsque la canicule est là, bon nombre de personnes pensent qu’en arrosant ça va arranger les choses. Effectivement, ça peut … Mais par contre, l’arrosage ne change rien à la chaleur ambiante. Et il faut savoir que chaque plante a une température optimale pour se développer, c’est à dire pour que la photosynthèse se fasse. Et cette température est, pour bon nombre de plantes, comprise entre 20 et 25°C. A plus de 30°C, la plante met en place une série de comportements destinés à se protéger. Alors, on aura beau arroser, si la température est trop élevée, ça ne va pas relancer pour autant le fonctionnement des plantes.

  11. petite image apprise il y a quelques jours : nos jardins de Bourgogne Franche Comté (et tout le reste avec) descendent vers le Sud de 10 mètres CHAQUE JOUR….

    sans commentaire..

  12. Oui, il est bon d’échanger nos constats, nos nouvelles pratiques..Les jardiniers seront une des bases de la société..ils ont sauvés la peau du pays en 1940 quand tout le système s’est effondré..aujourd’hui, beaucoup moins de jardiniers et en plus une modification irréversible de l’environnement..
    Pour ma part, j’essaye une base légumineuses/céréales, puisque ces deux constituants permettent un repas complet journalier (pas besoin de viande). L’hiver je sème un peu de blé de bordeaux barbu, c’est le mien que vous pouvez trouver sur le site http://www.grainesdetroc.fr/ (pseudo « le vieux Fritz »)
    L’été, c’était jusqu’à cet été du maïs de Bresse, mais là, c’est cuit..n’ayant pas de nappe d’eau sous mon terrain, j’avais planté des tuyaux de drainage mais rien à faire, le maïs n’a pas apprécié..à mon avis seuls ceux qui ont de l’eau en sous sol pourront continuer la céréale..
    l’année prochaine, sauf modif, ce sera sorgho..
    En légumineuses, les haricots cartonnent en cet instant, et voilà pourquoi : dans l’été, j’ai du interrompre mes arrosages arrosoirs (métal), car rupture des tendons de l’épaule. En passant au tuyau, avec une buse réglable de distribution, j’ai constaté un feu d’artifice de productivité..J’arrose en bruine 2, 3 ou 4 fois par jour le pied des haricots, et c’est vraiment le jour et la nuit.. sur les rames, jusqu’à 1,5 m/2 m, quelques rares haricots (car arrosoir) et au delà..des charges énormes (tuyau). Le réglage buse
    est parcimonieux (une minute pour remplir un arrosoir de 10 litres) et très apprécié des haricots (qui doivent être près de la surface : « le haricot doit voir partir le jardinier »). Un voisin jardinier (90 ans, ancien agriculteur) m’a confirmé le même constat pour les pommes de terre : arrosage dispersif plus efficace que l’arrosoir..
    Voilà pour aujourd’hui..

  13. Jusqu’à présent, j’avais pratiqué l’arrosage sans eau (ou presque). Cette année j’ai dû arroser. Cela n’a pas été facile car je dois aller chercher l’eau avec des arrosoirs dans l’abreuvoir à vaches qui est à une cinquantaine de mètres du jardin. Et comme mon frère ne met pas souvent ses vaches dans cette pâture-là, il n’y a pas souvent d’eau dans l’abreuvoir, souvent une seule journée par semaine, parfois deux. Les arrosages sont donc très limités. Et, puis, quelques arrosoirs, répartis sur une grande surface (j’ai 9 lignes de 65 m de long), c’est pas grand chose.
    Néanmoins, pour aller dans le sens de ce que tu dis dans le précédent commentaire, le peu d’arrosage que j’ai pratiqué a été une vraie réussite pour mes salades et mes haricots, même si je ne les arrosais qu’une fois (ou deux) par semaine. Les haricots n’avaient pas donné au mois d’août. Depuis une quinzaine de jours, c’est l’abondance. Ma seule explication : le fait d’avoir arrosé de temps en temps.
    Quant aux salades, elles sont tellement belles et tellement abondantes que j’en donne quatre ou cinq têtes par jour (je viens d’en repiquer près de 200 plants). Les quelques salades que je n’ai pas arrosées (parce que trop loin de l’abreuvoir) étaient rachitiques alors que les autres, qui ont pu avoir de l’eau de temps en temps, ont été magnifiques.
    Jardiner avec de l’eau en Franche-Comté, on aura tout vu !!!!!!!!!!!!!!! :angry:

  14. Je crois que dans les temps qui viennent, faire ses propres graines est essentiel.
    Les graines qu’on achète viennent de légumes qui sont cultivés dans des conditions de laboratoire, à savoir des conditions optimales (température, humidité, lumière). Or, dans la nature, on n’a jamais ces conditions-là (ou alors une année sur cent). Les graines que l’on achète ne sont pas en adéquation avec les conditions climatiques actuelles. A nous de les adapter … et donc de faire en sorte que génération après génération elles s’ajustent à nos terroirs et à nos climats.

  15. Je suis entièrement d’accord. Il n’y a qu’à voir la reprise des graines « maison » par rapport à celles du commerce (en plus stockés n’importe comment, atmosphère chaude, etc..bonjour la germination..). Dans un temps futur et peut être pas très lointain (1), nous devrons peut être nous grouper en « pool » de jardiniers, certains étant plus fortiches que d’autres sur telle ou telle semence..En ce moment, j’élève des pêchers, les arbustes du commerce étant fort aléatoires..

    (1) le pays ne s’est jamais remis de la « crise » de 2008. Evolution du transport de marchandises entre 2008 et 2014 : – 12 % (route), – 20 % (ferroviaire).

    source : http://www.arafer.fr/le-ferroviaire/les-indicateurs-du-transport-ferroviaire/indicateurs-du-transport-de-marchandises/

    Rappelons pour le fun que le Sarko des familles a augmenté la dette française de 600 milliards d’euros pour sauver le système (Nous avions 900 milliards au compteur le jour de son élection), et que sur cette somme, les 2/3 n’ont servi à rien, par fébrilité ou incompétence (dixit son ministre Thierry Breton)

    https://www.challenges.fr/france/la-violente-charge-de-thierry-breton-contre-la-gestion-de-la-crise-par-sarkozy_44196

  16. Toujours content de trouver un article sur le jardin sur ce blog. Un petit article sur le meconnu gombo serait intéressant.

  17. On a mangé ce midi l’un de nos derniers melons (il en reste encore 4 ou 5). Je n’en reviens pas de la qualité gustative d’un melon récolté fin octobre. ça a du bon les changements climatiques ! :whistle:

  18. On cueille encore en Franche-Comté des haricots au début novembre et c’est sans doute la première fois. Idem pour les tomates.

  19. C’est rare mais pas la première : il y a quelques années j’en avais cueilli aussi un jour de Toussaint, devisant avec les gens qui revenaient du cimetière sur le temps qu’il faisait… déjà. Mais le lendemain il gelait, alors que là, la froidure n’est pas annoncée à basse altitude.

  20. Bernard, j’ai vu dans cet article que tu avais cultivé le gombo en 2018 avec succès. As tu poursuivi cette culture ? Ça m’intéresse. Je testerais bien ici en Normandie. J’adore le cuisiner et surtout le manger. Un délice.

  21. Alors là, je suis scotché, c’est bien la première fois que je trouve quelqu’un qui aime le gombo ! Personne ici ne trouve ça bon. Mais bon, sans doute qu’on ne sait pas le cuisiner.
    Ta recette ?
    Pour culture, pas de difficulté particulière (enfin, ici, en Franche-Comté où les étés sont très chauds). A semer seulement en mai.
    Je vais voir s’il me reste des graines et je t’en envoie.

  22. Merci Bernard. Le gombo, il est vrai, reste un légume qu’on apprend à aimer. C’est pas toujours une évidence ! La texture un peu gluante lorsqu’on le coupe n’aide pas non plus mais une fois bien assaisonné je le trouve très agréable.

    Justement aujourd’hui j’ai préparé une sauce à base de gombos et de veau.

    – 1 oignon et 1 gousse d’ail
    – 1 petit morceau de poireau
    – 1 petit morceau de céleri
    – 1/4 poivron vert
    – 1 petit morceau de gingembre
    Je mixe dans un blender tous les ingrédients. J’obtiens une purée bien aromatique.

    Dans un faitout, je mets 2 c à s d’huile et je fais revenir sur feu fort le sauté de veau (500g). Je sale et je poivre.

    J’ajoute ensuite la purée d’oignon/herbes et je laisse cuire à feu moyen pendant 1/2 heure à couvert.

    Pendant ce temps, je m’occupe des gombos (une douzaine). Je les mixe dans un blender grossièrement et je les ajoute à la viande avec 2 tomates fraîches râpées (pour moi en bocal) et un piment oiseau (ou végétarien pour ceux qui craignent la chaleur). Comptez 20 minutes et c’est prêt. En accompagnement un bon riz jasmin parfumé.

    Sinon façon tajine comme au Maroc.

    Dans un tajine ou faitout, faire revenir un oignon dans 2 c à s peu d’huile d’olive.
    Ajoutez ensuite une belle tomate bien mûre râpée sans la peau.

