Et s’il ne fallait garder qu’un seul jazzman, qui serait-il ?
Bien évidemment, la question ne se pose pas en ces termes et personne ne sera jamais réduit à un choix aussi drastique. Mais s’il le fallait vraiment ?
J’ai beau retourner dans ma tête la question, un seul nom reste : Miles Davis.
Cela m’embête d’ailleurs de dire ça car je n’ai jamais trop aimé le personnage. Mais bon, impossible de ne pas reconnaître le génie immense de cet artiste mort il y a tout juste vingt ans. Miles Davis n’a pas seulement été la figure la plus marquante du jazz du 20ème siècle, il a été aussi l’un des plus grands créateurs de la musique tout court, tous genres musicaux confondus.
Et s’il ne fallait garder qu’un seul disque de Miles Davis ?
Dis Dupdup, t’as pas fini avec tes questions à la con ?
Non, j’ai pas fini. D’autant plus que là, j’ai immédiatement la réponse à la question. C’est le fameux Kind Of Blue que je place au Panthéon des disques (ce qui n’est pas très original d’ailleurs car bon nombre de musicologues jazzophiles placent aussi ce Kind of Blue à la première place).
Mais évidemment, pour connaître une oeuvre, on ne peut pas se contenter d’un seul opus, il faut l’appréhender de manière bien plus large. Je connaissais une quinzaine de disques de Miles Davis et j’avais envie d’aller plus loin. L’intégrale (en 71 disques) de ce qu’il a gravé chez Columbia étant d’un coût prohibitif (168 €), j’ai sauté de joie quand je suis tombé sur un très beau coffret qui reprend les meilleurs disques de Miles Davis.
Tous les disques importants de Miles Davis sont là : Kind Of Blue bien évidemment mais aussi Round about Midnight, Porgy and Bess, Sketches of Spain, In a silent way, Bitches Brew, We Want Miles, …
20 disques (dont 2 doubles) qui expliquent que ce coffret ait fait l’unanimité dans la presse. Et un prix très bas (40 € le coffret, soit 2 € le disque). Ajoutons à cela une belle présentation (les pochettes reprennent les présentations vinyles de l’époque et il y a en plus un beau petit livret en anglais). A acheter donc les yeux fermés !
On trouvera sur wikipedia un article qui présente Miles Davis et sa musique avec beaucoup de détails.
La musique de Miles Davis est sobre. Aucune note n’est superflue et c’est sans doute le musicien qui aura été le plus économe en notes de musique. Mais quelles notes ! Deux phrases de Miles Davis qui peuvent illustrer ces propos : « Pourquoi jouer tant de notes alors qu’il suffit de jouer les plus belles ? » et « La véritable musique est le silence, les notes ne font qu’encadrer ce silence ». Tout est dit.
Allez, pour finir, un petit morceau de Miles quand même ! Et pas n’importe lequel : So What enregistré ici en 1959 (So What fait partie du fameux Kind of Blue)
http://www.youtube.com/watch?v=LoYYIfbdEIw&feature=related
Cet article est dédié à mon ami Luc … qui va se faire un immense plaisir d’écrire un article dans les temps qui viennent sur le 2ème quintet de Miles Davis.
Quoi, Luc n’est pas au courant qu’il va écrire un article ? Je sens qu’il va me maudire de lui forcer ainsi la main … ! :whistle: :tongue: :devil:
« A acheter donc les yeux fermés » …
Oui, mais les oreilles bien ouvertes !
Il y a un beau mot qui me vient à l’esprit quand je pense à la musique de Miles Davis :
« délicatesse ».
« Mon ami Luc »… Salaud, pauv’ type, hypocrite, lâche… Écrire sur la plus fameuse aventure Jasistique depuis Bird!!! T’ose pas le faire toi même, hein mon colon… :w00t:
Bon, ya pas de secret, Bernard et moi, on est sur le coup « Miles » depuis deux jours. Et je viens à l’instant de commander sur amazone (toute première fois) Le coffret de l’intégral du deuxième quintet…
http://www.amazon.fr/Miles-Davis-Quintet-1965-1968/dp/B0057Q81R6/ref=sr_1_9?s=music&ie=UTF8&qid=1321616815&sr=1-9
Donc, Bernard, laisse moi un peu de temps et tu sais que c’est OK.
Pour en revenir à Miles comme « s’il ne fallait en garder qu’un », je suis d’accord et pas d’accord. C’est en tout cas un phénomène particulier dans lequel jouent autant sa musique que la fascination que peuvent exercer les plus grands, par leur omniprésence au plus haut niveau de la création, même si en ce qui me concerne, je n’aime pas tout.
Il y a un autre beau mot qui me vient quand j’entends la musique de Miles, c’est sauvagerie…
Etincelle, si tu ne connais pas le deuxième quintet, il va falloir t’accrocher!
très bonne idée de cadeau.
