Oui, je le reconnais, la devinette botanique que je vous ai proposée dans mon dernier article n’était pas du genre facile, d’autant que je n’avais mis qu’une image – très peu significative – d’une feuille et d’une petite fleur. Mais notre ami Yves, ayant toujours autant de perspicacité (et sans doute aussi un peu l’entêtement des Bretons :whistle: ), a fini par trouver la solution ! Il s’agit donc de la cyclanthère pédiaire (cyclanthera pedata) que l’on appelle aussi « concombre des Andes » (il est utile de préciser « pédiaire » car il existe une quarantaine d’espèces de cyclanthères, la plupart ne se cultivant d’ailleurs pas).
Evidemment, si je vous avais proposé une photo du fruit, vous auriez eu plus de facilité pour l’identifier. Mais Dupdup a des côtés sadiques et il aime faire mariner ses lecteurs dans leur jus ! :devil:
La cyclanthère est une plante que j’ai découverte chez Michel et Pascale et toutes les photos de cet article proviennent de leur jardin (il faudra d’ailleurs qu’un jour je fasse un article sur ce lieu).
La cyclanthère est originaire d’Amérique centrale où elle pousse jusqu’à 2000 m d’altitude. Elle s’y trouve sur les étals des marchés sous des noms locaux divers (Achocha, Achoa, Caihua, Cayuha, Korila, pepino de comer, …).
Cette plante est étonnante, très expansive, et il faut lui prévoir un support grillagé. Elle peut monter à trois ou quatre mètres de haut.
Aussi, si on ne lui laisse pas la possibilité de grimper aussi haut, il faudra une certaine longueur entre les pieds car les tiges vont très loin et peuvent garnir une belle longueur de grillage (sur la photo il n’y a que deux plants).
La cyclanthère est une cucurbitacée (désolé d’utiliser un gros mot !), au même titre que les courges, les potirons, les melons et les concombres.
Certains fruits sont parfois épineux.
Les deux plants de Michel et Pascale produisent une très grande quantité de fruits et j’ai eu droit à un petit panier à chacune de mes deux dernières visites.
Avant de cuisiner ces fruits il faut éliminer la partie centrale composée de graines.
On peut pour cela utiliser une petite cuillère mais on y arrive aussi tout simplement avec le pouce.
Les cyclanthères se consomment de différentes manières et j’en ai essayé plusieurs.
D’abord cru, ce qui fait ressortir le goût de concombre du fruit (on peut le consommer seul ou en mélange avec d’autres légumes).
Lorsqu’on le consomme cuit, il est conseillé de ne pas le laisser cuire longtemps pour qu’il garde son croquant mais j’avoue l’avoir préféré bien cuit – fondant même – simplement revenu dans une poêle ou un wok, avec des oignons, de l’échalote et de l’ail, éventuellement du persil (ou d’autres herbes) ajouté au moment de servir, …
… ou avec des tomates (on peut aussi l’intégrer à des tas de préparations, type ratatouille ou autre).
J’ai bien apprécié ce légume mais Joëlle n’est pas fan (elle est plutôt fane de radis !). Comme quoi les goûts et les couleurs … !
Les cyclanthères se cultivent très simplement : tout comme les concombres, il faut les semer soit en godet en avril, soit en pleine terre en mai.
La cyclanthère est une plante intéressante d’un point de vue médicinal : diminue la tension artérielle, fait baisser le taux de cholestérol, régule le métabolisme des sucres et des graisses dans le sang (utile dans la lutte contre le diabète), est bénéfique dans le traitement des maladies coronariennes et plus généralement cardiaques, contribue à la réduction de l’obésité, …
Les cyclanthères produisent des graines que l’on peut récolter pour semer au jardin l’année suivante. Mais attention, les graines blanches ne sont pas assez mûres et il faut prélever les graines lorsqu’elles sont noires, c’est à dire sur des fruits à complète maturité.
Les graines ont une forme étrange.
Je pourrai donner quelques graines aux personnes intéressées (Pascale m’en a donné beaucoup). Mais pour cultiver ce légume, les jardiniers devront d’abord poser leur vélo (euh, mettre leur cycle en terre je veux dire … !).
Le fruit ressemble (pour un œil non averti) plus à un poivron qu’à un concombre, non?
Et pour le récolter il faut bien respecter son cycle en terre… :sideways:
Bel article , belle découverte !
:happy:
Elles sont étranges ces graines en forme de bébé tortue !
Si tu as des graines , je veux bien tenter un semi ( j’arriverai un jour , têtu comme je suis !! ) … J’ai un bout de grillage qui à l’habitude des pois et/ou haricots grimpants , ça va lui changer un peu .
Je t’en envoie 10 graines !
Yesss !!!
:happy:
Rigolotes ces graines :biggrin:
Yves y voit des bébés tortues et moi des petits nounours …
Et vous ?
Les pièces d’un puzzle tout simplement !
Cela dit, ça peut être un puzzle représentant un bébé tortue ou un petit nounours, voire un bébé tortue qui joue avec un bébé nounours histoire de vous donner raison à tous les deux. :whistle:
Bernard, je suis très impressionné par l’esthétique de cette graine. Elle est vraiment très belle. Je connais juste de nom cette plante mais n’en ai jamais cultivé. Tout comme Yves, je suis partant pour tenter cette cucurbitacée
De retour ce soir après trois jours passés au pays de la bière !
J’envoie les graines cette semaine.
Bernard, graines bien reçues … merci infiniment !!!
J’espère que l’enveloppe était en bon état car celle reçue par Yves semblait piétinée. :angry:
Non ça à l’air d’être bon Bernard
Ce n’est donc pas les facteurs franc-comtois qui piétinent le courrier, mais les facteurs Bretons ! Merci Jérôme, c’est ce que je voulais prouver … ! :whistle: :tongue: :devil:
:w00t:
Normal , ici le facteur il devient fou avec toutes les adresses qui commencent par KER quelque chose !!!
Il devient fou ? Tu veux dire qu’il n’est pas des KER ! :whistle:
Bonjour, o m’a donné des graines en me disant que c’était un légume népalais, maais je n’avais pas le nom et ne savait pas comment le préparer.
J’habite à 1100m, et il pousse bien, maintenant je vais pouvoir le goûter!!
Merci pour vos explication, belle soirée. mam’yvette
Bernard, Joelle, Michel et Pascale…
Le monde est petit !
Moi aussi j’ai un plant qui me vient de Michel, ou plutôt de ma grande soeur Pascale.
Merci msieur Dupont pour ce bel article. Je dégusterai demain.