    Pour les épices, 1/2 c à c de gingembre, piment doux, curcuma, sel et poivre. Ajoutez les gombos. Parsemez de persil et coriandre hachés. Laissez cuire une petite 1/2 heure en tout à feux doux.

    J’espère que ça vous donnera envie de vous lancer.

  23. alors rien pour moi,je laisse ma part aux connaisseurs car mon estomac m’interdit aucun poivron ni piment.

  24. Christophe bien sûr. Avec grand plaisir !

    Jacqueline, voilà une recette simple arménienne à base de gombos réalisée par Carole, superbe cuisinière comme je les aime. Il n’y a pas de poivrons dans celle ci.

    Ça permettra aussi à ceux qui ne connaissent pas ce légume de se faire une idée.

  25. Traditionnellement ici, jamais on ne repique des carottes, elles se sèment directement en place. Or, j’ai un ami (Jacques) qui est allé en Australie et qui a été surpris de voir que là-bas on vendait des plantules de carottes en barquettes destinées à être repiquées. Cette année, il a expérimenté cette méthode de repiquage des carottes et il n’a jamais eu des plants aussi beaux. J’ai fait un essai hier, j’ai repiqué quelques carottes que j’avais enlevées lors de l’éclaircissage de ma plantation. A suivre.
    Si certains d’entre vous sont tentés par l’expérimentation …

  26. Super, ça tombe bien , j’ai de quoi m’occuper , ayant 20 hectares de carottes juste devant la maison !!! :w00t:

  27. En fait , j’ai déjà fait du repiquage de carottes ( par curiosité ) .. ça marche bien , mais je n’irai pas jusqu’à dire que les plants sont plus beaux que semés en place !

  28. A priori, ça se repique très jeune, au stade petite plantule, et par météo favorable (juste avant une pluie si possible).

  29. Non , non , moi je les avais planté quand elles faisaient déjà 20 cm de long , c’est plus facile à enfoncer dans la terre !!! :tongue: Noooon , je déconne !!! :w00t:
    En effet , il faut de l’eau pour que les petites plantules repartent bien . Le problème est que , comme la terre est bien meuble sur une bonne profondeur , si vous arrosez , les racines sont vite au sec … Voilà pourquoi il est préférable qu’il pleuve suite à la plantation .

  30. En général, j’utilise ce principe très simple : semis et repiquage juste avant la pluie, travail de la terre dès que c’est possible après la pluie.
    Autrefois, en Franche-Comté, on pouvait semer n’importe quand au printemps, maintenant bien souvent ça ne germe que si on sème avant la pluie.
    En fait, en matière de jardinage, lorsqu’on fait les choses au bon moment, on économise beaucoup de travail, notamment en ce qui concerne le travail de la terre et le désherbage (pour ceux qui désherbent).

  31. C’est vrai qu’en ce moment c’est difficile à gérer !! Entre les périodes de sécheresses et les grosses pluies d’orages … :sad:

  32. Orage, ô désespoir !
    ô vieillesse ennemie
    N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
    Et ne suis-je blanchi dans les travaux potager
    Que pour voir en un jour flétrir tout c’que j’ai semé … ? :whistle:

    Corneille … Je me souviens avoir joué cette pièce à l’école … :angel:

  33. … Mon bras qu’avec respect tous les jardiniers admirent,
    Mon bras, qui tant de fois a sauvé ce jardin que je vois aujourd’hui agonir …

  34. O rage, ô désespoir !
    ô vieillesse ennemie
    N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?

    Je n’ai jamais joué cette pièce à l’école :blush: , ni ailleurs d’ailleurs (mais non, ce n’est pas un pléonasme :tongue: ) comme Yves mais je connais ces vers par coeur.
    C’est là qu’on se rend compte que, qu’on soit de Bretagne ou du sud-est de la France, on a une culture commune (ce sont les autonomistes bretons qui ne vont pas apprécier :lol: )
    Bravo quand même à Yves d’avoir eu la présence d’esprit (c’est un poète donc ce n’est pas étonnant) d’avoir transformé « Ô rage » en Orage » pour coller à la discussion :smile:

  35. A propos du « ailleurs d’ailleurs » d’Etincelle, la chanson de Pierre Louki que l’on peut écouter ici …

    … et dont voici les paroles :

    Savez-vous par bonheur
    Où habite le tailleur ?

    Le tailleur est ici
    Mais son fils est ailleurs
    Et son fils qu’est ailleurs
    N’est pas tailleur d’ailleurs
    Car le fils du tailleur
    Qu’aimait pas tailler
    Alors y s’est taillé
    En s’installant ailleurs

    Mais l’fils du tailleur
    Qui n’aimait pas tailler
    Comme il est bien taillé
    L’est aussi batailleur

    Pendant qu’le tailleur taille
    L’fils du tailleur bataille
    Pendant qu’le tailleur coud
    Le fils donne des coups
    Si le père est ici
    Le fils y’est-il aussi ?

