A vos Plumes ! (13)

Un article proposé par Etincelle.
Allez, encore un petit travail d’écriture puisque il semble que vous adorez ça …
Pour cette fois, les dix mots m’ont été soufflés par les « peuples des rennes ». Ils ont été tirés des légendes de cette galerie photo :
Vous aurez donc à vous dépatouiller avec :
Migration, sculptées, lait, âme, chamane, foin, respect, température, abattu, mousse
A vos plumes !

30 réflexions au sujet de “A vos Plumes ! (13)”

  1. Un chamane aspirait la mousse d’ un lait chaud, ses formes sculptées dans le foin où il s’était installé. Abattu sans respect en pleine migration, l’âme de son renne ne se soucierait plus de la température…
    Bon, vite fait. Qui veut faire plus court ? :w00t:

  2. Non seulement c’est court mais en plus cela a été écrit par retour du courrier on pourrait dire.
    Chapeau Fifi car ce n’était pas si facile !
    J’aurais pu poster mon texte avant toi mais moi, j’ai triché, je connaissais les mots avant :blush:

  3. Depuis quelques jours, la température augmentait rapidement.
    La date de la migration de printemps était maintenant dépassée.
    Mais tant que les rites n’auraient pas eu lieu, on ne pourrait partir.
    L’homme allongé sur un tapis de mousse et de foin avait été abattu par un rival.
    Les membres de la tribu observaient avec respect les gestes de leur vieille chamane.
    Celle-ci aspergeait le corps de gouttelettes de lait à l’aide d’un petit bâton décoré de formes sculptées dans le bois.
    Cela devait permettre à l’âme du mort de s’envoler jusqu’au domaine des dieux.
    Eux, pourraient alors entamer leur voyage jusqu’aux pâturages d’été.

  4. Ce matin dans la vallée , ça sent bon l’odeur du foin fraîchement coupé . Jouant la mélodie du printemps , l’eau coule tranquillement entre les pierres sculptées du ruisseau . Une bergeronnette cherche sa nourriture dans la mousse qui couvre le vieux tronc d’un arbre abattu par le vent fort de l’hiver . La température qui commence à monter avec les premiers rayons de soleil , fait s’ouvrir les petites fleurs des berges . Un premier Paon du jour vient tourner autour de moi . De retour de migration , une Fauvette grisette me chante sa chanson pour me faire comprendre que là , c’est chez elle . Par respect , je passe mon chemin sans m’arrêter . Plus loin dans la colline , j’entends descendre les brebis , elles passent près de moi pour prendre le chemin de la ferme , ce petit chemin qu’elles connaissent par cœur . Le paysan , d’un petit geste de la tête , me salut rapidement, il n’a pas le temps de traîner , le petit troupeau à les pis pleins de lait . Tiens , en rentrant j’irai lui acheter quelques fromages !
    J’avance encore au milieu des fougères et des orties pour enfin rentrer dans le sous-bois . Là , une lumière merveilleuse , une petite brume a déposé sur les toiles d’araignées des milliers de perles qui brillent sous un faisceau qui file entre les branches . J’ai l’impression de sentir l’âme des êtres de ce lieu qui tourne autour de moi , d’être pour un instant un chamane jusqu’à pouvoir toucher et même entrevoir le surnaturel . Je vais m’assoir un moment pour contempler , une heure , quelques minutes peut-être , je ne sais pas , le temps n’existe plus … Je suis heureux .
    http://i77.servimg.com/u/f77/11/81/94/65/le_ste10.jpg

