Il y a deux ans, j’avais entrepris de raconter ce que Michel et moi-même avions vécu dans un affût permettant d’observer de très près les grues. Celles et ceux qui ne venaient pas sur ce blog à l’époque peuvent consulter les trois premiers numéros de la série (1, 2 et 3) consacrés aux grues elles-mêmes et les deux numéros suivants (4 et 5) consacrés à d’autres observations faites depuis l’affût.
Hier, j’avais du temps et j’ai entrepris de trier mes photos. Vaste programme car j’ai sans doute 20 000 photos en attente de rangement et de tri ! J’ai commencé par trier celles faites ce premier jour de mars 2013 où nous étions restés douze heures d’affilée (de la nuit noire à la nuit tombante, cela fait partie du contrat avec la LPO) dans un affût spécialement conçu pour photographes. Nous avions bravé ce jour-là un froid très humide. Fort heureusement, une petite topette de gnôle amenée par Michel, avait permis de maintenir le corps à bonne température. A la guerre comme à la guerre !
Comme je l’ai déjà dit dans les autres articles, les grues sont venues très près de nous, surtout en début de matinée. Elles étaient quasiment « à portée de main ».
(on voit en arrière-plan le bâtiment en bois de la ferme aux grues qui permet aux visiteurs d’avoir une vue sur l’ensemble de la zone où sont nourries les grues)
Les grues sont venues des quatre côtés de l’affût (celui-ci est d’ailleurs conçu pour pouvoir photographier de tous les côtés).
L’une des grues étaient baguées, mes photos ont été transmises à la LPO qui a pu contrôler l’origine géographique de cette grue (sans doute baguée très jeune au nid).
Les effectifs de grues ont varié au cours de la journée avec beaucoup d’allées-et-venues. D’une manière générale, le nombre d’oiseaux a diminué au fil des heures.
Evidemment, il est toujours tentant de faire quelques gros plans.
En fin d’après-midi, les grues sont parties par petit groupes.
A un moment donné, les grues qui restaient encore sur le site se sont toutes envolées. Un tracteur est passé à côté de notre affût, il venait épandre sur le terrain quelques tonnes de maïs (dans le but de fixer les grues sur le lieu et de les empêcher de faire trop de dégâts ailleurs parmi les jeunes pousses de blé et d’orge).
Finalement ce tracteur a été le bienvenu car, en écourtant un peu notre journée d’affût, il a aussi abrégé nos souffrances : nous étions gelés ! Et notre flasque de gnôle était complètement vide !
comment fait on pour rester 12h sans bouger?
Et sans parler … parce que nous les filles … :cheerful:
Je ne sais pas répondre à ta question. Il m’est arrivé tellement souvent dans ma vie d’être immobile sans bouger (parce que j’ai fait des dizaines de milliers d’heures dans mes affûts) que cela me semble naturel.
Cela dit, si on a un espace restreint pour se mouvoir, on peut quand même bouger un peu sans faire de bruit. Quant à parler, on peut le faire en chuchotant. Donc on parle, c’est notre côté féminin qui ressort :tongue: :devil:
je n’aime pas la chasse mais j’aurais aimer passer une nuit a l’affut dans une hutte de chasseur rien que pour voir les oiseaux se poser sur l’eau et se reposer tranquilles
L’affût est toujours une belle expérience … même quand on ne voit rien (et ça arrive !).
C’est toujours fascinant ce genre d’expérience, presque surréaliste ! Bravo pour tous ces clichés, on s’évade grâce à toi !
Tiens je fais une parenthèse rapide…….le lien entre ces oiseaux migrateurs et le style Charlie Hebdo en postant un lien vers une image du dessinateur Bidu (et tout le reste de son travail…) J’ai trouvé qu’il a du talent et que son dessin de Marine Le Pen illustrait d’une certaine façon cet article sur les migrateurs ! :biggrin: :silly: :biggrin:
https://www.facebook.com/209618185735411/photos/pb.209618185735411.-2207520000.1422132358./806100692753821/?type=3&theater
J’ai oublié de dire que la semaine dernière, 114 grues sont passées pile-poil au-dessus de chez moi (à 10 près car j’ai eu du mal à les compter, elles changeaient de position pour se mettre en V après avoir cerclé au-dessus de la prairie en face). Spectacle magnifique ! :wub:
Le passage des grues est de plus en plus fréquent dans la vallée de l’Ognon.
Avant hier soir vers 19h30: grou grou! kra kra! un vol d’une centaines de grues au dessus de la maison. Elles sont allées se poser 1 km plus loin dans la vallée près de la Cère et sont reparties dans la nuit bien avant le lever du jour. Pour moi c’était une première. :cheerful: :cheerful: :cheerful:
Etonnant, il n’y a eu encore eu aucun comptage de grues au lac du Der cet automne. La migration serait-elle en retard cette année ? :blink:
http://champagne-ardenne.lpo.fr/grue-cendree/migration-et-hivernage/synthese-des-comptages-sur-le-der
bonsoir Bernard,
normalement les grues devraient être arrivées, il y a 5 semaines j’ai pu observer un vol très important de ces dames elles étaient au dessus de la localité de Gland, (25 kil de Genève) et elles cherchaient les courants thermiques vers le Jura Vaudois.
Je l’avais signalé .
Mais comme il fait tellement beau, elles se sont certainement arrêtés en cours de vol.
La saison de migration est terminée. Les comptages faits au lac du Der montrent que le nombre de grues a été cette année bien inférieur aux autres années :
http://champagne-ardenne.lpo.fr/grue-cendree/migration-et-hivernage/synthese-des-comptages-sur-le-der
La migration est un phénomène complexe. Il y a eu peu de grues au lac du Der l’automne dernier (comparativement aux années précédentes), on aurait pu s’attendre à un retour lui aussi de faible intensité. Or, il n’y a jamais eu autant de grues au lac du Der qu’en ce début mars : 89 300 !