En trente ans de carrière dans l’éducation à l’environnement, j’en ai côtoyé des instits !
Et j’ai pu mesurer l’importance de leur métier. Et ce métier est celui pour lequel j’ai le plus de respect au monde (… après celui de brasseur de bière, évidemment !).
Je n’ai pas eu que des instits, évidemment. Plus tard, j’ai eu des profs : au collège, au lycée, à l’université. Mais ce n’était pas tout à fait pareil. Car un instit, c’est un instit !
Ce beau métier, je l’ai vu aussi progressivement se dégrader. Car l’enseignant assume aujourd’hui toutes les contradictions de notre société et c’est à l’école que viennent se refléter toutes les difficultés du monde « moderne » : la séparation familiale, la pauvreté, la violence, le manque d’intégration, la discrimination, le désengagement des parents, le manque de moyens … Ce qui fait que la position d’enseignant est aujourd’hui très difficile, quelque soit l’angle sous lequel on regarde la chose.
Avant, il fallait gérer les gamins. Et l’instit y arrivait plutôt bien, muni non seulement de méthodes pédagogiques simples (souvent basées sur le bon sens) mais aussi et surtout de sa foi. Car ce métier est un véritable sacerdoce. Mais aujourd’hui, il faut se taper en plus les parents, leurs problèmes et leurs conséquences sur les enfants, la hiérarchie, les tracasseries administratives, le maire du village et tout le bataclan. Et notre société ne fait plus corps avec le monde enseignant. Cela a changé considérablement la donne …
Je vous engage, avant de continuer à lire mes propos, à lire un autre article, déjà ancien, de Rue89 qui en dit long, très long même (cliquer ici pour avoir accès à cet article).
Je venais de lire cet article de Rue89 il y a un an quand Joëlle a reçu par erreur sur son portable un SMS d’un collégien qui, visiblement, s’était trompé de numéro de destinataire. Je vous livre le texte, tel quel :
« La semaine prochaine sa sera la semaine des profs!!!On va leur foutre la mizère!!!
– lundi : a la fin de chaque cours, on applaudi le prof
– mardi : a toutes les questions, on répon hors-sujet
– mercredi : tout le monde fout le bordel en cours
– jeudi : tout le monde « oubli » sa trousse et demande un stilo
– vendredi : aux récré et à la cantine, on danse la macarena
Envoie ce message à tout les collégiens que tu connais. »
Imaginez-vous être prof (ou instit) dans un tel contexte ?