Un dernier article avant de faire une pause. Ce blog repartira le 1er janvier dès les premières minutes de la nouvelle année.
Le vendredi 6 novembre, Joëlle et moi avons regardé un film en blu-ray, il s’agissait de « The artists ». Le film était muet. Très beau film.
Le lendemain on est allé au théâtre, il s’agissait d’une magnifique pièce de Pierre Guillois : « Bigre ». Mais la pièce était muette. Superbe quand même !
Le mardi 17 novembre, on était de nouveau au théâtre. C’était une pièce de Mathilda May : Open Space. Muet ! Et admirable !
Avant-hier soir on est encore allé au théâtre. La troupe russe Semianyki y jouait sa dernière création : Express. Et la pièce était une nouvelle fois muette.
Décidément !
A chaque fois, je ne savais pas à l’avance que j’allais regarder un film ou une pièce sans parole. Le hasard est tout de même bizarre.
Mais comme tout ce que j’ai vu m’a énormément plu, je me suis dit que finalement notre société donne beaucoup trop de place à la parole et qu’il y a bien d’autres modes d’expression possibles.
Je suis tombé par hasard hier sur cette phrase qui a alimenté ma réflexion : « Quand les muets prennent la parole, ça fait du bruit dans les yeux » (Ne rien dire, histoire de parler, B. Atte).
petite pause …
Tout ce que vous venez de lire ci-dessus a été écrit hier en fin d’après-midi. Je cherchais une conclusion et je voulais terminer l’article en posant une question du genre « D’une manière générale, parle-t-on trop ? Qu’en pensez-vous ? »
Mais j’ai interrompu l’écriture de l’article au moment d’aller à la mairie assister au dépouillement des bulletins de vote (rituel que je ne manque jamais). Et là, stupeur, j’ai appris par hasard que Lucie, à qui je montrais des oiseaux il y a plus de vingt ans et dont je parlais avec son père il y a un peu plus d’un mois, a été tuée lors des attentats du 13 novembre dernier.
Depuis aucun mot ne sort.
La réalité devient toute autre quand elle est proche.
Je crois qu’il est des circonstances où parler devient impossible et où tout autre mode d’expression l’est aussi.
Oui, la parole est de trop … mais tout le reste devient également tellement dérisoire.