  5. Hé ma fille, qu’est-ce que t’es allée faire chez ce rebouteux ? Comment ça, pas un rebouteux ! Un quoi tu dis ? Un chamane c’est quoi ce truc ? Un sorcier ? Tu ne vas quand même pas me dire que t’es allée voir un sorcier ! Et c’est quoi sa médecine ? Il t’a pris ta température au moins ? Non … ah ben ça alors ! Il t’a fait quoi ? Avec l’air abattu que tu as, il t’a juste donné une tisane ? Une tisane de quoi ? De foin ! Doux Jésus Marie … ! T’es sûre que c’était pas de la marirouana ? Comment ça il a pris des figurines sculptées de la Vierge ! Quel manque de respect ! Et il leur a fait quoi ? Bouillir dans du lait jusqu’à ce qu’il mousse ? Tu plaisantes ou quoi ? Et il t’a donné quoi comme médicament ? Rien ? Il t’a juste dit quelque chose … ! Quoi qu’il t’a dit ? Répète, j’ai pas compris …! Qu’il fallait « laisser partir ton âme en migration » ? Il a fumé la moquette ton chamane !

  6. Porter âme chamane n’est pas une sinécure
    Tout respect, abattu, se prend température
    Foin du lait de yack il chope une mousse ambrée
    Pour une migration en pensées sculptées

  7. L’âme était en migration,elle avait parcourût un très long voyage, survolée un grand nombre de peuple, mais jamais ne se sentait abattue. Elle prenait tout son temps, s’incarner pour une âme n’est pas chose facile, quitter le monde aérien demandait du courage.

    Il lui fallait choisir.
    Qui de l’animal ou du chamane allait être son prochain réceptacle?
    Tous 2 méritaient le respect.
    Elle aperçût un très jeune couple, c’était la St Valentin disaient les humains.
    Ils étaient là couchés dans le foin,leurs mains semblant sculpter leur désir.
    Quoi de plus beau que 2 amoureux.
    De plus 37,2° c’était la bonne température.
    Alors doucement, comme une plume se pose sur la mousse, elle décida de se poser.
    9 mois plus tard, une jeune maman émerveillée donne le sein à son bébé qui goulûment tête son lait.
    L’âme est heureuse

  8. Trop rigolo le texte de Bernard ! :biggrin:
    Mais je n’irai pas me faire soigner en Franche-Comté !!! :cwy:

  9. Arrivée chez elle, le moral complètement abattu par tous ces imbéciles, bêtes à manger du foin, avec lesquels elle travaillait, Chloé décida de se faire couler un bain pour se détendre.
    Allongée dans l’eau à la température parfaite, la jeune femme, dont seule la tête émergeait d’un nuage de mousse bleutée, repensait au livre de Galsan Tschinag qu’elle venait de terminer.
    Son âme était tourneboulée par cette lecture, ces histoires de nomades, de respect de la nature et des traditions, cette migration perpétuelle sur fond de steppe froide et ventée.
    Tandis qu’elle massait ses jambes, qu’on aurait dites sculptées dans le marbre, avec un lait hydratant et régénérant, elle se posa cette question :
    « Si j’étais née en Mongolie, parmi ce peuple Touva, aurais-je voulu être bergère ou chamane ? »

  10. Avant la migration vers des contrées où la température sera moins fraîche et où les conditions hivernales seront moins dures , la tribu, par respect des traditions séculaires, se tourne vers la chamane. Son âme paisible calme les peurs et les angoisses que génèrent chaque fois cette transhumance automnale.
    Ce matin, alors que le jour commence à poindre, elle réunit près du feu les ingrédients de la cérémonie : des statuettes finement sculptées dans le bois d’un chêne abattu l’an passé ici même, un peu de foin récolté cet été et si précieux pour nourrir les chevaux, un bol de lait de renne ayant mis bas ce printemps, de la mousse sèche et bien douce ramassée par les femmes et des peaux de rennes bien tannées pour construire l’habitat de l’hiver.
    Les membres de la tribu sont réunis autour d’elle, regroupés par famille. Chaque groupe a désigné son représentant qui boit une gorgée de lait béni, reçoit la statuette, la poignée de foin, la mousse et la peau ointe d’un onguent dont s’échappe une forte fragrance de pin. L’ambassadeur de l’an passé, se présente devant la chamane pour lui remettre la figurine de l’année écoulée. A la fin de la cérémonie, quand tous ont chanté avec ferveur, elle jette les statuettes au feu et renvoie chacun vers son convoi pour donner le signal du départ.
    Après quelques jours de marche et de bivouacs précaires, l’entrée dans l’hiver se fait dans un lieu bien choisi où chaque famille construit son tepee. Sous chaque tente, un petit espace dédié, accueille statuette, poignée de foin et mousse bénis afin d’appeler l’attention des esprits pour l’année à venir, afin de présager d’une saison d’été qui nourrira le bétail et les hommes et de protéger la famille tout au long des saisons. Chaque matin, un petit bol de lait fraîchement trait y est déposé en offrande par l’ambassadeur désigné, chaque soir il enrichit le repas. Les longues soirées sont rythmées par les histoires que les anciens racontent et que chacun garde en mémoire pour les agrémenter et les transmettre aux générations à venir.
    A la sortie de l’hiver, le printemps réveille les hommes et les bêtes et sonne l’heure d’une nouvelle migration qui transporte la tribu vers de nouveaux espaces de pâturages. Le cycle des saisons se poursuit dans le respect de la nature et des traditions ancestrales, loin de l’agitation mercantile de nos villes.

  11. C’est bien ces ateliers d’écriture : ça permet aux filles de revenir sur le blog. :whistle:
    A vrai dire, on s’ennuie sans vous ! :angry:

  12. Ce n’est pas parce qu’on ne laisse pas de commentaire que l’on n’est pas assidu. La lecture de ton blog est vraiment intéressante à beaucoup de niveaux et les commentaires des uns et des autres enrichissants. Pour ma part, je n’ai pas toujours quelque chose d’intéressant à partager, alors je m’abstiens. Il doit y avoir une expression pour exprimer que mieux vaut ne rien dire que de dire des inepties mais elle m’échappe sur le moment.

  13. Bernard
    je t’ai adressé un mail mais avec ma nouvelle adresse mail, l’as tu reçu. Il y a parfois des rejets courrier indésirable.

  14. Maïvon, s’il fallait qu’on ne parle sur ce blog que lorsqu’on a des choses intéressantes à dire, on ne mettrait pas souvent de commentaires. Je crois qu’un blog, c’est comme dans la vie courante, on parle, on parle et heureusement qu’on dit plein de choses futiles. J’aime mieux la vie pleine de petits riens qu’une vie qui ne serait faite que de choses importantes.

  15. Quel foin là-dedans ! La cohue était indescriptible et la température devenait insupportable.
    Suivant la migration des visiteurs d’une salle à l’autre, tout en grignotant distraitement une barre de chocolat au lait, je fus soudain poussée dans un coin, juste devant une œuvre que je n’aurais peut-être pas remarquée.
    Et pourtant !
    Une chamane au visage ridé et une jeune enfant, sculptées dans la pierre grise et polie, étaient penchées avec respect sur un aigle des steppes agonisant sur la mousse à leurs pieds, abattu par on ne savait quoi.
    De l’ensemble se dégageait une âme qui transporta la mienne dans un autre monde.
    Lorsque je revins à moi, le musée allait fermer. Où étais-je donc partie pendant toutes ces heures ?

  16. Allez, j’ose me lancer.

    Je me sens seul. Abattu. Malgré la présence de Myriam à mes côtés.
    Pourtant tout m’incite à être heureux : l’air est calme et amène une délicieuse odeur de foin coupé (ou plutôt de regain car nous sommes déjà en septembre) ; la température est douce ; les oiseaux volent en bande et se préparent à leur longue migration d’automne ; au bureau, ma secrétaire me fait des sourires engageant qui en disent long.
    Ce devrait être un vrai bonheur, à boire comme du petit lait.
    Et pourtant non, j’ai du vague à l’âme.
    Nos deux filles, Zoé et Albane, viennent de quitter la maison familiale. Elles en avaient l’âge. Enfin ! Mais notre vie, à Myriam et à moi, est subitement devenue vide.
    Zoé a fini les Beaux-Arts et s’est lancée dans la vie professionnelle. Les formes érotiques de Madonna qu’elle a sculptées lui ont valu les faveurs du public. Moi je n’aime pas. Mais c’est sa vie et c’est probablement moi qui ne suis plus dans le coup. Mais au moins la voila lancée sur les rails.
    Albane s’en sort moins bien. Elle va de stage en stage. Ne sait pas trop où elle va à vrai dire. En ce moment elle suit une formation vers un chamane dans les Pyrénnées. Hier c’était vers un lama bouddhiste en Dordogne. Demain ce sera vers un Eskimau ou qui sais-je encore. Je n’y crois pas trop et suis un peu inquiet car « Pierre qui roule n’amasse pas mousse ». Enfin, on verra bien.
    Je me dois malgré tout d’avoir du respect pour le chemin de mes enfants.
    Mais je me sens vieux d’un seul coup.
    Si vieux …
    50 ans est sûrement un cap difficile à passer. :angry:

  17. Eric Erac, tu as vraiment bien fait d’oser te lancer …
    J’aime beaucoup ce que tu as écrit et je ne suis sans doute pas la seule.
    Nous manque encore la prose de Brind’paille …
    Elle n’a pas un sixième sens qui la prévient quand un « A vos plumes » est d’actualité sur le Blogadupdup ? :whistle:

  18. Vous avez demandé Brind’paille? Ne quittez pas …
    Un petit texte inspiré par un film magnifique que j’ai vu ce week-end :
    http://www.hivernomade.ch :heart: :heart: :heart:

    La transhumance hivernale, cette grande migration des moutons, dure quatre mois, de novembre à février. Il faut une âme forte pour vagabonder dans les intempéries, le froid et la neige, quand la température est au plus bas. Dormir à la lisière des bois, conduire le troupeau, le soigner, sans être jamais abattu. Pas de foin sur le chemin pour nourrir les bêtes, il faut trouver l’herbe sous la neige, parfois se contenter de mousse ou de brindilles.
    Sur le chemin, on offre parfois du lait, du café, des repas et ce sont alors de beaux moments de partage.
    Avec leurs belles têtes sculptées par le vent, la liberté, les paysages traversés, les bergers forcent le respect… Près de leur feu, sous la lune, ils rêvent d’aller voir les Nenetse et leurs chamanes, et de suivre la migration des rennes ….

  19. Tu as bien de la chance d’avoir vu ce film. Je voulais moi aussi aller le voir mais dans mon trou paumé, il ne passera jamais ! :angry: :angry:
    Super bien ton texte :smile: (Comme d’habitude !)

  20. Moi aussi j’aurais bien aimé voir ce film, d’autant plus que la bergère est cornouaillaise. De mon pays quoi! il parait que les paysages sont magnifiques et les bergers attachants. Peut-être passera-t-il à la tv un jour…comme sont passés les films de Depardon sur les paysans d’Auvergne.

  21. Allongé dans l’herbe, je contemplais le ciel. Cette immensité bleue qui semblait ne pas
    avoir de limites. Le toit du monde était parfois traversé par des oiseaux. Toute sorte d’oiseaux. Des blancs, des gris, des grands, des petits… Tout seuls ou en groupe. Cette migration vers le sud annonçait alors l’arrivée du froid. Les formes que prenaient les nuages paraissaient sculptées dans la surface d’un chocolat au lait. Tout en observant les oiseaux, je me demandai: avaient ils une âme? Je m’assis dans l’herbe. En face de moi se tenait un chamane. Il tenait une botte de foin à la main. Il me regarda avec respect et me la donna. On eut dit une véritable cérémonie. Soudain, le temps d’un battement de cils, il disparut. Il en fut de même pour la botte de foin. La température s’était rafraichie et je me sentais étrangement abattu. Je rentrai chez moi me préparer un bol de mousse au chocolat pour me réconforter.

  22. Les animaux ont-ils une âme ?
    Ton très beau texte me fait penser que l’on n’a jamais abordé cette question sur ce blog.

Laisser un commentaire

:D :-) :( :o 8O :? 8) :lol: :x :P :oops: :cry: :evil: :twisted: :roll: :wink: :!: :?: :idea: :arrow: :| :mrgreen: