Qu’est-ce qui pousse le faucon kobez à passer en France alors que nous sommes assez loin de son aire de répartition située dans les pays de l’Est et d’Asie ? Toujours est-il que cette espèce est observée chaque année en France (surtout dans le sud-est) et que le passage est parfois important. Il en fut ainsi en mai 2008 en Franche-Comté (c’était la première fois que je voyais cet oiseau). Ce fut également le cas cette année et Christophe en a parlé dans un commentaire. Coïncidence : alors qu’en mon absence la discussion sur le faucon kobez reprenait sur ce blog, j’étais à ce moment-là (fin mai) en Camargue en train d’observer justement le faucon kobez.
Mois : juin 2015
« A vos plumes ! » (21)
Un article proposé par Maïvon :
Henri Michaux m’a inspiré pour ce nouvel atelier d’écriture avant les congés d’été du blog.
Dix mots extraits du texte, In mémoriam page 44 dans le livre « A distance » publié chez Gallimard :
Espions – boue – vinaigre – patrie – avouer – naissance – toupie – froide – engrenage – police.
Inspirons, expirons et lançons nous!
Blog de nouveau en congés
Ce blog fait de nouveau une petite pause (décidément … !) et reprendra le lundi 22 juin.
Et comme on est plutôt dans la période des devinettes sur le blog (et je sais que vous aimez ça !), je vous laisse répondre à trois petites questions :
1) D’abord, de quoi s’agit-il sur cette photo ?
2) Quelle espèce aux ailes si fines ?
3) Et quel est cet oiseau dont je vous parlerai à mon retour ?
Faire-part
La famille Dupdup s’est agrandie du côté du poulailler. Elle a le plaisir de vous annoncer la naissance du petit dernier : Calimero.
Germaine (la maman) et Sidonie (la deuxième maman adoptive) ont décidé d’un commun accord de ne pas associer le coq géniteur au présent faire-part. En effet, Monsieur Alphonse s’est dépêché de délaisser sa nouvelle progéniture pour aller folâtrer avec Gertrude, Aglaé, Charlotte et Honorine.
Petite devinette ornitho
La semaine dernière, en descendant en Camargue, j’ai fait un petit crochet dans la Drôme pour photographier les vautours fauves dont les nids surplombent le village de Rémuzat. Je n’en ramène pas vraiment de belles images, il y avait souvent de bien mauvais contre-jours. Mais bon, il devrait quand même y avoir un article avant la pause estivale de ce blog.
J’ai remarqué à un moment donné un couple d’un autre rapace qui volait très près du village. Les photos sont
Naturaliste et/ou photographe
Le naturaliste est, par définition, un bon observateur. Muni de sa paire de jumelles, de sa loupe ou de sa longue-vue, peu de choses lui échappent.
Le photographe, au contraire, est plutôt un mauvais observateur. Déjà parce qu’il n’est pas forcément dans une logique d’identification des espèces. Mais aussi pour la simple et bonne raison que le viseur d’un bon reflex, aussi bon soit-il, donne infiniment moins de détails qu’une bonne paire de jumelles ou qu’une longue-vue.
Mais le photographe a la fâcheuse manie de photographier tout ce qui passe à sa portée. Aussi, finalement, et c’est là le paradoxe, il enregistre des choses que les naturalistes ne voient pas.
Deux exemples pour étayer mes propos.
Premier exemple : la semaine dernière, les naturalistes qui étaient présents au mas d’Agon en Camargue recherchaient une guifette leucoptère ou un faucon kobez de passage mais personne ne pensait à regarder les hirondelles ou les martinets qui passaient. Or, parmi les quelques hirondelles rustiques qui survolaient l’étang, il y avait … une hirondelle rousseline (espèce que je n’avais jamais vue) !
Quelques jours plus tard, un naturaliste souvent présent sur le site m’a dit que si l’hirondelle rousseline est aussi peu observée en Camargue c’est parce qu’aucun naturaliste ne passe du temps (pour ne pas dire « ne perd du temps ») à regarder les hirondelles.
Deuxième exemple : sur la plage de Salins-de-Giraud (toujours en Camargue), un groupe de naturalistes recherchait jeudi dernier les quelques limicoles de passage susceptibles d’être encore présents (bien qu’on soit très tard dans la saison). Des goélands leucophées passaient au-dessus d’eux. Faudrait être un peu fêlé du ciboulot pour passer du temps à regarder ces goélands-là, tant ils sont communs. Or, parmi la bande de goélands survolant ces braves naturalistes se cachait … un goéland railleur (que personne n’a vu passer) !
Il fallait être chercheur d’images, donc un peu photographe, pour voir ces deux espèces-là.
Alors, les photographes qui ont tendance à être méprisés par les naturalistes, sont-ils si nuls que ça ?