    Le père il est tailleur
    Et pourtant il est là
    Mais le fils n’est pas là
    Quoiqu’n’étant pas tailleur

    Le père qu’est bon tailleur
    Lui n’aime pas batailler
    Le fils qu’est bien taillé
    N’était pas bon tailleur

    Pendant qu’le tailleur taille
    Le fils va batailler
    Il déchire il entaille
    Les gens bien habillés

    Comme ça il ravitaille
    Son père qui ravi taille
    Les gilets les vestons
    Que détruit le fiston

    Mais le fils du tailleur
    Qui n’aimait pas tailler
    Comme il est bien taillé
    L’est aussi batailleur

    Pendant qu’le tailleur taille
    L’fils du tailleur bataille
    A chacun sa passion
    Vive la confection !

  36. Oups ! Désolée Bernard d’avoir attribué le « Orage ô désespoir » à Yves alors que c’était à toi que j’aurai du l’attribuer.
    Bon, ben toi aussi t’es un poète :biggrin:
    Je n’en ai jamais douté d’ailleurs, ni que tu sois tailleur (d’arbre fruitier par exemple) et même un peu batailleur :wink:

  37. Mais surtout r’ailleur :tongue:
    On te pardonne car tu es très trav’ailleur :wink:

  38. Semer toujours plus tard… Deux semaines plus tard que l’année dernière, je viens de terminer mes derniers semis en serre de la saison: Cerfeuil, Cresson des fontaine, Roquette, claytone de Cuba.
    Comme diraient les cochons: qui vivra verra… :unsure:

  39. La roquette est sortie en 5 jours, suivie par la claytonne et enfin le cerfeuil. Toujours rien côté cresson. J’espere pouvoir couper pour Noël… à voir. :smile:

  40. Un grand merci pour cet excellent article qui confirme tout le mal que je pense de cette ferme normande qui n’est qu’une immense arnaque depuis le début.

  41. Quelle triste publicité pour l’agroécologie…
    C’est terrible parce qu’on risque comme d’habitude de jeter le bébé avec l’eau du bain.
    La nature ne mérite pas ça : ni la régression actuelle concernant l’agriculture biologique, ni l’interdiction de ses bienfaits (je pense ici à l’herboristerie).
    Pas le courage d’aller voir le catalogue des formations proposées mais j’espère qu’ils ne vont pas jusqu’à la sensibilisation à la décroissance !

  42. Oui, je pense que c’est un exemple qui va faire beaucoup de tort.

    Je n’ai rien lu depuis longtemps sur la ferme de Bec-Hellouin. Mais voici ce dont je me souviens de la lecture de certains documents critiques il y a dix ans :

    – la ferme s’est faite passer pour un modèle alimentaire pour l’humanité (rien que ça !) mais il n’y avait que très peu de production de légumes et uniquement des légumes d’été (la ferme a d’emblée décidé de ne pas cultiver de légumes d’hiver et de légumes de garde), ce ne pouvait donc pas être un modèle d’alimentation autonome mais la ferme était très forte d’un point de vue communication pour faire croire à ce genre de choses.

    – d’un point de vue économique, c’était peanuts : 50 000 € de recettes (si je me souviens bien), c’est à dire de quoi payer le salaire d’une seule personne, ce qui est tout de même ridicule pour une ferme qui se targue d’être un modèle mondial.

    – dans ses calculs de rentabilité, la ferme à surestimé les coûts de vente et surtout largement sous-évalué les coûts de production en ne tenant quasiment pas compte des milliers d’heure de travail faites par des stagiaires.

    – ce n’était pas de la permaculture mais de l’agriculture bio intensive.

    – le fait que des stagiaires payent pour venir travailler ou ne travaillent qu’en échange du gîte et du couvert était déjà considéré à l’époque comme une forme d’esclavagisme moderne.

    – le discours de la ferme, à savoir qu’un maraîcher permacole peut vivre d’une surface de 0,1 hectare est une aberration, ce modèle ne peut pas être reproduit et à plus forte raison généralisé.

    – la ferme, il y a 10 ans, ne s’en sortait pas financièrement par la vente des légumes (peanuts) mais déjà pas la vente de stage de formation. Le discours à l’époque était de dire que certes ce n’était pas rentable mais c’est parce qu’il s’agissait d’expérimentation.

    On peut donc dire aujourd’hui qu’après un échec complet de l’expérimentation et du concept de départ, la ferme s’est tournée vers d’autres activités plus lucratives, certes différentes de la production de légumes, mais s’adressant au final au même public de gogos.

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