Un article proposé par Maïvon.
Cormac McCarthy m’a aidé à proposer ce nouvel atelier d’écriture. Chaque mot est tiré de son roman noir, très noir « Suttree » : 1er mot de la 10ème page, 2ème mot de la 20èmepage, etc…
étendues, odeur, taches, tomber, inventorier, là-dedans, tempe, lendemain, yeux, bouteille.
A nos plumes !
Allez , je me lance … En poésie !!
l’ennui
Étendues sur le sable
Une bouteille à la main
Faut pas tomber du câble
Par peur du lendemain
Je regardais leurs yeux
Les prenant par la main
Des sourires malheureux
Comme de tristes pantins
Tant d’images une odeur
Comme des taches sur la peau
Ravaler mes rancœurs
L’amour part en lambeau
Le sang bat dans ma tempe
J’ai si mal à la tête
Faut-il vivre là-dedans
La vie n’est pas une fête
Il faut pour cette nuit
Inventorier nos désirs
Combattre l’ennui
Découvrir nos plaisirs .
Bravo, l’ami poète !
Merci … Mais il y a le mot bouteille , ça m’a tout de suite donné l’inspiration !!
Les soirs de cuite ont des lendemains bien difficiles. Il y a d’abord l’odeur de vinasse qui monte des cadavres de bouteilles étendues au sol. Une odeur à tomber par terre ! Et puis les taches de gros rouge sur la table, les tempes qui font mal, les yeux pas tout à fait en face des trous, un mal terrible qui se propage là-dedans au plus profond des veines … Bref : difficile d’ inventorier tous les maux causés par ces maudites soirées passées au bar ! :sick:
Ce petit texte pour rappeler aux garçons qu’une bouteille ne contient pas forcément de l’alcool :tongue:
Décidément, il fait trop chaud !
Où est ma bouteille d’eau ?
Allongée dans ce petit parterre de pelouse alpine, les jambes bien étendues dans l’herbe douce, les doigts de pieds en éventail …
Ce joli petit coin d’herbe, coincé entre deux lapiaz, qui m’a demandé plus d’une heure pour inventorier toutes les plantes qui se trouvent là-dedans.
Je ferme les yeux mais le noir si reposant est inaccessible tant les taches de lumière dansent à travers mes paupières.
Le soleil tape si fort !
Et cette odeur si merveilleuse de la flouve odorante !
Mon esprit et mes sens dérivent jusqu’à tomber dans une voluptueuse somnolence lorsqu’un insecte cogne ma tempe.
Ah ! Que je profite de ce jour au paradis sans penser au lendemain là-bas, en bas, tout en bas.
Nous sommes là toutes les deux étendues au sol, les habits déchirés.
Les trois salauds qui nous ont fait tomber puis violées sont repartis.
Nos yeux pleurent encore. Notre tempe palpite encore de l’horreur vécue.
Le lendemain qui nous attend sera triste. Ce sera un beau bordel la-dedans : dans nos têtes qui se souviendront des regards lubriques de nos agresseurs, dans nos corps meurtris qui se rappelleront ces deux sinistres goulots de bouteilles de vin introduites avec violence dans nos vagins. Nous n’osons pas inventorier le reste, cela vous ferait frémir.
Mais demain, l’indifférence de nos concitoyens aura réglé tout ça : il ne restera rien de ce sinistre forfait. Même pas une odeur. Les taches de sperme auront disparu au soleil ou à la pluie. Nous n’oserons parler de tout cela, même à nos plus proches. Il ne restera que deux coeurs, deux corps, pleurant en silence.
Il me semble que c’est la première fois que je lis un texte parlant du viol sur ce blog… Puissant. Après être allés là-haut avec Etincelle, la descente est rude !
Bienvenue à toi Marido !
Je suis impressionnée par ces textes qui arrivent si vite en ligne. Je savais que Cormac McCarthy serait inspirant. A moi de vous livrer le mien, vite griffonné sur un coin de papier enfin plutôt vite tapé avant d’aller bosser.
Debout là-dedans ! Ouvrez les yeux ! Y’a du boulot ! Je viens d’inventorier les pièces de ce château décati pour un état des lieux bien déprimant. Le nez importuné par cette odeur acre mélangeant macération des pieds et relents d’alcool, je ne peux que m’affliger de toutes ces taches laissées par les reliefs de vos agapes nocturnes. Tiens encore une bouteille et pas la moindre : de l’absinthe ! Fallait-il que vous braviez les douaniers pour rapporter cette denrée d’outre – monts ? Heureusement qu’ils n’allaient pas vous tomber sur le paletot, car outre la tempe palpitante, vous auriez pu terminer la soirée au poste au lieu de vous arsouiller et de refaire le monde jusqu’au petit matin.
Enfin bref, voici un lendemain qui déchante où les yeux se perdent en des étendues embrumées bien grises voire maronnasses pour certains. Courage, relevons nos manches car il ne nous reste plus qu’une heure avant l’arrivée du propriétaire et je crains qu’il ne nous facture quelques heures de ménage au tarif pleine saison !
Debout là-dedans !
Brèves de comptoir
» – Mais … d’où ça vient cette odeur?
– De là-dedans.
– D’cette bouteille?
– Ben oui, ouvre donc les yeux!
– Huumm, à tomber par terre!
– Bon, tu vas pas passer ton temps à inventorier tout c’que tu sens, sinon on y est encore au lendemain. Passe donc la patte à r’laver sur les taches.
– Où ça?
– T’as reçu un coup sur la tempe, ou quoi? Tu vois pas toutes ces étendues de sale? »
Il est 6h00 du matin , je les entends crier dans l’escalier . J’ai juste le temps d’inventorier ce que je vais mettre dans ma petite valise avant qu’ils ne frappent contre la porte me sommant de sortir . Je prends femme et enfants par la main pour descendre en vitesse l’escalier en direction de l’horreur . Une longue marche nous attend , surtout ne pas tomber , trop peur d’être achevé . Enfin voilà la gare , des personnes sont-là , étendues sur le sol devant nos yeux effrayés qui depuis bien longtemps sont vides de larmes , on peut voir sous la tempe d’une femme , deux taches rouges d’où coule encore un filet de sang . Des brutes aidées de leurs chiens nous poussent dans des wagons , quelle odeur là-dedans !! La porte se ferme derrière nous pour ce voyage sans lendemain , il est trop tard pour tenter de jeter une bouteille à la mer pour un dernier S.O.S . J’ai mal !
L’homme descendit à sa cave pour inventorier les dégâts occasionnés par la petite secousse sismique de la nuit. Lorsqu’il poussa la porte, la forte odeur d’alcool qui régnait là-dedans le fit frémir.
Tous ses plus grands crus … Les larmes lui vinrent aux yeux
Il trébucha sur une bouteille qui avait roulé par terre, ce qui le fit tomber et il se cogna violemment la tempe.
On ne le retrouva que le lendemain, mort, des taches de sang et de vin sur les vêtements, les cheveux poisseux, les jambes étendues dans un mélange de Côte-Rôtie, de Château Margaux, d’Hermitage et de Brunello di Montalcino.
Le pied … mourir noyé dans du Château Margaux!!
Cette fois-ci, certains textes deviennent un peu noirs, c’est dur mais beau.
Si je prends trop de place, dites-le … :blush:
Mollement étendues sur leur lit, les deux sœurs tentaient d’inventorier les parfums de leur impressionnante collection.
L’odeur suave qui sortait de la petite bouteille en forme de fleur les bouleversait. Ce qui se trouvait là-dedans était la définition même de la quintessence. Leurs yeux se voilèrent.
L’une d’elle voulut mettre un peu de « Trésor de Lancôme » sur sa tempe mais quelques gouttes s’échappèrent pour tomber sur haut de sa robe.
Le lendemain, les taches étaient toujours là mais l’odeur avait disparu.
Yviannis courut sur la jetée. Tout lui semblait merveilleux : les taches de lumière sur l’eau, l’odeur forte des algues, le Lendemain qui manœuvrait depuis la mer, toutes voiles étendues. Le capitaine avait de la bouteille, il s’engageait habilement dans la gorge étroite de Tempe ….
En le suivant des yeux, Yviannis essayait d’inventorier ce que le navire apportait : qu’avait-on fait tomber dans sa cale, qu’y avait-il là-dedans, invisible encore?
Bravo à tous …
contrairement au Dupdup qui nous fait toujours plancher sur des « A vos plumes » bien corsés :angry:
Beaucoup d’inspiration.
Il faut dire que Maïvon nous a proposé un « A vos plumes » plutôt facile et sympa
Il va dire que c’est pour notre bien et que de toute façon « qui aime bien châtie bien »
Ben mon vieux, vous dégainez vite et fort !
Je suis comme de nombreux enseignants en congé depuis ce soir, alors je vais en profiter pour y aller de mon couplet. P’têt’ demain !
Bonnes vacances Christophe
Moi, je suis en vacances depuis midi et cet après-midi, j’étais complètement à plat …
La décompression sans doute ?
On attend ta participation avec impatience, ainsi que celle de Fifitoucourt, celle de Luc (alors là, on n’y croit plus trop, voir plus du tout :whistle: ) …
En tout cas, pour cet fois je crois que vous êtes à la traîne les gars :tongue:
Euh ! Ce n’était pas un mot féminin « fois » dans le temps ? :blush:
Quelle fête mes amis ! Quelle fête avons-nous vécue là ! Au lendemain de cette si belle extravagance, la musique emplit encore ma tête ; et même si une douleur sourde vrille ma tempe gauche, je suis encore bon, avachi dans ce fauteuil défoncé, à inventorier les souvenirs et les traces d’une soirée forte et douce à la fois : elles sont étendues juste sous mes yeux. Une bouteille contenant encore quelques décilitres de vin a miraculeusement survécu à la horde déchaînée, mais les taches qui maculent la nappe dépenaillée et l’odeur froide du tabac ne laissent aucun doute : la fête est finie là-dedans, et plutôt que de me sentir ravigoté, je me vois tomber dans un présent où l’énergie n’existe plus. C’est décidé. J’arrête de boire.
Ou alors… Pourquoi pas ? Raisonnablement, et pour commencer, juste un fond. Juste me saisir de ce restant de merveilleux petit merlot. Entre vieilles choses abandonnées et passablement entamées, on devrait s’entendre…
Étincelle, insinues-tu que les petites étendues de ma participation aux ateliers d’écriture ferait taches aux yeux des blogueurs à Dupdup? Je ne serai pas mesquin. Je ne vais pas inventorier les limites de nos implications respectives dans le blog. Non, je ne vais pas tomber là-dedans. Car après moi, ma pauvre fille, tu n’aurais plus qu’à te coller une bouteille sur la tempe, si tu vois ce que je veux dire…
Je sais bien que je ne suis pas en odeur de sainteté auprès de toi et je n’attends aucun lendemain de notre relation. Alors, tes commentaires, tu peux te les garder, ils ne font que salir les yeux des lecteurs!!! :devil:
Ah ! Il suffit de le titiller un peu notre cher Luc et on obtient ce qu’on veut :tongue:
Bravo en tout cas pour ta participation qui m’a bien fait rire :biggrin:
Le « pauvre fille » un peu moins
Bravo pour ces sympathiques petits textes aux tonalités de lendemains qui déchantent , tout à fait dans la même veine que le livre dont sont tirés les mots imposés. On y retrouve quelque chose de l’ambiance de Suttree.
Ceux qui sont déjà en vacances ont bien de la chance . Vivement la fin de la semaine prochaine!
Pour moi aussi, vivement la fin de la semaine prochaine !!!!!!!!!!!!!!!!
Changement d’ambiance, quittons la noirceur, un peu d’air marin ne peut pas faire de mal…
Une légère odeur salée d’algues et d’obione vient me chatouiller les narines. Ouvre les yeux face à ces étendues en camaïeux de verts et de marrons descendant très progressivement jusqu’à la lagune ! Quelques taches plus foncées amènent du relief à ce paysage protégé en arrière de la dune de Mousterlin.
Malgré les jumelles, il sera difficile d’inventorier les quelques oiseaux présents en ce début de journée tout gris. Il est toutefois possible de tomber sur une aigrette-garzette, un couple de courlis corlieu ou quelques barges rousses. Plus difficile de trouver là-dedans quelques bécasseaux, des gravelots à collier interrompu ou des tournepierres. Il va falloir prendre patience et scruter sans relâche cet univers tout en dégradé de couleurs qui se confondent. Il faudra peut-être remettre au lendemain cette observation si la pluie vient me frapper la tempe. Elle n’est pas loin, je peux la sentir arriver de la mer à cette humidité que le vent porte. Peut-être restera-t-elle sur l’archipel des Glénan et pourrais-je ainsi prendre mon temps, sortir ma bouteille thermos et me prendre un petit café avant de suivre tranquillement le chemin qui me ramène à la maison ?
Tiens, j’entends une sterne, je la vois : c’est une sterne caugek, elle plonge élégamment et ressort aussitôt un poisson dans le bec. Je crains de ne pouvoir observer le nourrissage de ses petits car dans cette grisaille, on n’y voit pas grand-chose et il est facile de perdre de vue un oiseau aussi vif et rapide.
Ah, si je pouvais accoster sur l’île aux moutons, je pourrais observer tout mon soûl la colonie de sternes qui s’y est installée ce printemps !
Que de choses à voir encore en ce pays magnifiquement préservé !
A l’évocation de la pointe de Mousterlin, nul doute que notre ami Yves aura un commentaire à rajouter, lui qui habite si près …
Tout est dans ce joli texte … Il suffit de fermer les yeux et on entend le bruit des vagues venant mourir sur la plage et de l’autre côté de la dune , le chant des oiseaux dans les polders !
:wub:
Que reste t-il de cette époque passée à inventorier les insectes du Vercors ?
Peu de chose car le temps recouvre tout de sa poussière d’années.
Peu de choses mais quand même ! Quelques belles images restent malgré tout là-dedans, bien enfouies dans la tête : des étendues d’alpages jaunis par le soleil ; la pluie que je regardais tomber et qui allait faire reverdir le paysage dès le lendemain ; l’arc-en-ciel qui me donnait l’impression de revivre ; l’odeur de l’herbe coupée lorsque je passais à côté des charrettes des paysans ; des milliers de criquets qui sautaient devant les pieds ; la tache de champignons trouvée tout près d’une source ; la fatigue ressentie lors de la montée d’un col, qui me brûlait la tempe et me brouillait les yeux ; et la bouteille qui me servait d’amie les soirs de vague à l’âme au fond de ma tente.
C’était il y a cinquante ans.
Un petit dernier, pour la route…
Le lendemain, face à l’odeur nauséabonde qui envahissait la chambre, elle laissa tomber sa bouteille de bain moussant violet qui se répandit en taches étendues et visqueuses sur la moquette claire. Les yeux écarquillés, la tempe palpitante, elle se mit à inventorier sur le lit ce qui s’accumulait là-dedans : pattes de poulets, cous de pintades, boyaux sanguinolents et autres horreurs du même acabit. Que s’était-il donc passé pendant son absence ? Qui s’était introduit dans sa chambre pour y déposer ces immondices ? A quels sortilèges était-elle soumise ? Fallait-il appeler la gendarmerie ou rameuter les copains pour lancer l’enquête? Elle décida de quitter cette pièce devenue sordide, pour s’asseoir au salon afin d’y réfléchir.
La suite de ton texte (si je puis me permettre !):
Finalement, plutôt que de se laisser tomber dans le désarroi, elle décida d’appeler la gendarmerie. Ayant d’autres problèmes plus urgents à régler, les gendarmes n’arrivèrent que le lendemain vers 10H.
Les deux gendarmes dépêchés sur les lieux avaient déjà abusé du petit blanc du matin et avait forcé un peu trop sur la bouteille. Leurs yeux étaient un peu vitreux. La circulation accélérée de leur sang dans les veines, dopée par une alcoolémie que même Gainsbourg n’aurait pas reniée, faisait vibrer leur tempe. Des taches de couperose ornaient le visage de nos deux compères et leur haleine dégageait l’odeur habituelle que l’on trouve dans toute gendarmerie digne de ce nom.
« Quel bordel là-dedans ! » s’écrièrent les deux pandores en voyant devant eux ces étendues d’immondices qu’ils se mirent à inventorier.
Alors, pour la première fois depuis la veille, Irma retrouva le sourire et éclata même de rire. C’était trop drôle ! Deux poulets en train de contempler des cadavres de poulets ! La situation était cocasse !
Aux gendarmes interloqués, elle dit tout simplement : « Excusez-moi, c’est nerveux ».
Très drôle!
Une nouvelle contrainte pour un futur atelier d’écriture: poursuivre le texte précédemment publié?
Maïvon, avec Cormac McCarthy tu nous a mis l’eau à la bouche. Je dois avouer que je ne connais pas cet auteur. Tu aurais quelques titres à nous conseiller ? Je les lirai cet été …
le plus connu c’est « La route ». C’est celui que je trouve le plus puissant. La « trilogie des confins »: « De si jolis chevaux » « Le grand passage » et « Des villes dans la plaine » pour profiter des grans espaces sauvages sud-états-uniens et mexicains. « Méridien de sang ». « No country for old men » adapté au cinéma par les frères Cohen. L’écriture de Cormac McCarthy est puissante, c’est un des écrivains majeurs américains contemporains. http://www.evene.fr/celebre/biographie/cormac-mccarthy-25869.php
Bonne lecture
Et « Suttree » bien sûr! Dans la banlieue de Knoxville dans les années 50.
J’ai commandé « la route », « de si jolis chevaux » et « Suttree ».
J’ai devant moi des étendues d’eau salée ponctuées de petites taches de brumes marines. J’aime cette odeur d’algues qui m’entoure. Je suis là depuis deux heures à inventorier les petits mollusques accrochés aux rochers. Mais à part des balanes et encore des balanes, il n’y a pas grand chose. Les pierres sont glissantes et je manque à chaque pas de tomber sur les fesses. Satanées algues! Je me rappelle d’une chute, à cet endroit précisément, qui m’avait contusionnée jusqu’au lendemain.
Il souffle fort dans cette anse du Loc’h et le vent marin me décoiffe. Mais que c’est bon! J’ai la tempe qui vibre sous cet air vivifiant.
J’aperçois quelques détritus qui dérivent au fil de l’eau. Parmi eux une bouteille. Et s’il y avait un message à l’intérieur? Un appel au secours? Je n’aime pas l’eau mais je suis intriguée et j’ai de la flotte jusqu’à la taille lorsque je récupère ce que je pense être quelque chose d’important. Revenu sur le rivage, j’ouvre délicatement ma trouvaille. Que peut-il y avoir là-dedans? Il y a effectivement un papier plié en quatre à l’intérieur. Je le déplie délicatement. Et là apparaît à mes yeux une écriture enfantine: « celui qui lit ce papier est un con ».
Je suis sure que le son de mon rire est parvenu jusqu’à Penneac’h.
La fluidité de ton texte me sidère Annabelle, il faut vraiment savoir qu’il contient des mots imposés!!! :heart:
Ça sent bon la Bretagne sur ce blog !!
noz vat !
:sleeping:
C’est un des objectifs qu’on se fixe et une des difficultés de l’exercice je pense en jouant avec tous ces mots : trouver là-dedans quelque chose qui se laisse lire, sans en laisser tomber un seul.
La sélection de Maïvon est plutôt sympa, moins alambiquée que d’autres auparavant. Mais à chaque fois, il y a une ou deux pièces du puzzle qui m’embarrassent, qui pourraient, sans approfondissement, sauter aux yeux comme des taches sur un drap blanc. Cette fois-ci il y en avait un qui, il me semble, a donné du fil à retordre à chacun : c’est le mot tempe.
Avant, j’écrivais un premier jet et je relisais le lendemain les phrases étendues sur la page pour inventorier ces mots trop plaqués et les replacer autrement. Maintenant, j’y vais à l’instinct : celui qui me permet de trouver la meilleure bouteille de gnôle rien qu’à l’odeur, et d’en perdre mon latin !
Je suis très honorée que ma sélection de mots ait inspiré tant de textes , tous aussi sympathiques les uns que les autres. Bonnes vacances aux bloggers et au prochain « à vos plumes ».
Bravo pour tous ces textes rédigés avec brio !
Un beau tableau des étendues de vos connaissances que vous nous offrez là.
Aucune ombre, aucunes taches !
D’une manière générale, vous avez mis beaucoup de vous-même là-dedans.
Difficile de tous les inventorier et sans doute que je vais en oublier certains.
Etincelle a été prolixe. Elle a mis un texte, puis un autre le lendemain, et ainsi de suite.
Luc avait-il abusé de la bouteille ?
Ah ces beaux textes de Maïvon et d’Annabelle qui nous amènent l’odeur des côtes bretonnes et celui de Jean qui nous emmène en Vercors !
Celui de Marido m’a tiré les larmes des yeux. Quel coup sur la tête ! La tempe en vibre encore.
Difficile de ne pas tomber sous le charme des textes de Christophe, Brind’paille et d’Yves.
Merci à Maïvon d’avoir réussi à nous faire mettre sur papier tous ces beaux mots.
Maïvon, tu as écrit : « Une nouvelle contrainte pour un futur atelier d’écriture: poursuivre le texte précédemment publié? »
Je pense effectivement que celui qui propose un atelier d’écriture peut se permettre d’édicter les règles qu’il veut. Et s’il a envie que la contrainte que tu cites soit appliquée à la lettre, mais uniquement sur son article, pourquoi pas !
Le lendemain de son échec au baccalauréat, une bouteille de vodka bien entamée dans la main, Camille ne cessait d’inventorier tous ses malheurs, tous ces ennuis qui ne manquaient pas de tomber sur sa tête chaque fois qu’elle croyait être enfin sortie de cette terrible période de poisse.
De gros nuages menaçants circulaient dans le ciel et les taches sombres et mouvantes qu’ils créaient sur les mornes étendues de champs moissonnés, qu’elle voyait par sa fenêtre, ne contribuaient pas à améliorer son humeur morose.
Les yeux dans le vague, remplis de larmes, elle appuya le pistolet de son père sur sa tempe.
Une bonne odeur de gâteau la ramena dans le présent. Abandonnant le pistolet, elle s’élança vers la cuisine et ouvrit le four pour voir ce qui se passait là-dedans.
Les macarons étaient à point.
Sa gourmandise l’avait sauvée du geste fatal.
« …une bouteille ne contient pas forcément de l’alcool » nous a dit Etincelle !
Juste de la vodka !!!!!!!!!!!!!!!!!! :whistle:
Combefolle.
Le lendemain de ma découverte, je reviens dans Combefolle, avec l’espoir de revivre l’exaltante observation de la veille. Une odeur bien caractéristique d’animal m’annonce la rencontre. Et voilà, ainsi que je le prévoyais, je ne manque pas de tomber nez à nez avec une étagne et ses deux cabris. Un des petits a deux étranges petites taches en forme de cœur sur la tempe. Je vous assure que je n’ai pas abusé de la bouteille et que ces taches en forme de cœur sont bien réelles. Un peu plus loin dans l’éboulis, un grand nombre de femelles sont tranquillement étendues sur les rochers. Quand aux jeunes, difficile d’inventorier toutes les positions rigolotes qu’ils adoptent tant elles sont nombreuses.
Je n’en crois pas mes yeux. Une multitude d’animaux là-dedans !
Combefolle … Le paradis des bouquetins.
Etendues sur la plage, Léa et Claire se font dorer la peau. La bouteille de lotion antisolaire dont elles s’aspergent tous les quarts d’heure dégage une odeur pharmaceutique. Elles ne supportent pas leurs taches de rousseur et sont heureuses que le bronzage les efface progressivement, jour après jour. Elles ont décidé de ne plus mettre de lunettes de soleil afin que les taches disparaissent même autour des yeux.
Léa lit un roman d’été tandis que Claire passe son temps à inventorier les mecs qui passent.
Claire est une dragueuse née mais elle ne va jamais jusqu’au bout de sa démarche, ayant vécu par le passé quelques aventures pitoyables. Non, plus jamais elle ne se risque à tomber amoureuse. Elle aime juste jouer, aguicher les hommes qui passent mais ça s’arrête toujours avant le moment de passer à l’acte. Aventures sans lendemain donc.
Mais voila qu’au bout de la plage arrive une porche. Claire est intriguée. Qui va donc sortir de là-dedans ? Quelques secondes plus tard sort un élégant monsieur. Bien sûr, il a déjà la tempe un peu grise, mais voila : Claire aime l’argent par dessus tout. Alors, elle s’apprête à sortir le grand jeu. Sa pose langoureuse est encore plus soignée que d’habitude. Cette fois-ci, c’est du sérieux et Claire ne laissera pas passer l’occasion.
J’ouvris la porte de la buanderie. Les robes que j’avais étendues la veille avaient séché.
Mais lorsque l’ouvris la machine à laver, une odeur de rouille ou je ne sais quoi d’autre me prit à la gorge. J’enlevai un à un les vêtements. Ils étaient tous couverts de taches noires. Le chat avait encore fait tomber un habit qui déteignait dedans. Pour l’odeur…
Je ne savais pas de quoi il s’agissait. Je commençai à inventorier les habits non tachés. Et il y en avait très peu là-dedans! En me relevant, je me cognai la tête dans un coin de meuble. Je me frottai la tempe en pestant contre les machines défectueuses. Oh! Et puis j’aurai nettoyé tout ceci avant le lendemain! Mes yeux se fixèrent sur la bouteille de détergent. C’était sûrement la coupable de tout cela! La veille au soir, j’avais acheté une nouvelle marque de détergent pour la lessive. Et comme je n’avais jamais eu de problèmes avant…J’empoignai la bouteille fautive et la lança de toutes mes forces dans la poubelle la plus proche.