Que dit le dictionnaire du jazz (de Carles, Clergeat et Comolli) à propos de Miles Davis ?
Voici quelques mots issus de l’article qui lui est consacré :
– « virtuose de la non-virtuosité »
– « maître du silence et de l’allusion, du non-dit et de la note-fantôme, de la limite, du dérapage et de la brisure comme fondements du style »
– « à la fois inventeur et vampire de toutes les modes qu’il a traversées »
– « décontraction, apparente sérénité par rapport au temps, non-urgence ».
Luc, pour écrire ton article, ça peut-être dans deux mois, deux ans …
On a le temps, non ?
Pas d’accord, faut lui mettre un peu la pression… 25 cl pour commencer ?
En Belgique, 25 cl on ne sait pas trop ce que ça signifie. Rien en-dessous de 33 ! :biggrin:
D’accord pour cet étalonnage mathématique : un peu = 33 !
Enfin une découverte scientifique majeure sur ce blog.
:sideways:
Et l’autre DICTIONNAIRE DU JAZZ, celui de Panassié dit: Davis, Miles « Trompette né à Alton, Illinois, en 1926, qui a délibérément tourné le dos à la tradition musicale de sa race et qu’on peut cité en modèle de l’anti-jazz. »
Et comme en réponse à ce très grand critique pour qui le jazz s’arrête avec le be bop, Miles confiait à Panonica de Koenigswarter dans son livre LES MUSICIENS DE JAZZ ET LEURS TROIS VŒUX, « moi, je veux être blanc »!!! :w00t: :w00t: :w00t:
Finalement, même Miles donne raison à Panassié…
Sans doute que je consacrerai prochainement un article à ce fameux groupe WEATHER REPORT (fondé notamment par un musicien de Miles, Wayne Shorter) qui a souhaité poursuivre l’expérimentation musicale de la fin des années 60 de Miles Davis (à un moment d’ailleurs où Miles Davis allait s’éclipser pendant plusieurs années).
Luc m’envoie ce soir un article sur ce fameux disque « kind of blue » considéré comme le plus grand album de jazz de tous les temps :
http://www.slate.fr/story/9427/jazz-pourquoi-%C2%ABkind-blue%C2%BB-de-miles-davis-est-si-genial
Bon ben voilà, c’est réussi !
Cela m’a donné envie d’écouter.
Cela faisait une éternité que je n’avais pas sorti ce vieux disque vinyl que je ne me souvenais même plus d’avoir.
Quand je pense que j’ai failli l’acheter suite à cet article et que je l’avais !
Faut-y être bête !!!
Kind of blue en 33T? :shocked: :kissing: :shocked: :heart:
RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA, c’est pas beau la jalousie……..
Je l’échange contre Latcho drom …
Je parlerai dans les semaines qui viennent des coffrets de disques de jazz que sortent les labels Real Gone Jazz et Ais.
J’ai reçu aujourd’hui ce coffret :
http://www.amazon.fr/Twenty-Classic-Albums-Miles-Davis/dp/B004UVCOZ4/ref=sr_1_11?s=music&ie=UTF8&qid=1323106575&sr=1-11
J’étais plutôt sceptique, tellement le prix était hallucinant (15,56 € pour 10 CD comprenant 20 disques originaux). Le concept est très simple : vu que les disques de l’époque faisaient moins de 40′, on peut en mettre 2 par CD. Les quelques disques que j’ai déjà reçus sont de qualité étonnante (son remastérisé) et ce coffret de Miles Davis est de très grande qualité sonore (pour le peu que j’en ai écouté).
Il y a donc 20 albums originaux de Miles Davis allant tous de la période 1948 à 1958. J’ai vérifié les titres un par un, tous les albums sont complets, les morceaux dans le bon ordre (ce qui n’est pas toujours le cas dans les séries économiques), sauf le disque « Porgy and Bess » amputé de 4 morceaux (cela est d’ailleurs annoncé sur la pochette, il n’y a pas tricherie).
Si vous hésitiez à mettre les 40 € pour le coffret de 22 CD que j’ai chroniqué dans mon article, commencez par ce coffret à 15 €, impossible d’être déçu. Foi de Dupdup !
J’ajouterai à mon commentaire précédent que le livret inclus dans le coffret est très simple mais qu’on y trouve l’essentiel, à savoir les dates d’enregistrements, les titres et le nom des musiciens.
En résumé : pas de reproduction des pochettes originales (contrairement aux coffrets du label Columbia) mais un concept tout de même très séduisant (son remastérisé et prix défiant toute concurrence).
