La vie à l’envers

J’ai reçu il y a quelques temps ce beau texte extrait du dernier livre de Woody Allen.

En le lisant, j’ai  immédiatement pensé à cette belle chanson « Grand-père » de Pierre Louki.

Y avait comme un défaut
Dans la pendule de grand-père
Un tout petit défaut
Les aiguilles tournaient à l’envers
Plus grand-père vieillissait
Plus il retombait en enfance
On le trouvait plus jeune
Chaque fois qu’on allait en vacances

Quand, le lundi, grand-père disait
« Venez me voir demain »
On arrivait chez lui, c’était dimanche
Et c’était bien
Quand il mangeait sa soupe
La chose nous semblait étrange
La soupe était finie avant même
Qu’il ne la mange

Grand-père, comme sa pendule
Marchait toujours à reculons
Nous, ça nous amusait
Mais les voisins disaient « C’est long
C’est long quand on l’attend
Plus il vient et plus il s’éloigne
Il n’est jamais souffrant
Ou alors après qu’il se soigne ! »

Il reprit des couleurs, des cheveux
Et toutes ses dents
Grand-mère en rougissant murmurait
« Dieu qu’il est ardent ! »
Nous, on comprenait pas
Et l’on ne disait à personne
Que grand-papa faisait
Les pieds au mur avec la bonne

Il fut adolescent, puis enfant
Puis petit bébé
Et un jour grand-maman nous dit
« Grand-papa n’est pas né »
Alors on s’inquiéta
On fit venir un spécialiste
Qui sitôt démonta
La vieille pendule anarchiste

Bien sûr, il eut tôt fait
De trouver l’erreur
Il avait des instruments modernes
Il avait appris, il savait
Les aiguilles reprirent le bon sens
Et ce fut un tort
C’est ainsi qu’on apprit
Que notre grand-père était mort.

Cette chanson, vous pouvez la retrouver dans cette vidéo de Pierre Louki enregistrée en 2006 quelques mois seulement avant sa mort (Louki avait tout juste 86 ans lors de ce concert). La chanson en question ne commence qu’à 1’55 ».

7 réflexions au sujet de “La vie à l’envers”

  1. Il y a un autre film, assez récent celui-là, qui aborde ce thème : « L’étrange histoire de Benjamin Button », du réalisateur David Fincher (film que j’ai moyennement aimé d’ailleurs). Ce film est inspiré de la nouvelle de F. Scott Fitzgerald, « The Curious Case of Benjamin Button », elle-même inspirée de la réflexion de Mark Twain « La vie serait bien plus heureuse si nous naissions à 80 ans et nous approchions graduellement de nos 18 ans « .
    Finalement, Woody Allen n’a rien inventé :tongue:

  2. Ah oui, effectivement, je viens d’essayer d’en savoir plus :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vie_%C3%A0_l'envers_(film,_1964)
    Mais ma culture cinéphile étant très proche de zéro, je ne connaissais absolument pas. Par contre, je remarque dans la fiche technique que la musique du film est de Jacques Loussier et ce nom me parle beaucoup car il a adapté Bach en jazz et j’aime bien le résultat (en général les amateurs de classique n’aiment pas et ceux de jazz non plus, chacun a du mal à sortir de ses habitudes).

  3. J’oubliais …
    Le film de Alain Jessua ne traite pas de ce thème, bien qu’il ait ce titre de « La vie à L’envers ».
    Enfin, je crois.

  4. Mon précédent commentaire était en réponse au commentaire d’Emilie. Etincelle a dégainé plus vite que moi !

    Oui, Woody Allen n’a rien inventé. C’est d’ailleurs ça le drame de notre époque. C’est que tout – ou presque – a déjà été dit et on se borne à recycler continuellement tout ce qui a été dit, écrit ou fait dans les deux derniers milliers d’années. Mais bon, on aime cette illusion ! :angry:

  5. Finalement, je lui trouve quelques inconvénients à ce texte de Woody Allen.
    Finir dans un orgasme, oui évidemment … :wub:
    Mais faire 17 années d’école dans les 20 dernières années de sa vie, bof bof … :angry:
    La retraite est sans doute préférable ! :wink:

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