Décidément, je n’ai jamais fini avec mes commentaires sur Miles …
La période 1948-1958 de Miles Davis n’est pas la plus féconde mais j’adore ! Quand on se penche sur l’oeuvre d’un musicien, j’aime considérer l’oeuvre en entier et comprendre l’évolution artistique de la personne. On ne peut comprendre un artiste qu’au vu de l’ensemble de ses compositions (sauf s’il y avait beaucoup de déchets, ce qui n’est pas le cas évidemment chez Miles Davis).
Un quatrième commentaire ce soir … après, je me tais, PROMIS ! (enfin c’est pas sûr !)
J’ai parlé tout à l’heure de l’intérêt qu’il y avait de connaître un artiste en abordant l’intégralité de son oeuvre. Ce qu’il y a de plus avec Miles Davis, c’est qu’il a été l’instigateur de plusieurs styles successifs de jazz et qu’à l’écoute de tous ses disques, c’est toute l’histoire du jazz moderne qui défile à nos oreilles.
c’est dingue qu’on soit si différent, et qu’on puisse autant aimer les mêmes choses !
Sinon Chet Baker …
Les mystères de la vie sans doute …
… ou le hasard …
… ou le chemin de chacun …
… ou le tempérament …
… ou tout simplement une rencontre à un moment donné …
Il y a sans doute 1000 explications possibles.
J’avais promis hier soir que je me taisais.
Mais j’ai pas promis que je me taisais ce soir …
Entre les deux coffrets, celui de 22 CD sur lequel j’ai fait l’article (40 €) et celui de 10 CD qui représente 20 albums originaux (15 €) dont j’ai parlé hier soir dans un commentaire, il y a quelques doublons et je viens d’en faire le compte exact. 4 des albums originaux (sur les 20) se trouvant dans le deuxième coffret se trouvent aussi dans le premier, il s’agit des disques suivants : 1958 Miles, Round About Midnight, Miles Ahead et Porgy & Bess. Donc, au final, il y a très peu de recouvrement entre les deux coffrets.
Il semblerait que ce coffret de 10 DVD soit un véritable bijou.
Il y a là 10 concerts filmés de Miles Davis au festival de Montreux, de 1973 à 1991.
http://www.amazon.fr/Live-Montreux-1973-1991-Miles-Davis/dp/B005EX5Y7M/ref=sr_1_1?s=dvd&ie=UTF8&qid=1323364449&sr=1-1
Mais bon, le père Noël n’étant pas très riche cette année, il me semble qu’il va me falloir attendre quelques années de plus §§§ ! :angry:
Je suis en train de réécouter ce fameux Kind of Blue de Miles Davis. Magnifique !
Mais je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi un tel succès, qui lui a valu d’être le disque le mieux vendu de toute l’histoire du jazz.
Des disques magnifiques, le jazz en regorge. Alors pourquoi précisément celui-là ?
Maurice André est mort aujourd’hui. Aussitôt, Sarkozy s’est fendu d’un communiqué dans lequel il parle du « plus grand trompettiste du monde ». Bon, je n’ai rien contre Maurice André, mais j’imagine que Miles doit se retourner dans sa tombe !
Juste pour dire que Real Gone Jazz continue la parution de ses disques à un prix défiant toute concurrence. L’initiative est très bonne et se base sur le fait que tous les disques qui ont plus de 50 ans (d’avant 1963 donc) sont libres de droit. Les disques réédités sont remastérisés et ont une qualité sonore à couper le souffle.
J’avais parlé dans un commentaire de la parution d’un premier coffret de Miles Davis contenant 10 CD (regroupant 20 disques vinyles).
Le volume 2 vient de sortir, il contient 10 CD regroupant l’équivalent de 13 vinyles et de nombreux bonus.
Avis aux amateurs (même s’ils sont peu nombreux sur ce blog) !
Si, si, si, il y a des amateurs. Il y a quelques années je nous avais offert ce coffret moins cher que celui à 150€ qui sortait cette année-là: http://www.amazon.fr/discoth%C3%A8que-id%C3%A9ale-Miles-Davis/dp/B005ELZNH0/ref=sr_1_3?s=music&ie=UTF8&qid=1382168668&sr=1-3&keywords=miles+davis+coffret
Oui, un petit bijou … :wub:
Dans mon article, je pose la question « et s’il ne fallait garder qu’un disque de Miles Davis ? ». J’avais répondu peut-être un peu trop facilement « Kind Of Blue » car je me dis parfois (et notamment ce soir avec le disque qui tourne sur ma platine) que ce disque pourrait être « Bitches Brew », sans doute moins accessible que Kind Of Blue, mais tellement précurseur (et jamais égalé) de la musique qui allait suivre pendant toutes les années 70.
sans oublier que la pochette est superbe !
un super jeu de mots pour musiciens :
« Bah Miles Davis, ça vaut pas un clou » :w00t: